Alors que s’est ouvert le mardi 2 septembre le procès des attentats de janvier 2015, trois dessinateurs de presse reviennent sur le traumatisme de l’attaque de Charlie Hebdo, et dressent un état des lieux inquiet de la liberté d’expression, cinq ans après le drame. Censures politiques et religieuses, “morale” sur les réseaux sociaux, contraintes économiques : Chappatte, Bénédicte et Willis racontent les difficultés de leur profession.
Présentée dans la salle Saint-Jean, au cœur de l’Hôtel de Ville, l’exposition invite à découvrir 350 œuvres de l’artiste. Le parcours est organisé autour de huit thèmes d’inspiration : « Les personnages de Cabu » (Grand Duduche, le Beauf, Dorothée, Catherine, l’Adjudant Kronenbourg…), « La France de Cabu » (société, consommation, les femmes, les jeunes, Paris, les villes), « Les présidents de Cabu » (de Macron à Auriol), « Les people de Cabu » (de Johnny à Zemmour), « Les combats de Cabu » (écologie, pacifisme, liberté d’expression), « Le panthéon de Cabu » (les maîtres incontournables et les copains inoubliables), « La méthode à Cabu » (pour dessiner comme lui), « La Trèfle de Cabu » (sa voiture).
À travers la diversité de sa palette, la variété des sujets explorés, la liberté d’esprit qui le caractérisait et les valeurs qu’il a toujours soutenues, Cabu a porté le dessin de presse au-delà de la simple case qui lui est réservée dans les journaux. Ses dessins provoquent le rire ; ils offrent aussi à réfléchir. Car son regard sur la France et les Français comme sur les cultures étrangères est à la fois corrosif et salutaire.
Grâce à ses personnages célèbres (comme le Grand Duduche, Catherine, l’adjudant Kronenbourg, le Beauf, etc.) et sa présence dans de nombreux journaux et dans des émissions de télévision (avec notamment Michel Polac dans Droit de Réponse, Dorothée dans Récré A2, etc.), Cabu et son humour ont touché plusieurs générations de lecteurs et téléspectateurs. Et parce qu'il était un touche-à-tout, il a également collaboré à plus de 50 numéros du magazine municipal « À Paris ».
Le commissariat de l'exposition a été confié à Jean-François Pitet, expert de l’œuvre de Cabu qui, depuis 5 ans, accompagne Véronique Cabut dans le travail de mémoire autour de son époux.
La scénographie est réalisée par Anne Levacher et Sylvie Coutant.