INQUIETANTES ETRANGETES

Une illusion sucrée

Ce soir là, c’était la grande fête d’Halloween au parc. Dans mon quartier, ce jour était très important et j’en suis l’organisateur. Sur ma liste, il me reste à acheter des bonbons. Je me rendai donc à la plus grand boutique de bonbons du coin. Elle se trouvait à environ 200 mètres devant moi. Je marchais d’un pas rapide car la nuit commençait à tomber. Arrivé à la boutique, je m'arrêtai quelques secondes pour l’admirer. Elle était ornée d’un rose poudré sur le devant, personne ne pouvait la rater. Puis, sur le dessus du toit, se trouvait une énorme lollipop jaune, rose, violette, verte et bleu pastel. Une petite pancarte accrochée à un arbre indiquait le nom du magasin “La poupée aux bonbons”. Je m'avançai vers la porte et la poussai lorsqu’un tintement de clochette se fit entendre. Toute la boutique était parfumée d’une odeur extrêmement sucrée qui m’envoûtait. Je levai ma tête et sous mes yeux se glissèrent des milliers de bonbons de toutes formes et de toutes les couleurs. Il y en avait des ronds comme les dragibus, des ovales comme des bananes, des cerises, des sucettes, des gros comme des chamallows, des petits, des bleus, des blancs, des roses, des jaunes et plein d’autres. Quand je tournais autour des bonbons, mes yeux pétillaient comme ceux d’un enfant devant son cadeau de noël. Etais-je en train de rêver ou de retomber en enfance? Un monde fantastique s’offrait-il à moi ? Au fond de la pièce se trouvait un escalier. Je montai les marches sans savoir où elles allaient me mener. Je trouvai deux autres étages pleins de bonbons. Je les admirais, croyant toujours être dans un rêve. Je m'obstinais à trouver quelqu’un mais c'était le désert. Je ne trouvais personne, mais personne. Avant de redescendre, en toutes discrétion, je pris des bonbons et les mangeai. Ils étaient aux couleurs de l’arc en ciel, et nommés je crois “Miami”. Ils avaient un goût acide et pétillaient en bouche. J’en gardai quelques-uns pour plus tard et me dirigeai subitement vers les escaliers, en espérant que personne ne m’ai vu. Arrivé en bas, je tournai la tête à gauche puis à droite, et vis au dessus du comptoir une magnifique poupée. Elle avait les joues roses et était blonde aux yeux bleus. Elle portait une robe bleue avec son nom inscrit sur le devant : “Candy”. Elle portait aux pieds de jolis petits chaussons jaunes aux lacets blancs. Elle avait un regard profond. A un de ses doigts, elle portait une bague en argent où était gravé : “La poupée des bonbons”. La prenant dans mes bras, je levai les siens au ciel et commençai à lui parler. Puis la clochette de la porte d'entrée retentit. Un client venait d’entrer. Il s’approcha de moi et me dit d’un air étonné : “Pourquoi tenez-vous vos bras contre vous, vous vous faites un calin à vous-même?”. Je lui répondis surpris et vexé que je prenais la poupée dans mes bras. Il m’interrompit en me disant : “Mais quelle poupée?”. J’eu un doute, mais elle était vraiment là. Je la voyais, je n’étais pas fou. Je lui assurai donc qu'elle était là en la lui tendant et je lui dis : “Voici la poupée des bonbons”. Au fur et à mesure que je m’approchai de lui, il recula et tout à coup, il se retourna, courut vers la porte et partit. Je regagnai alors le comptoir et reposai la poupée. Puis je pris tous les bonbons et les mis dans un sac. Ne voyant toujours personne, je partis sans payer, sortis de la boutique et repartis vers le parc. En cours de route, je mangeai la moitié du paquet de bonbons car ils étaient délicieusement bons. Je traversai un passage piéton et, arrivé de l’autre côté, je crus apercevoir la poupée. Je commençai à m’interroger. Etait-ce une hallucination? Je continuai mon chemin. Je sentis que je commençai à m’affaiblir. Peut-être étais-je trop fatigué? Peut-être était-ce le résultat de mon abus de bonbons? Je m’assis sur l’un des trottoirs de la rue et, de l’autre côté de la route, vis la poupée agiter les bras de haut en bas comme pour fermer une boîte. Puis elle avança vers moi. Mais comment était-ce possible? Etait-ce mon imagination? Mes paupière devinrent lourdes. Tout à coup, ce fut le noir complet...