INQUIETANTES ETRANGETES

- Bonjour Georges ! me dit ma psychologue. Racontez-moi ce qu’il s’est passé, pendant cette cure de désintoxication ?

- Très bien, je vais vous racontez…

       Nous étions, moi et deux camarades de cure, Bastien et Jean, dans la forêt de Brocéliande. Ce jour là, il faisait un temps lugubre et orageux, le sol boueux rendait nos déplacements difficiles. Le vent soufflait tellement fort, que son bruit devenait inquiétant. Les branches s’entrechoquaient. A chaque pas que nous faisions, j’entendais le chuchotement des feuilles mortes d’automne, qui tombaient sur le sol noir. Les arbres sombres ressemblaient à des personnes figées. La lune commençait à tomber.

       Le guide, Paul, nous racontait des légendes sur cette mystérieuse forêt. Il nous indiqua où nous allions planter nos tentes, pour la nuit. Moi, je m’installai au pied d’un arbre étrange et blanc. Le seul arbre blanc de la forêt, me dit le guide.

       Je commençais à monter ma tente, mais, je vis qu’elle avait été cassée pendant le voyage, j’étais donc obligé de « dormir à la belle étoile ». Je me sentis fatigué. J’eus une irrésistible envie de prendre de la cocaïne, mais à la place je fumai une simple cigarette. Je m’installais donc dans mon duvet au pied de l’arbre. Mes compagnons installèrent leurs tentes au pied d’arbres, qui se trouvaient autour du feu. Ils s’endormirent très vite.

       Tout à coup l’angoisse s’empara de moi. Le vent souffla de plus en plus fort, un tourbillon de feuilles s’éleva à coté des tentes. Je fus d’ailleurs très étonné que mes compagnons ne se réveillèrent pas ! Je criai leurs noms : Jean, Bastien, Paul ! Mais personne ne me répondit, j’eus l’impression d’être seul dans cette effrayante forêt.

       Je me retournais dans mon duvet et je vis cet étrange arbre blanc devenir petit à petit noir. Je vis cet arbre grandir à toute vitesse, les branches s’agitèrent comme des bras, les racines se décolèrent du sol… On aurait dit que cet arbre blanc était devenu monstrueux.

       Effrayé, je me demandais si je ne me trouvais pas dans un cauchemar. Je me retournai pour voir où se trouvaient mais compagnons, mais, il n’y avait plus de tentes, il restait juste mon duvet, moi et cette effrayante créature…