INQUIETANTES ETRANGETES

Quelques jours plus tôt.

Ca alors! Je n’arrive pas à y croire! Mon clan possédait autrefois un hôtel immense qui est maintenant à l’abandon et dont personne ne veut s’approcher de lui pour je ne sais quelle raison. Je pourrais utiliser cet hôtel pour le remettre en état et gagner beaucoup d’argent en louant des chambres! Oh oui, énormément d’argent! C’est décidé, dans une semaine, je me rends à cet hôtel qui me revient de droit.

Trois jours plus tard.

Je dus aller a un bistrot pour me rafraichir les idées. J’entrais et je demandais au patron: “Une bouteille de cognac s’il vous plait!”. Le patron fut très surpris pour deux raisons: La première, c’est que je prenais toujours des verres et jamais une bouteille entière. La deuxième, c’est qu’il m’a jamais vu aussi enthousiaste. Lorsque je venais au bistrot avant, j’avais toujours une gueule de bois.

Le patron me donna la bouteille et dit:

• Et bien je ne t’avais jamais vu comme ca! T’es sûr que ça va?

• Bien sûr. Je viens d’apprendre dans la semaine que ma famille possédait un hôtel!

• Tu veux parler de l'hôtel abandonné par les McGregor? s'exclama-t-il en pâlissant à vue d’oeil.

• Exact! Et il ne saura bientôt plus abandonné puisque je vais m’y installer.

J’ai trop parlé. Lorsque j’ai fini ma phrase tout les clients du bistrot se retournèrent et ils étaient tous blancs. Certains même s'enfuirent avec un cri d’effroi. Moi, je regardais cette foule en étant perplexe. Puis le patron m’attrapa par le col et me dit par une voie basse:

• Espèce de fou furieux! Ne me dit pas que tu veux vraiment y aller?

• Bien sûr! Avec cet hôtel, je gagnerai plein d’argent!

Il me tint encore plus fort et dit avec une voix sombre:

• Tout ce que tu gagneras, ce sera une tombe.

Je gloussait. Je ne l’avait jamais vu comme ca. Il me faisait peur. J’avais besoin d’explications.

• Comment ca? Explique moi.

Le patron fut perplexe. Il se calma et me dit:

• Ne me dit pas que tu ne connais pas la rumeur de cet hôtel?!

• Non, c’est quoi?

Il poussa un soupir de déception et m’expliqua:

• On raconte que des choses inimaginables se déroulent dans cet hôtel. Tous ceux qui sont partis là-bas ne sont jamais revenus.

Je lui dit cette phrase avec un trop plein de confiance.

• Je ne suis pas superstitieux, je ne crois pas en ces légendes futiles. Tu me raconteras bien des horreurs , ma décision restera la même.

Je partis du bar la tête haute.

Ce matin

Je me rendis à l’hôtel. Je trouvais avec difficulté un homme avec assez de courage pour m’y emmener. Lorsqu’il me déposa, il partit aussi vite que possible. Je me retrouva alors seul devant ce monument gigantesque. Il dépassait largement les dix mètres de hauteur; mais malgré sa stature imposante, il avait mal supporté les rouages du temps. La végétation avait poussé partout sur lui, il ne restait plus qu’un infime partie de la peinture d’antan et certains endroits du mur étaient fissurés ou voir même détachés. Pourtant, malgré tous ces handicaps, il restait droit comme un pic, et il dégageait une puissance indescriptible.

Après que je visita l’hôtel par l’extérieur, je finis par entrer. Je découvris que la pièce était plongée dans le noir. Je ne voyais rien, alors j’alluma une allumette, mais la flamme et la lumière qu’elle dégageait était si insignifiante comparé au noir obscur et profond de la pièce. Et je me perdais. J'errais, sans savoir la direction à prendre, montait, descendait avec les escaliers dont le bois craquait et le son qui se dispersait partout dans la pièce. Je jetai et rallumait les allumettes sans cesse. Je ne me sentais pas à ma place ici. Puis tout à coup, je vis un jeu d’échecs. Il semblait déjà commencé. Les blancs pouvaient lancer un échec au roi sur le roi noir. Alors je l’ai fait. Puis je continua ma visite insensée.

Plus tard, j’entendis un bruit. Je me dirigea vers lui et découvrit avec stupeur que les larmes de verre du lustre principal bougeaient toutes seules! Il n’y a pourtant pas un seul souffle de vent ici! Je décida de retourner au jeu d’échecs pour me détendre. Lorsque je l’examina, il me fit tout l’inverse: les noirs ont contre-attaqué et ont lancés aux blancs un échec et mât tous seuls! Je commencais à paniquer. Je me disait dans ma tête: “ Mais qu’est ce qu’il se passe ici bon sang?”. Je sursauta. Mon allumette fraîchement allumée venait de s’éteindre toute seule! Ah mon Dieu! Je ne savais plus quoi penser. Cet hôtel n’est pas ordinaire. Je me souvint des paroles du patron du bistrot: “ On raconte que des choses inimaginables se passent dans cet hôtel. Tous ceux qui sont partis là-bas ne sont jamais revenus”.

Je transpirais à grosses gouttes. Des sueurs froides me parcouraient le dos. Mon coeur battait à s’en rompre. Mes jambes tremblaient comme des brindilles. Je voulais sortir à tout prix, mais je ne trouvais pas la sortie. Soudain, mes oreilles entendirent un bruit effroyable à vous glacer le sang. Je failli rater un battement. Je me retourna, le teint livide. Ce bruit ressemblait à un cri d’un corbeau, en beaucoup plus effroyable. Lorsque le cri finit enfin, une plume apparut et descendit à mes pieds. Celle-ci était si noire que la pièce sombre semblait étonnamment claire. Je lève les yeux et… je le vis.

La suite, je préfère ne pas la poursuivre. Cela traumatiserait n'importe quelle personne pour le restant de ses jours. Après cette journée maudite pour moi, je ne savais plus rien. Ni ma personne, ni les gens, ni le temps, ni rien… Tout ce que je sais maintenant, c’est que pour moi, plus rien ne sera comme avant.

FIN