Les artistes néo-classiques et le voyage en Italie

Par F. Huard le 23 novembre 2021, 17h49 - Le voyage des artistes en Italie (XVIIe-XIXe siècles) - Lien permanent

L’histoire du néoclassicisme est liée à Johann Joachhim Winckelmann qui est « indéniablement l'une des personnalités les plus fascinantes de ce XVIIIe siècle que Goethe appelait le « siècle de Winckelmann ». (…) Il est le fondateur de l'archéologie en tant que discipline moderne ; grâce à ses écrits, l'histoire de l'art et l'histoire de l'archéologie allemande purent connaître une diffusion européenne. » (Universalis.fr). Winckelmann, bibliothécaire, travaille pour l’électeur de Saxe à Dresde et il obtient en 1755 une pension pour continuer ses études à Rome afin d’étudier les œuvres de l’Antiquité in situ. Il travaille alors à la bibliothèque vaticane et il voyage en Italie (Florence, Rome, Herculanum,…) et publie de nombreux ouvrages dans lesquels il exalte l’art de l’Antiquité et notamment l’art grec. Il écrit en 1764 une œuvre fondatrice Histoire de l’art et de l’Antiquité qui influença profondément le néoclassicisme européen. Winckelmann passa le reste de sa vie en Italie et y mourut assassiné par un voleur à Trieste en 1768. Sans être un artiste Winckelmann illustre parfaitement le lien entre voyage en Italie et diffusion des idées du néoclassicisme.

Louis Jean Desprez, « Le temple d’Isis à Pompéi » et « Le temple de Sérapis à Pouzzoles », 1779-1784, gravures aquarellées d’après son Voyage pittoresque ou Description des Royaumes de Naples et de Sicile

I. Qu’est-ce que le néoclassicisme ?

             « Le néo-classicisme naît au milieu du XVIIIesiècle et se développe dans toute l’Europe jusque dans les années 1830. En réaction contre la fantaisie du style rococo, les artistes s’inspirent à nouveau de l’Antiquité. Le néo-classicisme veut éduquer le spectateur. Il s’oppose aux peintures frivoles des scènes galantes et préfère les sujets nobles qui inspirent des valeurs morales, comme l'honneur, le courage. Le néo-classicisme est lié à un goût de l'époque pour l'archéologie. En Italie, les deux cités romaines ensevelies après l’éruption du Vésuve en 79, Herculanum et Pompéi, sont mises au jour. Leurs fouilles sont les plus importantes de ce XVIIIe siècle. Les deux cités fascinent et relancent la mode pour l'Antiquité.

En peinture les tableaux sont composés avec un grand souci de clarté. Les personnages, représentés grandeur nature, s’étalent en frise, au premier plan, comme dans les bas-reliefs antiques. Les peintres néo-classiques préfèrent la peinture d'histoire, genre noble. Ils aiment représenter des événements de l'histoire moderne ou antique. Les héros de l’Antiquité représentent le beau idéal : un corps parfait et un esprit courageux et vertueux.

En sculpture, l'italien Antonio Canova, représente le néo-classicisme. Son œuvres Psyché ranimée par le baiser de l'amour s'inspire de l'élégance de la sculpture grecque antique. Les formes sont simples et pures.

L'architecture néo-classique est monumentale. On construit moins d'églises et de palais, mais plus de bâtiments publics: des écoles, des théâtres, des musées. Fini les formes libres du baroque et ses décors exubérants. Les bâtiments se parent de colonnes à l'antique; les architectes s'inspirent des formes des temples grecs. »

Définition d’après un article publié sur grandpalais.fr

 

II. Le voyage en Italie et le néoclassicisme français

                Le peintre J.-L. David est connu pour ses peintures à la gloire de Napoléon mais il tient surtout une place déterminante dans l’histoire de la peinture néo-classique française. Après un apprentissage chez le peintre Jospeh-Marie Vien qui fut pensionnaire de l’Académie de France à Rome et qui développe un style sévère et épuré « à l’antique », David fait son voyage en Italie. Comment le voyage en Italie a-t-il influencé le style de l’artiste ?

Le voyage en Italie du peintre Jacques-Louis David (1748-1825) > Faire des recherches (voir fiche de travail)
 

Le néoclassicisme se manifeste également en sculpture et en peinture et l’Académie de France à Rome joue un rôle fondamental dans la formation des artistes. A leur retour en France ces artistes obtiennent facilement des commandes et diffusent les idées formant le néoclassicisme.

Le voyage en Italie du sculpteur Jean-Antoine Houdon (1741-1828) et de l’architecte Jacques-Germain Soufflot (1713-1780) > Faire des recherches (voir fiche de travail)

 

III. L’influence de l’Italie dans la construction du néoclassicisme architectural anglais

            Dès le XVIIe siècle des architectes anglais comme Inigo Jones (second voyage en Italie, 1615) étudient longuement les œuvres de l’italien Andrea Palladio (1508-1580) ; cet architecte, qui travailla principalement à Venise et à Vicence, est un des éminents représentants de l’architecture classique inspirée des modèles de l’Antiquité et de l’architecte romain Vitruve (exemple de la villa Rotonda, Vicence, 1566-1571). Palladio est une référence essentielle de l’architecture néo-palladienne qui va connaître son apogée en Angleterre au XVIIIe s. et qui s’inscrit dans une contestation du baroque et donc dans une certaine mesure de Rome. De nombreux artistes anglais, dans la tradition du Grand Tour, entreprennent le voyage en Italie et se forment au goût de l’antique grâce aux découvertes et aux fouilles archéologiques (Pompéi et Herculanum sont découverts et fouillés à partir de 1748). De très nombreux bâtiments anglais du XVIIIe siècle sont construits dans le style du palladisme et notamment des Country House, villas construites par la riche gentry anglaise et qui sont ensuite imitées dans le monde entier de la Russie à l’Amérique du Nord. Pendant la Révolution et l’Empire (1789-1815), les Anglais ne pouvant plus se rendre librement en Italie se tournent désormais vers la Grèce dont l’art est admiré (exemple des marbres du Parthénon ramenés en Angleterre par Lord Elgin au début du XIXe s.).

1. Le palladisme : De Vicence à Charlottesville > Faire un portfolio (voir fiche de travail)

2. Le voyage en Italie de Lord Burlington (1694-1753) > Faire des recherches (voir fiche de travail)

3. Le voyage en Italie de Robert Adam (1728-1792) et James Adam (1730-1794) > Faire des recherches (voir fiche de travail)