Pierre Tal-Coat (1905-1985), un peintre entre figuration et abstraction

© Michel Dieuzaide

 

Pierre Tal-Coat (1905-1985), un peintre entre figuration et abstraction

Une œuvre qui puise son inspiration dans la relation au monde naturel :

écorces, arbres, rochers…

 

 

Repères biographiques

Fils de marin-pêcheur, Pierre Tal Coat naît en 1905 à Clohars-Carnoët dans le Sud du Finistère. Il fréquente l'école primaire de 1912 à 1914. En 1915, son père meurt sur le front d’Argonne. Apprenti forgeron à partir de 1918, tandis qu'il commence à dessiner et sculpter, Tal Coat obtient une bourse de pupille de la Nation et entre à l'école primaire supérieure de Quimperlé. Clerc de notaire en 1923 à Arzano, mouleur et peintre céramiste à la Faïencerie de Quimper en 1924, il dessine au crayon, au fusain ou au pastel, des personnages et des paysages de la campagne bretonne. Il fréquente des artistes installés dans la région de Pont-Aven et du Pouldu.Arrivé à Paris en 1924, Tal Coat devient modèle à l’Académie de la Grande Chaumière, mouleur à la Manufacture de Sèvres, se lie avec le peintre Émile Compard et partage l’atelier du peintre Jean Sautter. En 1925, il accomplit son service militaire dans les cuirassiers à Paris et rencontre Broncia Lewandovska qu’il épouse en 1927. En 1926, il expose dans la galerie d’Auguste Fabre et Henri Bénézit, sous le nom de Tal Coat (« Front de bois » en breton) qu’il gardera toute sa vie, pour éviter l'homonymie avec le poète quimpérois Max Jacob. En 1929, après sa deuxième exposition à la Galerie Fabre et Cie, la crise économique le contraint à des années difficiles. Il revient pour de longs séjours en Bretagne et arpente les sites mégalithiques avec ses amis Emile Compard, Henri Bénézit et le couturier Paul Poiret. Familier des dîners de Méraud Guiness, il se lie aussi d’amitié avec Francis Gruber, André Marchand, Léo et Gertrude Stein, Francis Picabia, Ernest Hemingway, Alberto et Diego Giacometti, Balthus, Antonin Artaud, Tristan Tzara et Paul-Émile Victor. Il s’intéresse à l’art roman, aux portraits du Fayoum.En 1936, Tal Coat voyage en Provence et rencontre Picasso. Il peint de nombreux portraits (dont celui d’Alberto Giacometti) et la série des Massacres, inspirée par les horreurs de la Guerre d’Espagne. En 1938, il expose à la Julien Levy Gallery à New York… Mobilisé en 1939 à Saint-Germain-en-Laye, puis à Ermenonville dans le service du camouflage, et démobilisé en 1940 à Montauban, Tal Coat gagne Aix-en-Provence ville où se sont réfugiés de nombreux artistes, notamment André Marchand, Charles-Albert Cingria et Blaise Cendrars. Il y rejoint sa nouvelle compagne, Xavière Angéli qu’il épousera en 1951.

© Michel Dieuzaide

Pierre Tal-Coat (1905-1985), un peintre entre figuration et abstraction

Une œuvre qui puise son inspiration dans la relation au monde naturel :

écorces, arbres, rochers…

Voir le site : http://webmuseo-projets.com/ws/tal-coat-01/app/collection/expo/1

 

Repères biographiques

Fils de marin-pêcheur, Pierre Tal Coat naît en 1905 à Clohars-Carnoët dans le Sud du Finistère. Il fréquente l'école primaire de 1912 à 1914. En 1915, son père meurt sur le front d’Argonne. Apprenti forgeron à partir de 1918, tandis qu'il commence à dessiner et sculpter, Tal Coat obtient une bourse de pupille de la Nation et entre à l'école primaire supérieure de Quimperlé. Clerc de notaire en 1923 à Arzano, mouleur et peintre céramiste à la Faïencerie de Quimper en 1924, il dessine au crayon, au fusain ou au pastel, des personnages et des paysages de la campagne bretonne. Il fréquente des artistes installés dans la région de Pont-Aven et du Pouldu.Arrivé à Paris en 1924, Tal Coat devient modèle à l’Académie de la Grande Chaumière, mouleur à la Manufacture de Sèvres, se lie avec le peintre Émile Compard et partage l’atelier du peintre Jean Sautter. En 1925, il accomplit son service militaire dans les cuirassiers à Paris et rencontre Broncia Lewandovska qu’il épouse en 1927. En 1926, il expose dans la galerie d’Auguste Fabre et Henri Bénézit, sous le nom de Tal Coat (« Front de bois » en breton) qu’il gardera toute sa vie, pour éviter l'homonymie avec le poète quimpérois Max Jacob. En 1929, après sa deuxième exposition à la Galerie Fabre et Cie, la crise économique le contraint à des années difficiles. Il revient pour de longs séjours en Bretagne et arpente les sites mégalithiques avec ses amis Emile Compard, Henri Bénézit et le couturier Paul Poiret. Familier des dîners de Méraud Guiness, il se lie aussi d’amitié avec Francis Gruber, André Marchand, Léo et Gertrude Stein, Francis Picabia, Ernest Hemingway, Alberto et Diego Giacometti, Balthus, Antonin Artaud, Tristan Tzara et Paul-Émile Victor. Il s’intéresse à l’art roman, aux portraits du Fayoum.En 1936, Tal Coat voyage en Provence et rencontre Picasso. Il peint de nombreux portraits (dont celui d’Alberto Giacometti) et la série des Massacres, inspirée par les horreurs de la Guerre d’Espagne. En 1938, il expose à la Julien Levy Gallery à New York… Mobilisé en 1939 à Saint-Germain-en-Laye, puis à Ermenonville dans le service du camouflage, et démobilisé en 1940 à Montauban, Tal Coat gagne Aix-en-Provence ville où se sont réfugiés de nombreux artistes, notamment André Marchand, Charles-Albert Cingria et Blaise Cendrars. Il y rejoint sa nouvelle compagne, Xavière Angéli qu’il épousera en 1951. En 1941, il participe à l'exposition des «Vingt jeunes peintres de tradition française » organisée par Jean Bazaine à la Galerie Braun. En 1942 naît sa fille Pierrette. Tal Coat a élu domicile au Château Noir, au pied de la Montagne Sainte-Victoire qui a été l’atelier-remise de Cézanne quand il peignait au Tholonet. Il y fait bientôt la connaissance d'André Masson. Il retourne fréquemment à Paris, expose à la Galerie de France en 1943, loue un atelier Rue Brézin, à Montparnasse. Tal Coat dessine à l’Aquarium du Trocadéro et au Jardin des Plantes, pratique assidûment le lavis à l’encre de Chine : Aquariums, Poissons, Coqs, Taureaux. En 1946, Tal Coat peint les Profils sous l’eau, les Baigneuses dans la Cascade, dessine les Ecorces qui sont un tournant fondamental dans son travail. En 1947, il participe à l’exposition Painting in France 1939-1946 au Whitney Museum à New York, où Clement Greenberg remarque ses peintures avec celles de Dubuffet, Fautrier et Hartung. En 1948, Tal Coat fait la connaissance du philosophe Henri Maldiney et du poète André du Bouchet qui demeureront ses intimes jusqu’à la fin de ses jours. En 1949, Tal Coat montre des peintures à la Galerie de France, présente Élements de Nature, premier ouvrage de lithographies tirées par Léo Marchutz et Henri Maldiney publie sa première grande étude sur Tal Coat dans Les Temps modernes. En 1950, son exposition personnelle à la Galerie de France déconcerte par la soi-disante disparition du motif. Il rejoint la Galerie Aimé Maeght en 1954, chacune de ses expositions sera accompagnée d’une parution de Derrière Le Miroir. Tal Coat  randonne en Savoie dans le Dauphiné. Il voyage en Dordogne, visite Lascaux, les Eyzies et crée les Passants, Sauts, Course.En 1956, il publie un premier livre avec André du Bouchet, Cette surface, édité par PAB. Il représente la France à la Biennale de Venise avec seize de ses peintures aux côtés de Jacques Villo, Bernard Buffet et Alberto Giacometti. En 1956, sont présentées à la Biennale de Venise avec celles de Jacques Villon et de Bernard Buffet. Tal Coat quitte Aix fin 1956 et s’installe quelques mois à Forges-les-Bains, près de Limours, dans la maison de Jean Bazaine. En 1957, il expose à la Kunsthalle de Berne avec Etienne Hadju.En 1958, Tal Coat s’installe au Breuil, près de Chevreuse (ancien atelier de Fernand Léger), il voyage en Espagne avec son ami Eduardo Chillida, à San Sebastian. Au Prado, il admire Vélasquez, Zurbaran.

En 1959, Tal Coat marche dans les Alpes avec Henri Maldiney et en forêt de Fontainebleau dans le Vexin. C’est l’époque des Veines de silex, Troupeaux, Vols d’oiseaux.

Il publie Sur le pas, quinze aquatintes pour un livre de bibliographie avec André du Bouchet édité par Maeght. Tal Coat participe à la Dokumenta II de Kassel.

En 1960, Tal Coat acquiert la Chartreuse de Dormont, dans l’Eure, et installe un immense atelier en 1961, une nouvelle grande mutation de sa peinture a lieu.

Maeght édite en 1963 Traverse d’un plateau, sept pointes sèches et texte et offre à Tal Coat la possibilité de réaliser le mur d’entrée de la Fondation Maeght à Saint-Paul.

1965 : Signes dans une falaise, Déesses-mères, Ronds de sorcières.

1966 Tal Coat retourne en Bretagne sur les sites de son enfance. Il voyage aux Pays-Bas et en Belgique.

En 1968, Les Colzas deviennent un des thèmes majeurs de sa peinture. Il a une rétrospective dans trois galeries parisiennes : Bénézit, Beno d’Incelli et Schoeller. Il reçoit le Grand Prix national des Arts.

En 1970, Sa femme Xavière meurt, il séjourne en Corse et reste longtemps sans peindre. Il expose à la galerie Benador à Genève qui présentera régulièrement son œuvre et édite le livre d’aquatintes L’Almanach en 1971.

Venue à Dormont avec Jacques Benador, Françoise Simecek éditera les livres d’André du Bouchet et Pierre Tal Coat Laisses (1975) et Sous le linteau en forme de joug (1978),  deux chefs-d'œuvre du livre illustré. Elle sera la destinataire de lettres dont elle publiera un choix dans Un libre regard , Maeght Editeur, 1991 et présentera aussi régulièrement l’œuvre de Tal Coat à la galerie L'Entracte à Lausanne à partir de 1973.

Tal Coat fait de nombreux séjours en Suisse, à l'atelier de taille douce et de lithographie que dirige Pietro Sarto,  sur les bords du Léman à Villette puis à Saint-Prex. L’œuvre gravé de Tal Coat est considérable.

En 1972, expositions de peintures à la Galerie Maeght à Paris et de lavis à la galerie Benador à Genève. Séjours à Truinas dans la Drôme chez André du Bouchet.

En 1973, naissance de son petit-fils Xavier. Tal Coat voyage à Aix, à Truinas, à Saint-Prex et dans les Pyrénées.

En 1974, il a une rétrospective au Musée de Metz. L’année suivante, cette exposition sera invitée par le Japon en remerciement du prêt de la Joconde par la France. Tal Coat expose à la Galerie Maeght à Zürich.

En 1975, Tal Coat voyage au Japon pour l’ouverture de l’exposition au Musée royal d’Ueno à Tokyo. Il souffre d'artérite et une grave opération au pied restreint sa mobilité : série de dessins portraits et autoportrait à l'hôpital

En 1976, rétrospective au Grand Palais à Paris

En 1979, exposition Pierre Tal Coat - André du Bouchet au château de Ratilly

En 1981, Tal Coat est élu membre du Comité national du Livre illustré, à la Bibliothèque Nationale. Il expose ses Autoportraits à la Galerie H.M, à Paris. Il a sa première exposition à la Galerie Clivages, à Paris, qui consacrera à Tal Coat une exposition personnelle chaque année de 1981 à 1991.

En 1983, il expose à la Galerie Patrice Trigano, à Paris. Puis, la Galerie Berthet-Aittouarès expose ensuite régulièrement sa peinture.

En 1985, Dore Ashton prépare une exposition de petites peintures et de lavis au New Museum of Contemporary Art, à New York et André Cariou une rétrospective au Musée des Beaux-Arts de Quimper. Pierre Tal Coat meurt le 11 juin, à la Chartreuse de Dormont, entouré ses siens.

En 2006, un incendie à Dormont détruit un millier de peintures.

En 2010, Création du Centre Pierre Tal Coat au Domaine de Kerguéhennec (Morbihan) qui publie le catalogue raisonné en ligne de l’œuvre gravé établi par Françoise Simecek et Rainer Michael Mason, tandis que l’association des Amis de Pierre Tal Coat, constituée en octobre 2016, soutient l’édition du catalogue raisonné de l’œuvre peint et le nouveau site internet de Tal Coat.

 

© Laurent Lecat

Faille à points rouges, entre 1949 et 1950, huile sur toile, 38 x 46,5 cm. Collection particulière, Paris

 

© Fondation Gandur pour l'Art, Genève. Photo : Sandra Pointet

 

Eau coulant entre les rochers, 1950, huile sur toile, 65 x 54 cm. Fondation Gandur pour l’Art, Genève

© Musée Jenish, Vevey

Rochers, 1950, huile sur toile. 78 x 78 cm. Musée Jenisch, Vevey (Suisse)

© Laurent Lecat

 

[Grotte], 1950, huile sur toile. 32 x 32 cm. Collection particulière, Paris