Les mots/ Les images

Blog de la classe de 1L du lycée Rabelais de Meudon

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Strophes pour se souvenir (L'affiche rouge) : des sources historiques aux oeuvres de création

Aragon écrit ce poème (plutôt qu'un discours) en 1956, à l'occasion de l'inauguration d'une place consacrée au "Groupe Manouchian", résistants FTP/MOI (=Francs-Tireurs et Partisans, Main d’œuvre Immigrée), d’obédience communiste. Ils étaient pour la plupart, d'origine étrangère ou juive. Arrêtés en 1944, ils ont été fusillés au Mont Valérien. Aragon évoque la célèbre affiche de couleur rouge que la propagande nazie avait placardée sur les murs des villes de France pour stigmatiser ceux qu'elle appelait des "terroristes". Il s'inspire aussi de la bouleversante dernière lettre écrite le jour même de son exécution par le chef du groupe, Missak Manouchian, à sa femme, Mélinée

 

Pour préparer l’étude du poème d’Aragon, faites une recherche en cliquant sur les liens suivants et en répondant aux questions posées ensuite :

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« Au vent mauvais » ou pour démarrer la réflexion sur la réécriture


-Allez d’abord chercher, par exemple sur Wikisource, le texte du poème de Paul Verlaine, intitulé « Chanson d’automne » et publié dans Poèmes Saturniens en 1866.

-Puis écoutez la chanson de Serge Gainsbourg « Je suis venu te dire que je m’en vais » (écrite en 1973) ici ou

 Vous pourrez facilement en trouver les paroles. Par exemple ici.


- Enfin, répondez brièvement aux questions suivantes:

1)Repérez les références (allusions, citations) que Gainsbourg fait au poème de Verlaine.

2)En quoi Gainsbourg introduit-il un changement par rapport au poème de Verlaine, que ce soit dans la situation d’énonciation (qui parle à qui ?) ou dans le thème (de quoi )?

3)Puisqu’il ne traite pas tout à fait de la même situation pourquoi, à votre avis, Gainsbourg a-t-il éprouvé le besoin de mentionner Verlaine ?

4)Voici une définition de la notion d’ « intertextualité »

« On appelle intertextualité la relation qui unit un texte littéraire à d'autres textes préexistants auxquels il s'oppose ou fait écho. »

En quoi est-elle illustrée par le jeu entre les deux textes précédents ?

5)Du poème ou de la chanson, lequel préférez-vous ? Pourquoi ?

 

Et vous pouvez prolonger la réflexion en lisant l’article suivant.

A vendredi.

CB

-sans titre-

Nous vivons dans un mensonge

Arrimé à nos yeux

Détruisant les songes

Qui nous parviennent des cieux

La nature indiffère

Comme un spectacle banal

A qui l'ont défère

L'évidence du mal

Cherchez dans les nuages

Un mouton disgracieux

Car pour son être un hommage

Est plus beau que vos vœux

Les rêvent dépérissent

Au profond de vos âmes

C'est la fiction tentatrice

Qui attire vos rames

Alors à chacun soyez

D'un instinct humain

Des hommes choyés

Par l'amour de leur prochain.

samuel leuchter

Anthologies poétiques : un conseil

En parcourant les premières anthologies qui m'ont été rendues, je suis frappé d'une chose dans vos appréciations personnelles : vous commentez ces poèmes comme s'il s'agissait de textes argumentatifs, vous abordez les idées mais pas la façon poétique dont l'auteur les exprime. N'oubliez pas qu'un poète pense par images, qu'il unit les mots pour leur beauté sonore et pas simplement pour leur sens immédiat, qu'il est un musicien plus qu'un logicien.

D'où un conseil pour ceux qui travaillent encore sur leur anthologie. Essayez dans vos appréciations de répondre à la question : en quoi ce texte est-il poétique? Quels sont les aspects poétiques qui dans ce texte m'ont touché(e)?

Et n'oubliez pas d'illustrer votre "bouquet de poèmes".

La pléiade ou à la poursuite de l'image essentielle

Après avoir analysé un sonnet de Ronsard, "Comme on voit sur la branche", et lu quelques autres poèmes construits sur une "image essentielle" (qui permet au poète de trouver dans le monde extérieur un symbole du sentiment qui l'agite), les 1L se sont bravement essayés eux aussi à la poésie. Les Muses sont des filles fantasques, paraît-il, mais beaucoup ont réussi à les amadouer.  Certains sont même allés jusqu'à écrire un sonnet, en faisant marcher droit leurs alexandrins, en polissant leurs rimes! D'autres ont préféré le vers libre ou le calligramme. Ils ont bien mérité de faire partie de la Pléiade et d'ajouter quelques satellites à la constellation des Sept Etoiles... 

Voici le poème de Ronsard

Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose

En sa belle jeunesse, en sa première fleur

Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,

Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose ;

 

La grâce dans sa feuille et l’amour se repose*

Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;

Mais battue ou de pluie ou d’excessive ardeur,

Languissante elle meurt feuille à feuille déclose.

 

Ainsi en ta première et jeune nouveauté,

Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté

La Parque  t’a tuée, et cendre tu reposes.

 

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,

Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,

Afin que vif et mort ton corps ne soit que roses.

 

Ronsard Sur la mort de Marie, V (1578)

 

Et puis voici quelques unes de leurs trouvailles.