Les mots/ Les images

Blog de la classe de 1L du lycée Rabelais de Meudon

françaisécriture personnelle › Nos Illuminations

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Illumination

11décembre

    Elle est là, belle, blanche. Assise, me regardant, elle se tourne vers la fenêtre, scrutant l'horizon sans raison.

    Les yeux clos, la tête relâchée, frémissant de doigts caressant son poignet avec légèreté.

    Du carrelage froid, elle prend la fine lame argentée, la dépose là où ses doigts étaient précédemment posés.

    Elle fait pression, l'objet pénètre en elle, tout autour s'arrête, elle est partie ailleurs.

    En son visage, une jouissance infinie, en son corps, une image céleste.

    De neige sort une rouge rivière coulante, descendant en aval et s'écoulant jusqu'au bas.

    Elle étincelle alors mêlant or et argent, une perle s'écrase au sol, elle a relevé sa tête, elle est là, belle, blanche. Assise, me regardant.

     Laura Houssaye

   

Tu étais ma vie

29novembre
Te souviens-tu de ce jour, ce jour où l'on était ensemble ? Ce jour où j'étais si heureuse, tu étais ma vie. Tes paroles résonnent encore dans ma tête, ces paroles qui disaient que jamais tu ne me quitterais et que tu serais toujours là pour moi, te souviens-tu de ce jour ? Ce jour où tu t'es bien foutu de moi ! Pourquoi est-ce que tu m'as laissé croire que je pouvais toujours compter sur toi ?
 
Maintenant tu es parti, il y a une autre femme dans ta vie, mais tu me dis que tu penses encore à moi, alors pourquoi tu m'as laissé partir ? Et là tu me demande de revenir, mais comment oses-tu ?
 
Aussi loin que je me souvienne, c'était toi que j'aimais, je te disais tout. Toutes ces nuits dans tes bras, contre toi. Même si tu ronflais je m'en fichais, je me disais qu'il fallait que je profite de toi car je savais déjà que  tu allais partir, mais je ne pensais pas te perdre aussi vite...
Aujourd'hui c'est ta fête... Tu m'as quittée, tu m'as laissée pendant toutes ces années, et je t'ai détesté mais j'ai appris à pardonner alors du moment que tu vas bien, ça me va, mais ne crois pas un seul instant que je reviendrai même si je t'aime comme avant...
...alors, bonne fête, Papa !
 
Laure Vétillart 1L

Ta petite main

26novembre

Tu es arrivé parmi des milliers. J’ai donné de mon amour à beaucoup d’entre eux  mais toi, toi tu étais tellement différent. Pendant que les autres pleuraient, toi tu riais, tu étais heureux, l’absence de tes parents ne semblait pas te toucher. Mais toute cette innocence m’a brisé le jour où je t’ai accompagné avec d’autres au départ du train. Ta main était au creux de la mienne, je l’ai serré aussi fort que j’ai pu, mais il a fallu que je la lâche, je n’ai même pas eu le temps de te dire un mot, la porte du wagon s’est refermée. Les enfants se sont mis à pleurer, j’ai essayé de te voir à travers les barreaux mais rien… puis soudain, une main, cette toute petite main qui quand le train a démarré s’est mise à trembler. C’est le dernier souvenir que j’ai, le seul qui me hantera jusqu'à la fin, cette petite main tremblante qui part au loin.     

Maruejol juliette

Eté lointain et nostalgique

4novembre
  1. C'est un dimanche presque trop radieux dans le Sud de la France, mais quand ?  L'astre réchauffant m'embrase et m'illumine. Je suis seul, au milieu d'un champ de vignes, m'abandonnant à la rêverie, sans un mot.

    Soudain j'entends au loin le bruit aigu des jantes et des klaxons, un magnifique vacarme assourdissant qui se permet de me réveiller.

    Sur cette route infiniment étroite, un homme d'une bonne trentaine d'années, cheveux noirs, et que je semble connaître très bien m'appelle avec une grande insistance. Je ne tarde pas et me dirige en courant dans sa direction.

    Mais trop tard, les fulgurants athlètes que je rêvais de voir sont passés, je reste bouche bée et un peu déçu. Je n'aperçois maintenant qu'un brouillon s'éloigner dans le lointain à une rapidité effarante. (Alexandre Baarir)

poème

4novembre

Ce sont des soirs de lune noire
Où l'on observe le ciel avec nos mémoires
Qu'apparaissent les étoiles de Pandore
Durant d'infini ballet, jouant avec la vie, avec la mort

Lorsque le rêveur endormi pense leur course finie,
Les étoiles s'enchaînent en dansant au rythme effréné de la Lyre d’Orphée
Puis, stoppant sa mélodie, elle tomberont assemblées

Alors descendra du ciel
Un être lumineux qui scintille de mille feux
Il prendra forme comme dans un rêve immortel
Et suivant la route des cieux, plongera aux abysses de votre sommeil

N'ouvrez pas vos sens car il vous donnera les siens
Et seulement alors, dans une danse sans fin
Il posera un pied à Terre

Le sol brûlé jamais ne s'en remet
Sauf si, dans sa bonté, il daigne poser
Le second par dessus le tracé du premier

Alors, immortelle, l'herbe verdira
Alors, éternel, le cycle recommencera

Vos paupières closes n’appréhendent qu'une chose,
Qu'il vous dévoile son corps et son âme
Dans une mélopée d'images
Qu'il partage enfin la nature de son destin

Impénétrable et transparent,
D'écailles de nuits, de glaise et d'ivoire
Il incarne le miroir où tout se crée où tout se perd
Où tout renaît dans son propre mystère

Samuel Leuchter 1L

poème

4novembre

Dans l'âtre de la vie et dans l'antre de son corps
Elle réchauffe le creux laissé vide par la mort

Lorsque sa langue claque et que son fouet craque
Elle se tord de rire et pourtant de douleur
Séchant ses pleurs incessants,
Elle subit ses mille et une douleurs.

Embrasant l'astre solaire,
S'éteignant sous une pluie d'hiver,
Elle est la force d'un homme et la faiblesse de son cœur.

Incarnant la vie, elle brûle dans la mort
Pour le bien passager d'une éclatante aurore.

Elle est poursuivie de tout temps
Pour la lumière de son âme et la force de son arme
Séchant les larmes du ciel aussi bien que celle d'un homme
Elle rougeoie sur le sapin et rougi au creux de sa main.

Gondolée et frissonnante
Elle arrive à son terme en une forme alarmante
Mais fidèle à son être, elle renaît encore
Car à jamais, elle puise en la vie, en la mort.

Samuel Leuchter 1L