On a aimé. 

Au petit théâtre du Proscenium, la lumière s'est éteinte. L'attente démarre, une attente mise en scène par Jean-Marie Russo qui va durer deux heures. Sur scène, deux personnages, Estragon et Vladimir. Ici, deux mendiants du siècle passé, perdus sur une lande de cubes blancs quasi déserte où un arbre design règne. C'est parti ! Six acteurs se donnent la réplique chacun étant une incarnation d'une certaine condition humaine ( esclave, déporté ... ) ayant marqué le XIX° et XX° siècle. Et dans ce monde intemporel, parler équivaut à subsister parce que parler finit par être le synonyme de vivre. Il ne reste alors plus que le jeu des acteurs pour rendre à cette pièce toute son absurdité. Et quand la lumière se rallume, Beckett s'en va nous laissant encore plus désemparés et incrédules face à son œuvre. Seul bémol, on aurait aimé voir la pièce sur une scène plus grande.

Lewis