Chapitre 6. Chine/Japon : concurrences régionales, ambitions mondiales

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Orientation pour le baccalauréat

Le sujet de composition suivant est envisageables :

- Japon-Chine : concurrences régionales, ambitions mondiales.

Il ne sera pas demandé de croquis sur cette question à l’examen.

L’analyse d’un ou deux documents (cartes, textes, images…) peut être demandée à l’examen.

Introduction 
I. Deux puissance aux trajectoires économiques croisées
A) Un modèle de développement économique initié par le Japon
B) Le Japon reste une grande puissance économique mondiale

C) La Chine une puissance émergente affirmée
II. Chine et Japon : Entre rivalité et alliance régionales
A) Interdépendance et concurrence économiques croissantes
1) Le Japon doit faire face à une concurrence asiatique sans précédent
2) Relations et « batailles » commerciales
3) Des stratégies différentes et une intégration régionale en marche

B) Des relations diplomatiques tendues
1) Un «passé qui ne passe pas »
2) Des tensions géostratégiques
III. Deux puissances aux ambitions mondiales
A) Deux puissances économiques de rang mondial
1) Deux économies extraverties implantées dans le monde entier
2) D
eux puissances financières complémentaires
B) Des influences politiques et militaires inégales
1) Pour le Japon, une quête de respectabilité internationale
2) Le cas de la Chine

C) Quelle influence culturelle ?
Conclusion

Introduction :

La Chine et le Japon sont respectivement des grandes puissances en Asie et dans monde. Leur influence dans la région et dans le monde est ancienne. Ce sont deux pays qui ont développé des civilisations « florissantes », deux pays participant au commerce mondial depuis le XIXeme siecle : Japon, pendant l'ère Meiji (1868-1912) devient une puissance industrielle alors que la Chine accorde des concessions internationales aux grandes puissances occidentales dans les grandes villes (comme Shanghaï) ce qui permet le décollage économique mais entraîne une dépendance excessive vis-à-vis pays installés.
Leur histoire est marquée par des conflits entre les deux pays depuis le début du XXème s. jusqu’à la GM2 notamment à cause de l'expansionnisme nippon*.
Aidé par les Etats-Unis après sa défaite catastrophique, le Japon se relèvre ands les années 50-60, c'est la période des Trente Glorieuses avec un fort accroissement annuel du PIB (haute croissance).
La Chine (chapitre d'Histoire) se développe surtout depuis la période des 4 modernisations de Deng Xiaoping et encore plus depuis son adhésion à l'OMC en 2001. Ainsi les deux puissance se retrouvent une nouvelle fois rivales dans une aire caractérisée par un fort développement économique mais le maintien (ou le renforcement) des inégalités socio-spatiales (voir chapitre précédent).

Pb : Quelles sont les formes de concurrence et les complémentarités entre le Japon et la Chine en Asie du Sud et de l’Est ? Quelles sont les ambitions mondiales de ces deux puissances ? Quel pays assurera à l'avenir le leadership sur cette région du monde ?

 

I. Deux puissance aux trajectoires économiques croisées

 

A) Un modèle de développement économique initié par le Japon

 

C'est d'abord le choix conscient d'un système économique fondé sur l'appropriation de savoir-faire des FTN étrangères (grâce aux importations) puis du développement intérieur et ensuite de la capacité à exporter des produits nippons (extraversion économique).

► Pratique de délocalisation des activités dans des pays de la région à bas coût de main d'oeuvre et aussi développement de secteurs à haute valeur ajoutée (High tech). Théorie économique du « vol d'oies sauvages »*.

 

Un modèle donc initié par le Japon pendant les 30 glorieuses grâce à la reconstruction financée par les EU (plan Dodge) ► Modèle repris par Chine dans les années 80 suite à l'ouverture à l'économie de marché ► « socialisme de marché » notion inventée par le régime pour justifier la transformation d'une économie socialiste en économie capitaliste avec un fort interventionnisme d'état car en Chine, l’Etat et le parti communiste dirigent l’économie par la planification* et les investissements (l’Etat finance les entreprises pour encourager la DIT* en créant des ZES*.

Au Japon, le fonctionnement est plus proche de l'économie de marché classique même si l’Etat accompagne l’économie par l’intermédiaire du METI*.

Dernière caractéristique : Dans les deux pays, la politique d’aménagement du territoire favorise le développement économique par une politique de grands travaux et notamment la valorisation des littoraux pour la mondialisation donc les deux pays sont des façades maritimes majeures de la mondialisation.

 

B) Le Japon reste une grande puissance éco mondiale

 

le Japon est le pays d’Asie orientale le plus riche (environ 46850 $ de PIB/hab, 10 fois celui de la Chine même si PIB total plus faible = 5960 milliards de dollars), le plus développé (IDH de 0,912 donc 10ème mondial) et le plus avancé technologiquement.

 

Le Japon conserve les bases industrielles sur lesquelles il a bâti sa puissance. L’industrie lourde est toujours un secteur puissant. Les grands groupes ont fusionné dans la sidérurgie donnant naissance à de puissantes firmes (Nippon Steel par exemple). Celles-ci profitent de la croissance de la demande en acier de la Chine et produisent surtout des aciers spéciaux et des aciers de haute qualité. D’autres secteurs comme celui de l’armement se développent.

L’industrie automobile a fait de Toyota le premier constructeur automobile mondial. Dans ce secteur de l’industrie mécanique, le Japon profite encore de l’émergence du marché chinois pour écouler ses automobiles et ses machines-outils. Toyota implante ses usines et ses centres de formation en Chine et en Inde. Le Japon est le 2ème producteur mondial dans l'automobile .

Le secteur du BTP* est implanté dans toute l’Asie, exportant son savoir-faire dans le parasismique (constructions répondant à des normes anti-sismiques).

Le Japon est toujours leader dans les hautes technologies comme les nanotechnologies, la robotique, l’électronique ou la recherche sur l’intelligence artificielle. Sur les 10 entreprises les plus innovantes d’Asie, 8 sont japonaises (Hitachi, Canon, Sony etc…) ► 1er rang mondial pour les dépenses R&D (3.6% PIB) et pays qui dépose le plus de brevets dans le monde (En 2010, plus de 32000 brevets ont été déposés par le Japon contre 12000 pour la Chine).

► Le secteur industriel est porté par FTN nombreuses : Toyota, Honda, Mitsubishi, etc.
qui délocalisent beaucoup en Asie et en Chine : production électronique est réalisée à 65% hors du Japon essentiellement en Chine et en Asie orientale

Le Japon a subi une crise dans les années 90 mais a su la surmonter grâce à une puissance industrielle automatisée et délocalisée mais aussi grâce à la force du secteur financier qui s’est restructuré par des fusions de banques et d’assurances qui ont donné naissance à de puissants groupes. Tokyo est la 3eme place financière mondiale.

 

Quelques faiblesses structurelles :
- Une croissance atone soit <3% depuis 2000 (1% en 2015) comparable à des pays d'Europe (comme la France).
- Un Vieillissement de la population qui n'est pas compensé par l'immigration (car la population y est particulièrement hostile).
- Un secteur primaire insuffisant donc nécessité de recourir à des importations (matières premières -comme les hydrocarbures- et produits agricoles).

 

C) La Chine une puissance émergente affirmée

► Une économie diversifiée : l’ agriculture est encore la 1ère source d’emplois du pays mais l’industrie est à l’origine des principaux revenus chinois :
- 1eme puissance éco pour PIB total > 8360 Milliards de dollars, a dépassé le Japon dans les années 2000 et dépasse les EU depuis 2014 avec une croissance autour de 10% par an depuis plus de 10 ans (mais fléchissement actuel
- L’industrie lourde est importante, la production d’acier (1
er prod) est > à celle du Japon.
- Mais la réussite est surtout basée sur la
production à bas coût, devenant le 1er « atelier du monde » ou 1ère usine du monde (Chine reçoit environ 100 milliards d’IDE par an). Il faut cependant fortement nuancer cette affirmation car la Chine fait face aussi depuis plusieurs années à la montée des revendications salariales et n'est donc plus le leader du travail « low-cost ». D'autres pays en Asie la supplantent largement maintenant.

Les secteurs dynamiques :
- Automobile (1
er prod), textile (1er prod) , électronique grand public (1er prod).
-
Plus de la moitié des exportations chinoises correspond à des activités d’assemblage et de sous-traitance réalisées pour l’essentiel par des filiales étrangères : par exemple, la quasi-totalité des téléphones portables exportés par la Chine sont de marques étrangères (Apple, Nokia, Motorola, Samsung…). Les produits électroniques constituent désormais le principal poste d’exportation de l'économie chinoise.

- Par ailleurs, l’essentiel des composants électroniques utilisés pour ses usines de fabrication vient d’Asie car la Chine délocalise à son tour et devient le pivot de la DIT sur le continent ► exporter en majorité des biens de consommation permet à la Chine de dégager des excédents pour se fournir en ressources énergétiques et minérales, pour investir dans les technologies, effectuer de gros placements financiers aux Etats-Unis… Elle est le 1er créancier des EU.

 

Faiblesses : la crise de 2008 a souligné sa dépendance à l’égard du marché mondial et les limites d’une économie basée sur les IDE et les exportations. Celles-ci ont ralenti suite à la contraction des activités industrielles et la baisse des investissements.

 

Transition : Le Japon et la Chine sont deux grandes puissances économiques. Cette puissance économique s’exerce particulièrement sur le continent asiatique. Tous deux concentrent plus de 65% du PIB Asiatique.

 

II. Chine et Japon : Entre rivalité et alliance régionales

 

A) Interdépendance et concurrence économiques croissantes

 

1) Le Japon doit faire face à une concurrence asiatique sans précédent

Le développement en « vol d’oies sauvages » avait donné au Japon et à son industrie une avance constante. Il organisait la division du travail en délocalisant les productions les moins rentables vers la Corée du Sud, Taïwan… et permettait les transferts de technologies dans une Asie orientale dominée totalement par le Japon.
Mais les pays d’Asie ont copié le modèle japonais ► ainsi se sont développés d’autres pays (dragons) qui concurrencent le Japon dans des secteurs de haute technologie.
La Chine devient aussi un «danger» pour Japon pas sa puissance technologique nouvelle avec progression (dépenses de R&D grâce à la formation des ingénieurs, donc volonté de développer secteurs industriels de haute technologie). Enfin, la montée en gamme des productions chinoises constitue une concurrence technologique qui devrait se renforcer dans les prochaines années.

 

2) Relations et « batailles » commerciales
 

Le Japon a développé pendant la période de haute croissance des relations commerciales fortes avec ses voisins.

 

« La croissance chinoise nourrit la croissance japonaise : plus la Chine s’enrichit, plus les échanges avec le Japon s’intensifient, en faveur… du Japon. » Rémi Scoccimarro, géographe spécialisé dans l'aire asiatique (citation à utiliser dans une copie éventuellement pour la nuancer)

Le Japon considère depuis longtemps la Chine comme un « pays atelier » mais aussi comme un potentiel de clients car elle dispose d’une très nombreuse population dans laquelle est apparue une classe moyenne importante qui consomme des produits importés venant du Japon, notamment des produits haut de gamme. Donc les exportations japonaises progressent en Chine.
- Ainsi depuis 2009 la Chine est devenue le 1er partenaire commercial du Japon et représente environ 20% de ses échanges extérieurs. Le Japon est quant à lui, le 3ème client.
- Le Japon fournit des biens intermédiaires (composants électroniques) et d’équipement (machines-outils) et importe des produits de moindre valeur ajoutée (textile, électronique grand public) souvent fabriqués par des entreprises et des capitaux japonais qui se sont délocalisés car le
Japon est le 1er investisseur étranger en Chine, près de 20 000 entreprises japonaises sont présentes en Chine (14.4 % des IDE Japonais). Les flux de personnes s’intensifient aussi : environ 500 000 Chinois sont installés au Japon, surtout des étudiants et des expatriés de grandes firmes, et 127 000 Japonais vivent en Chine.

Ainsi pour faciliter leurs échanges commerciaux, les deux pays ont signé un accord pour utiliser leurs monnaies respectives à la place du dollar en 2011.


3) Des stratégies différentes et une intégration régionale en marche

 

Chaque pays entretient des relations commerciales privilégiées avec d’autres.

 

La Chine se rapproche de l’Asie centrale depuis la création de l’OCS* notamment la Russie. Le Japon est toujours proche des EU et de l’UE mais développe ses partenariats avec l’Australie, la Nouvelle Zélande et l’Inde.

Parallèlement les échanges des pays de l’Asie du Sud-Est avec la Chine et le Japon s’intensifient.

- L’intégration régionale se met en place principalement dans le cadre de l’ASEAN* + 3. Cet accord est conclu entre l’ASEAN plus 3 pays qui sont la Corée du Sud, la Chine et le Japon. Il vise à renforcer les relations parmi ces pays et à faire progresser la coopération régionale. Ainsi en 2008, les barrières douanières sont abolies pour 90% des produits venant de l’ASEAN. Les investisseurs japonais ont vu dans cet immense marché de 2 milliards de consommateurs un débouché pour leurs investissements, recentrant leurs IDE vers l’Asie. L’ASEAN rêve d’un marché unique sur le modèle européen ce qui, toutefois, est loin d’être fait, même si le Premier ministre japonais a évoqué régulièrement l’idée d’une monnaie unique pour l’Asie à l’image de l’Euro pour l’Europe.

B) Des relations diplomatiques tendues.

 

1) Un «passé qui ne passe pas »

► Les rivalités économiques se doublent de différents anciens entre les deux pays. Entre 1894 et 1895, la première guerre sino-japonaise conduit la Chine à accepter l’indépendance de la Corée et à céder au Japon des îles. En 1931, le Japon envahit la Mandchourie puis, en 1937, le littoral pacifique, en exerçant de graves crimes de guerre (massacre de Nankin). Face à ces agressions répétées, la Chine demande régulièrement des excuses, le Japon les a déjà exprimées par écrit en 1972, permettant la normalisation des relations diplomatiques entre les deux. Mais, la Chine doute de la sincérité du Japon : elle dénonce les visites régulières du sanctuaire Yasukuni (fondé au XIXe siècle, il rend un culte aux 2,5 millions de Japonais tombés au combat, dont 14 criminels de guerre condamnés par le tribunal militaire international de Tokyo après la GM2).

 

2) Des tensions géostratégiques

 

Actuellement les tensions portent sur les délimitations de la ZEE en mer de Chine orientale : le Japon prône le principe d'une ligne médiane, tandis que la Chine revendique la totalité du plateau continental. Ils se disputent aussi à propos de la souveraineté sur les îles Senkaku en japonais et Diaoyutai en chinois, archipel inhabité, annexé par le Japon en 1895 par le biais du traité de Shimonseki du 17 avril 1895, mais toujours revendiqué par la Chine.

► Les rivalités (malgré l'entente sur les zones de pêche) sont liées au nationalisme fort dans les deux pays mais aussi car les fonds marins sont réputés pour leurs réserves potentielles d’hydrocarbures
ou encore pour les zones de pêche.

 

Transition : La Chine et le Japon sont les deux plus grandes puissances asiatiques et semblent vouloir s’imposer pour dominer la région mais leurs économies sont de plus en plus dépendantes ce qui les oblige à maintenir et renforcer leur partenariat.

 

III. Deux puissances aux ambitions mondiales

 

A) Deux puissances économiques de rang mondial

 

1) Deux économies extraverties implantées dans le monde entier

 

Il s’agit des 2ème (ou 1ère concernant la Chine depuis 2014) et 3ème puissances économiques mondiales produisant près de 20% du PIB mondial à eux deux.

 

Même si le Japon a perdu en 2010 sa place de 2ème économie mondiale, dépassé par la Chine (PIB Chine = 11200 Mds$, Japon = 4200 Mds$ ) le niveau économique par habitant reste un des plus élevés du monde et son IDH dépasse 0.91.

► Ce qui n’est pas le cas de la Chine avec O.7 et de fortes disparités socio-spatiales. Et même si la Chine est devenue la 1ère puissance industrielle mondiale, le Japon garde son avance technologique (ex. : il détient 45% du parc mondial des robots et produit presque autant que la Chine avec 10 fois moins de main d’œuvre).

 

Le Japon fait partie des leaders de la gouvernance économique mondiale depuis la création du G6 en 1975 (devenu G7 puis G8) mais la Chine s’impose peu à peu dans cette gouvernance économique mondiale depuis son entrée au G20 en 2008.


 

 

JAPON

CHINE

Deux puissances commerciales

4ème puissance commerciale

2ème puissance commerciale (2012)
10 % des exportations mondiales

IDE

Tous deux classés parmi les 10 premiers émetteurs d'IDE
Chine a multiplié par 20 ses IDE depuis 2000

Destination IDE

Pays de la Triade mais aussi Brésil par exemple

Pays en développement (Chinafrique)

Pourquoi ces IDE ?
La recherche d'un approvisionnement en ressources énergétiques est une des clés d'explication des IDE japonais et chinois. Le Japon importe sa production, la Chine produit du pétrole mais la demande ne cesse de croître : sa consommation a été multipliée par 5 en trente ans. Cette course aux ressources pousse les Chinois et les Japonais à s’intéresser de très près à l’Arctique et à ses ressources en hydrocarbures, voire à tenter de siéger au Conseil arctique*. L’Afrique intéresse aussi grandement les deux Etats, chacun investissant dans l’exploitation de gisements. Le Japon finance un oléoduc entre Juba au Sud-Soudan et le Kenya pour contrer la présence chinoise dans la région. 85% des importations chinoises venant d’Afrique proviennent des pays pétroliers africains.


2) Deux puissances financières complémentaires

Le Japon et la Chine détiennent à eux seuls plus de 2 000 milliards de dollars de bons du Trésor américains. Ce sont les deux pays au monde qui financent le plus la dette américaine.

Même si la dette japonaise monte à plus de 200 % du PIB du pays et représente plus du double de celle des Etats-Unis, le Japon dispose encore d’assez d’épargne pour la financer seul.

Le Yen est une valeur refuge, c’est la 3ème monnaie la plus traitée sur le marché des changes après le dollar américain et l’Euro. Le yen est donc une monnaie internationale qu’il est facile d’acheter ou de vendre en quantité.

Si la Banque Populaire de Chine dispose de réserves impressionnantes (2400 milliards de dollars soit plus de 30% du total mondial), la monnaie chinoise (le Yuan) n’est pas encore devenue une référence internationale, pas même au niveau régional.

B) Des influences politiques et militaires inégales

 

1) Pour le Japon, une quête de respectabilité internationale
 

De nos jours, le Japon cherche à avoir une plus grande influence politique en réclamant un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU en raison de son importance économique mondiale et son appartenance aux principaux financeurs de l’organisme. Mais la Chine s'y oppose catégoriquement pour l'instant.

 

Sur le plan militaire, le Japon est aussi resté longtemps effacé car la constitution rédigée après la Seconde Guerre mondiale. Elle affirme le renoncement du pays à la guerre, l’action de l’armée devait être limitée à la légitime défense (forces armées de Défense FAD = article 9 de la constitution qui interdit intervention extérieure).
- Mais ce renoncement est critiqué par des élites politiques qui ont rétabli un ministère de la Défense en 2007. Aujourd’hui, le Japon est reconnu comme une puissance militaire disposant du 6/7ème budget mondial.
- Il participe à des opérations de maintien de la paix de l’ONU et à des opérations dans le cadre de l’alliance avec les Etats-Unis (Irak, Afghanistan) qui ont des bases militaires au Japon. D'autre part, La marine japonaise joue un rôle important à l’échelle régionale dans la surveillance des lignes maritimes et la lutte contre la piraterie (golfe d'Aden).

 

2) Le cas de la Chine

► La Chine est devenue une puissance géopolitique en renforçant son rôle politique mondial et ses dépenses militaires. L’Armée populaire chinoise est la plus importante au monde (2,3 millions d’hommes) et peut s’appuyer sur le 2ème budget militaire du monde en 2010 (166 milliards de $, multiplié par 6 en 10 ans et puissance nucléaire depuis 1964).

- Faiblesses actuelles :
les troupes chinoises sont très mal équipées et les capacités navales et aériennes accusent un retard considérable notamment face à celles des puissances présentes dans la région : les Etats-Unis et le Japon.

- Stratégie militaire chinoise : installation des bases américaines en Asie perçue comme une tactique d’encerclement tandis que les Etats-Unis dénoncent l’ambition chinoise de constituer un « collier de perles » dans l’océan Indien ( installation de bases militaires navales chinoises au Cambodge, Myanmar, Andaman, Pakistan).

Sur le plan diplomatique, la balance pèse nettement en faveur de la Chine par rapport au Japon. Elle est membre du Conseil de sécurité de l’ONU. Elle a amélioré ses relations avec ses voisins, surtout l’Inde et la Russie, elle a accru son rôle dans les grandes organisations mondiales comme l’ONU ou le G20 ou bien en devenant le 2ème contributeur de la BAD (Banque asiatique de développement). Son influence en Afrique et en Amérique latine s’est aussi développée.

 

C) Quelle influence culturelle ?

 

La Chine et le Japon développent incontestablement un « soft power », une influence culturelle destinés en partie à concurrencer les Etats-Unis et l'Europe.


► Quelques rappels concernant la Chine (voir cours d'Histoire) :
- Instituts Confucius (en 2011,on en compte maintenant 322 répartis dans 96 pays, dans lesquels environ 400 000 élèves apprennent le mandarin).
- Présence massive de la Diaspora chinoise (50 M de chinois dans 150 pays).
- Organisation d'événements mondiaux (J.O Pékin 2008, Exposition Universelle Shanghai 2010).

Le Soft power japonais est plus marqué car nettement plus ancien :
- « 
Cool Japan » (terme générique utilisé pour désigner la culture de masse mélangeant les apports japonais et américains (Japanese pop culture) = cinéma, mangas et jeux vidéo).
- On peut ajouter à cela la popularité de ses sports traditionnels (Judo, 2ème sport chez les enfants en France) et de sa gastronomie (
sushi, Tokyo est considérée comme une capitale mondiale de la gastronomie, c’est dans cette ville qu’il y a le plus de « 3 étoiles du Michelin »). - Enfin, le Japon assure la promotion de la sa langue et a lancé, en 2003, le programme «Yôkoso ! Japan » (Bienvenue au Japon) afin d’augmenter le nombre de touristes au Japon (objectif de 30 millions en 2020) (désormais en 6ème position mondiale).

 

Conclusion :Ainsi, la Chine et le Japon s’opposent dans de nombreux domaines pour dominer l’espace régional et jouer un rôle mondial. Les 2 puissances s’appuient sur leur économie pour s’imposer à l'échelle mondiale. L’émergence de la Chine bouleverse les fondements de la puissance japonaise à l’échelle régionale et mondiale . Cette concurrence semble profiter à la Chine qui est devenue la 1ere puissance économique en 2014. Mais leur interdépendance économique forte oblige à une coopération renforcée entre les deux pays.