Chapitre 4. La France en villes
Schema_Aire_urbaine_et_dynamiques.pdf
Plan
I. Mouvements de population, urbanisation et métropolisation
A) Une urbanisation croissante de la France
1) La croissance urbaine
2) Les dynamiques de l’espace urbain : concentration, desserrement et étalement urbain
3) Une population urbaine mobile
B) Aspects de la métropolisation
1) Le réseau urbain français
2) Un réseau dominé par Paris
3) L’intégration européenne et un début de réseau polycentrique
II. Aménager les villes : réduire les fractures sociales et spatiales
A) Différenciations spatiales et sociales
1) La fragmentation fonctionnelle
2) De fortes inégalités socio-spatiales
B) Aménagement urbain et ville durable
III. Les espaces ruraux : entre attractivité urbaine et nouvelles formes de développement
A) Des espaces intégrés aux dynamiques urbaines
B) Gérer les trois visages des territoires ruraux
1) Le rural périurbain
2) Les espaces ruraux touristiques
3) Le rural profond
Introduction : Sur les 64 M d'habitants que compte la France métropolitaine (66 M avec outremer), 83% vit dans une aire urbaine représentant 46% de la superficie du territoire.
Autrement dit, alors que la France a longtemps été « en retard » d'urbanisation par rapport à ses voisins européens, on peut largement parler maintenant d'une France majoritairement urbaine, une France en villes.
Définition des termes du sujet : Villes du latin villa i.e grande exploitation gallo-romaine
Au M-A la ville se définit par ses remparts, par son exploitation des campagnes (la ville ne produit que très peu) et souvent par le siège du pouvoir épiscopal ou seigneurial. Mais avec l'extension des villes pendant la période moderne et l'explosion de l'urbanisation au XXème s., la ville ne peut plus être définie comme telle. D'ailleurs gros problème de définition actuel. La ville est plus une réalité psychologique que spatiale.
urbanisation : la population vit maintenant majoritairement dans des espaces urbanisés et l’espace urbain s’étend donc sur le territoire.
métropolisation : processus de transformation des grandes villes en métropoles par la concentration de la population, des fonctions tertiaires supérieures et des pouvoirs de décision.
Problématiques :
- Quelles dynamiques spatiales de la population en France? Quelle distribution ? Quels mouvements sur le territoire ? Quelles inégalités ?
- Quelle place aux villes ? Comment se traduit, spatialement, l’urbanisation croissante? Quelles spécificités de l’armature urbaine ?
- Comment le processus de métropolisation touche t-il la France ? Quels en sont les effets ?
L’urbanisation qui s’est développée avec la révolution industrielle reproduit les inégalités sociales de celle-ci. Possible de parler de fractures urbaines entre quartiers aisés et quartiers défavorisés.
- Comment réduire les fractures urbaines ? Quelle politique de la ville ? Quels projets d’aménagements urbains pour plus d’équité sociale et spatiale ?
Une grande partie du territoire français reste rural.
- Qu’est devenue la France rurale ? Quels types d’espaces ruraux peut-on distinguer ? Quelles perspectives pour ces territoires à l’heure de la mondialisation et du développement durable?
I. Mouvements de population, urbanisation et métropolisation
A) L'urbanisation croissante de la France
1) La croissance urbaine
TE :
► En deux siècles la France, autrefois rurale, est devenue urbaine. En 2007, la population est urbaine à 85%.
► L’urbanisation prend son essor au XIXe siècle avec la révolution industrielle.
Elle ralentit pendant les 1ères décennies du XXe siècle. La France, caractérisée pdt cette période par une forte stagnation démographique, est alors moins urbaine que le reste des pays européens. Elle rattrape son retard au lendemain de la 2de GM.
L’urbanisation est alimentée par l’exode rurale, l’industrialisation et le baby-boom.
► Dans ces conditions, le taux d’urbanisation n’a cessé d’augmenter. Entre 1936 et 1999, la pop des villes a doublé, passant de 22 millions à 44 millions d’hb. Dans le même temps, la population française métropolitaine n’augmentait que de 40% de 41 à 58 millions.
Aujourd’hui, elle poursuit son ascension par la croissance démographique et par un étalement dans l’espace de plus en plus important.
2) Les dynamiques de l’espace urbain : concentration, desserrement et étalement urbain.
a) Toutes les catégories de villes n’ont pas grandi au même rythme ni en même temps
Entre 1954 et 1962, ce sont plutôt les grandes villes françaises (entre 100 000 et 1 million hab) qui se développent le plus rapidement. Les villes de province semblent rattraper une partie de leur retard sur la capitale. Les pouvoirs publics appuient ce mouvement spontané par la politique des métropoles d’équilibre à partir de 1963-1964 = concentration (DATAR 8 métropoles : Lille-Roubaix-Tourcoing, Nancy-Metz, Strasbourg, Lyon-Grenoble-Saint-Etienne, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes-Saint-Nazaire, par la suite, quatre autres villes furent associées : Rennes, Clermont-Ferrand, Dijon, Nice)
►Entre 1968 et 1975, se produit un phénomène nouveau : le déplacement du maximum de croissance sur les villes moyennes et petites. C'est à ce moment là aussi que la croissance des agglomérations s’accomplit de plus en plus par les banlieues = desserrement
En 1982, la logique du déclin des grandes villes atteint son maximum. Pour la 1ère fois, la croissance des communes rurales a été plus rapide que celle des croissances urbaines. C'est le développement de la périurbanisation = étalement
►Depuis les années 1990, on assiste à un retour des grandes villes. En effet, les grandes villes disposent de plus de ressources pour répondre à l’internationalisation de l’économie et s’adapter aux nouvelles techniques qui affectent le système productif. Là viennent s’installer les entreprises et les emplois = concentration
b) La périurbanisation
Ainsi, le phénomène marquant de ces dernières décennies est l’étalement urbain. Les villes couvrent des espaces de plus en plus vastes. Au départ, ville s’organise autour du centre puis développement des banlieues composées de communes urbaines dont le bâti est en continuité avec la ville-centre. Ensuite, vient la couronne périurbaine qui témoigne de l’étalement spatial des villes.
On a ici un double phénomène : étalement urbain et extension des aires périurbaines.
Aujourd’hui s’étend de plus en plus l’espace périurbain (territoire urbanisé qui entoure la banlieue, ou partie extérieure de l’agglomération). La limite externe de l’agglomération ne cesse de changer ; il ne s’agit pas d’une limite administrative. L’agglomération rattrape des villes autrefois périphériques.
La périurbanisation engendre un étalement spectaculaire qui se fait au détriment d’espaces agricoles. L’aire urbaine s’étend par conséquent à mesure que se poursuit le déversement résidentiel depuis la ville-centre.
Au-delà des limites externes de l’agglomération s’étend l’espace rurbain, c’est-à-dire un espace encore rural où la population de l’agglomération vient s’installer tout en allant travailler dans l’agglomération voisine. La ville s’étale au point que la distinction entre villes et campagnes devient de plus en plus difficile.
Il devient donc plus en plus difficile de délimiter les villes avec précision. L’INSEE ne cesse de proposer de nouvelles définitions pour englober l’ensemble des personnes qui vivent dans l’orbite des villes par opposition à celles qui vivent dans les espaces ruraux.
D'où définition actuelle (rappel de l'introduction) :
Pôle urbain : une unité urbaine offrant plus de 5000 emplois. Avec l’extension de l’urbanisation en périphérie, on parle d’aire urbaine : espace à dominante urbaine composé d’un pôle urbain important et de sa couronne périurbaine, elle-même composée de communes dont au moins 40% des actifs travaillent dans le pôle urbain ou dans d’autres communes de l’aire urbaine.
* EDC Clermont-Ferrand p.134-135
3) Une population urbaine mobile.
Les Français bougent à l’intérieur des aires urbaines elles-mêmes. Les migrations pendulaires de travail concernent les actifs qui travaillent en dehors de leur commune de résidence.
Ces navettes domicile-travail prennent une ampleur croissante : elles concernent 61% des actifs en 1999 contre seulement 46% en 1982. Les distances parcourues augmentent régulièrement : 15km aujourd’hui contre 13 en 1982.
Cette mobilité croissante des Français contribue à façonner le peuplement du territoire car elle entraîne un étalement toujours plus fort des aires urbaines.
La mobilité pendulaire accrue, principalement automobile, aggrave les enjeux environnementaux.
B) Aspects de la métropolisation
1) le réseau urbain français
TE : En 2015, 85 à 90% des Français vivent dans des aires urbaines. Précisément ce sont 11 aires urbaines qui représentent la moitié de l’accroissement démographique de ces dix dernières années, même si la France possède un maillage important de villes petites et moyennes.La qualité et la quantité des services présents dans les villes déterminent une hiérarchie des villes avec des liens de complémentarité et de concurrence entre elles. Ces liens dessinent des aires d’influence : se constituent ainsi des réseaux urbains.
Réseau urbain : il comprend un ensemble de villes différenciées par leur taille et leur fonction et reliées par des axes de communication et des flux.
Aujourd’hui on parle aussi de système urbain pour qualifier les interactions complexes entre les villes d’un espace. A la tête de ces réseaux urbains, on trouve les très grandes villes qui concentrent les nœuds de communications et les activités. Ce sont les métropoles.
TE : Comment fonctionne le système urbain français ?
On s’aperçoit que ce système relationnel est organisé à 2 niveaux :
→ le niveau national et le niveau régional.
Le système urbain français compte 8 grandes métropoles mais surtout il présente une grande originalité par le rôle dominateur de la capitale. Le système urbain français est un réseau pyramidal avec une tête très développée (macrocéphalie ?)
2) Un réseau dominé par Paris
► L’aire urbaine de Paris compte 11,8 millions d’hb. Elle concentre la population mais aussi les fonctions de commandement politique et économique (29% du PIB, 45% des cadres des fonctions métropolitaines.
Les autres métropoles françaises fonctionnent avant tout comme des relais de Paris.
Paris polarise totalement l’espace français. Toutes les métropoles ont des connections majoritairement avec Paris, sauf peut-être Marseille qui semble avoir autant de communications avec Lyon, et Lille qui a davantage de relations avec son environnement régional.
► Un grand nombre de villes paraissent entretenir davantage de liens avec Paris qu’avec n’importe quelle autre agglomération.
Cette polarisation parisienne s’explique par la forte concentration de toutes les fonctions de commandement privé (la capitale détient une écrasante majorité des sièges sociaux des entreprises françaises) et public (en raison de la centralisation persistante du pays). Seule Paris est une ville mondiale.
La domination de l’agglomération parisienne est donc spectaculaire, c’est le fait marquant de l’organisation urbaine nationale.
► Il faut noter toutefois la dissymétrie entre le Sud et l’Ouest bien reliés à Paris et l’Est et le Nord où seules les plus grandes villes ont une connexion forte avec la capitale en raison de moindres liens économiques, touristiques, culturels et familiaux avec la capitale.
→ contraste frappant entre le NPDC où Lille monopolise la relation parisienne et les Alpes du nord où Grenoble, Chambéry et Annecy sont directement branchés sur la capitale.
3) L’intégration européenne et un début de réseau polycentrique
Au niveau régional, l’espace est polarisé par les métropoles. Les flux téléphoniques distinguent un rayonnement fort autour des plus grandes villes (Lyon, Marseille, Lille, Toulouse et Bordeaux). Ces villes dominent en général leur espace régionale à cause de la concentration des directions régionales en leur sein.
3 métropoles en position littorale : Bordeaux, Marseille, Nantes.
2 en situation frontalière : Lille, Strasbourg.
3 à l’intérieur : Paris, Lyon, Toulouse.
Suivent ensuite 11 villes de 2d rang : Nice, Grenoble, Montpellier, Nancy, Rennes, Rouen, Orléans, Clermont-Ferrand, Dijon, Tours, Saint-Étienne. Ce sont toutes pour la plupart des capitales régionales.
► On assiste à une évolution dans cette hiérarchie urbaine. Même si Paris est toujours dominatrice et si on observe toujours l’opposition entre l’est plus urbanisé et l’ouest, un certain rééquilibrage se fait à l’échelle nationale au profit des villes du Sud et de l’Ouest. La difficulté des anciennes régions industrielles, le besoin d’espaces nouveaux, la recherche de conditions climatiques plus propices les favorisent.
► Les autres grandes villes françaises restent des métropoles régionales, mais l’intégration européenne leur a donné un dynamisme récent avec le développement des infrastructures. Lyon, Marseille, Lille ou Toulouse revendiquent un rang européen même si elles sont largement devancées par Milan, Barcelone ou Munich. C'est par exemple aussi la mise en place des arcs atlantiques ou méditerranéens et du développement des régions transfrontalières.
II. Aménager les villes : réduire les fractures sociales et spatiales
A) Différentiations spatiales et sociales
1) La fragmentation fonctionnelle
Le zonage de l’espace est pratiqué depuis le milieu du XXème siècle. Il consiste à spécialiser les quartiers de la ville en séparant l’habitat des activités.
Ce zonage se retrouve dans les villes centres aussi bien que dans les banlieues et les zones périurbaines.
Dans les centres villes, on distingue le quartier des affaires des quartiers résidentiels → La Défense, Eurolille. Les centres concentrent surtout les fonctions tertiaires : bureaux, services administratifs.
Ensuite la banlieue et les zones périurbaines sont composées de secteurs à fonctions différentes :
_ quartiers d’habitations,
_ zone industrielle,
_ centres commerciaux aux marges des villes,
_ zone de loisirs,
_ secteurs voués aux transports et à la logistique.
On y trouve aussi des services mais pas le tertiaire supérieur.
2) De fortes inégalités socio-spatiales
► Les villes présentent des contrastes socio-spatiaux de +/+ marqués.
Les mutations récentes des quartiers ont produit une nouvelle géographie sociale des villes.
- Un exemple : la géographie sociale de Paris :
→ A l’ère industrielle, il existait une opposition forte entre quartiers bourgeois et quartiers ouvriers. Elle se retrouve encore un peu dans Paris avec l’opposition entre l’ouest aisé et l’est plus populaire où il reste des poches d’habitat populaire.
→ Les dynamiques récentes opposent maintenant les centres aux périphéries qui regroupent les classes moyennes et populaires. Les centres sont en cours de gentrification, cad qu’ils sont rénovés ou réhabilités obligeant les populations moins aisées à quitter ces quartiers dans lesquels les prix sont devenus inabordables. Cette gentrification est liée à la métropolisation qui a entraîné un renchérissement des loyers et du coût du foncier.
Les populations les moins favorisées sont donc repoussées en périphérie.
► Ces inégalités se retrouvent aussi entre les espaces périphériques.
→ faire la distinction entre les banlieues pavillonnaires et les banlieues où dominent les grands ensembles d’habitat collectif.
_ Les zones pavillonnaires accueillent les classes moyennes qui peuvent accéder à la propriété. On y trouve de nbx équipements (commerces, services, loisirs, transports).
_ A l’inverse, les grands ensembles collectifs concentrent des populations défavorisées, souvent d’origine étrangère et +/+ touchées par le chômage. 8,3 millions de personnes (13% de la pop frçse) vivent dans ces quartiers où le taux de chômage est le double de celui du pays. Ces quartiers concentrent alors tous les pbs de la société (chômage, pb de logements insalubres, peu de services, peu de transport). Ces quartiers sont classés en ZUS= zones urbaines sensibles.
Cette logique de ségrégation sociale et spatiale trouve son aboutissement dans l’apparition des résidences fermées qui se développent surtout en région parisienne et dans le sud du pays = volonté de vivre entre personne appartenant à un même groupe social.
Pas possible quand même de parler de sécession urbaine car même si ces résidences sont fermées, elles ne sont pas coupées entièrement de la ville car elles ont besoin d’y aller pour les services. Impossible vivre en complète autonomie.
Face à ces éléments de dégradation de la qualité de vie et ce phénomène de ségrégation socio-spatiale, il devient urgent pour l’Etat de repenser l’aménagement de la ville.
B) Aménagement urbain et ville durable
1) La mise en place d'une « politique de la ville »
(= ensemble des mesures destinées à améliorer la qualité de la vie, du bâti, de l’emploi afin de revaloriser certains quartiers urbains)
► Plusieurs phases successives.
Déjà, fin des 70’s, interventions pour lutter contre les phénomènes d’exclusion des populations urbaines défavorisées.
Définition de ZUS = zones urbaines sensibles. → 750 en France. Parmi elles, on compte une 100N de zones franches urbaines qui bénéficient d’aide à la création d’emplois.
► Mise en place aussi à partir de 2003 du programme national de rénovation urbaine par l’Agence nationale de rénovation urbaine, qui vise à restructurer 530 quartiers classés ZUS pour y réintroduire de la mixité sociale. Il s’agit de réhabiliter ou démolir des logements, d’en édifier de nouveau ainsi que de les équiper en équipements publics ou collectifs. 312 880 logements doivent être réhabilités par ce programme.
2500 quartiers font l’objet de Contrats urbains de cohésion sociale (CUCS, créés en 2007) associant l’Etat et les collectivités territoriales qui engagent chacun des partenaires à mettre en œuvre des actions concertées pour améliorer la vie quotidienne des habitants dans les quartiers connaissant des difficultés (chômage, violence, logement...). 497 contrats ont été signés en France (métropolitaine + DROM), dont 113 en Ile-de-France.
► Au total, l’Etat a consacré 90 milliards d’euros entre 1989 et 2012 à la politique de ville dont 40 milliards pour le « plan du siècle » lancé par Jean-Louis Borloo en 2003, i.e le programme national de rénovation urbaine.
Cpdt, cette politique ne semble pas avoir eu une grande efficacité par rapport aux moyens déployés. Les tensions et les inégalités urbaines se maintiennent.
→ 2001, loi Solidarité et renouvellement urbain qui obligeait les communes de + 30 000 hb à avoir 20% de logements sociaux pour favoriser la mixité sociale. De nbses communes préfèrent payer l’amende plutôt que construire des logements sociaux. 2010, 45% des communes ne la respectent pas.
2) La périurbanisation et la multiplication des déplacements urbains sont au cœur aussi des questions d’aménagement de la ville durable
► Les réseaux de tramway, les pistes cyclables, l’aménagement de la voirie en faveur des modes de transport durable se multiplient afin de limiter l’impact de l’automobile dans les métropoles françaises. → tramway de Nantes ou Montpellier, Autolib à Paris. Dvpt aussi des éco-quartiers : développer les espaces verts, mieux gérer l’approvisionnement en eau, établir des règles harmonieuses d’urbanisme ex. Nancy, plateau de Haye = réhabilitation d’anciennes carrières et restauration d’anciens bâtiments ; Roubaix a remporté le Grand Prix national éco-quartier en 2011.
► Mais coût et exigence des normes limitent pour l’instant cette politique.
III. Les espaces ruraux : entre attractivité urbaine et nouvelles formes de développement
A) Des espaces intégrés aux dynamiques urbaines
1) La limite entre villes et campagnes est devenue floue
► L'étalement urbain, le mitage des espaces ruraux, l'aménagement et la densification des voies de communications ont favorisé l'interpénétration entre les deux types de territoires.
La superficie des territoires à dominante rurale continue de diminuer. 1999= 70% du territoire, la moitié des communes et + 20% de la pop métropolitaine. 2007 = 59% du territoire et 18% de la population.
► Cpdt, si on observe plus attentivement, la population dans ces espaces a augmenté (+ 0,7%/an) les transformant alors en territoires urbanisés. Des populations citadines viennent s'installer tjrs plus loin du pôle urbain dans lequel elles travaillent. Les paysages agraires ou le bâti des villages ont l'aspect de campagnes, mais la vie y suit le rythme urbain de l'agglomération proche.
► Une conjonction de facteurs explique ce processus d'exode urbain : l'élévation du niveau de vie, la part importante des migrations de retraite, la densification des moyens de communication rapide et l'aspiration des « néo-ruraux » à la propriété individuelle.
► Cet exode urbain a donc stoppé la dévitalisation des campagnes. Seul l'espace rural qualifié d'isolé ou de profond échappe à ce processus. Cpdt, même cet espace rural profond tend à voir sa superficie se restreindre : 2006, il ne représente plus que 3,2% du territoire et 5,6% de la population.
► Cet afflux de population a donc entraîné une mutation des campagnes qui connaissent des usages nouveaux liés à la société citadine. Les espaces ruraux ne s'identifient plus à l'agriculture, même si la moitié de la superficie du territoire français est utilisée encore pour la production agricole. 3,5% des actifs en 2013.
► En effet, les « néo-ruraux » sont des retraités ou des classes moyennes qui travaillent en ville. Ils travaillent principalement dans les services.
2) Les espaces ruraux se caractérisent alors par l'importance de l'emploi résidentiel
► La présence croissante de retraités, de résidences secondaires (3 millions en 2011), le passage de touristes contribuent à faire vivre ces espaces ruraux et rééquilibrent le territoire en y redistribuant des richesses.
Importance aussi des services marchands : les espaces ruraux deviennent donc un espace de consommation pour les citadins.
Ce phénomène s'observe sur tout le territoire français. La périurbanisation concerne l'ensemble des aires urbaines. Après les régions méridionales et la région parisienne, ce sont les territoires du Grand Ouest, de la vallée du Rhône, des Alpes ou de l'arrière-pays genevois qui sont concernés.
B) Gérer les trois visages des territoires ruraux
1) Le rural périurbain
► En voie de périurbanisation = espaces les plus dynamiques car en lien direct avec les métropoles par leurs résidents.
Cpdt, leur extension est remise en cause avec la réflexion sur la ville durable. On dénonce le coût environnemental et social élevé de l'étalement urbain = consommation d'espaces naturels agricoles, coût des réseaux collectifs (eau, assainissement)et des déplacements toujours plus nombreux et lointains.
Dénonciation aussi de l'impact paysager avec l'uniformisation des espaces périurbains qui se ressemblent tous et ne respectent pas forcément les traditions architecturales régionales. Toutes les communes périurbaines ont leur centre commercial à la sortie de la nationale où on retrouve les mêmes chaînes de magasins : une grande surface entourée de moyennes surfaces plus ou moins spécialisées. cf. Aubergenville et « Family Village »
Les maisons aussi se ressemblent, construites toutes par des promoteurs sur les mêmes modèles = maisons Kaufman & Broad,
2) Les espaces ruraux touristiques,
► L'essor des résidences secondaires donnent une renaissance à certains territoires ruraux. Leur potentiel naturel ou culturel ont permis d'enrayer le déclin démographique et leur permet de tirer parti de la présence de citadins et de leurs dépenses.
= campagnes de l'arrière-pays méditerranéen. Cpdt, il est important que ces espaces gardent une activité agricole en mettant en avant une agriculture durable et de qualité.
3) Le rural profond reste à l'écart des influences de la ville
► On parle pour ces espaces de « France du vide » qui s'étend entre le piémont pyrénéens et les Ardennes et qui englobe une grande partie du Massif central. Les densités y sont inférieures à 25hb/km². Les activités reposent sur une agriculture souvent elle-même peu dynamique voire en rétractation. Ces espaces sont devenus un dossier majeur de l'aménagement du territoire suite au désengagement des services publics (fermeture d'écoles, de bureaux de poste). Ils sont classés alors en zones de revitalisation rurale (ZRR, loi de 1995) ou en pôles d'excellence rurale pour essayer d'enrayer ce processus de désertification. Les ZRR couvrent près de 50% du territoire.
Les entreprises qui s'installent en ZRR bénéficient d'exonération d'impôts sur le revenu, sur la taxe professionnelle, les artisans reçoivent des aides pour s'installer et les particuliers qui font construire ou s'installent dans ces espaces bénéficient d'une réduction sur l'impôt foncier.
L'Etat essaye donc d'attirer les entreprises et les hommes à venir s'installer dans ces territoires afin qu'ils connaissent à leur tour le processus de rurbanisation ou de périurbanisation.
CONCLUSION :
Réponse à la problématique : l'urbanisation croissante de la France s'explique par la métropolisation et la périurbanisation, et réduit en superficie l'espace rural, tout en accentuant les déséquilibres en grandes villes-métropoles et villes petites et moyennes.
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afin de réduire cet écart ainsi que de ressouder les villes touchées par une fracture urbaine, une « politique de la ville » a été mise en place depuis les années 1980, mais ses résultats sont discutables.
Ouverture : Cette politique de la ville doit donc réorienter ses priorités pour parvenir à ses fins. Les projets liant ville et développement durable sont une piste à suivre, mais ils restent coûteux pour le moment.