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mai19
Chapitre 7 L'Afrique face aux défis du développement
dans la catégorie TS Géographie
Chapitre 7. L'Afrique face aux défis du développement
croquis_Afrique.pdf
fond_Afrique.pdf
Introduction :
► L'Afrique est un continent qui s'étend sur 30 M de km² et regroupe 54 états (dont les états insulaires de l'Océan Indien). L'Afrique cumule un très grand nombre de représentations qui se réduisent souvent à des stéréotypes : berceau de l'Humanité, de la nature sauvage, continent le plus fortement impacté par la Colonisation et déstabilisé par une Décolonisation parfois violente (pendant la période de Décolonisation, en 1962, l'écologiste français René Dumont disait que l’Afrique était « mal partie »). L'Afrique est souvent victime de « l'afro-pessimisme ». Un chef d'Etat français (Nicolas Sarkozy) a même pu dire que « l'homme africain n'était pas rentré dans l'Histoire ». Loin de ces images pas toujours bienveillantes, il faut constater que ce continent est actuellement « un continent en réserve de développement» . Ainsi même si elle connaît un certain décollage économique et suscite de nombreuses convoitises dans le contexte globalisé actuel, qu'en est-il réellement de son intégration dans la mondialisation ?
Pb : Quelle est la situation de l’Afrique face aux questions de développement et quels sont les défis à relever pour une insertion réussie ds la mondialisation ?
Et donc quelle est la situation des multiples espaces africains par rapport à ces problématiques ? (typologie possible)
Plan :
I. L'Afrique, un continent en mal-développement
A) les indicateurs économiques attestent un retard incontestable
1) Une pauvreté endémique globale
2) Une croissance économique inégale
B) Tensions et conflits sont toujours des freins au développement
1) Quels en sont les facteurs ?
2) Le concept « d'Etat failli » est ici pertinent
3) Des conséquences multiples
C) Un continent qui reste en marge de la Mondialisation
1) Des liens commerciaux peu diversifiés avec le reste du monde
2) Une économie victime des trafics multiples
II. De nombreux défis à relever
A) Une croissance démographique spectaculaire
1) La croissance démographique la plus forte du monde
2) Une très forte croissance urbaine
3) Des défis démographiques : Habitat, éducation et sécurité alimentaire
B) La santé publique, une problème africain
C) La question du développement durable
D) Des élites politiques, freins au développement ?
III. Un continent qui s'intègre de plus en plus dans la mondialisation
A) Des progrès récents
1) Une forte croissance économique
2) Le développement des infrastructures
3) L'instauration d'une relative stabilité politique
B) L'intégration régionale* : objectif ou réalité ?
1) La mise en place de coopérations régionales et continentales
2) Des résultats décevants
C) Une ouverture au monde de plus en plus importante
1) Des ressources abondantes qui témoignent d’une Afrique convoitée...
2) ...et qui entraînent la hausse des IDE entrants
3) L'Afrique reste dépendante
D) Typologie des territoires
1) A l'échelle des Etats
2) A l’échelle continentale
3) A l’échelle locale et notamment urbaine
Conclusion
I. L'Afrique, un continent en mal-développement
A) Les indicateurs économiques attestent un retard incontestable
► Le développement africain est en retard sur le reste du monde. C'est particlièrement le cas our plus encore en Afrique subsaharienne et tous les indicateurs socio-économiques attestent de ce retard et permettent de faire émerger une typologie du mal-développement.
1) Une pauvreté endémique globale
PIB* : L’Afrique représente seulement 4.2 % du PIB mondial, soit 1500 Milliards de dollars en 2010 et c’est le continent au plus bas revenu par habitant (environ 1 500 $ de PIB/hab. en 2010). On peut parler de pauvreté endémique. 300millions de personnes, en majorité des ruraux, vivent avec moins de 1$/jour. La pauvreté touche aussi les habitants des villes : 62% des habitants d’Afrique subsaharienne vivent dans des bidonvilles. La faiblesse de l’industrie, des infrastructures et des nouvelles technologies conduit à un fort chômage (25 %) et au développement du secteur informel qui assure la survie du plus grand nombre.
On constate partout une mauvaise répartition du PIB ds les pays, l’indice de Gini est le plus élevé en Afrique, signe que les inégalités sont très marquées .
IDH* : La Moyenne de l’IDH est de 0.533 pour l'Afrique mais seulement de 0.475 pour l’Afrique subsaharienne. L’essentiel des PMA du monde est situé en Afrique subsaharienne (34 sur 49 au total). Si la région présente de faibles IDH il y a néanmoins des différences régionales très marquées : environ 0.7 au nord et en Afrique du Sud mais les chiffres ne dépasse guère 0.5 en Afrique subsaharienne.
Exemple : 0.34 pour le Niger, 0.769 pour la Tunisie. Et 3 pays du continent ont un IDH inférieur en 2010 à celui de 1970 : la République démocratique du Congo, la Zambie et le Zimbabwe. Ces IDH reflètent non seulement la faible richesse économique mais aussi le niveau de vie le plus bas de la planète.
Indice de GINI* : Il montre de fortes différences entre les pays. La population dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté dépasse 80% au Burundi ou au Libéria, il est faible dans les PMA en général, et augmente en Afrique du Nord et en Afrique du Sud.
Espérance de vie* : L’espérance de vie est aussi la plus faible au monde, avec une moyenne de 55 ( 56 ou 57 ) ans contre 68 ans pour la planète. Dans certains pays, 6 au total, cet indicateur a même chuté et le Lesotho a le triste privilège de présenter l’espérance de vie la plus faible (46 ans). La mortalité infantile est la plus élevée au monde avec un taux de 74‰ qui témoigne de l’insuffisance de l’encadrement médical et de l’insalubrité( maxi au Niger avec 90/1000 ). La situation sociale et sanitaire est problématique : 1/3 de la population a une alimentation insuffisante et Les carences dans l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’encadrement médical engendrent une permanence des maladies infectieuses comme le paludisme, le choléra, virus Ebola, le sida (+ des 2/3 des décès ds le monde, et 23 SUR LES « ‘ Millions de séropositifs du monde ).
Cependant, il existe de fortes différences entre les Etats et les régions, seulement 31% de la population d’Afrique subsaharienne est raccordée à des installations sanitaires contre 89% en Afrique du Nord.
IPM* : L'Indice de pauvreté multidimensionnelle (voir chapitre 1 Géographie) révèle que l’Afrique subsaharienne compte le plus grand nombre d’habitants pauvres au monde : 65% de la population totale des 37 pays d’Afrique subsaharienne étudiés soit 458 millions. Mais là encore ce continent ne présente pas d’homogénéité. En effet les disparités régionales sont énormes : en Afrique du Sud 3% d’africains vivent dans une pauvreté multidimensionnelle, 93% au Niger.
2) Une croissance économique inégale
► Les économies africaines ont toutes hérité de la colonisation puis de la décolonisation. Elles sont très souvent des économes extraverties qui reposeent sur l'exportation des matières premières (ce qui les rendent très dépendantes des fluctuations des marchés internationaux) et doivent acheter des produits à haute valeur ajoutée (biens de consommation par exemple). Elles sont soumises à un fort endettement. En effet, les pays africains se sont endettés soient auprès de prêteurs privés soit auprès du FMI qui leur impose, en contre partie des Plans d'Ajustement Structurels qui consistent à leur faire ouvrir leur marché et à vendre les secteurs rentables de leur économie à des acteurs économiques privés. En outre, ces plans imposent un strict contrôle des dépenses publiques qui pèse sur le développement. De plus, avec la fin de la guerre froide, l’aide publique au développement a considérablement diminué même si les « Objectifs du Millénaire » ont fait repartir des crédits vers l’Afrique (140 milliards en 2012).
► On peut tenter une typologie au regard de la croissance économique :
-
L’Afrique de l’est connaît des taux de croissance annuelle très fort, dépassant les 7.1%, particulièrement un pays comme le Kenya.
-
• L’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale également, avec des taux entre 5.6 et 7.1%, bien représentés par un pays comme le Nigeria.
-
• L’Afrique australe, qui comprend pourtant un pays émergent comme l’Afrique du Sud, connaît une croissance forte mais ralentie, entre 2.7 et 5.6%
-
• L’Afrique du nord, Maghreb (ex. Algérie) et Machrek (ex. Egypte), est en perte de croissance, même si celle-ci est toujours positive, entre 1.7 et 2.7%
B) Tensions et conflits sont toujours des freins au développement
► L’insécurité demeure une des grandes difficultés du continent. L’Afrique est en 2ème position pour les conflits armés après l’Asie et les conflits armés concernent 20% de la population. Les types de conflits y sont variés : inter-étatiques, coups d’Etat, guerre civile, révolution, terrorisme.
1) Quels en sont les facteurs ?
► Les frontières issues de la Colonisation ont rarement pris en compte les aspirations des peuples africains. Ainsi par exemple, l'ethnie Wolof est répartie entre le Mali et le Sénégal. Mais plus encore, c'est l'instrumentalisation de la diversité ethnique et religieuse par des groupes politiques antagonistes qui est souvent facteur de conflit.
(la fin de la colonisation a souvent entraîné l’installation de régimes à parti unique, à pouvoir autoritaire voire dictatorial, dans lesquels l’armée est omniprésente).
► Depuis quelques années, on constate aussi le développement du djihadisme salafiste au Sahel qui bénéficie des nombreux espaces de non droit et de la faiblesse des Etats qui caractérisent l'Afrique sub-saharienne (AQMI ou Boko-Haram par exemple qui se couplent à une extension de réseaux mafieux : la « mafiafrique » et le « narcodjihadisme »).
► Enfin, la flambée des cours des matières premières provoquent aussi des émeutes de la faim dans les grandes villes africaines. Ces situations de crises ravivent des tensions ethniques et la xénophobie, comme le montre les violences contre les réfugiés (en Côte d’Ivoire, par exemple).
2) Le concept « d'Etat failli » est ici pertinent
► Dans la plus grande partie des pays, l’Etat africain est en crise, il est une institution fragilisée. Le fonctionnement au quotidien de l’encadrement est mal assuré par des fonctionnaires de moins en moins régulièrement payés…s’ils le sont. Les militaires, les policiers, rançonnent les villageois et les citadins, les arrêts pour péages sur les routes sont multiples. Les routes, les écoles, les hôpitaux, les maternités apparaissent dégradés, délabrés : l’Etat n’accomplit plus son rôle, « ses agents ont autre chose à faire, pour survivre, que de le servir » J.F. Steck.
► Ici le concept « d'Etat failli » semble donc parfaitement pertinent : Certains Etats ne contrôlent rien. Ainsi en République centrafricaine, au-delà de 1 kilomètre autour de la présidence, le gouvernement ne contrôlerait rien. De vastes étendues du Sahara forme au nord du Sahel, en Somalie, le nord et l’est de la RDC. Certaines grandes villes comme Lagos ou Mombassa échappent au maintien de l’ordre ou à une quelconque forme de gouvernement : ce sont les zones grises (territoire non contrôlé par l’Etat dans lequel de nombreux trafics ont lieu)
Exemples : En Somalie, la guerre civile dure depuis 1991, la capitale est détruite et la piraterie se développe au large des côtes. De même, le Liberia ou la République démocratique du Congo sont régulièrement touchés par des affrontements internes.
3) Des conséquences multiples
► Ces conflits engendrent de situations dramatiques pour les populations civiles : viols, massacres, enlèvements (enfants soldas, mariages forcés, demandes de rançons) par des « seigneurs de guerre », multiplication des enfants orphelins. Ils aggravent aussi les difficultés économiques par le pillage des ressources, l’impossibilité de produire, et freinent les investissements étrangers.
► Conséquences : Ils multiplient le nombre de réfugiés et déplacés.
20 M d’Africains sont considérés comme migrants à l’heure actuelle dont 82% au sein du continent. Pour moitié ce sont des migrations économiques (notamment au travers du Sahara), pour moitié (10.5M) des migrations forcées nées de conflits et guerres. L’Afrique compte le plus de réfugiés et déplacés du monde (10.5/37M selon le HCR) ce qui entrave son développement. [les ppx foyers de réfugiés sont la RDC, la région des Gds Lacs, le Darfour (revendiquée par le Tchad et le Soudan), la Somalie, le Mali et le Nigéria]
C) Un continent qui reste en marge de la Mondialisation
► Son poids dans la production (1% de la production mondiale) et dans les échanges mondiaux (3,4% du commerce mondiale de marchandises, 2% des IDE mondiaux) est extrêmement faible.
1) Des liens commerciaux peu diversifiés avec le reste du monde
- Elle exporte surtout des matières premières et produits agricoles (environ 81% de ses exportations) et très peu de produits manufacturés (19% de ses exportations), on parle d'économie de rente*. 64% des exportations sont d'ailleurs des hydrocarbures et des produits miniers (Uranium au Niger par exemple).
- Dans la majorité des pays d’Afrique, 75% de la valeur des exportations est basée sur un ou deux produits (Binôme Café/Cacao en Côte d'Ivoire, le cacao à lui seul génère 40 % de la production mondiale, il est la principale ressource économique du pays).
► Donc l’économie africaine est vulnérable aux interventions extérieures, dépendante de l’évolution des prix des matières premières (ce qu'a connu la Côte d'Ivoire au début des années 2000), des aides publiques au développement venues de l’étranger et des négociations sur la dette extérieure avec les institutions internationales (FMI).
► Elle reste en marge des grands réseaux de transports, aucune des grandes villes africaines n’est une métropole de 1er plan. Durban, le 1er port d’Afrique subsaharienne, ne traite que 2,5 millions de conteneurs/an (contre 32,6 millions pour Shanghai, le 1er port mondial) même si de nombreux ports se modernisent (Tanger au Maroc, Pointe-Noire au Congo).
2) Une économie victime des trafics multiples
► L’Afrique est victime des trafics illégaux internationaux du fait de la faiblesse structurelle de ses états. Elle fait partie des circuits de l’antimonde* : trafic de drogue (l’Afrique sert de relais aux trafics de drogue contrôlés par les cartels latino-américains), le braconnage pour la vente illégale d’ivoire, le trafic de pierres précieuses ou la contrebande de médicaments.
► De plus, l’Afrique recycle les déchets informatiques du monde entier et cela pose de graves problèmes de santé à cause de la toxicité des matériaux et parce qu’ il s’agit d’une activité informelle donc difficile à réglementer, et à contrôler.
► Certains revenus illicites dépassent largement les bénéfices du commerce légal à l’image du cannabis qui rapporte au Maroc 2 milliards de $ contre 750 millions pour l’industrie textile.
II. De nombreux défis à relever
A) Une croissance démographique spectaculaire
1) La croissance démographique la plus forte du monde
► L'Afrique est le continent où la croissance démographique est actuellement la plus forte.
Sur près de 7 milliards d’hommes que compte la planète, 1 milliard vit en Afrique et ils seront près du double en 2050 (1.8 Mds à 2.2 Mds prévus). L’Afrique est le continent où la croissance démographique est la plus forte en raison d’une transition démographique accélérée.
► Des situations néanmoins différentes
- Une cassure nette existe entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne : en effet, au sud du Sahara, la croissance démographique moyenne a été la plus forte entre 2010 et 2015 soit environ 2,4%/an.
- Ceci s'explique par d'importantes disparités concernant les indices de fécondité* :
- Pays arabes (Maghreb/Machrek) de 2 à 3 enfants par femme
- Afrique subsaharienne (Afrique centrale par exemple) 5 enfants par femme (mais 7 à 8 dans les campagnes)
- Afrique du Sud : identique à l'Afrique du Nord.
► Ceci se traduit par une population très jeune : 41% de la population d’Afrique subsaharienne à moins de 15 ans contre 30% en Afrique du Nord. Donc Mécaniquement, les taux de natalité restent élevés compte tenu de l’extrême jeunesse des populations.
2) Une très forte croissance urbaine
► Le corollaire de la forte croissance démographique est la croissance urbaine qui est, là encore, la plus forte au monde : X 13 entre 1950 et 2010, La population urbaine est passée de 32 millions en 1950 à 415 millions en2010.
- Taux d’urbanisation = 40%, en 2050 50%.
- Pour le moment, il y a peu de mégapoles : Seules Lagos (en 2030 environ 23 M d'hab.), Le Caire et Johannesburg ont plus de 10 Millions d’hab.
- Mais ttes les villes (de la plus petite à la plus grande) connaissent une croissance importante , alimentée par l’exode rural et la croissance démographique générale. On parle d’explosion urbaine.
3) Des défis démographiques : Habitat, éducation et sécurité alimentaire*
► En Afrique subsaharienne, l’habitat informel, les bidonvilles*, représente déjà l’univers quotidien de plus de 70% de la population urbaine et le processus ne fait que s’accentuer. L’urbanisation est presque devenue synonyme de « bidonvillisation ». Les infrastructures sont partout insuffisantes, les villes n’ont pas les moyens de faire face à cette croissance urbaine.
► Education : L’importance numérique de la jeunesse pose le problème de l’éducation. Ainsi en Afrique subsaharienne, le nombre des analphabètes est toujours élevé (environ 190 Millions). Dans ce domaine, d’importants écarts existent : plus de 80% des enfants suivent une scolarité primaire au Gabon contre 30% au Niger. En Afrique subsaharienne, 1 étudiant sur 16 part faire ses études à l’étranger ce qui constitue un frein au développement en privant cette région d’une élite intellectuelle.
► Sécurité alimentaire : La sous nutrition* et la malnutrition* sont à l’origine encore de la moitié des décès. On compte 225 millions de personnes sous alimentées. Les émeutes de la faim sont fréquentes. mais c'est là encore en Afrique subsaharienne que les problèmes sont alarmants.
- En outre, pour relever le défi alimentaire* l’augmentation des productions agricoles doit devenir une priorité et l’Afrique doit entrer dans une «Révolution Verte*», étendre ses surfaces irriguées et se méfier du « land grabbing » (accaparement des terres pour d'autres activités que l'agriculture). Par ailleurs, le réchauffement climatique pourrait d’ici 2050 faire chuter de 50% les rendements agricoles de certaines régions.
B) La santé publique, une problème africain
► L’Afrique est le continent le plus touché par la contamination HIV puis par le SIDA avec environ 4.5% de la population et le chiffre progresse chaque année (record est atteint dans 3 pays : Swaziland, Botswana, Lesotho). L’Afrique Subsaharienne est la plus touchée : 28.5 Millions de séropositifs sur 37 Millions ds monde en 2014 selon OMS*, et 70% des nouvelles infections ds le monde. l’Afrique orientale et surtout l’Afrique australe sont les plus touchées (36% de la population de 10 à 49 ans au Botswana, par exemple).
► Plusieurs facteurs expliquent l’extension de la maladie :
- L’irresponsabilité de certains leaders politique qui refusent de développer les mesures de santé qui s’imposent,
- La carence des structures de soin, difficultés d’accès au traitement car les laboratoires pharmaceutiques refusent le développement des antirétroviraux génériques à faible coût,
- La guerre (soldats atteints et le viol est utilisé comme arme de guerre), la prostitution, le discours des Eglises chrétiennes contre la protection.
Ex. : Si l'on s’attarde sur l’exemple du Botswana, en l’absence de réaction des pouvoirs publics, il y a un risque de perte d’1/3 de la population au cours de la décennie 2020.
C) La question du développement durable
► Les densités humaines ont été multipliées par 5 entre 1950 et 2010 Dc pression sur les ressources augmente notamment sur l’eau et les terres agricoles : pollutions des eaux, sols et air ; la désertification (par surpâturage et déboisement) et la difficile gestion des déchets urbains. l’exploitation des ressources naturelles s’effectue souvent sans précaution environnementale. Certaines régions sont parmi les plus abimées du monde.
Ex= pollution aux hydrocarbures dans le delta du Niger, déforestation en RDC pour les minerais, pêche industrielle au large des côtes du Sénégal au Libéria qui menace la biodiversité. Cette exploitation se fait au détriment des populations locales par multinationales.
► De plus, Le passage à une agriculture intensive et l’utilisation des OGM soulèvent certains problèmes comme la dégradation des sols, les atteintes à la santé des populations ou le recul des surfaces forestières (4 millions d’hectares détruits chaque année). En réaction à ce dernier point, les pays d’Afrique centrale ont créé des parcs nationaux et imposé des règles strictes d’exploitation pour préserver la forêt.
► 60 % des terres cultivables non encore cultivées de la planète se situent en Afrique, le potentiel agricole est donc immense mais la question de l’eau demeure essentielle. Contrairement aux idées reçues, l’Afrique dispose de vastes zones aquifères* et de nombreux bassins fluviaux* comme ceux du Niger, du Sénégal, du Nil du Zambèze, mais la croissance de la population d’ici 2050 risque d’aggraver le déficit hydrique et l’augmentation des surfaces agricoles ainsi que celle des activités industrielles et urbaines vont rendre l’eau potable disponible plus rare. La privatisation de l’eau est une menace forte sur les plus démunis.
Quelques progrès sont constatés : Profitant de l’urbanisation, les paysans ont augmenté leur production en développant une polyculture destinée à la vente en ville. Des recherches génétiques locales ont permis d’élaborer de nouvelles variétés à haut rendement comme le Nerica (New rice for Africa) ou l’igname Florido.
Mais l’agriculture est la première activité menacée cas de conflit ou de sécheresse.
Ex. : Le delta du Niger aurait subi plus de 7 000 marées noires entre 1970 et 2000 et la société Shell est accusée d’y exploiter la main d’oeuvre locale sans porter la moindre attention au respect de l’environnement. La firme allemande Danzer exploite le bois en République Démocratique du Congo sans vraiment appliquer le programme obligatoire de régénération de la forêt.
D) Des élites politiques, freins au développement ?
► Du fait de sa situation particulière et de son histoire coloniale, l'Afrique est très souvent confrontée à des structures étatiques instables liées à des pratiques délétères de la part des élites politiques. Celles-ci recourent facilement à la corruption (« kleptocratie »).
On peut parler aussi « d'Etat patrimonialisé » c'est-à-dire où un groupe de personnes a détourné les fonctions étatiques à son seul profit (on pourrait dire qu'il s'agit d'une privatisation de l'Etat). Ceci se traduit par la captation des profits de l'économie et l'absence de réinvestissement par ces mêmes élites car on préfère nettement placer les capitaux dans des paradis fiscaux improductifs.
► Mais cette corruption généralisée entraîne une instabilité politique par des guerres civiles. Ainsi le mouvement démocratique du « printemps arabe » a permis le départ de certaines élites (Ben Ali en Tunisie) mais la démocratie peine à se mettre en place. Le « Printemps arabe » n’a pas eu les effets attendus conduisant à un recul du tourisme lequel constitue un des piliers économiques de la Tunisie (17 hôtels fermés dans la région de Tozeur) et de l’Egypte (recul des recettes de 30% en 2011 et de 11% en 2012, manque à gagner de 4 milliards de $).
III. Un continent qui s'intègre de plus en plus dans la mondialisation
A) Des progrès récents
1) Une forte croissance économique
► La croissance globale du continent est de 5% par an entre 2000 et 2010 alors qu’elle n’était que de 2.6% entre 1990 et 2000. Depuis les années 2000, les pays africains connaissent une croissance de leur PIB relativement forte, de l’ordre de 2 à 6 % par an. Cette croissance est tirée par un petit groupe de pays, les « lions africains » ou « fauves africains » (Afrique du Sud, Nigeria, Angola Maroc, l’Algérie et Égypte). Ces États représentent à eux seuls 65 % du PIB africain. Même les PMA d’Afrique subsaharienne ont connu ces dernières années des taux de croissance parfois supérieurs à 5 % par an.
► La croissance a des conséquences sur les populations : le taux de population vivant avec – de 1.25$/j a diminué (58% en 1996 pour 47.5% en 2010 ) ; hausse des petits revenus : 122 millions ont entre 4 et 20 $/j , les classes moyennes représentent déjà 100 M de personnes.
► Ainsi L’Afrique compte dans tous les domaines confondus une centaine d’entreprises nationales dont le chiffre d’affaire dépasse le milliard de $.
Environ 40 FTN africaines sont considérées comme de bons compétiteurs mondiaux, à l’image du sud-africain Sasol, dans l’énergie, ou de l’égyptien Orascom dans les télécommunications.
2) Le développement des infrastructures
► L'Afrique connaît désormais une révolution numérique avec 90% des villes couvertes et 40% des campagnes.
► Prédominance de la téléphonie mobile : l’Afrique est devenue le 2ème marché mondial pour la téléphonie mobile avec 750 millions d’abonnés en 2012. L’usage du téléphone portable est plus aisé pour ces populations qui ne sont jamais vraiment passées par le téléphone fixe.
► Par contre le nombre d’usagers de l’Internet en Afrique est faible et les possibilités de connexions en haut débit demeurent encore peu nombreuses. Or, c’est bien l’Internet qui est le moyen par excellence de la communication à l’échelle planétaire et de l’accès à l’information. Il reste que de gros efforts sont faits, des projets sont mis en œuvre ou programmés pour que l’accès à l’Internet soit effectif dans toutes les villes grandes et moyennes en 2015. Pour le moment, la moitié des Internautes se concentre en Afrique du Sud et au Maghreb, il a quand même été multiplié par 7 entre 2004 et 2013 .
► Chantiers pour développer les transports sur continent et avec reste du monde : Aménagements de ports en eau profonde capables de recevoir de gros porteurs (ports de Mombassa ou de Djibouti, Tanger, Durban), de faciliter les échanges sur le continent (ligne TGV Tanger-Marrakech en cours , corridor autoroutier dans le Golfe de Guinée, 8000 km de voies ferrées au Congo).
3) L'instauration d'une relative stabilité politique
► Depuis les années 1990 on observe un recul des régimes autoritaires : nombreux passages de régimes de parti unique au multipartisme avec élections libres. Plusieurs exemples d’alternances électorales (Bénin, Ghana, Sénégal), fin de l’apartheid en Afrique du Sud et révolution démocratique réussie grâce à Nelson Mandela. Ce processus de démocratisation n’est pas achevé avec des avancées (les Printemps arabes de 2011 ) et des reculs (montée de l’islamisme). Au niveau local, les associations de villages et de quartiers ainsi que l’amélioration du statut de la femme contribuent à cette démocratisation.
B) L'intégration régionale* : objectif ou réalité ?
1) La mise en place de coopérations régionales et continentales
► Avec l’existence d’une monnaie unique (franc CFA) au sein de l’Union Eco et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA -1994) qui regroupe 8 Etats, ou encore des accords de libre-échange passés au sein de la COMESA (Marché Commun de l’ Afrique de l’Est et Australe – 1994), aménagement d’infrastructures pour 15 pays de la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest en 1975) qui finance la construction des réseaux de transports ou d’énergie pour les 15 Etats participants.
► D’autre part volonté de coopération continentale : Le continent s’est doté d’une organisation nouvelle, l’Union Africaine (UA), qui entend coiffer les organisations existantes. Lié à l’UA, le NEPAD, Nouveau partenariat africain pour le développement, est né en 2001.
► L’idée maîtresse en est de favoriser les investissements directs sur le continent en privilégiant plusieurs domaines parmi lesquels, l’Etat de droit, les transports, la santé, l’éducation…De la sorte, les pays africains proposeraient un environnement favorable et sûr pour les investisseurs et favoriseraient ainsi les conditions d’un décollage économique.
Ex. : Projet dans le cadre du NEPAD est celui du gazoduc transsaharien long de 4300 km, qui doit acheminer via le Niger et le désert algérien, le gaz du Nigéria vers les ports algériens, d’ici à 2015. Le tracé du gazoduc devrait être doublé d’une autoroute Alger-Abuja ou Alger-Lagos ainsi que d’une ligne de fibres optiques. Pas encore fini.
2) Des résultats décevants
► Cependant, d’une façon générale, les résultats sont très décevants. S’il y a multiplicité des mécanismes d’intégration régionale, les organisations régionales sont plus de 200, le plus grand nombre est inefficace. Quant aux organisations capables de construire une unité politique et/ou économique, elles ont toutes montré leurs limites. En fait, le rapport de l’Afrique au monde est davantage vecteur d’inégalités et de discriminations que d’unité et de véritable développement.
C) Une ouverture au monde de plus en plus importante
1) Des ressources abondantes qui témoignent d’une Afrique convoitée...
► Le continent africain dispose, tout d’abord, d’un potentiel de développement considérable grâce à d’importantes ressources naturelles encore peu exploitées sont présentes sur son sol.
Minerais : Elles sont estimées à 33% des réserves mondiales de minerais : en 2020, l’Afrique produira 80% du platinium et du coltan*, 60% du cobalt, 57% du manganèse et des diamants, 22% de l’or ( mais 40% des rserves du monde ), 20% de l’uranium et bois.
Energie : hydrocarbures (12% des réserves mondiales de pétrole et 8% de celles du Méthane),10% du potentiel hydroélectrique.
Réserves agraires L’Afrique dispose aussi d’un potentiel agricole et forestier (2ème massif forestier mondial). La présence de vastes plaines et plateaux arrosées par de grands fleuves ou par des précipitations abondantes et régulières devrait permettre une production plus importante. Pourtant, les rendements restent faibles en raison de la pauvreté des populations rurales et de la faiblesse des investissements et le « land grabing » (vente ou location de terres agricoles ou forêts non exploitées) se développe.
Ressources paysagères avec tourisme sportif (désert- volcan Kilimandjaro), culturel (Egypte par ex), balnéaire (Maghreb, Mer Rouge, Mozambique, Madagascar, Seychelles), animalier (gde faune en Af du Sud, Kenya, Tanzanie).
► L’Afrique dispose de ressources capables de soutenir une forte croissance industrielle et agricole. . Elle est d’abord devenue, depuis les années 2000 une nouvelle source d’approvisionnement énergétique pour la planète entière. Cette richesse en matières premières a généré en Afrique des économies de rente (64% des exportations africaines sont des hydrocarbures et des produits miniers) car ces réserves attirent les investissements de la part des pays développés et pays émergents et augmentent les exportations des pays africains.
2) ...et qui entraînent la hausse des IDE entrants
► Le continent s’ouvre aux investisseurs étrangers qui interviennent massivement dans son économie donc
► IDE en croissance (même si < 5% des IDE dans monde) : De 2000 à 2008 les IDE sont passés de 15 à 87 milliards de $. Ainsi, les IDE sur le continent africain augmentent de 80% entre 2003 et 2010 (revenus à 50 Milliards en 2010) mais se concentrent sur 10 pays seulement (Afrique du Sud, Egypte, Maroc, Algérie, Tunisie, Nigeria, Angola, Kenya,Libye, Ghana) venant de GB et France pour 1/3, des EU mais de +/+ de Chine, Inde, Brésil et Turquie.
► D’après l’OMC, depuis les années 2000 , les échanges entre l’Afrique et l’Asie orientale et méridionale représentaient environ 40% du total des échanges extérieurs de l’Afrique. Si l’Inde est très présente en Afrique (« Indafrique » car liens avec les anciennes colonies anglaises et Commonwealth), la Chine l’est encore davantage. Depuis 2011, la Chine est devenue le 1er partenaire commercial de l’Afrique (« Chinafrique ») devant les Etats-Unis et la France. .
► La Chine est devenue un partenaire incontournable de l’Afrique. 1500 entreprises chinoises y sont implantées dans une quarantaine de pays, 750 000 chinois y vivent. La Chine est devenue le 1er exportateur en Afrique. Les relations sino-africaines concernent en premier lieu l’Angola, le Nigeria, le Soudan, la Guinée équatoriale et le Congo-Brazzaville. La Chine a aussi passé avec plusieurs pays africains des accords de coopération agricole lui accordant le droit d’exploiter des terres agricoles dont les produits sont destinés au marché chinois.
3) L'Afrique reste dépendante
► En effet, l’Afrique semble avoir toujours été sous influence et dirigée par des puissances extérieures. Les indépendances des années 1950-60 ne mettent pas fin à cette économie de rente (= exploitation des richesses sans industrialisation donc sans modification de la structure productive) ni à la présence étrangère. Les FMN occidentales mais aussi de pays émergents sont en concurrences pour l’exploitation des ressources africaines
► La Chine pratique beaucoup la politique du cadeau pour conquérir les marchés. Ex au Congo : reconstruction de 3300 km de routes, remise à neuf de 8000 km de voies ferrées, construction de 32 hôpitaux, 145 dispensaires, 2 barrages hydroélectriques, 2 nouveaux aéroports. En échange, la Chine a obtenu les droits d’exploitation de 5 mines de cuivre et de cobalt.
► Cependant, les pays africains tombent souvent dans la « malédiction de la rente » en concentrant leur économie sur l’exportation d’une ressource naturelle aux dépens des autres secteurs économiques (99% des exportations du Nigeria et 90% des exportations de l’Angola sont les hydrocarbures, 50% des entrées de devises du Ghana grâce au commerce de l’or…). Les rentrées ne sont pas réinvesties dans d’autres secteurs économiques pour se diversifier et créer des richesses. C'est donc un développement fragile.
4) Quel rayonnement culturel ?
► Existe-t-il un « soft power » africain ?
- Les arts africains de développent dans le monde : musiques, peintures, sculptures, littérature, cinéma.
Exemple : vitalité du cinéma avec des réalisateurs comme Souleymane Cissé ou Gaston Kaboré, le prix du jury du festival de Cannes de 2010 a été attribué au film du Tchadien Mahalat Saleh Haroun. Les studios africains se développent, la production de films augmente : Nigeria a pu ainsi être baptisé « Nollywood » (Inde : Bollywood).
- Enfin, les sportifs africains s’imposent de plus en plus dans les grandes compétitions internationales (course à pied, football…). L’Afrique est devenue la principale zone d’origine des joueurs de football non européens en Europe.
T° : L’impact de la mondialisation est visible par la hausse des IDE que l’Afrique accueille et par des aménagements d’infrastructures littorales (hubs maritimes, routes, voies ferrées) et par des phénomènes de métropolisation et d’exode rural accentués. L’économie africaine est la plus extravertie du monde mais les afflux financiers ne profitent que peu et inégalement aux populations locales. L’Afrique doit faire face au libéralisme et à l’ouverture de son économie et le « miracle économique africain » reste un objectif à long terme mais n’est pas encore une réalité.
D) Typologie des territoires
1) A l'échelle des Etats
La diversité d’intégration des territoires africains dans la mondialisation permet de parler « des Afriques », ou d’une Afrique plurielle où il est possible d’établir une typologie des Etats en fonction de leur intégration à la mondialisation :
-
L’Afrique du Sud, puissance émergente, pilote de la mondialisation, membre du G20 et des BRICS, IDH moyen
-
Les « lions africains », périphérie intégrée et dominée de la mondialisation, pourvoyeuse de matières premières, IDH inégal : Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Nigéria
-
Les pays à revenus intermédiaires, qui s’intègrent progressivement à la mondialisation : Kenya, Côte d’Ivoire, Sénégal, Ghana, Gabon, Cameroun, Namibie, Bostwana, île Maurice
-
Les PMA, marges dominées de la mondialisation, IDH très faible : 34 des 49 PMA dans le monde sont africains
Les inégalités se creusent entre les pays : 12 pays seulement assurent plus des ¾ des exportations du continent : l’Afrique du Sud, l’île Maurice, le Kenya, les pays d’Afrique du Nord et les pays pétroliers tels que le Nigeria, l’Angola ou le Soudan.
Les inégalités se creusent aussi entre :
-
Les pays maritimes et les 15 pays enclavés. Alors que la littoralisation est une des caractéristiques de la mondialisation, un Africain sur cinq seulement vit à moins de 100 km de la mer.
-
A une échelle plus fine, entre les métropoles, les littoraux et les campagnes
2) A l’échelle continentale
► Espaces moteurs : les littoraux qui concentrent les métropoles nationales, les infrastructures portuaires. Véritable interface.
► Périphérie marginalisée : intérieur des terres, pays enclavés cad sans ouverture maritime, espaces ruraux. les campagnes sont partout dans une situation difficile quelque soit les régions d’Afrique considérées, elles sont sous équipées, dans de nombreux pays 80% de la population des villages n’a pas d’électricité l’eau potable manque, l’analphabétisme perdure ce qui maintient l’exode rural.
3) A l’échelle locale et notamment urbaine
► Les villes polarisent l’activité et captent des populations jeunes. Les villes africaines sont aussi des passages obligés pour les candidats à l’émigration.
► On observe donc une forte ségrégation socio-spatiale*
Intégration des anciens quartiers coloniaux devenus des CBD (ex : quartier du plateau à Dakar ou à Abidjan) , des centres anciens devenus des zones touristiques (ex= médinas tunisiennes de Sousse, Tunis, ou les souks égyptiens), quartiers résidentiels des classes moyennes et aisées pourvues d’infrastructures de qualité (eau, électricité, supermarché, université…).
Marginalisation des bidonvilles, qui accueille 62% de la pop d’Afrique Subsaharienne contre 15% de la pop Af du Nord. Certains sont immenses comme celui de Kibera à Nairobi au Kenya qui compte 1M d’hab sur 256 hectares (8 à 9 hab/chambre).
Conclusion :
Les enjeux et les défis à surmonter sont considérables pour l’Afrique. L’explosion démographique Les freins sont nombreux pour une véritable croissance économique et la pauvreté persiste dans de nombreux pays africains. Toutefois le continent s’insère de plus en plus fortement dans la mondialisation que ce soit par l’exploitation de ses matières premières, par les IDE ou la montée en puissance de ses classes moyennes. Cette insertion représente une opportunité dans le développement des Etats mais il s’agit d’une insertion modeste et encore dominée et dépendante des grandes puissances.
Là comme ailleurs, l'enjeu de la redistribution des richesses est majeur. L'afro-optimisme peut-il enfin prendre l'avantage ?
mai18
REVISIONS BAC
dans la catégorie TS méthodo Divers
A écouter pour réviser et préparer le Bac en Histoire :
https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/baccalaureat-44-le-projet-dune-europe-politique
https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/baccalaureat-dhistoire-2017-1-gouverner-la-france-depuis-1946
https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/baccalaureat-dhistoire-2017-2-les-etats-unis-et-le-monde-depuis
A consulter :
https://histographie.net/0-terminale-s/
http://www.hglycee.fr/?p=5132 http://www.hglycee.fr/?p=3390
Une frise chronologique sur le PMO : http://www.hglycee.fr/?p=4768
http://frasaillard.free.fr/croquis.html
http://www.hist-geo.com/
mai04
Chapitre 5 La gouvernance économique mondiale depuis 1948
dans la catégorie TS Histoire
Thème n°3 : Les échelles de gouvernement dans le monde de la fin de la GM2 à nos jours
Introduction du thème (3 chapitres) :
► L’étude des échelles de gouvernement dans le monde vise à analyser les évolutions du pouvoir politique depuis 1945. La question centrale qui se pose ici est celle de l’Etat-nation* (autorité politique souveraine, qui incarne, sur un territoire défini, un groupe humain caractérisé par la conscience de son unité et la volonté de vivre ensemble). Ce modèle postule le découpage du monde en une mosaïque de territoires sur lesquelles chaque Etat exerce seul sa souveraineté* (pouvoir suprême et exclusif détenu et exercé par l’Etat sur son territoire, et indépendance de l’Etat vis-à-vis des puissances étrangères).
► Mais au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le nationalisme (i.e l'exaltation de sa nation par rapport aux autres et mouvement politique qui cherche à développer la puissance nationale) est largement rendu responsable de cet abyme dans lequel l'Europe a entraîné le monde entier. L'Etat-nation, qui est finalement l'émanation du nationalisme, n'est pas considéré comme apte à maintenir la paix ni l'équilibre économique mondial.
► Sont apparus alors plusieurs idéaux distincts mais qui permettent chacun à leur échelle de répondre à cette problématique qui revient finalement à constater la nécessité d'une gouvernance multiscalaire : Pour l'économie mondiale (dont on considère que sa stabilité est facteur de paix ce qui reprend une vieille idée du XIXème s. par ailleurs), pour l'Europe (responsable de la GM2) et finalement pour la France (dans une perspective de refondation républicaine après le traumatisme de l'Occupation et de la Collaboration).
Chapitre 5. La gouvernance économique mondiale depuis 1944
Chapitre 6. Le projet d’une Europe politique depuis le congrès de La Haye (1948)
Chapitre 7. Gouverner la France depuis 1946
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Chapitre 5. La gouvernance économique mondiale depuis 1944
Introduction :
« La gouvernance mondiale est-elle au service de l’intérêt général ou global ? », Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie
► Dans les années 30, la SDN a montré rapidement qu'elle était impuissante à assurer la paix mondiale du fait notamment de l'absence des grands puissances comme les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne très rapidement ou encore l'URSS.
L’après Seconde Guerre Mondiale marque une étape majeure dans la prise de conscience de la nécessité d’une échelle mondiale de gouvernement. Tirant les leçons des erreurs de leur politique des années 1930 qui les avaient amenés à refuser le leadership de l’économie mondiale, les Etats-Unis sont à l’origine dès 1944 de la mise en place d’institutions pour garantir la paix et la prospérité économique mondiales,
► Qu'est-ce que la gouvernance mondiale ? Un concept récent, qui se distingue de celui de gouvernement et désigne un système de régulation internationale dépassant l’action des seuls Etats, par le biais des entreprises et de la société civile, pour peser collectivement sur l’avenir du monde. Elle vise
la régulation efficace et collective des problèmes universels, la gestion de « biens publics mondiaux » et surtout, la régulation de la mondialisation (économie, environnement, biodiversité, santé, lutte contre le trafic de drogue ou la lutte contre le terrorisme...). Mais, il n’existe pas de gouvernement de la société internationale.
Problématique : En quoi le principe de gouvernance a-t-il proposé une alternative au rôle économique des Etats-nations, permettant d’agir à une échelle mondiale ?
Quelles évolutions a connu l’idée de gouvernance économique mondiale depuis 1944 ?
Quelles sont les logiques de fonctionnement de la gouvernance économique mondiale ?
Quelle est l’efficacité de son action ?
Plan :
I. Reconstruction et domination américaine (1944-1971)
A) La reconstruction de l'économie mondiale après la guerre
B) Un nouvel ordre économique mondial
C) Une efficacité contestable
II. Crises, tournant libéral et apparition du concept de gouvernance
III. La recherche d'une nouvelle gouvernance économique (années 90 à nos jours)
I. Un système économique mondial dominé par les EU
A) La reconstruction de l'économie mondiale après la guerre
► Le système de Bretton Woods constitue la 1ère tentative d’établir des règles et des institutions économiques internationales. Les dirigeants occidentaux ont retenu la leçon de la conférence de la paix de 1919 qui n’avait pris aucune mesure pour relancer les économies européennes
Le but est donc :
- De reconstruire l’économie mondiale
- De développer les échanges après une période pendant laquelle les économies nationales s’étaient refermées sur elles-mêmes (protectionnisme*)
- D’assurer la stabilité monétaire
- De mettre en place un système cohérent de financement des Etats
B) Un nouvel ordre économique mondial
La logique du système reste celle du multilatéralisme (mode de gouvernance des relations internationales fondé sur un fonctionnement interétatique et des engagements réciproques pris par plusieurs nations) classique fondé sur un fonctionnement interétatique.
► Les accords de Bretton Woods organisent l’économie mondiale autour de 2 piliers : la création d'institutions internationales et le leadership des EU et du $.
- 3 grandes institutions sont prévues, à chacune étant affectée une des trois grandes fonctions économiques de l’Etat :
2 de ces 3 institutions naissent après la conférence de Bretton Woods, en juillet 1944 :
-
Finance : FMI : doit réguler l’activité, permettre la stabilité financière
Fonds Monétaire International : organisme créé en 1945 pour assurer la stabilité économique et financière du monde, et venir en aide aux Etats en difficulté.
-
Développement : BIRD ou Banque mondiale : doit redistribuer les richesses vers les plus pauvres, permettre la prospérité économique
Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement : banque fondée en 1945 pour aider à la reconstruction d’après-guerre et venir en aide aux pays les moins développés.
-
Commerce : La 3e naît en 1947, après l’échec de l’OICOIC (Organisation Internationale du Commerce) qui devait assurer la réglementation des marchés mais le Sénat américain refuse de ratifier la Charte de la Havane de 1948. Donc, en 1948 un accord tarifaire qui fonctionne comme un forum de discussion, le remplace, c'est le GATT (General Agreement ont Tariffs and Trade : accord multilatéral sur le commerce et les droits de douane (1948) qui inaugure des cycles de négociation (« rounds ») entre les pays signataires) En 1995, le GATT est remplacé par l’OMC.
-
Le leadership des EU et du dollar : [Rappel du contexte : conférence réunie en juillet 1944 à Bretton Woods, au nord de New York, à l’époque où les préoccupations sont d’abord à la guerre en Europe notamment, après les débarquements et en pleine Libération, et où l’aide apportée par les Etats-Unis est primordiale : ce contexte influence en partie les décisions prises à Bretton Woods]. C’est pourquoi malgré la tentative, des représentants français, comme Pierre Mendès-France, ou britanniques comme John Maynard Keynes, de créer une banque supranationale émettant une monnaie fictive, le bancor, les Etats-Unis imposent le retour au Gold Exchange Standard. Bretton Woods institutionnalise la domination du dollar : les accords de Bretton Woods, signés le 22 juillet 1944, rétablissent la stabilité des changes, garantie par le Fonds Monétaire International (FMI) nouvellement créé, et font du dollar, seule monnaie convertible en or (étalon de change ou Gold Exchange Standard), le pivot du système monétaire international ou SMI. De plus, les Etats-Unis occupent une position dominante au sein du FMI (siège à Washington).
C) Une efficacité contestable
► Le système monétaire n’entre en vigueur qu’en 1958 quand les Etats européens rétablissent la convertibilité de leurs monnaies. Il ne dure vraiment que 13 ans, jusqu’en 1971 (voir infra).
► La croissance des Trente Glorieuses tient plus au plan Marshall, au financement des dépenses militaires et au déficit de la balance des paiements.
►De plus, cette gouvernance économique américaine reste géographiquement limitée par la Guerre froide. Le système de Bretton Woods ne concerne qu’une partie du monde (44 pays signent l’acte final de Bretton Woods, mais dans le contexte de la guerre froide et des décolonisations qui s’installe à partir de 1947, ce système ne concerne qu’une partie du monde).
► Enfin, cette efficacité est en outre contestée par les pays du Tiers-monde au sein de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement) : mécanisme intergouvernemental permanent créé en 1964 par l’ONU pour aider les pays en développement à s’intégrer de façon équitable dans l’économie mondiale. Ces pays créent également le G77, le groupe des 77, et réclament l’instauration d’un « nouvel ordre économique mondial » qui soit plus favorable à leurs intérêts.
Transition : Le leadership exercée par les Etats-Unis sur le système économique mondial dès l’après-guerre ne fonctionne que tant que les Etats qui y sont intégrés bénéficient d’une croissance, ce qui est le cas dans le contexte des Trente Glorieuses. Mais lorsque ce contexte s’essouffle et que la crise s’annonce, cela remet en question le système de Bretton Woods et fait émerger le concept de gouvernance.
II. Crise, tournant libéral et apparition du concept de gouvernance
Cette période, qui va des années 70 aux années 90, relance la nécessité d’une coopération économique mondiale : Les déséquilibres financiers et économiques ( 1973 : 1er choc pétrolier ; 1979 : 2e choc pétrolier et fin des « Trente Glorieuses »), les menaces qui pèsent sur l’environnement et les inégalités sociales et économiques à l’échelle planétaire montrent la nécessité d’une régulation de la Mondialisation. Toutefois on estime désormais que celle-ci ne peut se faire à l’intérieur des institutions de l'immédiat après-guerre, ou par de simples politiques interétatiques. Une nouvelle conception de gouvernement du monde, la gouvernance, apparaît. Le terme vient des milieux économiques et est repris en 1989 par la Banque mondiale puis par les dirigeants politiques.
A) La fin du système de Bretton Woods
► Les Etats-Unis mettent fin à la convertibilité du dollar en or en 1971.
En effet , si en 1944 les Etats-Unis disposaient de presque 20 000 tonnes d’or, soit 60% des réserves d’or mondiales, en 1971 ils ne disposent plus que de 9 000 tonnes, soit à peine 20% des réserves d’or mondiales : leurs réserves ne permettent plus de garantir la convertibilité du dollar en or.
► Pourquoi ? Au cours des années 1960, le déficit de la balance des paiements américaine s’est fortement aggravé et l’excédent commercial a reculé car :
-
la concurrence des Européens et des Japonais se fait sentir
-
le déficit est imputable aussi aux énormes dépenses militaires engagées dans les conflits de la guerre froide et surtout le Vietnam.
L’inflation est devenue préoccupante puisque qu’il y a en 1971 5 fois plus de dollars en circulation que d’or pour le garantir. Cela conduit le président Nixon, très inquiet de l’irruption d’une crise majeure, à annoncer en août 1971 la fin de la convertibilité du $ en or. Les monnaies s’apprécient désormais les unes par rapport aux autres.
► Les accords de Kingston en Jamaïque en 1976 modifient les règles de Bretton Woods : l’or cesse d’être l’étalon monétaire, et devient une marchandise comme les autres dont le cours varie en fonction de l’offre et de la demande. Cette instabilité des changes, devenus « flottants », perturbe le commerce.
B) L'essor des sommets internationaux et la « diplomatie de club »
► Dès les années 1970, les Etats ont voulu relancer la coordination des politiques économiques par l’essor et l’institutionnalisation de rencontres multilatérales au sommet :
1- 1974 : adoption du NOEI (nouvel ordre économique international) par l’ONU, à la suite d’un grand discours du président algérien, Houari Boumédiène, à la tribune de l’ONU en avril 1974 :
« Dans le monde où nous vivons, tous les leviers de commande de l’économie mondiale
sont entre les mains d’une minorité constituée par des pays hautement développés »
les pays du Tiers-Monde listent des principes pour ce NOEI :
-
le droit aux contrôles de leur richesses, et donc le droit aux nationalisations
-
le principe du juste prix pour les pays exportateurs de matières premières
-
des tarifs préférentiels pour les pays issus des pays du Tiers-Monde
2- 1975 : naissance du G6 : le président français Valéry Giscard d’Estaing organise à Rambouillet un sommet réunissant les 6 pays les plus riches et les plus développés du monde : Etats-Unis, Allemagne, Japon, France, Royaume-Uni, Italie. Le G6 a pour objectif de régler les questions financières et économiques liées à la crise et au choc pétrolier. Les 6 Grands s’engagent à se réunir tous les ans.
► Au moment où le système de Bretton Woods s’effondre, la « diplomatie de club » est née. En 1975, le G6 s’ouvre au Canada et devient le G7, puis à la Russie en 1998 pour devenir le G8 = expression qui désigne le fait que les plus grands semblent s’entendre en cercle fermé entre eux sur des grandes décisions d’échelle mondiale, dans un système de nature oligarchique. Alors que les pays en cours de développement réclament plus de place dans les dans la gouvernance économique mondiale, les pays les plus puissants semblent vouloir gérer celles-ci dans un cercle fermé, entre eux.
C) Solutions néolibérales et recul de la régulation publique
► Le Néolibéralisme est un courant de pensée économique qui dénonce le développement jugé excessif de l’Etat-providence (l'Etat qui aide et intervient dans l'économie) et l’accroissement des interventions publiques dans les économies.
►A la fin des années 1970 et dans les années 1980, les théories économiques néolibérales de Milton Friedman et de l'Ecole de Chicago séduisent les nouveaux dirigeants des Etats-Unis, Ronald Reagan (1981-1989) et du Royaume-Uni, Margaret Thatcher (1979-1990) : http://education.francetv.fr/matiere/economie/seconde/video/annees-1980-le-liberalisme-de-reagan-et-thatcher
-Les Etats-Unis et le Royaume-Uni appliquent des politiques néolibérales :
-
Libéralisation des mouvements de capitaux
-
Privatisation des entreprises publiques
-
Déréglementation et désintermédiation du secteur financier
- La confiance est accordée aux capacités d’autorégulation des marchés, et au contrôle d’autorités indépendantes de l’Etat :
-
Banque centrale : banque publique garantissant l’émission de la monnaie et le financement de l’économie dans un pays ou dans une zone monétaire
-
Agences de notation : institutions privées et indépendantes qui prônent contre rémunération une notation financière des Etats, des collectivités ou des entreprises. Cette évolution entraîne une accélération de la Mondialisation mais aussi le retour des crises financières qui se multiplient à partir de 1987.
Transition : A la fin des années 1980, l’idée que seuls les Etats-nations sont capables de gérer l’économie mondiale n’est plus d’actualité, mais il n’est pas non plus possible de les écarter des grandes décisions. C’est notamment ce que démontre le forum de Davos qui réunit différents types d’acteurs de la gouvernance économique mondiale : fondé en 1971 par un par un professeur d’économie suisse, le forum annuel de Davos est, depuis 1987, un forum économique mondial qui réunit des dirigeants d’entreprise et des responsables politiques du monde entier pour débattre des enjeux contemporains.
III. La recherche d'une nouvelle gouvernance économique (années 90 à nos jours)
A) Crises financières et limites de la gouvernance
Chronologie des crises financières les plus importantes :
-
1987 : krach boursier
-
1997-1998 : crise asiatique
-
2008 : crise financière globale qui entraîne un krach boursier : dossier pp. 384-385, doc. 4
► Ces différentes crises, notamment celle de 2008, ont mis en évidence le rôle de certains acteurs privés comme les fonds souverains (fonds de placements financiers détenus par un Etat et comportant des avoirs en monnaies étrangères et les banques privées comme la Lehmann Brothers, dont la faillite a entraîné la crise des subprimes).
D’autres acteurs non étatiques jouent également un rôle important dans la gouvernance économique mondiale à partir des années 1990.
B) L'émergence des acteurs non-étatiques
► Parmi les acteurs qui prennent une place grandissante dans la gouvernance économique mondiale et dans la mondialisation, on trouve :
-
Les FTN : Leur poids économique rend le rôle des FTN de plus en plus important et puissant dans la gouvernance économique mondiale. Il reflète également la domination des puissances traditionnelles dans l’économie mondiale, ici pour l’année 2010 :
-
Etats-Unis (Wal-Mart, Exxon Mobil)
-
Royaume-Uni (BP – British Petroleum)
-
Japon (Toyota)
-
France (Total, Carrefour), Allemagne (Volkswagen), Italie (ENI)
-
Seule la Chine représente les pays émergents (Sinopec et Petrochina).
On remarque également que les FTN les plus puissantes exploitent des énergies fossiles, ce qui rend d’autant plus complexe la mise en place d’une gouvernance mondiale en matière d’environnement, qui serait contraire aux intérêts économiques de ces FTN spécialisées dans l’énergie.
-
Les organisations régionales : ALENA, MERCOSUR, UE, ASEAN, ont été créées et se sont renforcées à partir des années 1990 pour créer une forme de gouvernance économique régionale d’échelle internationale
-
Le FMI : il change de rôle et devient gendarme de politique publique en développant des programmes d’ajustement structurel (programme de réformes économiques mis en place par le FMI ou la Banque mondiale dans un pays en difficulté, qui obtient des crédits en contrepartie de réformes de ses structures économiques).
(ex. : en 1997, l’Asie est touchée par une crise financière qui conduit l’Indonésie, très endettée, à faire appel au FMI et à la Banque mondial, et à accepter un plan d’ajustement structurel drastique ou encore la Grèce qui a dû accepter un plan d'ajustement structurel imposé par une « troïka » composée du FMI, de la BCE* et de l'UE portant sur une aide de 78 Mds d'euros en 2010).
-
création de l’OMC : plus de 150 Etats participent aujourd’hui à ses négociations : L’OMC, dont l’objectif est d’accroître les échanges de marchandises et de services, a favorisé la diffusion mondiale du libre-échange, même dans les pays appliquant autrefois une économie socialiste, comme la Chine qui l’a intégré en 2001, et la Russie en 2011.
L’OMC joue également le rôle d’arbitre en cas de litige commercial entre différents Etats, comme dans l’affaire qui a opposé l’Américain Boeing à l’Européen Airbus.
Les débats se font désormais autour des problèmes de concurrence et de libre accès au marché.
La création de l’OMC et de son organe de règlement des différends, symbolise l’affirmation d’un pouvoir arbitral opposable aux Etats les plus puissants, dont les décisions sont régies par des principes spécialisés de droit international.
C) Une gouvernance libérale contestée
1) Une contestation altermondialiste
► Les grandes institutions internationales (FMI, Banque mondiale, OMC), paraissent pour certains de plus en plus non transparentes. Leur contestation par le mouvement altermondialiste (mouvement qui rejette la logique néolibérale et prône une mondialisation plus solidaire et maîtrisée ainsi qu’une gouvernance économique plus démocratique) provient des pays en développement, de la société civile ou d’ONG qui s’insurgent (forums sociaux de Porto Alegre, Brésil de 2001 à 2003, Mumbai, Inde en 2004) :
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Echec de la conférence interministérielle de l’OMC à Seattle en 1999 face aux manifestations, majoritairement pacifiques mais violentes pour certaines
-
Dans les pays d’Europe du sud qui connaissent la crise et doivent se plier aux exigences du FMI, le mouvement des « Indignés » se développe en 2011
-
Aux Etats-Unis, le mouvement « Occupy Wall Street » créé en 2011 dénonce l’influence de la finance sur le pouvoir politique et proteste contre le sauvetage des banques avec des fonds publics. Son slogan « Nous sommes les 99% » dénonce l’accroissement des inégalités : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/01/19/20002-20150119ARTFIG00162-en-2016-1-de-la-population-possedera-plus-de-richesse-que-les-99-autres.php
L’ONG Oxfam réclame un sommet mondial sur la fiscalité.
2) La contestation de la part des pays émergents
► En 2008, se tient à Pittsburgh aux Etats-Unis le 2e sommet du G20 au sein duquel les pays émergents sont majoritaires : il est constitué des membres du G8 auxquels s’ajoutent Corée du Sud, Australie, Brésil, Chine, Inde, Afrique du Sud, Argentine, Mexique, Arabie saoudite, Turquie, Indonésie, ainsi que l’Union européenne. Les représentants du FMI et de la Banque mondiale sont invités aux sommets du G20. Le G20 décide à Pittsburgh de modifier la gouvernance économique mondiale en donnant davantage de responsabilités aux pays émergents dans les institutions internationales : FMI, Banque mondiale, OMC.
► La réforme du FMI prévue en 2010 établit que la Chine deviendrait le 3e membre le plus influent du FMI, derrière les États-Unis et le Japon, mais devant l’Allemagne, la France, le Royaume Uni et l’Italie. Et les trois autres BRICA, donc l’Inde, la Russie, le Brésil, verraient leur quote-part également accrue. Mais le Congrès des Etats-Unis n’a toujours pas ratifié cette réforme. Or il faut 85% de taux d’approbation des membres du FMI et les Etats-Unis disposent de plus de 15% ce qui bloque l’application de la réforme et le poids croissant accordé aux pays émergents.
► Aujourd’hui coexistent G7 (la Russie a été exclue du G8 après l’annexion de la Crimée en 2014), G20 et BRICA, ce qui reflètent la multipolarité du monde contemporain, le principe du multilatéralisme et de « diplomatie de club » réservé aux plus riches.
Conclusion :
► A partir de 1944, un système économique international dépassant le cadre des Etats-nations et dominé par les Etats-Unis et leur monnaie, le dollar, se met en place. Mais il ne résiste pas aux crises des années 1970, et c’est le concept de gouvernance qui est alors envisagé, à travers divers acteurs dépassant le cadre étatique dans une logique multilatérale. Néanmoins certains de ces acteurs sont aujourd’hui très contestés, pour leur manque d’efficacité, leur politique trop libérale et le manque de représentativité des pays du Sud dont ils font preuve.
Synthèses pour réviser : chronologie p.185 + dates-clés p.192 ou encore p.203 et schémas en annexe + mécanisme à connaître p.186
avr.27
Chapitre 6 Le projet d'une Europe politique depuis 1948
dans la catégorie TS Histoire
Chapitre 6. Le projet d'une Europe politique depuis 1948
Introduction :
Rappel :
- Le terme Europe désigne le continent mais par métonymie (désigner un terme ou un objet par un autre terme), on applique ce mot à ce qui constitue en réalité l'union d'un certain nombre de pays européens depuis la fin de la GM2. Cela peut donc être la CECA* puis la CEE* et enfin l'UE*. Il ne s'agit donc pas de TOUTE l'Europe (50 pays) mais actuellement de l'UE (28 pays jusqu'au départ de la GB en 2018).
► La construction européenne correspond parfaitement à la mise au point d’une gouvernance* entre plusieurs pays européens dans le but d’aspirer à un avenir meilleur. En effet, le continent européen sort dévasté de la GM2. Les Etats du continent sont confrontés au défi de la reconstruction, mais aussi de la division rapide du continent dans un contexte de Guerre froide.
►Dès l'origine deux visions s'opposent : celle d'une coopération économique entre États et gouvernements, et celle de la création d'un État fédéral européen.
Toute la construction européenne depuis le congrès de La Haye en 1948 jusqu'au traité de Lisbonne en 2007 a hésité entre ces deux directions. Le projet d'union économique est aujourd'hui très avancé et a fait de l'Union européenne une grande puissance économique. Le projet de construction politique est plus ambigu, avec une Union européenne qui n'est pas un État mais qui en a les structures, et qui reste un « nain » diplomatique et militaire.
* « Gouvernance » est un terme qui appartient à la langue française mais qui n'était plus usité. Il est revenu par l'intermédiaire de l'anglais « governance » dans les années 90. C'est un terme qui ne fait pas consensus car il semble très ambigu.
Problématique :
► Comment et pourquoi l’Europe occidentale met-elle en place une union politique ?
► Comment les anciens « pays satellites de l'URSS » s’intègrent-ils dans cet ensemble après 1989 ?
► Quels sont les enjeux et les impasses actuelles de l’Europe unie ? En quoi la construction européenne oscille toujours entre un projet fédéral et une simple union économique ?
I. La naissance du projet politique européen (1948-1957)
A) Après la guerre, une union qui paraît impérative
B) Un premier pas : le Congrès de la Haye
C) L'échec du projet fédéral
II. La lente construction d'une union économique (1957-1989)
A) L'avènement de la Communauté Économique Européenne (CEE)
B) Un projet économique mais pas seulement...
C) La CEE est aussi un projet politique en construction qui suscite des réticences
III. L'évolution des institutions et de la gouvernance depuis 1989
A) Les répercussions de l’effondrement du bloc communiste sur la construction européenne
B) La naissance de l’Union européenne (1992-2007)
C) Un projet européen en crise
I. La naissance du projet politique européen (1948-1957)
A) Après la guerre, une union qui paraît impérative
► Après les deux guerres mondiales et les génocides, et conscients de leur responsabilité dans ce qui apparaît comme une sorte de « suicide » de l'Europe, l'union semble un impératif.
Il existait déjà des mouvements pro-européens avant la GM2 et l'idée a aussi fait son chemin pendant les années de résistance à l'occupation allemande notamment de la part de groupes non communistes. Cette idée est portée par des personnalités issues des mouvements démocrates-chrétiens comme par exemple Robert Schuman (France), Konrad Adenauer (Allemagne) ou encore Paul-Henri Spaak (Belgique). Ces personnages sont souvent considérés comme des « pères fondateurs » de l'Europe.
B) Un premier pas : le Congrès de la Haye
► 800 délégués de 18 pays se réunissent aux Pays-Bas à la Haye, sous la présidence de W. Churchill (ancien premier ministre de GB) pour le « Congrès de l'Europe » le 7 mai 1948. Plusieurs décisions sont adoptées :
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en mai 1949, naissance du conseil de l’Europe, organisation intergouvernementale pour favoriser la coopération politique, économique et culturelle en Europe (mais qui n'a aucun pouvoir décisionnel, siège à Strasbourg), défendre la démocratie et les Droits de l'Homme.
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élaboration d’une convention européenne des droits de l’homme* en 1950
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mais des divergences d’opinions entre fédéralistes* (partisans d’une Europe supranationale) et unionistes* (partisans d’une simple coopération entre gouvernements, respectant la souveraineté des États dans une logique intergouvernementale)
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* Convention européenne des Droits de l'Homme : Elle a pour but de protéger les droits de l'Homme et les libertés fondamentales en permettant un contrôle judiciaire du respect de ces droits individuels. (entrée en vigueur en 1953)
*Fédéralistes : partisans d’une fédération où les Etats renoncent à une large part de leur souveraineté* au profit d’une autorité politique supranationale.
*Unionistes : partisans d’une confédération (union d’Etats indépendants), voire d’une simple coopération intergouvernementale, au sein de laquelle la souveraineté de chaque Etat est conservée.
*Souveraineté : pouvoir suprême et exclusif, détenu et exercé par un Etat sur son territoire, et indépendance d’un Etat vis-à-vis des puissances étrangères.
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plusieurs adversaires :
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les partis communistes, sous la pression de l’URSS
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Les gaullistes qui sont opposés à toute idée de fédéralisme
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C) L'échec du projet fédéral
1) Les contraintes de la Guerre Froide
► Dans le contexte de la Guerre froide, l'expansion soviétique en Europe de l’Est pousse les États-Unis à soutenir l'idée européenne notamment par l'intermédiaire du plan Marshall (13 milliards de $) proposé par les États-Unis en 1947.
Accepté par l’Ouest et renforcé par la création de l’Organisation européenne de coopération économique en avril 1948 (OECE, devenue OCDE en 1960) pour répartir cette aide, il est refusé par le bloc de l'est. Ceci d'ailleurs marque le début effectif de la Guerre Froide.
► En 1948, le traité de Bruxelles crée l'Union de l'Europe occidentale (UEO : France, Royaume-Uni, Benelux), qui rejoint l'OTAN créé en 1949.
► La crainte de l'URSS et du bloc de l'est suscite chez les pays occidentaux un réflexe de recherche d'une protection américaine qui hypothèque en fait le projet d'une Europe fédérale autonome. C'est ce que l'on appelle « l'atlantisme » qui est donc le fait de mener une politique favorisant l'alliance américaine au détriment des projets européens.
2) une Europe de la démocratie libérale
► Néanmoins, si le projet fédéral semble peu réalisable dans un contexte de Guerre Froide, les valeurs communes forment un ciment pour l'idée européenne en général :
- L'Europe est le berceau de la démocratie parlementaire libérale : régimes parlementaires (gouvernements responsables devant les Parlements), constitutions, multipartisme, grandes libertés et droits de l’Homme. La démocratie s'impose
après 1945 ainsi les derniers régimes autoritaires disparaissent dans les années 1970 en Grèce, en Espagne (Franco meurt en 1975) et au Portugal (Révolution des Oeillets en 1974).
– Le choix de l’économie de marché, sur la base des libertés économiques, du droit à la propriété privée et de l’initiative individuelle ce qui n'interdit pas l’intervention des États dans l’économie dans le cadre d'un Etat tout puissant. Ceci passe par des nationalisations, le rôle accru des pouvoirs publics dans la reconstruction et le lancement de grands programmes d’équipement pour atténuer la loi du marché. Ce modèle a été partout plus ou moins appliqué notamment dans la GB de McMillan (1er ministre dans les années 50 mais aussi artisan de l'entrée de la GB dans la CEE) ou encore dans la France de la IVème République et des « plans » (voir chapitre Gouverner la France depuis 1946).
– Le choix de l’État-providence après 1945 aboutit au renforcement du système de protection sociale pour corriger les inégalités sociales, promouvoir la croissance et l’emploi : par ex. le nouveau gouvernement travailliste britannique formé en 1945 applique le programme de Welfare State (“État du bien-être” ou État-providence) élaboré par William Beveridge dès 1942 ou encore en 1945, la France crée la Sécurité sociale (couvrant tous les « risques » : maladie, vieillesse, maternité, chômage).
3) L'échec du projet politique
► Les années 50 sont marquées par des initiatives qui vont dans le sens d'une Europe fédérale :
- Favorable à des “États-Unis d’Europe”, Jean Monnet (Commissaire général au Plan en France) élabore un plan de construction d’une vraie Europe unie, autour du “noyau” franco-allemand, par une « stratégie des petits pas”, sur une action concrète portant sur un point
limité. Plus encore, le 9 mai 1950 Robert Schuman (ministre français des Affaires étrangères) lance un plan proposant de placer la production franco-allemande de charbon et d’acier (stratégiques pour la fabrication d’armes) sous une Haute Autorité commune supranationale ouverte à d’autres pays. Ainsi le 18 avril 1951, c'est la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) par la France, la RFA, l’Italie, le Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg). Cette CECA est rapidement une réussite et fonctionne parfaitement, on peut véritablement la considérer comme l'ancêtre de la CEE (devenue donc ensuite UE).
- Le 27 mai 1952 : signature par les 6, à Paris d’un traité visant à créer une Communauté européenne de défense (CED) permettant de créer une armée commune sous l’autorité d’un ministre européen de la Défense (réarmement de la RFA sans armée allemande autonome) : c’est l’application du plan Pleven (président du Conseil français). 5 pays ratifient le traité, mais les Français se divisent entre partisans et adversaires (communistes, gaullistes partisans de la souveraineté nationale) de la CED. En août 1954, le Parlement français
rejette le traité. Les États-Unis recréent une armée allemande intégrée à l’OTAN en 1955, et la RFA adhère en 1954, avec l'Italie, à l’Union de l’Europe Occidentale (UEO). On peut dire que l'atlantisme gagne du terrain par rapport au fédéralisme européen.
T° : Le rejet de la CED marque ainsi l'échec de la construction politique d'une Europe fédérale, la construction européenne va donc être économique.
II. La lente construction d'une union économique (1957-1989)
A) L'avènement de la Communauté Économique Européenne (CEE)
► En juin 1955, la conférence de Messine est réunie pour relancer la construction européenne (nécessaire dans le contexte de l'affirmation des deux Grands et des débuts de la décolonisation qui affaiblit les puissances coloniales européennes). Les ministres des Affaires étrangères des 6 (France, RFA, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas) et des experts de la CECA font alors le choix de la construction européenne par élargissement de la coopération économique.
► Le 25 mars 1957, c'est l'acte de naissance de la CEE (Communauté économique Européenne) avec la signature du Traité de Rome créant un marché commun avec libre circulation des biens, des capitaux et des hommes par la suppression progressive des frontières entre États membres . Est également créé la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom).
B) Un projet économique mais pas seulement...
1) Un système institutionnel complexe
► Sa complexité s'explique par l'absence de choix réel entre fédéralisme et unionisme, on a donc des institutions qui sauvegardent la souveraineté des Etats mais qui, en même temps, créent une nouvelle entité supranationale qui leur enlève des compétences... :
- la Commission européenne (membres nommés par les gouvernements nationaux) est un organe supranational de proposition de règlements et de directives au Conseil. Elle applique les traités, les décisions du Conseil, et représente la CEE à l'extérieur.
- le Conseil des ministres incarne les intérêts des États. Il prend les décisions, à l’unanimité le plus souvent (aucune directive ne peut être imposée à un État contre son gré), plus rarement à la majorité qualifiée (2/3 des voix). En 1966, un accord permet à un État de s’opposer à une décision communautaire s’il estime ses intérêts vitaux menacés. À partir de 1974, un Sommet européen des chefs d’État et de gouvernement renforce la concertation.
- le Parlement européen n'est encore qu'essentiellement consultatif à l'époque, même si ses prérogatives vont croître (il contrôle la Commission, donne son avis sur les propositions de celle-ci, il vote surtout le budget). Ses membres sont nommés par les Parlements nationaux puis, à partir de 1979, il est élu pour 5 ans au suffrage universel direct. Ce sont les élections européennes où chaque député représente la population européenne, non celle de son pays d'origine (création de partis politiques européens supranationaux dont les partis nationaux sont membres et reflétant le clivage fédéralistes/souverainistes/unionistes). Financés par la CEE, ce sont plus des structures de coordination que de vrais partis : Parti socialiste européen (1974), Parti populaire européen (1976), Parti vert européen (1989).
- la Cour Européenne de justice, supranationale, vérifie que les lois européennes (directives) sont conformes aux traités et est une cour de justice pour la CEE.
► La CEE, entre État et super-administration a les symboles d'une nation : un drapeau à 12 étoiles depuis 1955, un hymne (L'Hymne à la Joie de Beethoven), un jour de fête depuis 1985 (le 9 mai, anniversaire de la déclaration Schuman. Après 1992 s'ajoutent la devise « Unie dans la diversité » (2000) et une monnaie unique, l'euro (2002) (les pays de la zone euro sont pour l'instant 19 sur 28).
2) L'accélération de l'intégration européenne (années 70-années 90)
► Cette période de très net essor de la construction européenne se caractérise par l'émergence et l'affirmation d'une intégration économique (mais pas seulement) réussie des Etats membres qui sont de plus en plus nombreux (voir élargissements successifs). Quelles sont les étapes principales de cette intégration ?
– Organisation d'une « Europe du marché commun» : disparition des barrières douanières intérieures achevée en 1968, la Politique Agricole Commune (PAC) est instaurée en 1962 (développer l'agriculture européenne : préférence communautaire en matière de commerce agricole, garantie des prix et revenu minimal garanti aux agriculteurs), des entreprises communes à plusieurs États se développent, comme Airbus (1970) ou Arianespace.
– Création progressive d'une union monétaire : zone de stabilité monétaire (1971 crise monétaire avec la dévaluation du $ et la fin de sa convertibilité en or => création du « Serpent monétaire européen » (1972-1978) (initiative de G. Pompidou) pour réduire les fluctuations entre les monnaies des pays membres), remplacé en 1979 par le « Système monétaire européen » (SME) pour stabiliser les taux de change en créant une unité monétaire européenne = l’ECU (European Currrency Unit, idée du président de la République française Valéry Giscard d’Estaing), véritable ancêtre de l'euro.
– Création d'un espace de libre circulation : en 1985 l'accord de Schengen supprime les contrôles aux frontières des pays signataires. Le président français de la Commission de 1985 à 1995, Jacques Delors, tente de relancer la construction dans le sens de la libre circulation des capitaux et des hommes. Ceci aboutit en février 1986 à la signature de l’Acte unique européen prévoyant au 1er janvier 1993 la constitution d’un “marché unique européen”. (+ 1987 programme “Erasmus” favorisant la circulation des étudiants des pays membres).
– Une ébauche d'Europe sociale : aide aux catégories sociales défavorisées et aux régions « sous-développées » par la création du Fonds social européen (FSE, 1957), puis du Fonds européen de développement régional (FEDER, en 1975) contre les inégalités régionales. Création d'une Charte européenne des droits sociaux en 1989, mise en place d'une aide au développement dans le monde dans un contexte de décolonisation achevée pour la plupart des Etats par des accords de coopération à Yaoundé (1963) puis à Lomé (1975, 1979, 1984) avec les pays ACP
(Afrique, Caraïbes, Pacifique : conditions commerciales préférentielles, aide alimentaire, assistance financière et technique).
- Résultat : Les 12 représentaient déjà en 1989 15% du commerce mondial et 30% de la production industrielle de la planète et s'imposent comme pôle majeur de l'économie mondiale (naissance du concept de « triade »).
c) Les élargissements successifs
► Même si le freins à l'intégration n'ont jamais cessé d'exister, les candidatures à l'entrée dans la CEE sont nombreuses des années 70 aux années 90.
(Source : http://www.diploweb.com/Carte-Construction-europeenne-1957.html)
- Toutefois, il faut rappeler que l'adhésion est un acte politique et correspond à une certaine forme d'abandon de souveraineté puisqu'on délègue à la Commission européenne une certain nombre de prérogatives réservées normalement aux Etats. Cette question a toujours fait l'objet d'un intense débat en Europe et à l'intérieur même des Etats, qu'ils soient membres ou non. Ainsi par exemple, le Royaume-Uni a longtemps refusé la construction européenne (en 1959, il crée l’Association européenne de libre-échange i.e AELE avec le Danemark, la Suède, la Norvège, le Portugal, la Suisse et l’Autriche).
- Mais les succès de la CEE ont entraîné finalement le ralliement du RU à « l'idée européenne ». Il demande en 1961 son adhésion, de Gaulle refuse (voir infra)... mais Pompidou accepte en 1973 ainsi que les adhésions de l’Irlande et du Danemark. La disparition des dictatures dans les pays méditerranéens permet ensuite les adhésions de la Grèce (1981), de l’Espagne et du Portugal en 1986, pour les ancrer dans la démocratie.
- Pour les adhésions successives et leur chronologie voir carte du manuel.
C) La CEE est aussi un projet politique en construction qui suscite des réticences
1) De Gaulle et la construction d'une Europe politique (1958-1969)
► De Gaulle revient au pouvoir en France en 1958. Bien qu'hostile aux premières organisations
européennes, il accepte les engagements des traités de Rome de 1957, voyant dans la CEE un moyen de moderniser l'économie française. Menant une politique d'indépendance et de grandeur de la France, il est partisan d'une « Europe européenne » plus indépendante des États-Unis : c'est pourquoi il rejette en 1963 et 1967 l'adhésion du Royaume-Uni, jugé trop proche des États-Unis, et privilégie l'axe franco-allemand en signant avec le chancelier Adenauer un traité d'amitié et de coopération entre les deux pays (1963) qui d'ailleurs reste plus ou moins lettre morte.
► De Gaulle est hostile à l'Europe supranationale. Face au projet du président de la Commission européenne de renforcer les pouvoirs de celle-ci et de réclamer le vote à la majorité qualifiée au Conseil (qui pourrait forcer les États à accepter des décisions qu'ils ne soutiennent pas), la France bloque le fonctionnement de la CEE pendant 6 mois en 1965 en pratiquant la « politique de la chaise vide » . En 1966 c'est l'« arrangement » de Luxembourg : pour les questions importantes, le vote se fera à l'unanimité.
2) La période post-gaullienne marque l'émergence d'avancées importantes
- En 1969, un nouveau Congrès de La Haye relance le projet d'une Europe politique.
Une Coopération politique européenne (CPE) est initiée en 1970, qui se réduit à une simple concertation intergouvernementale, avec déclarations communes quand il y a unanimité sur un problème de relations internationales.
- Puis les « couples franco-allemands » Georges Pompidou/Willy Brandt puis Valéry Giscard d'Estaing/Helmut Schmidt (après 1974) et enfin François Mitterrand/Helmut Kohl (après 1981) tentent d'accélérer l'intégration tout en réformant les institutions mais ce sont en fait les élargissements* successifs de la CEE qui permettent quelques avancées en rendant nécessaire un approfondissement* de la construction européenne, particulièrement dans le domaine institutionnel (mais l'hésitation persiste entre une Europe des États et une Europe supranationale voire fédérale) :
– 1974 : création d'un Conseil européen des chefs d'État et de gouvernement (4 réunions par an) chargé de définir les priorités de la construction européenne et de faire entendre la « voix de l'Europe »). Il devient l'instance majeure de la CEE.
– 1976 : élection au suffrage universel direct du Parlement européen (mais ses pouvoirs restent limités), dont la première présidente est la française Simone Veil.
– Dans les années 1980, la construction européenne piétine à cause de la crise économique et de la volonté de Margaret Thatcher de limiter la contribution financière britannique (d'où sa phrase historique : « I want my money back ») et d'une vague d'euroscepticisme*.
- Le Parlement vote ainsi en 1984 un projet de Constitution européenne prévoyant la création d'une Union politique à finalité fédérale, mais ce projet est rejeté par les Parlements nationaux des États membres.
* Ne pas confondre « élargissement » qui est le fait d'accepter l'adhésion d'un nouveau membre à la CEE et « approfondissement » qui est le fait de réformer les institutions pour accélérer l'intégration européenne.
3) Des intérêts nationaux divergents
► Pourquoi cette lenteur et ces atermoiements dans la construction européenne ?
- Tensions économiques et financières : poids de la PAC (Royaume-Uni très critique), concurrence agricole (vin : France/Italie, fruits et légumes : France, Italie, Espagne, Portugal, Grèce)
- Débats permanents sur la nature de l’Europe : Les États membres ne sont pas disposés à accepter des mesures qui feraient de la CEE une organisation supranationale. Avec la crise économique après 1973 apparaissent des politiques économiques divergentes : par
ex. privatisations dans le Royaume-Uni de Thatcher à partir de 1979 et nationalisations dans la France de Mitterrand à partir de 1981.
- Pas de politique commune de défense : Les deux puissances nucléaires (France et RU) mènent une politique nationale et les autres (et surtout l'Allemagne, redevenue pourtant principale puissance économique du continent) dépendent des EU par l’OTAN (c'est le « parapluie nucléaire » américain ).
- Les rapports de force évoluent rapidement ainsi la France domine la CEE sous de Gaulle (il obtient en 1966 l’unanimité pour les décisions importantes du Conseil). La RFA prend le relais dans les années 1970 grâce à sa puissance économique retrouvée.
III. L'évolution des institutions et de la gouvernance (de 1989 à nos jours)
A) Les répercussions de l’effondrement du bloc communiste sur la construction européenne
► En 1989-1991 le Mur de Berlin s'effondre, l'Allemagne se réunifie, l'URSS disparaît. C'est la fin subite et inespérée de la Guerre froide. La construction européenne peut s'étendre à l'ensemble du continent, et se réoriente vers l'Est. Le Conseil de l’Europe encourage la démocratisation à l’Est en accueillant la Hongrie en novembre 1990, la plupart des autres pays de l’Est par la suite.
- L'Europe passe ainsi progressivement de 12 à 27 membres. En 1990 une Charte pour une nouvelle Europe est adoptée.
- En décembre 1994 est créée l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE : tous les pays d’Europe + États-Unis et Canada, pour prévenir les conflits en Europe et gérer les crises).
- Les ex-pays de l’Est négocient pour intégrer l’OTAN, se convertissent rapidement à l’économie de marché, avec l’aide des pays occidentaux. Mais cela s'accompagne d'un réveil des nationalismes à l'Est et du retour de la guerre en Europe, dans l'ex-Yougoslavie dans les années 1990. Les Européens et l’ONU sont impuissants (intervention de l’OTAN (États-Unis) en 1995 puis en 1999 au Kosovo), ce qui traduit la faiblesse politique de l'Europe.
► Ces élargissements posent aussi la question des limites de l'Europe (jamais définies) et de la définition d'une identité européenne (la question s'est posée avec acuité lors de la demande d'adhésion de la Turquie). Pour certains, les élargissements nuisent à la cohésion et au fonctionnement institutionnel de l'Union. En 1993 le sommet de Copenhague fixe des critères d’adhésion : économie de marché viable, institutions garantissant la démocratie et le respect des droits de l’homme, acceptation de tous les textes communautaires (prudence par rapport aux possibles candidats à l’est). La solution semble être dans une Europe supranationale, mais l'attachement à la souveraineté nationale reste très fort dans toute l'Europe.
B) La naissance de l’Union européenne (1992-2007)
► On assiste dans cette période à une deuxième phase de construction européenne en dépit des contradictions internes au projet. Comme souvent il s'agit d'abord d'une initiative franco-allemande (Mitterrand-Kohl) :
- Elle aboutit en 1992 à la signature du Traité de Maastricht qui crée l’Union européenne (application en 1993) en étendant les compétences de la Communauté à la politique étrangère (PESC : Politique étrangère et de sécurité commune), la monnaie (BCE : Banque centrale européenne en 1998 et euro en 2002), la défense (Eurocorps = corps d'armée européenne), la politique migratoire, l’environnement, la recherche, l’industrie, l’éducation, la santé, la culture...
- De plus, une citoyenneté européenne est créée (elle permet le droit de vote et d’éligibilité aux élections européennes et locales dans les pays membres). Mais en France , le “oui” au referendum sur Maastricht ne l’emporte que par 51% des voix exprimées. Le Danemark et le RU ne ratifient qu’après obtention de dérogations.
► Quelles sont les nouvelles institutions ?
- « 3 piliers » :
- 1er pilier : Les Communautés européennes (CE) et leurs politiques communes (le plus important, l’intégration la plus poussée : le Parlement et la Commission décident et appliquent.
- 2ème pilier : La politique étrangère et de sécurité commune (il s'agit d'une concertation intergouvernementale).
- 3ème pilier : La coopération policière et judiciaire (Europol).
- Le « moteur » exécutif reste le Conseil européen (chefs d’État et de gouvernement, décisions fondamentales), auquel on adjoint un Conseil de l’Union (ministres des États membres) qui, avec le Parlement, est la source des règlements et directives (« colégislation »).
Ils se prononcent sur les propositions de la Commission européenne (elle-même responsable devant le Parlement, la Cour de justice et la Cour des comptes)
- les pouvoirs du Parlement sont renforcés : avis, coopération et codécision avec le Conseil de l’Union.
C) Un projet européen en crise
1) Une UE qui a grandi trop vite ?
► Le débat sur les institutions (créées pour 6) se fait plus intense :
- C'est d'abord le problème du poids respectif des petits et des grands États dans les décisions,
- Le manque de transparence du fonctionnement des institutions,
- l'éternel débat sur la supranationalité au détriment de la souveraineté nationale que les traités d’Amsterdam en 1997 et Nice en 2001 tentent de surmonter. Quelques réformes sont adoptées pour le fonctionnement de l'UE :
- Comme notamment l'extension du vote à la majorité qualifiée (i.e nombre de voix proportionnel à la population des États)
► Mais, faute de consensus, il n'y a toujours pas de réforme de fond : Le système politique européen est complexe et peu compris par les citoyens européens, et les partis politiques nationaux rendent l'UE responsable de tous les problèmes (participation faible aux élections européennes, montée de l'euroscepticisme et des idées souverainistes voir infra).
2) Le rejet de la Constitution marque un tournant
► Un projet de traité constitutionnel européen est élaboré (2004) par l'UE pour améliorer son
fonctionnement et la rendre plus démocratique. Une partie des opinions publiques et les souverainistes y voient au contraire un projet non démocratique et supranational.
En 2005, la France et les Pays-Bas rejettent par referendum ce traité constitutionnel. L'UE adopte alors, en 2007, le « traité simplifié » de Lisbonne reprenant l'essentiel du projet précédent (renforcement du rôles des parlements nationaux et européen, droit d'initiative permettant aux citoyens d'inviter la Commission à présenter des propositions législatives, création d'un président du Conseil européen et d'un haut représentant de l'Union pour les
affaires étrangères et la politique de sécurité).
3) Un traité contesté, une UE en crise
► Le traité de Lisbonne prévoit l'extension des clauses d'exception : des États membres peuvent soit déroger, soit renforcer leurs coopérations (concept dit de « l'opting in/opting out » ou « Europe à la carte »).
Certains États refusent d'adopter l'euro, de collaborer aux accords de Schengen, de ratifier l'ensemble de la Charte des droits fondamentaux (2000 : elle assure à tout ressortissant d'un pays membre la liberté de circuler, d'étudier, de travailler dans l'UE + le droit de vote et d'éligibilité aux élections européennes et locales du pays de résidence...)
► Quelques exemples « d'Europe à la carte » :
Royaume-Uni, Suède et Danemark hors de la zone euro / RU et Irlande hors de Schengen / Danemark hors de l’Europe de la Défense / projets de coopérations renforcées (F-Allemagne).
Conclusion : Le projet européen est en panne et même menacé de disparition à plus ou moins long terme.
► L'UE est un « nain » diplomatique et militaire (voir texte de Michel Rocard : « Amis anglais, sortez de l'UE mais ne la faites pas mourir ! » Le Monde, 5 Juin 2014) : pas de politique étrangère commune : voir par exemple les divergences en 2003 sur l'intervention américaine en Irak. La France et l'Allemagne étaient contre, beaucoup d’autres pour. L’Europe a encore besoin de l’OTAN. D'autre part, l'UE n'est pas membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, elle y dépend de la France et du Royaume-Uni.
► A partir de 2008-2009, L'UE traverse une grave crise économique (crise américaine dite des « subprimes » qui se répercute en Europe et s'ajoute à la « crise de la dette »*) qui oppose ses membres du Sud (Portugal, Espagne, Italie, Grèce, Chypre, voire France) en grande difficulté aux membres du Nord et particulièrement à l'Allemagne, devenue la puissance européenne dominante et à laquelle les opinions publiques sont de plus en plus hostiles. Beaucoup ne veulent plus payer pour les autres et demandent la sortie de l'euro voire de l'UE elle-même, chose faite pour la GB avec le Brexit de 2016 qui prendra effet définitivement en 2018.
► Les opinions publiques se méfient de plus en plus de l'UE : institutions jugées complexes et peu démocratiques, manque d’Europe sociale dénoncé, dénonciation d’une Europe libérale. Les partis souverainistes sont de plus en plus entendus (UKIP en GB ou encore en France où de nombreux candidats présents au 1er tour de la Présidentielle française de 2017 s'en réclament : Le Pen, Mélenchon, Asselineau, Dupont-Aignan, Lassalle dans une certaine mesure...).
► Le retour des idées protectionnistes et nationalistes condamnent-elles définitivement le projet européen ? Qu'en est-il de la solidarité et de la cohésion européennes vis-à-vis des défis qui se concrétisent (Trump aux EU, Poutine en Russie, Erdogan en Turquie...) ?
mar.30
Chapitre 2 La Mondialisation, fonctionnement et territoires : les espaces maritimes, approche géostratégique
dans la catégorie TS Géographie
IV. Les espaces maritimes : approche géostratégique
A) Une mondialisation qui accroît le rôle géostratégique des E.M.
B) Des espaces reflétant la hiérarchie des puissances
C) Des espaces au cœur des tensions internationales
Délimitation du sujet :
► Les mers et les océans occupent les ¾ de la surface terrestre. S’ils ont été traditionnellement utilisés pour la pêche, la navigation, ils sont de plus en plus exploités à l’échelle mondiale. Aujourd’hui on utilise l’expression «espaces maritimes» considérant que les mers et les océans ne forment plus qu’un ensemble, un vaste espace qui est davantage différencié en fonction de son intérêt économique et stratégique que par sa simple localisation sur le globe. C’est donc la mondialisation qui conduit à utiliser un terme globalisant.
► Le terme « géostratégie » est souvent associé à celui de géopolitique. L’analyse géopolitique de ces espaces s’attache à définir l’enjeu qu’ils représentent dans la compétition, la rivalité de pouvoir entre Etats. La géostratégie désigne des processus de maîtrise ou de domination de territoires qui déboucheraient sur un conflit d’intérêts. La géostratégie peut donc être définie comme une partie d’un ensemble plus vaste, la géopolitique des espaces maritimes.
Pb : Pourquoi ces espaces sont-ils si convoités par les Etats ? Quels sont les enjeux liés à leur contrôle et à leur maîtrise ?
Introduction :
La maîtrise des mers et des espaces océaniques est l’un des principaux défis à relever pour les Etats du monde pour la sécurisation des voies commerciales, pour la protection de l’approvisionnement énergétique, tant à la source qu’en transit. L’accès aux matières premières, aux débouchés commerciaux, dépend essentiellement de la liberté et du développement des routes maritimes qui structurent l’économie mondiale. Ces espaces sont une bonne illustration de la mondialisation puisque, bien que maritimes et finalement peu habités, ils sont au cœur de celle-ci.
A) Une mondialisation qui accroît le rôle géostratégique des E.M.
1) Les passages stratégiques
* Voir carte manuel p. 281 : essentielle pour réviser cette partie
► Il existe de véritables carrefours, où s’entrecroisent de multiples routes régionales et internationales :
- telles les Caraïbes, la Méditerranée et la mer de Chine du Sud.
- Près d’un cinquième de la consommation mondiale de pétrole transite par le détroit d’Ormuz qui est l’un de ces points de passages fondamentaux.
- De même, les détroits de Malacca et de Singapour (+ de 75000 passages par an ), points de passage très fréquentés entre Pacifique et Océan Indien, sont devenus cruciaux pour les économies du Japon, de la Chine et de l’Asie du Sud-Est, pays très dépendants des mouvements de pétrole et du commerce maritime pour leur développement économique.
- Les canaux de Panama ou Suez (20000 Navires par an), véritables portes océaniques, constituent également des maillons sensibles des routes maritimes.
► Ces détroits et canaux peuvent être l’enjeu de revendications et oppositions entre états limitrophes. Une porte peut être ouverte ou fermée à la navigation, ou présenter des entraves de la même manière pour un détroit.
Il peut s’agir d’une action délibérée de la part d’un État (détroit d’Ormuz que l’Iran a déjà menacé de fermer par le passé, donc présence marine américaine pour protéger les navires) ou celle d’autres acteurs (pirates).
2) L'apparition de nouvelles routes ?
► Les changements climatiques conduisent à modifier progressivement l’état de l’océan Glacial Arctique. Des zones non navigables une partie de l’année le deviennent entre le Canada et la Russie depuis 2006 et la route du Nord-Ouest est empruntée depuis 2009 (Côté Groënland vers le Canada). La route sera totalement ouverte quand la banquise aura fondue vers 2070 : d'où un voyage entre Europe et Asie beaucoup plus rapide.
[Même si les distances entre les ports sont réduites en passant par l’Arctique plutôt qu’en transitant par Panama ou Suez, on est encore loin de l’exploitation commerciale. Le passage par l’Arctique n’est pas régulier, ce qui ne convient pas aux exploitants de porte-conteneurs. La navigation demeure dangereuse et nécessite des bateaux spécialisés très chers à construire. Les coûts de péage imposés par la Russie sur la route maritime du Nord-Est sont trop élevés pour que cette voie soit déjà rentable. Donc le trafic reste faible pour le moment]
B) Des espaces reflétant la hiérarchie des puissances
1) Une présence militaire renforcée
► Les navires qui confèrent une puissance navale indiscutable sont les porte-avions nucléaires. Les portes-avions américains peuvent accueillir 80 Avions, les chinois, 30 à 40. Les Etats-Unis sont les principaux détenteurs de porte-avions dans le monde (14 en 2013, la France et la Chine n’en possèdent qu’un pour le moment). La Russie est la deuxième puissance navale, concurrencée par la Chine dont le budget défense augmente. Autre arme importante pour être une puissance navale : le sous-marin nucléaire. Les Etats-Unis ont le plus d’engins et ceux qui ont la plus grande portée (2000 Kms). La France en a 4 et devrait en avoir 6 mais d’une portée de 1000 Kms.
► Mais la puissance navale se mesure aussi en fonction de la rapidité d’intervention, il faut donc être «installé» sur toutes les mers et océans. Les Etats-Unis sont leader grâce aux portes avions mais aussi aux territoires américains dispersés sur les îlots dans le monde (Archipel d'Hawaï mais pas seulement). La France est aussi très bien implantée car ses possessions d’outre-mer lui assurent aussi une présence mondiale, mais sa force de frappe n’est pas assez conséquente. Pour le moment les Etats-Unis dominent, mais les autres grandes puissances navales sont : la France, la Chine, l’Inde, la Russie, la Grande Bretagne et le Brésil.
► Les flottes militaires sont utilisées lors des conflits locaux, après demande d’intervention internationale mais assurent aussi la protection des marines marchandes parfois sur les principales routes maritimes.
2) Des espaces dangereux
► La piraterie est un phénomène qui devient de plus en plus préoccupant tant pour ses conséquences politiques (stabilité des Etats, équilibres régionaux) qu’économiques (incidences commerciales et financières). Selon OMI* : depuis an 2000, 3500 actes de piraterie. Les pirates s’emparent des marchandises ou retiennent les équipages en otage contre rançons.
► La piraterie est développée dans les passages stratégiques : détroit de Malacca, Mer de Chine, ou Golfe d’Aden au large de la Somalie ( 50 bateaux y passent par jour, principale route maritime pour l'Europe ) qui concentre plus de 50% des actions de piraterie : en 2010, 219 bateaux attaqués et + de 1000 marins pris en otage.
► La piraterie est réapparue massivement au lendemain de la Guerre froide, surtout à cause de l'insuffisance de l'ordre régional et des faiblesses ou des tactiques des Etats. Cela explique la permanence de bandes armées semi-professionnalisées, parfois placées sous la protection d'hommes politiques locaux influents pour lesquels elles jouent aussi le rôle de milice privée.
3) Une gouvernance inexistante
► Ces actes de piraterie sont très révélateurs de l’incapacité de contrôle des Etats et de la mauvaise qualité de la régulation des espaces internationaux. Depuis 2008, il existe des tentatives de mise en place de mesures internationales : UE a mis en place la « mission Atalante » : lutte contre piraterie au large des côtes somaliennes avec flotte de 10 pays européens qui protègent navires marchands à destination ou provenance de UE (escorte des paquebots, protection des marchandises et équipages).
► Au point de vue de la régulation commerciale, une gouvernance mondiale se met cependant en place : l’Organisation Maritime Internationale (OMI), basée à Londres (dépendante de ONU). Elle est en charge des réglementations. Mais elles sont difficiles à faire appliquer car il existe des pavillons de complaisance donc difficile de retrouver les flottes internationales.
C) Des espaces au cœur des tensions internationales
1) Des rivalités pour s’approprier l’espace maritime
► Les espaces maritimes sont la quasi-propriété des états. En effet, en 1982 sont créées les ZEE (= Zone économique Exclusive, appliquées depuis 1994) par ONU dans Convention des Nations Unies sur le droit de la Mer (CNUDM) lors de la conférence de Montego Bay (Jamaïque) = Chaque état côtier possède une ZEE soit une bande cotière de 20 milles marins (= 37 Kms) dans un ensemble plus vaste de 200 milles au large (= 370 kms) sur laquelle il exerce sa souveraineté (ce qui correspond généralement au plateau continental). Il peut donc disposer des ressources (pétrole, pêche,…) dans cet espace maritime.
Deux pays qui ont plus les plus grandes ZEE : Etats-Unis = 11.35 Millions de km² (ils n’ont pas ratifié la CNUDM) et la France avec 11 millions de km² (métropole + DROM-COM).
► Certains espaces maritimes sont revendiqués par différents pays car assez proches donc cela provoque des tensions ou des conflits entre Etats voisins. On compte environ 70 espaces maritimes conflictuels, et il existe un tribunal international du droit de la mer (TIDM) à Hambourg.
Ex. : En Arctique, la richesse du sous-sol marin conduit à de fortes rivalités entre Etats-Unis, Russie, Canada, Danemark avec Groenland et Norvège (drapeau russe planté sous le pôle Nord en 2007 et demande à ONU d’une ZEE de 1 million de km² ).
Ex : en Mer de Chine, nombreuses tensions entre Chine et Corée du Sud, Japon ou Taïwan ou encore exemple des îles Spratley revendiquées par Chine, Vietnam, Philippines, Malaisie, Brunei.
2) Des espaces surexploités et fragilisés
► Les espaces non inclus dans les ZEE (« haute-mer ») sont les eaux internationales, donc libres d’accès et d’exploitation car appartenant à tous. Ce sont donc des espaces convoités et particulièrement vulnérable en l'absence de toute régulation internationale.
► Les fonds marins sont de plus en plus occupés pour assurer des flux (câbles pour le numérique, oléoducs, gazoducs).
► Les eaux internationales fournissent aussi des ressources :
- Les ressources maritimes sont variées : les ressources halieutiques (pêche) sont de plus en plus exploitées. La pêche représente 90/100 Millions de tonnes /an, elle a multiplié par cinq les espaces de pèche depuis les années 50. En Atlantique Nord ou dans le Pacifique, les bateaux-usines traquent les ressources de plus en plus en profondeur, mettant en danger la biodiversité déjà malmenée par le réchauffement climatique. On parle de surpêche.
Des mesures peuvent être prises au niveau international par ex. : pêches à la baleine ou au thon rouge interdites, pêche à la morue interdite au large du canada.
Principales zones de pêche : Ouest Amérique, Est Asie, Nord Ouest Europe.
► La majorité des futures zones d’exploitation d’hydrocarbures est off-shore, les fonds marins auraient 1/3 des ressources. Deux réserves importantes ne sont pas encore exploitées (au large des deux Guyanes dans l'Atlantique et dans l’océan Arctique ).
- Mais dans l'Arctique, les enjeux économiques liés à l’exploitation des ressources en hydrocarbures et à l’ouverture de nouvelles routes commerciales du fait de la disparition progressive de la banquise font peser de graves menaces sur l’équilibre écologique et sur les modes de vie traditionnels des populations autochtones.
► Les fonds marins sont aussi riches en minerais (dans des nodules polymétalliques : manganèse, cobalt, cuivre, nickel) qui pourraient être exploités (quand la technologie permettra l'extraction à de grandes profondeurs).
► La pollution est de plus en plus importante : elle peut être spectaculaire quand une marée noire est provoquée (ex : en 2010 explosion d’une plateforme pétrolière de BP ( FTN Britannique ) dans le golfe du Mexique), mais il existe aussi une pollution plus courante et moins spectaculaire par la pratique du dégazage des bateaux (donc augmentation du taux de métaux lourds dans mer) ou le rejet des déchets non biodégradables (« mers de plastiques »).
Pour réviser :
http://www.education-et-numerique.fr/0.3/activity/embed.html?id=587ca49a3361eb1b406ecb22
mar.29
Chapitre 6 Chine/Japon : concurrences régionales, ambitions mondiales
dans la catégorie TS Géographie
Chapitre 6. Chine/Japon : concurrences régionales, ambitions mondiales
Schemas_Chine_Japon.pdf
Orientation pour le baccalauréat Le sujet de composition suivant est envisageables : - Japon-Chine : concurrences régionales, ambitions mondiales. Il ne sera pas demandé de croquis sur cette question à l’examen. L’analyse d’un ou deux documents (cartes, textes, images…) peut être demandée à l’examen. |
Introduction
I. Deux puissance aux trajectoires économiques croisées
A) Un modèle de développement économique initié par le Japon
B) Le Japon reste une grande puissance économique mondiale
C) La Chine une puissance émergente affirmée
II. Chine et Japon : Entre rivalité et alliance régionales
A) Interdépendance et concurrence économiques croissantes
1) Le Japon doit faire face à une concurrence asiatique sans précédent
2) Relations et « batailles » commerciales
3) Des stratégies différentes et une intégration régionale en marche
B) Des relations diplomatiques tendues
1) Un «passé qui ne passe pas »
2) Des tensions géostratégiques
III. Deux puissances aux ambitions mondiales
A) Deux puissances économiques de rang mondial
1) Deux économies extraverties implantées dans le monde entier
2) Deux puissances financières complémentaires
B) Des influences politiques et militaires inégales
1) Pour le Japon, une quête de respectabilité internationale
2) Le cas de la Chine
C) Quelle influence culturelle ?
Conclusion
Introduction :
La Chine et le Japon sont respectivement des grandes puissances en Asie et dans monde. Leur influence dans la région et dans le monde est ancienne. Ce sont deux pays qui ont développé des civilisations « florissantes », deux pays participant au commerce mondial depuis le XIXeme siecle : Japon, pendant l'ère Meiji (1868-1912) devient une puissance industrielle alors que la Chine accorde des concessions internationales aux grandes puissances occidentales dans les grandes villes (comme Shanghaï) ce qui permet le décollage économique mais entraîne une dépendance excessive vis-à-vis pays installés.
Leur histoire est marquée par des conflits entre les deux pays depuis le début du XXème s. jusqu’à la GM2 notamment à cause de l'expansionnisme nippon*.
Aidé par les Etats-Unis après sa défaite catastrophique, le Japon se relèvre ands les années 50-60, c'est la période des Trente Glorieuses avec un fort accroissement annuel du PIB (haute croissance).
La Chine (chapitre d'Histoire) se développe surtout depuis la période des 4 modernisations de Deng Xiaoping et encore plus depuis son adhésion à l'OMC en 2001. Ainsi les deux puissance se retrouvent une nouvelle fois rivales dans une aire caractérisée par un fort développement économique mais le maintien (ou le renforcement) des inégalités socio-spatiales (voir chapitre précédent).
Pb : Quelles sont les formes de concurrence et les complémentarités entre le Japon et la Chine en Asie du Sud et de l’Est ? Quelles sont les ambitions mondiales de ces deux puissances ? Quel pays assurera à l'avenir le leadership sur cette région du monde ?
I. Deux puissance aux trajectoires économiques croisées
A) Un modèle de développement économique initié par le Japon
► C'est d'abord le choix conscient d'un système économique fondé sur l'appropriation de savoir-faire des FTN étrangères (grâce aux importations) puis du développement intérieur et ensuite de la capacité à exporter des produits nippons (extraversion économique).
► Pratique de délocalisation des activités dans des pays de la région à bas coût de main d'oeuvre et aussi développement de secteurs à haute valeur ajoutée (High tech). Théorie économique du « vol d'oies sauvages »*.
► Un modèle donc initié par le Japon pendant les 30 glorieuses grâce à la reconstruction financée par les EU (plan Dodge) ► Modèle repris par Chine dans les années 80 suite à l'ouverture à l'économie de marché ► « socialisme de marché » notion inventée par le régime pour justifier la transformation d'une économie socialiste en économie capitaliste avec un fort interventionnisme d'état car en Chine, l’Etat et le parti communiste dirigent l’économie par la planification* et les investissements (l’Etat finance les entreprises pour encourager la DIT* en créant des ZES*.
Au Japon, le fonctionnement est plus proche de l'économie de marché classique même si l’Etat accompagne l’économie par l’intermédiaire du METI*.
► Dernière caractéristique : Dans les deux pays, la politique d’aménagement du territoire favorise le développement économique par une politique de grands travaux et notamment la valorisation des littoraux pour la mondialisation donc les deux pays sont des façades maritimes majeures de la mondialisation.
B) Le Japon reste une grande puissance éco mondiale
► le Japon est le pays d’Asie orientale le plus riche (environ 46850 $ de PIB/hab, 10 fois celui de la Chine même si PIB total plus faible = 5960 milliards de dollars), le plus développé (IDH de 0,912 donc 10ème mondial) et le plus avancé technologiquement.
► Le Japon conserve les bases industrielles sur lesquelles il a bâti sa puissance. L’industrie lourde est toujours un secteur puissant. Les grands groupes ont fusionné dans la sidérurgie donnant naissance à de puissantes firmes (Nippon Steel par exemple). Celles-ci profitent de la croissance de la demande en acier de la Chine et produisent surtout des aciers spéciaux et des aciers de haute qualité. D’autres secteurs comme celui de l’armement se développent.
► L’industrie automobile a fait de Toyota le premier constructeur automobile mondial. Dans ce secteur de l’industrie mécanique, le Japon profite encore de l’émergence du marché chinois pour écouler ses automobiles et ses machines-outils. Toyota implante ses usines et ses centres de formation en Chine et en Inde. Le Japon est le 2ème producteur mondial dans l'automobile .
► Le secteur du BTP* est implanté dans toute l’Asie, exportant son savoir-faire dans le parasismique (constructions répondant à des normes anti-sismiques).
► Le Japon est toujours leader dans les hautes technologies comme les nanotechnologies, la robotique, l’électronique ou la recherche sur l’intelligence artificielle. Sur les 10 entreprises les plus innovantes d’Asie, 8 sont japonaises (Hitachi, Canon, Sony etc…) ► 1er rang mondial pour les dépenses R&D (3.6% PIB) et pays qui dépose le plus de brevets dans le monde (En 2010, plus de 32000 brevets ont été déposés par le Japon contre 12000 pour la Chine).
► Le secteur industriel est porté par FTN nombreuses : Toyota, Honda, Mitsubishi, etc. qui délocalisent beaucoup en Asie et en Chine : production électronique est réalisée à 65% hors du Japon essentiellement en Chine et en Asie orientale
► Le Japon a subi une crise dans les années 90 mais a su la surmonter grâce à une puissance industrielle automatisée et délocalisée mais aussi grâce à la force du secteur financier qui s’est restructuré par des fusions de banques et d’assurances qui ont donné naissance à de puissants groupes. Tokyo est la 3eme place financière mondiale.
► Quelques faiblesses structurelles :
- Une croissance atone soit <3% depuis 2000 (1% en 2015) comparable à des pays d'Europe (comme la France).
- Un Vieillissement de la population qui n'est pas compensé par l'immigration (car la population y est particulièrement hostile).
- Un secteur primaire insuffisant donc nécessité de recourir à des importations (matières premières -comme les hydrocarbures- et produits agricoles).
C) La Chine une puissance émergente affirmée
► Une économie diversifiée : l’ agriculture est encore la 1ère source d’emplois du pays mais l’industrie est à l’origine des principaux revenus chinois :
- 1eme puissance éco pour PIB total > 8360 Milliards de dollars, a dépassé le Japon dans les années 2000 et dépasse les EU depuis 2014 avec une croissance autour de 10% par an depuis plus de 10 ans (mais fléchissement actuel
- L’industrie lourde est importante, la production d’acier (1er prod) est > à celle du Japon.
- Mais la réussite est surtout basée sur la production à bas coût, devenant le 1er « atelier du monde » ou 1ère usine du monde (Chine reçoit environ 100 milliards d’IDE par an). Il faut cependant fortement nuancer cette affirmation car la Chine fait face aussi depuis plusieurs années à la montée des revendications salariales et n'est donc plus le leader du travail « low-cost ». D'autres pays en Asie la supplantent largement maintenant.
► Les secteurs dynamiques :
- Automobile (1er prod), textile (1er prod) , électronique grand public (1er prod).
- Plus de la moitié des exportations chinoises correspond à des activités d’assemblage et de sous-traitance réalisées pour l’essentiel par des filiales étrangères : par exemple, la quasi-totalité des téléphones portables exportés par la Chine sont de marques étrangères (Apple, Nokia, Motorola, Samsung…). Les produits électroniques constituent désormais le principal poste d’exportation de l'économie chinoise.
- Par ailleurs, l’essentiel des composants électroniques utilisés pour ses usines de fabrication vient d’Asie car la Chine délocalise à son tour et devient le pivot de la DIT sur le continent ► exporter en majorité des biens de consommation permet à la Chine de dégager des excédents pour se fournir en ressources énergétiques et minérales, pour investir dans les technologies, effectuer de gros placements financiers aux Etats-Unis… Elle est le 1er créancier des EU.
► Faiblesses : la crise de 2008 a souligné sa dépendance à l’égard du marché mondial et les limites d’une économie basée sur les IDE et les exportations. Celles-ci ont ralenti suite à la contraction des activités industrielles et la baisse des investissements.
Transition : Le Japon et la Chine sont deux grandes puissances économiques. Cette puissance économique s’exerce particulièrement sur le continent asiatique. Tous deux concentrent plus de 65% du PIB Asiatique.
II. Chine et Japon : Entre rivalité et alliance régionales
A) Interdépendance et concurrence économiques croissantes
1) Le Japon doit faire face à une concurrence asiatique sans précédent
► Le développement en « vol d’oies sauvages » avait donné au Japon et à son industrie une avance constante. Il organisait la division du travail en délocalisant les productions les moins rentables vers la Corée du Sud, Taïwan… et permettait les transferts de technologies dans une Asie orientale dominée totalement par le Japon.
Mais les pays d’Asie ont copié le modèle japonais ► ainsi se sont développés d’autres pays (dragons) qui concurrencent le Japon dans des secteurs de haute technologie. La Chine devient aussi un «danger» pour Japon pas sa puissance technologique nouvelle avec progression (dépenses de R&D grâce à la formation des ingénieurs, donc volonté de développer secteurs industriels de haute technologie). Enfin, la montée en gamme des productions chinoises constitue une concurrence technologique qui devrait se renforcer dans les prochaines années.
2) Relations et « batailles » commerciales
► Le Japon a développé pendant la période de haute croissance des relations commerciales fortes avec ses voisins.
► « La croissance chinoise nourrit la croissance japonaise : plus la Chine s’enrichit, plus les échanges avec le Japon s’intensifient, en faveur… du Japon. » Rémi Scoccimarro, géographe spécialisé dans l'aire asiatique (citation à utiliser dans une copie éventuellement pour la nuancer)
Le Japon considère depuis longtemps la Chine comme un « pays atelier » mais aussi comme un potentiel de clients car elle dispose d’une très nombreuse population dans laquelle est apparue une classe moyenne importante qui consomme des produits importés venant du Japon, notamment des produits haut de gamme. Donc les exportations japonaises progressent en Chine.
- Ainsi depuis 2009 la Chine est devenue le 1er partenaire commercial du Japon et représente environ 20% de ses échanges extérieurs. Le Japon est quant à lui, le 3ème client.
- Le Japon fournit des biens intermédiaires (composants électroniques) et d’équipement (machines-outils) et importe des produits de moindre valeur ajoutée (textile, électronique grand public) souvent fabriqués par des entreprises et des capitaux japonais qui se sont délocalisés car le Japon est le 1er investisseur étranger en Chine, près de 20 000 entreprises japonaises sont présentes en Chine (14.4 % des IDE Japonais). Les flux de personnes s’intensifient aussi : environ 500 000 Chinois sont installés au Japon, surtout des étudiants et des expatriés de grandes firmes, et 127 000 Japonais vivent en Chine.
Ainsi pour faciliter leurs échanges commerciaux, les deux pays ont signé un accord pour utiliser leurs monnaies respectives à la place du dollar en 2011.
3) Des stratégies différentes et une intégration régionale en marche
► Chaque pays entretient des relations commerciales privilégiées avec d’autres.
► La Chine se rapproche de l’Asie centrale depuis la création de l’OCS* notamment la Russie. Le Japon est toujours proche des EU et de l’UE mais développe ses partenariats avec l’Australie, la Nouvelle Zélande et l’Inde.
► Parallèlement les échanges des pays de l’Asie du Sud-Est avec la Chine et le Japon s’intensifient.
- L’intégration régionale se met en place principalement dans le cadre de l’ASEAN* + 3. Cet accord est conclu entre l’ASEAN plus 3 pays qui sont la Corée du Sud, la Chine et le Japon. Il vise à renforcer les relations parmi ces pays et à faire progresser la coopération régionale. Ainsi en 2008, les barrières douanières sont abolies pour 90% des produits venant de l’ASEAN. Les investisseurs japonais ont vu dans cet immense marché de 2 milliards de consommateurs un débouché pour leurs investissements, recentrant leurs IDE vers l’Asie. L’ASEAN rêve d’un marché unique sur le modèle européen ce qui, toutefois, est loin d’être fait, même si le Premier ministre japonais a évoqué régulièrement l’idée d’une monnaie unique pour l’Asie à l’image de l’Euro pour l’Europe.
B) Des relations diplomatiques tendues.
1) Un «passé qui ne passe pas »
► Les rivalités économiques se doublent de différents anciens entre les deux pays. Entre 1894 et 1895, la première guerre sino-japonaise conduit la Chine à accepter l’indépendance de la Corée et à céder au Japon des îles. En 1931, le Japon envahit la Mandchourie puis, en 1937, le littoral pacifique, en exerçant de graves crimes de guerre (massacre de Nankin). Face à ces agressions répétées, la Chine demande régulièrement des excuses, le Japon les a déjà exprimées par écrit en 1972, permettant la normalisation des relations diplomatiques entre les deux. Mais, la Chine doute de la sincérité du Japon : elle dénonce les visites régulières du sanctuaire Yasukuni (fondé au XIXe siècle, il rend un culte aux 2,5 millions de Japonais tombés au combat, dont 14 criminels de guerre condamnés par le tribunal militaire international de Tokyo après la GM2).
2) Des tensions géostratégiques
► Actuellement les tensions portent sur les délimitations de la ZEE en mer de Chine orientale : le Japon prône le principe d'une ligne médiane, tandis que la Chine revendique la totalité du plateau continental. Ils se disputent aussi à propos de la souveraineté sur les îles Senkaku en japonais et Diaoyutai en chinois, archipel inhabité, annexé par le Japon en 1895 par le biais du traité de Shimonseki du 17 avril 1895, mais toujours revendiqué par la Chine.
► Les rivalités (malgré l'entente sur les zones de pêche) sont liées au nationalisme fort dans les deux pays mais aussi car les fonds marins sont réputés pour leurs réserves potentielles d’hydrocarbures ou encore pour les zones de pêche.
Transition : La Chine et le Japon sont les deux plus grandes puissances asiatiques et semblent vouloir s’imposer pour dominer la région mais leurs économies sont de plus en plus dépendantes ce qui les oblige à maintenir et renforcer leur partenariat.
III. Deux puissances aux ambitions mondiales
A) Deux puissances économiques de rang mondial
1) Deux économies extraverties implantées dans le monde entier
► Il s’agit des 2ème (ou 1ère concernant la Chine depuis 2014) et 3ème puissances économiques mondiales produisant près de 20% du PIB mondial à eux deux.
► Même si le Japon a perdu en 2010 sa place de 2ème économie mondiale, dépassé par la Chine (PIB Chine = 11200 Mds$, Japon = 4200 Mds$ ) le niveau économique par habitant reste un des plus élevés du monde et son IDH dépasse 0.91.
► Ce qui n’est pas le cas de la Chine avec O.7 et de fortes disparités socio-spatiales. Et même si la Chine est devenue la 1ère puissance industrielle mondiale, le Japon garde son avance technologique (ex. : il détient 45% du parc mondial des robots et produit presque autant que la Chine avec 10 fois moins de main d’œuvre).
► Le Japon fait partie des leaders de la gouvernance économique mondiale depuis la création du G6 en 1975 (devenu G7 puis G8) mais la Chine s’impose peu à peu dans cette gouvernance économique mondiale depuis son entrée au G20 en 2008.
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JAPON |
CHINE |
Deux puissances commerciales |
4ème puissance commerciale |
2ème puissance commerciale (2012) |
IDE |
Tous deux classés parmi les 10 premiers émetteurs d'IDE |
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Destination IDE |
Pays de la Triade mais aussi Brésil par exemple |
Pays en développement (Chinafrique) |
► Pourquoi ces IDE ?
La recherche d'un approvisionnement en ressources énergétiques est une des clés d'explication des IDE japonais et chinois. Le Japon importe sa production, la Chine produit du pétrole mais la demande ne cesse de croître : sa consommation a été multipliée par 5 en trente ans. Cette course aux ressources pousse les Chinois et les Japonais à s’intéresser de très près à l’Arctique et à ses ressources en hydrocarbures, voire à tenter de siéger au Conseil arctique*. L’Afrique intéresse aussi grandement les deux Etats, chacun investissant dans l’exploitation de gisements. Le Japon finance un oléoduc entre Juba au Sud-Soudan et le Kenya pour contrer la présence chinoise dans la région. 85% des importations chinoises venant d’Afrique proviennent des pays pétroliers africains.
2) Deux puissances financières complémentaires
► Le Japon et la Chine détiennent à eux seuls plus de 2 000 milliards de dollars de bons du Trésor américains. Ce sont les deux pays au monde qui financent le plus la dette américaine.
► Même si la dette japonaise monte à plus de 200 % du PIB du pays et représente plus du double de celle des Etats-Unis, le Japon dispose encore d’assez d’épargne pour la financer seul.
► Le Yen est une valeur refuge, c’est la 3ème monnaie la plus traitée sur le marché des changes après le dollar américain et l’Euro. Le yen est donc une monnaie internationale qu’il est facile d’acheter ou de vendre en quantité.
► Si la Banque Populaire de Chine dispose de réserves impressionnantes (2400 milliards de dollars soit plus de 30% du total mondial), la monnaie chinoise (le Yuan) n’est pas encore devenue une référence internationale, pas même au niveau régional.
B) Des influences politiques et militaires inégales
1) Pour le Japon, une quête de respectabilité internationale
► De nos jours, le Japon cherche à avoir une plus grande influence politique en réclamant un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU en raison de son importance économique mondiale et son appartenance aux principaux financeurs de l’organisme. Mais la Chine s'y oppose catégoriquement pour l'instant.
► Sur le plan militaire, le Japon est aussi resté longtemps effacé car la constitution rédigée après la Seconde Guerre mondiale. Elle affirme le renoncement du pays à la guerre, l’action de l’armée devait être limitée à la légitime défense (forces armées de Défense FAD = article 9 de la constitution qui interdit intervention extérieure).
- Mais ce renoncement est critiqué par des élites politiques qui ont rétabli un ministère de la Défense en 2007. Aujourd’hui, le Japon est reconnu comme une puissance militaire disposant du 6/7ème budget mondial.
- Il participe à des opérations de maintien de la paix de l’ONU et à des opérations dans le cadre de l’alliance avec les Etats-Unis (Irak, Afghanistan) qui ont des bases militaires au Japon. D'autre part, La marine japonaise joue un rôle important à l’échelle régionale dans la surveillance des lignes maritimes et la lutte contre la piraterie (golfe d'Aden).
2) Le cas de la Chine
► La Chine est devenue une puissance géopolitique en renforçant son rôle politique mondial et ses dépenses militaires. L’Armée populaire chinoise est la plus importante au monde (2,3 millions d’hommes) et peut s’appuyer sur le 2ème budget militaire du monde en 2010 (166 milliards de $, multiplié par 6 en 10 ans et puissance nucléaire depuis 1964).
- Faiblesses actuelles : les troupes chinoises sont très mal équipées et les capacités navales et aériennes accusent un retard considérable notamment face à celles des puissances présentes dans la région : les Etats-Unis et le Japon.
- Stratégie militaire chinoise : installation des bases américaines en Asie perçue comme une tactique d’encerclement tandis que les Etats-Unis dénoncent l’ambition chinoise de constituer un « collier de perles » dans l’océan Indien ( installation de bases militaires navales chinoises au Cambodge, Myanmar, Andaman, Pakistan).
► Sur le plan diplomatique, la balance pèse nettement en faveur de la Chine par rapport au Japon. Elle est membre du Conseil de sécurité de l’ONU. Elle a amélioré ses relations avec ses voisins, surtout l’Inde et la Russie, elle a accru son rôle dans les grandes organisations mondiales comme l’ONU ou le G20 ou bien en devenant le 2ème contributeur de la BAD (Banque asiatique de développement). Son influence en Afrique et en Amérique latine s’est aussi développée.
C) Quelle influence culturelle ?
La Chine et le Japon développent incontestablement un « soft power », une influence culturelle destinés en partie à concurrencer les Etats-Unis et l'Europe.
► Quelques rappels concernant la Chine (voir cours d'Histoire) :
- Instituts Confucius (en 2011,on en compte maintenant 322 répartis dans 96 pays, dans lesquels environ 400 000 élèves apprennent le mandarin).
- Présence massive de la Diaspora chinoise (50 M de chinois dans 150 pays).
- Organisation d'événements mondiaux (J.O Pékin 2008, Exposition Universelle Shanghai 2010).
► Le Soft power japonais est plus marqué car nettement plus ancien :
- « Cool Japan » (terme générique utilisé pour désigner la culture de masse mélangeant les apports japonais et américains (Japanese pop culture) = cinéma, mangas et jeux vidéo).
- On peut ajouter à cela la popularité de ses sports traditionnels (Judo, 2ème sport chez les enfants en France) et de sa gastronomie (sushi, Tokyo est considérée comme une capitale mondiale de la gastronomie, c’est dans cette ville qu’il y a le plus de « 3 étoiles du Michelin »). - Enfin, le Japon assure la promotion de la sa langue et a lancé, en 2003, le programme «Yôkoso ! Japan » (Bienvenue au Japon) afin d’augmenter le nombre de touristes au Japon (objectif de 30 millions en 2020) (désormais en 6ème position mondiale).
Conclusion :Ainsi, la Chine et le Japon s’opposent dans de nombreux domaines pour dominer l’espace régional et jouer un rôle mondial. Les 2 puissances s’appuient sur leur économie pour s’imposer à l'échelle mondiale. L’émergence de la Chine bouleverse les fondements de la puissance japonaise à l’échelle régionale et mondiale . Cette concurrence semble profiter à la Chine qui est devenue la 1ere puissance économique en 2014. Mais leur interdépendance économique forte oblige à une coopération renforcée entre les deux pays.
mar.28
Chapitre 4 La France en villes
dans la catégorie 1LESS Géographie
Chapitre 4. La France en villes
Schema_Aire_urbaine_et_dynamiques.pdf
Plan
I. Mouvements de population, urbanisation et métropolisation
A) Une urbanisation croissante de la France
1) La croissance urbaine
2) Les dynamiques de l’espace urbain : concentration, desserrement et étalement urbain
3) Une population urbaine mobile
B) Aspects de la métropolisation
1) Le réseau urbain français
2) Un réseau dominé par Paris
3) L’intégration européenne et un début de réseau polycentrique
II. Aménager les villes : réduire les fractures sociales et spatiales
A) Différenciations spatiales et sociales
1) La fragmentation fonctionnelle
2) De fortes inégalités socio-spatiales
B) Aménagement urbain et ville durable
III. Les espaces ruraux : entre attractivité urbaine et nouvelles formes de développement
A) Des espaces intégrés aux dynamiques urbaines
B) Gérer les trois visages des territoires ruraux
1) Le rural périurbain
2) Les espaces ruraux touristiques
3) Le rural profond
Introduction : Sur les 64 M d'habitants que compte la France métropolitaine (66 M avec outremer), 83% vit dans une aire urbaine représentant 46% de la superficie du territoire.
Autrement dit, alors que la France a longtemps été « en retard » d'urbanisation par rapport à ses voisins européens, on peut largement parler maintenant d'une France majoritairement urbaine, une France en villes.
Définition des termes du sujet : Villes du latin villa i.e grande exploitation gallo-romaine
Au M-A la ville se définit par ses remparts, par son exploitation des campagnes (la ville ne produit que très peu) et souvent par le siège du pouvoir épiscopal ou seigneurial. Mais avec l'extension des villes pendant la période moderne et l'explosion de l'urbanisation au XXème s., la ville ne peut plus être définie comme telle. D'ailleurs gros problème de définition actuel. La ville est plus une réalité psychologique que spatiale.
urbanisation : la population vit maintenant majoritairement dans des espaces urbanisés et l’espace urbain s’étend donc sur le territoire.
métropolisation : processus de transformation des grandes villes en métropoles par la concentration de la population, des fonctions tertiaires supérieures et des pouvoirs de décision.
Problématiques :
- Quelles dynamiques spatiales de la population en France? Quelle distribution ? Quels mouvements sur le territoire ? Quelles inégalités ?
- Quelle place aux villes ? Comment se traduit, spatialement, l’urbanisation croissante? Quelles spécificités de l’armature urbaine ?
- Comment le processus de métropolisation touche t-il la France ? Quels en sont les effets ?
L’urbanisation qui s’est développée avec la révolution industrielle reproduit les inégalités sociales de celle-ci. Possible de parler de fractures urbaines entre quartiers aisés et quartiers défavorisés.
- Comment réduire les fractures urbaines ? Quelle politique de la ville ? Quels projets d’aménagements urbains pour plus d’équité sociale et spatiale ?
Une grande partie du territoire français reste rural.
- Qu’est devenue la France rurale ? Quels types d’espaces ruraux peut-on distinguer ? Quelles perspectives pour ces territoires à l’heure de la mondialisation et du développement durable?
I. Mouvements de population, urbanisation et métropolisation
A) L'urbanisation croissante de la France
1) La croissance urbaine
TE :
► En deux siècles la France, autrefois rurale, est devenue urbaine. En 2007, la population est urbaine à 85%.
► L’urbanisation prend son essor au XIXe siècle avec la révolution industrielle.
Elle ralentit pendant les 1ères décennies du XXe siècle. La France, caractérisée pdt cette période par une forte stagnation démographique, est alors moins urbaine que le reste des pays européens. Elle rattrape son retard au lendemain de la 2de GM.
L’urbanisation est alimentée par l’exode rurale, l’industrialisation et le baby-boom.
► Dans ces conditions, le taux d’urbanisation n’a cessé d’augmenter. Entre 1936 et 1999, la pop des villes a doublé, passant de 22 millions à 44 millions d’hb. Dans le même temps, la population française métropolitaine n’augmentait que de 40% de 41 à 58 millions.
Aujourd’hui, elle poursuit son ascension par la croissance démographique et par un étalement dans l’espace de plus en plus important.
2) Les dynamiques de l’espace urbain : concentration, desserrement et étalement urbain.
a) Toutes les catégories de villes n’ont pas grandi au même rythme ni en même temps
Entre 1954 et 1962, ce sont plutôt les grandes villes françaises (entre 100 000 et 1 million hab) qui se développent le plus rapidement. Les villes de province semblent rattraper une partie de leur retard sur la capitale. Les pouvoirs publics appuient ce mouvement spontané par la politique des métropoles d’équilibre à partir de 1963-1964 = concentration (DATAR 8 métropoles : Lille-Roubaix-Tourcoing, Nancy-Metz, Strasbourg, Lyon-Grenoble-Saint-Etienne, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes-Saint-Nazaire, par la suite, quatre autres villes furent associées : Rennes, Clermont-Ferrand, Dijon, Nice)
►Entre 1968 et 1975, se produit un phénomène nouveau : le déplacement du maximum de croissance sur les villes moyennes et petites. C'est à ce moment là aussi que la croissance des agglomérations s’accomplit de plus en plus par les banlieues = desserrement
En 1982, la logique du déclin des grandes villes atteint son maximum. Pour la 1ère fois, la croissance des communes rurales a été plus rapide que celle des croissances urbaines. C'est le développement de la périurbanisation = étalement
►Depuis les années 1990, on assiste à un retour des grandes villes. En effet, les grandes villes disposent de plus de ressources pour répondre à l’internationalisation de l’économie et s’adapter aux nouvelles techniques qui affectent le système productif. Là viennent s’installer les entreprises et les emplois = concentration
b) La périurbanisation
Ainsi, le phénomène marquant de ces dernières décennies est l’étalement urbain. Les villes couvrent des espaces de plus en plus vastes. Au départ, ville s’organise autour du centre puis développement des banlieues composées de communes urbaines dont le bâti est en continuité avec la ville-centre. Ensuite, vient la couronne périurbaine qui témoigne de l’étalement spatial des villes.
On a ici un double phénomène : étalement urbain et extension des aires périurbaines.
Aujourd’hui s’étend de plus en plus l’espace périurbain (territoire urbanisé qui entoure la banlieue, ou partie extérieure de l’agglomération). La limite externe de l’agglomération ne cesse de changer ; il ne s’agit pas d’une limite administrative. L’agglomération rattrape des villes autrefois périphériques.
La périurbanisation engendre un étalement spectaculaire qui se fait au détriment d’espaces agricoles. L’aire urbaine s’étend par conséquent à mesure que se poursuit le déversement résidentiel depuis la ville-centre.
Au-delà des limites externes de l’agglomération s’étend l’espace rurbain, c’est-à-dire un espace encore rural où la population de l’agglomération vient s’installer tout en allant travailler dans l’agglomération voisine. La ville s’étale au point que la distinction entre villes et campagnes devient de plus en plus difficile.
Il devient donc plus en plus difficile de délimiter les villes avec précision. L’INSEE ne cesse de proposer de nouvelles définitions pour englober l’ensemble des personnes qui vivent dans l’orbite des villes par opposition à celles qui vivent dans les espaces ruraux.
D'où définition actuelle (rappel de l'introduction) :
Pôle urbain : une unité urbaine offrant plus de 5000 emplois. Avec l’extension de l’urbanisation en périphérie, on parle d’aire urbaine : espace à dominante urbaine composé d’un pôle urbain important et de sa couronne périurbaine, elle-même composée de communes dont au moins 40% des actifs travaillent dans le pôle urbain ou dans d’autres communes de l’aire urbaine.
* EDC Clermont-Ferrand p.134-135
3) Une population urbaine mobile.
Les Français bougent à l’intérieur des aires urbaines elles-mêmes. Les migrations pendulaires de travail concernent les actifs qui travaillent en dehors de leur commune de résidence.
Ces navettes domicile-travail prennent une ampleur croissante : elles concernent 61% des actifs en 1999 contre seulement 46% en 1982. Les distances parcourues augmentent régulièrement : 15km aujourd’hui contre 13 en 1982.
Cette mobilité croissante des Français contribue à façonner le peuplement du territoire car elle entraîne un étalement toujours plus fort des aires urbaines.
La mobilité pendulaire accrue, principalement automobile, aggrave les enjeux environnementaux.
B) Aspects de la métropolisation
1) le réseau urbain français
TE : En 2015, 85 à 90% des Français vivent dans des aires urbaines. Précisément ce sont 11 aires urbaines qui représentent la moitié de l’accroissement démographique de ces dix dernières années, même si la France possède un maillage important de villes petites et moyennes.La qualité et la quantité des services présents dans les villes déterminent une hiérarchie des villes avec des liens de complémentarité et de concurrence entre elles. Ces liens dessinent des aires d’influence : se constituent ainsi des réseaux urbains.
Réseau urbain : il comprend un ensemble de villes différenciées par leur taille et leur fonction et reliées par des axes de communication et des flux.
Aujourd’hui on parle aussi de système urbain pour qualifier les interactions complexes entre les villes d’un espace. A la tête de ces réseaux urbains, on trouve les très grandes villes qui concentrent les nœuds de communications et les activités. Ce sont les métropoles.
TE : Comment fonctionne le système urbain français ?
On s’aperçoit que ce système relationnel est organisé à 2 niveaux :
→ le niveau national et le niveau régional.
Le système urbain français compte 8 grandes métropoles mais surtout il présente une grande originalité par le rôle dominateur de la capitale. Le système urbain français est un réseau pyramidal avec une tête très développée (macrocéphalie ?)
2) Un réseau dominé par Paris
► L’aire urbaine de Paris compte 11,8 millions d’hb. Elle concentre la population mais aussi les fonctions de commandement politique et économique (29% du PIB, 45% des cadres des fonctions métropolitaines.
Les autres métropoles françaises fonctionnent avant tout comme des relais de Paris.
Paris polarise totalement l’espace français. Toutes les métropoles ont des connections majoritairement avec Paris, sauf peut-être Marseille qui semble avoir autant de communications avec Lyon, et Lille qui a davantage de relations avec son environnement régional.
► Un grand nombre de villes paraissent entretenir davantage de liens avec Paris qu’avec n’importe quelle autre agglomération.
Cette polarisation parisienne s’explique par la forte concentration de toutes les fonctions de commandement privé (la capitale détient une écrasante majorité des sièges sociaux des entreprises françaises) et public (en raison de la centralisation persistante du pays). Seule Paris est une ville mondiale.
La domination de l’agglomération parisienne est donc spectaculaire, c’est le fait marquant de l’organisation urbaine nationale.
► Il faut noter toutefois la dissymétrie entre le Sud et l’Ouest bien reliés à Paris et l’Est et le Nord où seules les plus grandes villes ont une connexion forte avec la capitale en raison de moindres liens économiques, touristiques, culturels et familiaux avec la capitale.
→ contraste frappant entre le NPDC où Lille monopolise la relation parisienne et les Alpes du nord où Grenoble, Chambéry et Annecy sont directement branchés sur la capitale.
3) L’intégration européenne et un début de réseau polycentrique
Au niveau régional, l’espace est polarisé par les métropoles. Les flux téléphoniques distinguent un rayonnement fort autour des plus grandes villes (Lyon, Marseille, Lille, Toulouse et Bordeaux). Ces villes dominent en général leur espace régionale à cause de la concentration des directions régionales en leur sein.
3 métropoles en position littorale : Bordeaux, Marseille, Nantes.
2 en situation frontalière : Lille, Strasbourg.
3 à l’intérieur : Paris, Lyon, Toulouse.
Suivent ensuite 11 villes de 2d rang : Nice, Grenoble, Montpellier, Nancy, Rennes, Rouen, Orléans, Clermont-Ferrand, Dijon, Tours, Saint-Étienne. Ce sont toutes pour la plupart des capitales régionales.
► On assiste à une évolution dans cette hiérarchie urbaine. Même si Paris est toujours dominatrice et si on observe toujours l’opposition entre l’est plus urbanisé et l’ouest, un certain rééquilibrage se fait à l’échelle nationale au profit des villes du Sud et de l’Ouest. La difficulté des anciennes régions industrielles, le besoin d’espaces nouveaux, la recherche de conditions climatiques plus propices les favorisent.
► Les autres grandes villes françaises restent des métropoles régionales, mais l’intégration européenne leur a donné un dynamisme récent avec le développement des infrastructures. Lyon, Marseille, Lille ou Toulouse revendiquent un rang européen même si elles sont largement devancées par Milan, Barcelone ou Munich. C'est par exemple aussi la mise en place des arcs atlantiques ou méditerranéens et du développement des régions transfrontalières.
II. Aménager les villes : réduire les fractures sociales et spatiales
A) Différentiations spatiales et sociales
1) La fragmentation fonctionnelle
Le zonage de l’espace est pratiqué depuis le milieu du XXème siècle. Il consiste à spécialiser les quartiers de la ville en séparant l’habitat des activités.
Ce zonage se retrouve dans les villes centres aussi bien que dans les banlieues et les zones périurbaines.
Dans les centres villes, on distingue le quartier des affaires des quartiers résidentiels → La Défense, Eurolille. Les centres concentrent surtout les fonctions tertiaires : bureaux, services administratifs.
Ensuite la banlieue et les zones périurbaines sont composées de secteurs à fonctions différentes :
_ quartiers d’habitations,
_ zone industrielle,
_ centres commerciaux aux marges des villes,
_ zone de loisirs,
_ secteurs voués aux transports et à la logistique.
On y trouve aussi des services mais pas le tertiaire supérieur.
2) De fortes inégalités socio-spatiales
► Les villes présentent des contrastes socio-spatiaux de +/+ marqués.
Les mutations récentes des quartiers ont produit une nouvelle géographie sociale des villes.
- Un exemple : la géographie sociale de Paris :
→ A l’ère industrielle, il existait une opposition forte entre quartiers bourgeois et quartiers ouvriers. Elle se retrouve encore un peu dans Paris avec l’opposition entre l’ouest aisé et l’est plus populaire où il reste des poches d’habitat populaire.
→ Les dynamiques récentes opposent maintenant les centres aux périphéries qui regroupent les classes moyennes et populaires. Les centres sont en cours de gentrification, cad qu’ils sont rénovés ou réhabilités obligeant les populations moins aisées à quitter ces quartiers dans lesquels les prix sont devenus inabordables. Cette gentrification est liée à la métropolisation qui a entraîné un renchérissement des loyers et du coût du foncier.
Les populations les moins favorisées sont donc repoussées en périphérie.
► Ces inégalités se retrouvent aussi entre les espaces périphériques.
→ faire la distinction entre les banlieues pavillonnaires et les banlieues où dominent les grands ensembles d’habitat collectif.
_ Les zones pavillonnaires accueillent les classes moyennes qui peuvent accéder à la propriété. On y trouve de nbx équipements (commerces, services, loisirs, transports).
_ A l’inverse, les grands ensembles collectifs concentrent des populations défavorisées, souvent d’origine étrangère et +/+ touchées par le chômage. 8,3 millions de personnes (13% de la pop frçse) vivent dans ces quartiers où le taux de chômage est le double de celui du pays. Ces quartiers concentrent alors tous les pbs de la société (chômage, pb de logements insalubres, peu de services, peu de transport). Ces quartiers sont classés en ZUS= zones urbaines sensibles.
Cette logique de ségrégation sociale et spatiale trouve son aboutissement dans l’apparition des résidences fermées qui se développent surtout en région parisienne et dans le sud du pays = volonté de vivre entre personne appartenant à un même groupe social.
Pas possible quand même de parler de sécession urbaine car même si ces résidences sont fermées, elles ne sont pas coupées entièrement de la ville car elles ont besoin d’y aller pour les services. Impossible vivre en complète autonomie.
Face à ces éléments de dégradation de la qualité de vie et ce phénomène de ségrégation socio-spatiale, il devient urgent pour l’Etat de repenser l’aménagement de la ville.
B) Aménagement urbain et ville durable
1) La mise en place d'une « politique de la ville »
(= ensemble des mesures destinées à améliorer la qualité de la vie, du bâti, de l’emploi afin de revaloriser certains quartiers urbains)
► Plusieurs phases successives.
Déjà, fin des 70’s, interventions pour lutter contre les phénomènes d’exclusion des populations urbaines défavorisées.
Définition de ZUS = zones urbaines sensibles. → 750 en France. Parmi elles, on compte une 100N de zones franches urbaines qui bénéficient d’aide à la création d’emplois.
► Mise en place aussi à partir de 2003 du programme national de rénovation urbaine par l’Agence nationale de rénovation urbaine, qui vise à restructurer 530 quartiers classés ZUS pour y réintroduire de la mixité sociale. Il s’agit de réhabiliter ou démolir des logements, d’en édifier de nouveau ainsi que de les équiper en équipements publics ou collectifs. 312 880 logements doivent être réhabilités par ce programme.
2500 quartiers font l’objet de Contrats urbains de cohésion sociale (CUCS, créés en 2007) associant l’Etat et les collectivités territoriales qui engagent chacun des partenaires à mettre en œuvre des actions concertées pour améliorer la vie quotidienne des habitants dans les quartiers connaissant des difficultés (chômage, violence, logement...). 497 contrats ont été signés en France (métropolitaine + DROM), dont 113 en Ile-de-France.
► Au total, l’Etat a consacré 90 milliards d’euros entre 1989 et 2012 à la politique de ville dont 40 milliards pour le « plan du siècle » lancé par Jean-Louis Borloo en 2003, i.e le programme national de rénovation urbaine.
Cpdt, cette politique ne semble pas avoir eu une grande efficacité par rapport aux moyens déployés. Les tensions et les inégalités urbaines se maintiennent.
→ 2001, loi Solidarité et renouvellement urbain qui obligeait les communes de + 30 000 hb à avoir 20% de logements sociaux pour favoriser la mixité sociale. De nbses communes préfèrent payer l’amende plutôt que construire des logements sociaux. 2010, 45% des communes ne la respectent pas.
2) La périurbanisation et la multiplication des déplacements urbains sont au cœur aussi des questions d’aménagement de la ville durable
► Les réseaux de tramway, les pistes cyclables, l’aménagement de la voirie en faveur des modes de transport durable se multiplient afin de limiter l’impact de l’automobile dans les métropoles françaises. → tramway de Nantes ou Montpellier, Autolib à Paris. Dvpt aussi des éco-quartiers : développer les espaces verts, mieux gérer l’approvisionnement en eau, établir des règles harmonieuses d’urbanisme ex. Nancy, plateau de Haye = réhabilitation d’anciennes carrières et restauration d’anciens bâtiments ; Roubaix a remporté le Grand Prix national éco-quartier en 2011.
► Mais coût et exigence des normes limitent pour l’instant cette politique.
III. Les espaces ruraux : entre attractivité urbaine et nouvelles formes de développement
A) Des espaces intégrés aux dynamiques urbaines
1) La limite entre villes et campagnes est devenue floue
► L'étalement urbain, le mitage des espaces ruraux, l'aménagement et la densification des voies de communications ont favorisé l'interpénétration entre les deux types de territoires.
La superficie des territoires à dominante rurale continue de diminuer. 1999= 70% du territoire, la moitié des communes et + 20% de la pop métropolitaine. 2007 = 59% du territoire et 18% de la population.
► Cpdt, si on observe plus attentivement, la population dans ces espaces a augmenté (+ 0,7%/an) les transformant alors en territoires urbanisés. Des populations citadines viennent s'installer tjrs plus loin du pôle urbain dans lequel elles travaillent. Les paysages agraires ou le bâti des villages ont l'aspect de campagnes, mais la vie y suit le rythme urbain de l'agglomération proche.
► Une conjonction de facteurs explique ce processus d'exode urbain : l'élévation du niveau de vie, la part importante des migrations de retraite, la densification des moyens de communication rapide et l'aspiration des « néo-ruraux » à la propriété individuelle.
► Cet exode urbain a donc stoppé la dévitalisation des campagnes. Seul l'espace rural qualifié d'isolé ou de profond échappe à ce processus. Cpdt, même cet espace rural profond tend à voir sa superficie se restreindre : 2006, il ne représente plus que 3,2% du territoire et 5,6% de la population.
► Cet afflux de population a donc entraîné une mutation des campagnes qui connaissent des usages nouveaux liés à la société citadine. Les espaces ruraux ne s'identifient plus à l'agriculture, même si la moitié de la superficie du territoire français est utilisée encore pour la production agricole. 3,5% des actifs en 2013.
► En effet, les « néo-ruraux » sont des retraités ou des classes moyennes qui travaillent en ville. Ils travaillent principalement dans les services.
2) Les espaces ruraux se caractérisent alors par l'importance de l'emploi résidentiel
► La présence croissante de retraités, de résidences secondaires (3 millions en 2011), le passage de touristes contribuent à faire vivre ces espaces ruraux et rééquilibrent le territoire en y redistribuant des richesses.
Importance aussi des services marchands : les espaces ruraux deviennent donc un espace de consommation pour les citadins.
Ce phénomène s'observe sur tout le territoire français. La périurbanisation concerne l'ensemble des aires urbaines. Après les régions méridionales et la région parisienne, ce sont les territoires du Grand Ouest, de la vallée du Rhône, des Alpes ou de l'arrière-pays genevois qui sont concernés.
B) Gérer les trois visages des territoires ruraux
1) Le rural périurbain
► En voie de périurbanisation = espaces les plus dynamiques car en lien direct avec les métropoles par leurs résidents.
Cpdt, leur extension est remise en cause avec la réflexion sur la ville durable. On dénonce le coût environnemental et social élevé de l'étalement urbain = consommation d'espaces naturels agricoles, coût des réseaux collectifs (eau, assainissement)et des déplacements toujours plus nombreux et lointains.
Dénonciation aussi de l'impact paysager avec l'uniformisation des espaces périurbains qui se ressemblent tous et ne respectent pas forcément les traditions architecturales régionales. Toutes les communes périurbaines ont leur centre commercial à la sortie de la nationale où on retrouve les mêmes chaînes de magasins : une grande surface entourée de moyennes surfaces plus ou moins spécialisées. cf. Aubergenville et « Family Village »
Les maisons aussi se ressemblent, construites toutes par des promoteurs sur les mêmes modèles = maisons Kaufman & Broad,
2) Les espaces ruraux touristiques,
► L'essor des résidences secondaires donnent une renaissance à certains territoires ruraux. Leur potentiel naturel ou culturel ont permis d'enrayer le déclin démographique et leur permet de tirer parti de la présence de citadins et de leurs dépenses.
= campagnes de l'arrière-pays méditerranéen. Cpdt, il est important que ces espaces gardent une activité agricole en mettant en avant une agriculture durable et de qualité.
3) Le rural profond reste à l'écart des influences de la ville
► On parle pour ces espaces de « France du vide » qui s'étend entre le piémont pyrénéens et les Ardennes et qui englobe une grande partie du Massif central. Les densités y sont inférieures à 25hb/km². Les activités reposent sur une agriculture souvent elle-même peu dynamique voire en rétractation. Ces espaces sont devenus un dossier majeur de l'aménagement du territoire suite au désengagement des services publics (fermeture d'écoles, de bureaux de poste). Ils sont classés alors en zones de revitalisation rurale (ZRR, loi de 1995) ou en pôles d'excellence rurale pour essayer d'enrayer ce processus de désertification. Les ZRR couvrent près de 50% du territoire.
Les entreprises qui s'installent en ZRR bénéficient d'exonération d'impôts sur le revenu, sur la taxe professionnelle, les artisans reçoivent des aides pour s'installer et les particuliers qui font construire ou s'installent dans ces espaces bénéficient d'une réduction sur l'impôt foncier.
L'Etat essaye donc d'attirer les entreprises et les hommes à venir s'installer dans ces territoires afin qu'ils connaissent à leur tour le processus de rurbanisation ou de périurbanisation.
CONCLUSION :
Réponse à la problématique : l'urbanisation croissante de la France s'explique par la métropolisation et la périurbanisation, et réduit en superficie l'espace rural, tout en accentuant les déséquilibres en grandes villes-métropoles et villes petites et moyennes.
-
-
afin de réduire cet écart ainsi que de ressouder les villes touchées par une fracture urbaine, une « politique de la ville » a été mise en place depuis les années 1980, mais ses résultats sont discutables.
-
Ouverture : Cette politique de la ville doit donc réorienter ses priorités pour parvenir à ses fins. Les projets liant ville et développement durable sont une piste à suivre, mais ils restent coûteux pour le moment.
mar.28
Chapitre 5 L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance
dans la catégorie TS Géographie
Chapitre 5 L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance
Diaporama_Asie_Enjeux_de_la_croissance.pdf
Les sujets de composition suivants sont envisageables : - L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et de la croissance. - Japon-Chine : concurrences régionales, ambitions mondiales. Il ne sera pas demandé de croquis sur cette question à l’examen. |
Introduction
L’Asie du Sud et de l’Est ( c'est-à-dire en excluant l'Asie centrale et la partie orientale de la Russie) comprend une quinzaine d’ Etats qui concentrent plus de 50% de la population mondiale et qui connaissent la plus forte croissance économique, faisant de cette région le moteur de la croissance économique mondiale. Mais dans le même temps, cet ensemble peut être considéré comme un des plus inégalitaires de la planète.
Spécialiste du développement, Bernard Bret (géographe) constate que « le développement c’est la croissance plus la justice », mais que cette condition n'est pas réunie en Asie d'où l'importance du point de vue proposé dans ce chapitre « Les enjeux de la croissance ».
Pb : Quelles relations existe-t-il entre démographie, croissance économique et développement dans l’espace le plus peuplé du monde ?
ou la croissance démographique est-elle un potentiel ou un frein pour l’essor économique des pays asiatiques ? Comment mettre la croissance économique de cet espace au service de son développement ?
* Diapositive 2 Carte Asie du Sud et de l'Est
I. Le premier foyer de peuplement mondial
A) Quelle croissance démographique ?
1) Un poids lourd démographique
sources : http://www.populationmondiale.com/
https://www.populationdata.net/continents/asie/
a) Asie du Sud et de l’Est = 3.8 Milliards habitants soit 58% de la pop mondiale
- Phénomène ancien : foyer de peuplement préhistorique sans doute. En 1900 , région représentait déjà plus de 50% de la pop mondiale . De + 2 géants démographiques : Chine (1,360 milliard), Inde (1,277 milliard) (chiffres 2013) soit 37% de la pop mondiale.
b) 3 ensembles peuvent être distingués
- Asie du Sud i.e le sous-continent indien marqué par civilisation indienne avec l’Hindouisme et l'Islam. Inde domine mais aussi d’autres pays peuples comme Pakistan (191 Millions), Bangladesh (157 Millions).
- Asie de l’Est marquée par civilisation chinoise et japonaise. Chine mais aussi Japon (127 Millions), Corée du Sud (50 Millions).
-Asie du Sud-Est ( dont les archipels et péninsules) : Indonésie ( 249 Millions) 3ème pays le plus peuplé, puis pays avec moins de 100 millions d’hab. ( Philippines et Vietnam avec plus de 90 Millions).
2) Une région de fortes mais inégales densités
- Densité moyenne + forte de la planète : 140 hab./km² (x3 par rapport à moyenne mondiale). Partout fortes densités, comme au Bangladesh (densité de + de 1000 hab./km²) et bcp de pays ont des densités moyennes qui correspondent à fortes densités en Europe ( > 300 hab./km²).
- Inégalité des densités : Densités fortes dans zones traditionnelles de rizières (vallées fluviales et deltas comme Gange en Inde, collines aménagées en terrasses en Indonésie), densités fortes sur littoraux (littoralisation de la pop. mondiale). Mais aussi régions peu peuplées comme régions de « désert » (désert du Thar en Inde) et de montagnes (hauts plateaux tibétains).
* Diapositive 3 Carte des densités dans le monde et en Asie
3) Des évolutions démographiques contrastées
* Diapositive 4 Graphique TD Asie de 1950 à 2005
a) Les pays d'Asie sont tous dans la transition démographique
► Asie Sud et Sud-Est : majorité pays dans début de 2ème phase (natalité encore élevée mais en baisse et baisse fécondité : Laos, Népal) et certains terminent leur 2ème phase avec un taux de fécondité qui baisse beaucoup (cas de l'Inde).
► Asie de l'Est : fin transition démographique = faible natalité et fécondité , faible mortalité. Donc augmentation espérance de vie et vieillissement population , ce qui entraîne croissance démographique plus faible : Japon , Chine. Dans ces pays parfois diminution population comme au Japon. La Chine devrait se stabiliser à 1,4 md en 2030 pour ensuite baisser.
b) Plusieurs explications à la baisse de la fécondité
► La scolarisation des filles donc le retard de l'âge au mariage et le développement de la contraception : La fécondité est plus élevée au Pakistan et Bangladesh (où tx d’alphabétisation plus faible) qu'en Inde. Toutefois il existe partout des inégalités régionales ainsi même a Kerala (Sud) taux d'alphabétisation de 75%, (fécondité = France ( 2,1 )) alors qu'au Bihar (nord est) la taux d'alphabétisation est de 40 % et l'indice de fécondité = 4,3.
► Politique de restriction des naissances après GM2 au Japon, depuis années 70 en Chine et en Inde avec périodes d’obligation puis d’assouplissement (assouplie actuellement en Chine).
c) Un déséquilibre Homme/Femme spécifique
► Déficit pop féminine ,en lien avec les politiques de restriction des naissances,car en Asie, les garçons assurent la protection des anciens mais aussi transmission héritage. Proverbe « élever une fille, c’est arroser le jardin du voisin » d'où des avortements sélectifs, infanticides (par le passé, abandon, maltraitance des filles (En Chine et en Inde, il manquerait 100 M. de femmes).
B) La croissance démographique est d'abord une croissance urbaine
* Diapositives 5, 6 & 7 Cartes croissance urbaine en Asie
1) Une transition urbaine avancée
► Le taux d'urbanisation* reste relativement faible (45% en 2011) mais transition urbaine pour beaucoup de pays i.e processus de croissance urbaine suite à fort exode rural. Prévisions de taux d'urbanisation 65% en 2050 et nombre d'urbains le plus important du monde soit 1,4 Md.
Nombre de pays connaît une urbanisation comparable à l'Europe : Japon (67%), Corée du Sud (83 %).
2) Une croissance urbaine marquée par l'augmentation du nombre des mégapoles*
* Diapositive 8 Carte Mégalopoles mondiales
► (villes de + de 10 M. hab.). Exemples :
- Tokyo = 36 M. d'hab., mais aussi Seoul 22,7 M. d'hab., Shanghai 19.9 M. d'hab., Mumbai 21.9 M. d'hab. Région qui compte 42 villes sur 100 premières mondiales.
► Pourquoi ce phénomène ?
- Croissance provoquée par croissance démographique endogène,
- Exode rural en lien avec le développement économique,
- ou encore choix politiques comme en Chine depuis les années 90 (ZES et villes côtières favorisées).
- Phénomène d'attraction métropolitaine mondiale (métropolisation) et pas propre à l'Asie.
► Rappel : Mégalopoles existantes (Japon) ou en formation comme en Corée du Sud.
* Diapositive 9 : Photographie Tokyo
II. Le premier pôle économique du monde
A) Une croissance forte mais inégale
En l’espace de 30 ans, la part de l’Asie émergente dans le PIB mondial a grimpé de 10 à plus de 35 %. Durant ces dix dernières années, l’Asie émergente a enregistré un taux de croissance moyen annuel supérieur à 7,5 % : c’est la plus forte croissance du monde.
1) Une région qui illustre bien le fonctionnement de la mondialisation économique
a) Typologie des puissances économiques
* Diapositive 10 Croquis DIT en Asie
- Un ancien pôle de la Triade, maintenant rattrapé par ses concurrents : le Japon. (période de haute croissance années 60-70) mais actuellement comparable aux pays occidentaux.
- Dragons : Corée Sud, Taïwan, Singapour, Hong Kong (avant rattachement à la Chine en 1997)
- Puissances émergentes partenaires privilégiés des pôles, dont certains deviennent des concurrents , remettant en cause cette hiérarchie (ex. : Chine 1er PIB Mondial en 2014 , 1er créancier du monde, Inde en pleine croissance depuis années 2000 ),
- Tigres dits aussi « nouveaux pays exportateurs » : Thaïlande, Malaisie, Indonésie, VN et Philippines,
- enfin pays peu intégrés qui le deviennent grâce à DIT mais encore pauvres PMA comme : Laos, Bangladesh , Bhoutan, Cambodge, Népal.
b) Une économie de plus en plus manufacturière
► Industries lourdes (acier, constructions navales), industrie des biens d’équipement et de consommation (automobile, électronique), industries High-tech (informatique ,télécommunications,biotechnologies, espace).
c) Des FTN occidentales et asiatiques
- Beaucoup de FTN car région sur laquelle repose une grande part de la NDIT,
- Développement de grands groupes industriels locaux qui deviennent FTN aussi : en 2012, 81 FTN asiatiques parmi 250 premières mondiales. De grands groupes industriels japonais anciens (Toyota, Honda, Sony), et plus récemment coréens (Samsung, Hyundai), chinois (Sinopec, Lenovo, Geely, China National Petroleum), et aujourd’hui indiens (Reliance, Tata)
- Ces FTN ne se cantonnent évidemment pas au marché régional. Elles sont parties à la conquête des marchés mondiaux et dégagent des excédents qui permettent à l’Asie orientale d’investir de manière massive en rachetant des entreprises occidentales ou originaires de PED. Ainsi Japon et Chine parmi 10 premiers pays émetteurs d'IDE.
d) L’Asie est le 2ème pôle commerçant de la Triade
- Donc 31% du commerce mondial de marchandises et 26 % de celui des services marchands en 2011 après l’Europe (37% / 45%) et loin devant l’Amérique du Nord (15% /15%).
- Une croissance du commerce qui est tout à fait spectaculaire avec + 20 % certaines années (2010), mais aussi très irrégulière et tributaire de la conjoncture internationale (- 10% en 2009). La Chine est aujourd’hui le 1er exportateur mondial devant l’Allemagne et le Japon, et les 4 dragons se classent dans les 15 premiers mondiaux.
e) Une financiarisation croissante
- Les bourses de Tokyo (Kabuto Cho) puis de Shanghai et de Hong Kong sont parmi les plus importantes, d’autres les suivent de près : Taipei, Shenzhen et Séoul.
2) Mondialisation et littoralisation de l'économie asiatique
► Là comme ailleurs, l'Asie est une très bonne illustration de l'importance croissante des façades maritimes (interfaces majeurs de la mondialisation) actuelle :
- ex. « Japon de l’endroit » = façade pacifique (« Japon de l'envers » , mer de chine), Taiwan, littoral en Mer de Chine et détroit de Formose (et pas littoral pacifique).
- Parmi les 20 premiers ports mondiaux, 14 sont en Asie (Shanghai 1, Singapour 2, Tianjin 3 près de Beijing/Pekin ).
Activités maritimes importantes puisque économies extraverties : Corée du Sud, Chine, Japon regroupent 90% de la construction navale mondiale.
B) Des processus variés de développement économique
1) Développement en « vol oies sauvages »
* Voir diapositive 10 Croquis DIT asiatique
- Développement en « vol d'oies sauvages » est une métaphore du développement actuel en Asie : Ainsi 1 pays se développe entraînant les autres par vagues successives : un pays débute son industrialisation avec fabrication de produit de faible technicité (faible valeur ajoutée donc facile à produire à faible coût), il en devient exportateur, puis l’abandonne en investissant dans autre pays pour développer une industrie plus rémunératrice (produits à haute valeur ajoutée). Cet abandon permet à un autre pays d’entamer son propre processus d’industrialisation, c'est en fait la reproduction à l'échelle régionale de la DIT (ou NDIT).
Schéma chrono-géographique possible : Japon ► Dragons (spécialisés dans des domaines propres) ► Tigres ► PMA (Outil = IDE)
2) Une originalité : La Chine, pays communiste à économie mixte
- Rappel : création des ZES* pour accueillir IDE* du monde entier et politique d’aménagement du territoire qui favorise modernisation villes côtières pour assurer les exportations (exemple de Shanghai : création quartier moderne Pudong qui accueille FTN).
3) L'Inde, une « troisième voie entre socialisme et Libéralisme »
- Avec protectionnisme important : IDE limités car FTN ne peuvent investir que faible pourcentage dans entreprises indiennes existantes, pas de créations possibles. Atout : industrialisation indienne certaine mais IDE moins importants. Depuis années 90, changement avec création ZES comme en Chine. Inde est une puissance industrielle dans secteurs de pointe (informatique : 25% du marché du logiciel, 1er fabricant de médicaments génériques).
C) Vers une intégration régionale pour renforcer la croissance économique
1) Un commerce interrégional en progression
► Il représente 53% des exportations. C’est une évolution très récente qui illustre le rapprochement des économies et leur croissante interdépendance.
Ainsi par exemple, depuis son adhésion à l'OMC en 2001, la Chine offre un débouché énorme et devient 1er pays d’accueil des exportations japonaises, coréennes ou encore vietnamiennes.
2) Des alliances qui favorisent cette progression
► 1967 : ASEAN (Association of Southeast Asian Nations ou ANASE en français) regroupe dix pays de nos jours. Son but est de développer la croissance, la coopération et l'assistance mutuelle entre ses membres (basée à Djakarta). Voir diapositive 11 carte ASEAN + Association avec Chine,Japon, Corée du Sud et surtout depuis 2010 : Accords de libre-échange entre ses pays membres et la Chine.
► 1983 : création SAARC (South Asian Association for Regional Co-Operation en français ASACR) regroupe 8 pays d’Asie du Sud ( Bangladesh, Bouthan, Inde, Népal, Pakistan, Sri Lanka, et depuis 2007 Afghanistan). Association avec pays observateurs : Chine, Japon, Corée du Sud mais aussi US ET UE . Objectif : Coopération entre états membres (agriculture, sciences, culture, santé, contrôle natalité, lutte anti terrorisme et anti narcotrafic) et depuis 2002 : accord de libre-échange entre pays membres
III. Quels sont les défis de la croissance économique et démographique ?
A) Le développement face au défi du nombre
1) Des facteurs favorables
a) Un atout : la population active
- Main d’œuvre abondante d'où Pays-Ateliers comme la Chine (pop active = 800 M).
- Main d’œuvre qualifiée grâce aux efforts de scolarisation ainsi par ex. : ingénieurs formés en Chine et Inde par an : 800 000 et 350 000).
b) Un marche intérieur immense
- Marché de consommation intérieur de plus en plus important avec développement des classes moyennes : ex. en Inde et Chine, environ 300 millions de personnes (d'où augmentation très forte des produits de consommation courante comme les automobiles, en Chine actuellement (25 M de voitures vendues en 2015, 1er marché mondial et de loin soit 7 millions de plus qu'aux Etats-Unis et 6 millions de plus qu'en Europe).
2) Des freins
- Risques naturels importants : Inondations car Mousson (Bangladesh, Pakistan) forte activité sismique de la région d'où aussi : tsunami, éruptions volcaniques fréquentes (Tsunami en Asie Sud-Est en 2004 environ 250.000 victimes dans toute la région).
- Problème de la sécurité alimentaire : Encore plus de 60 % des mal nourris de la planète sont en Asie, 1/5 pop indienne en sous-nutrition mais le chiffre ne bouge pas depuis 1995. Ici : dilemme entre modernisation et maintien agriculture traditionnelle se pose ► Modernisation agricole veut dire endettement et pollution (intrants, OGM) mais l'agriculture traditionnelle ne peut fournir des quantités insuffisantes. Nouvelle pratique pour pays comme Chine : l'achat de terres à l’étranger, notamment en Afrique (Land Grabbing*) pour cultures commerciales.
- Besoin en infrastructures : Inhérent à tout pays en développement et d'autant plus rapidement pour les pays émergents = routes, réseau d'eau, assainissement, électrification et surtout des villes puisque forte croissance démo. Mais aussi besoins sanitaires et éducation.
- Enfin problème majeur du vieillissement de la population constaté dans quasiment tous les pays d'Asie : diminution de la population active et prise en charge des retraités très difficile : Situation actuelle au Japon, et d’ici 20 ans, en Chine d'où par exemple assouplissement de la politique de l'enfant unique (mais qui peine à se mettre en place).
* Voir diapositive 12 graphique Vieillissement population en Asie
B) La croissance économique et l’ouverture au monde
1) Des facteurs favorables
- Une force financière importante pour pays émergents.
- Un potentiel productif important dans PMA.
- Des ressources qui assurent le développement économique mais qui dynamisent le commerce mondial donc qui permettent l'apport de devises (exemple métaux rares issus des « terres rares » en Chine soit un ensemble « de dix-sept minerais dont le lanthane, le néodyme ou l'europium, devenus indispensables, notamment grâce à leurs propriétés magnétiques, à la fabrication d'objets de haute technologie tels les écrans plats, les téléphones portables, les voitures hybrides... » source : Le figaro.fr).
2) Des freins
- Inégalités sociales encore très fortes :
- Même si recul global de la pauvreté,
- Plus de 2 Milliards vivent avec moins de 2 Dollars par jour,
- Ainsi IDH Chine et Inde aux 101ème et 136ème rang mondial en 2012,
- Indice de Gini montre écarts importants partout en Asie aussi.
- Des inégalités socio-spatiales :
- Des inégalités se retrouvent entre campagnes et villes (80 % de la pop pauvre vit dans les campagnes aux Philippines, en Chine c'est 90% ) d'où exode rural
- Construction des bidonvilles (ex. de Mumbai avec bidonville de Dharavi avec près d'1 M d'hab.)
- Population soumise à l'acceptation de n'importe quel emploi le plus souvent informel, mal payé et mal traité. En Chine, entre 130 et 150 millions de Mingongs*.
- Tensions sociales existent et se renforcent en Asie = grèves, manifestations (Bangladesh dans les textile).
- Problème environnemental récurrent et qui s'amplifie.
- Forte exposition aux risques tecnhologiques et industriels du fait de l'absence de normes, de lois ou encore de l'incurie des autorités parfois comme à Fukushima au Japon le 11 Mars 2011 où un tsunami provoque une série d'accidents dans centrale nucléaire : aujourd'hui la radioactivité dans l'océan est forte car infiltrations eaux de refroidissement, 600 Km² contaminés et populations déplacées.
- Pollution atmosphérique en Chine car usage important du charbon (chauffage, centrales thermiques) et développement automobile, le pays est ainsi le 1er émetteur de G.E.S. Déforestation en Chine et Asie du Sud pour plantations comme palmier à huile, donc destruction de l'écosystème. Pollution nappes phréatiques et cours d’eau suite à révolution verte* en Inde.
- Epuisement rapide des ressources du fait du développement économique très rapide et incontrôlé ► une centrale électrique à charbon est construite par semaine en Chine.
* voir diapositive 13 Emissions GES monde
Conclusion : Une région qui connaît un développement économique et une croissance démographique soutenues contrairement au reste du monde mais qui ne connaît pas encore un développement durable puisque les inégalités restent très fortes dans un environnement particulièrement dégradé : ce constat peut se résumer par l'expression « une émergence sélective ».
Prise de conscience récente mais pas forcément suivie d'effets car risquerait de mettre en péril le développement économique et les intérêts des FTN. On peut alors s'interroger sur le rôle moteur récent de la Chine et sur le rôle du Japon, en retrait depuis les années 2000, tous deux entre tentation hégémonique, rivalité régionale et nécessaire prise en compte des faiblesses internes.
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