Renard et la faim

     Renard erre, tenaillé par la faim. Il ne sait où trouver de quoi l'apaiser.

Soudain, une odeur fait saliver d'envie le goupil. Alors Renart, se pourléchant les babines, court aussi vite qu'il le peut se laissant guider par cet effluve attrayant. À l'orée d'un bois, Renart est trop affaibli pour continuer. Mais l'odeur devient plus présente ; Renart y croit ; il court et épuise les dernières forces qu'il lui reste.

     Quand soudain, Renart, essoufflé, touche au but, il voit Ysengrin et Brun l'ours se goinfrer de poissons grillés. Croyant rêver, Renart se traîne jusqu'à ses compères. Il croit mourir, ses yeux se ferment... Puis un fumet divin, salé comme il le faut, se faufile dans ses narines. L'animal tente d'ouvrir les yeux, et voit ses deux amis lui donner une autre bouchée de ce mets délicieux tant pour les yeux et les papilles, que pour son estomac, qui ne gronde plus comme un ours réveillé en plein hiver. Le renard, repu, rempli de forces, remercie ses amis, et jure de leur rendre un jour la pareille.