Les interdits alimentaires
Par Mme Coquillard le 05 octobre 2011, 18:26 - Moyen Age - Lien permanent
Allez voir au CDI du collège, le très bon dossier de Louis Chagnon ou encore les illustrations de Manon Thève.
Un aliment peut être frappé d’interdits à cause de son origine, de ses conditions de production. L’interdiction* eut se fonder sur des considérations religieuses, philosophiques, diététiques... L’interdiction se définit comme le refus de consommer certains produits. C’est une notion purement culturelle : il n’y a pas de causes biologiques (sauf cas particulier). L’anthropologue Claude Lévi-Strauss parle de ce qui est « culturellement mangeable ».
Les religions comportent toutes des interdits alimentaires, dont les critères sont très complexes. C'est un moyen de distinguer le groupe de fidèles d'un autre. L'interdiction répond aussi au besoin de réglementer la vie des hommes
Les Jeûnes rituels existent dans toutes les religions :
- · le Carême et l’Avent : consommation d’aliments maigres
Le Carême, précède Pâques, et dure quarante jours, durant lesquels le croyant ne consomme ni viande, ni œufs, ni laitage. Il est pratiqué depuis le IVe siècle et débute le Mercredi des Cendres.
- · le Yom Kippour et Tishan
- · le Ramadan
Ces périodes sont précédées de jour de fête, moment de réjouissance comme Mardi gras (la veille du Carême), le repas de Pessah, le Seker Bayrami qui marque la fin du Ramadan en Turquie
- « Hallal » : aliment que l’on peut consommer
- « Haram » : interdit de consommer cet aliment
- « Mubah » : la consommation de l’aliment est laissée au libre choix de la personne
- « Makruh » : aliment non interdit mais qu’il est jugé préférable de ne pas consommer.
Chez les Juifs, les aliments considérés comme « purs » sont dits « Kasher ». Le terme « cacheroute » désigne l’ensemble des règles qui s’appliquent à l’alimentation. Ainsi, est-il interdit de mettre en contact au cours d’un même repas, dans la même assiette ou dans la préparation du plat, des laitages et des produits carnés. Seuls les animaux ayant les pieds fourchus et qui ruminent sont considérés comme purs. Vingt-quatre espèces d’oiseaux sont interdites à la consommation (dont les rapaces et les charognards). Parmi les animaux aquatiques, seuls sont autorisés ceux ayant des écailles et des nageoires. Les produits issus de la terre sont mangeables à condition de respecter certaines règles : les fruits ne peuvent être consommé durant les trois premières années de la vie de l’arbre qui les porte. La religion juive interdit de chasser, c'est_à-dire de tuer pour la plaisir.
Le christianisme se présente comme la seule religion n'ayant pas d'interdits alimentaires. Mais, il prône le jeûne à certaine période. Les Catholiques ne mangent pas de viande le vendredi (rappel du Vendredi Saint). Les Protestants, au XVIe siècle, réfutent la distinction entre les jours gras et les jours maigres. Comme le rappelle l'historien Jean Louis Flandrin, le christianisme, dans la Basse Antiquité et le Haut Moyen Age, reprend les prescriptions alimentaires de l'islam et du judaïsme. Il est par exemple interdit de manger la chair des animaux trouvés morts. La viande est l'objet d'abstinence périodique.
Les Hindouistes refusent de consommer ce qui est obtenu au prix d’une souffrance animale.
Les aborigènes d’Australie, animistes, n’ont pas le droit de manger des animaux figurant sur leurs totems.
- Les interdits alimentaires, Cahiers de l'OCHA n°7, Paris, 1996.