Bien que ce texte date de 1775, on peut en mesurer toute l'actualité. Les rumeurs sont toujours là, propagées à une vitesse inconnue alors. N'est-il pas bon d'attirer l'attention des jeunes sur ce qu'ils peuvent colporter, volontairement ou non ?
EXTRAIT : " Bartholo : Singulier moyen de se défaire d’un homme !
Bazile : La calomnie, Monsieur ? Vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j’ai vu les plus honnêtes gens prêts d’en être accablés. Croyez qu’il n’y a pas de plate méchanceté, pas d’horreurs, pas de conte absurde, qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande ville, en s’y prenant bien : et nous avons ici des gens d’une adresse ! ... D’abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l’orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano vous le glisse en l’oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche il va le diable ; puis tout à coup, on ne sait comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’œil ; elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ?
Bartholo : Mais quel radotage me faites-vous donc là, Bazile ? Et quel rapport ce piano-crescendo peut-il avoir à ma situation ?
Bazile : Comment, quel rapport ? Ce qu’on fait partout pour écarter son ennemi, il faut le faire ici pour empêcher le vôtre d’approcher. "
Sur le texte de la calomnie, dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais, des jeunes du Lycée agricole de Ressins ont réalisé un clip vidéo original. Ce film a remporté le prix de la créativité au FestiClip 2009. Pour pouvoir insérer ce clip dans la collection D'clic des jeunes du Lycée technique et technologique de Marseille ont accepté de le retourner y apportant leur propre coloration.