" Parfum exotique ", poème IV, section " Spleen et Idéal ", Baudelaire, " Les Fleurs du Mal " (1857)

Chez Baudelaire, l’idéal est intimement lié à l’idée d’un ailleurs, toujours plus lointain, sans doute inatteignable. Par exemple, dans le sonnet « À une Passante », le poète décrit une femme, qui incarne la beauté : « Ne te verrais-je plus que dans l’éternité // Ailleurs, bien loin d’ici, trop tard, jamais peut-être. » Bien loin d’ici. C’est cela qui rend toute son importance au thème du voyage. Dans notre poème, Baudelaire semble aussi s’adresser à une femme, mais il déploie tout de suite, à travers son parfum, un paysage exotique extrêmement riche, où les perceptions créent des réseaux de symboles, décrivant un certaine forme d’idéal. Comment notre sonnet transmet-il une vision de l’idéal baudelairien à travers la description d’un paysage exotique, vivant, et plein de sensualité ?