Les élèves travaillent sur le thème de l'environnement et en groupes bilingues, ils créent sur une feuille le design d'un sac écologique portant des slogans dans nos deux langues. Chaque équipe présente ensuite sa réalisation. Un petit concours permet de désigner les heureux vainqueurs :
« Un petit pas pour la planète, un grand pas vers l'écologie » ; « Les sacs en papier, ça déchire » ; « Avec le vert, je vois la vie en rose ».
Plus tard dans la matinée, deux bus scolaires nous emmènent tous à Würzburg. Encore une fois, notre trajet ensoleillé nous fait longer les miroitements du Main. A chaque détour, sur les collines environnantes, nous avons la surprise de découvrir un château médiéval serti dans un écrin de verdure.
Nous arrivons à la Citadelle de Marienberg, imposant bâtiment fortifié du XIIIe siècle. Ses remparts gigantesques dominent la ville et nous offrent un des plus beaux panoramas qui soient. Un peu comme sur une carte étalée devant nos yeux, les rues, les quartiers et les bâtiments se déploient en ordre.
Après un repas sans doute trop long au goût de nos amis allemands, nous redescendons vers la ville en passant par Alte Mainbrücke, le Vieux Pont du Main, datant des XVe et XVIe siècles. Il offre un appui, depuis le XVIIIe siècle, à des statues de saints ou encore de Charlemagne.
Notre guide nous rejoint à proximité de l'étonnante Marienkapelle (Chapelle Sainte-Marie) aux toits rouges puis elle nous conduit à la Residenz. Ce bâtiment conçu par l'architecte Balthasar Neumann au XVIIIe appartient à l'art baroque. Lieu de résidence des princes évêques, cet incroyable demeure nous dévoile peu à peu ses secrets. Bien qu'elle soit inscrite au patrimoine de l'UNESCO, les photos d'intérieur y sont interdites.
En gravissant d'immenses escaliers tapissés de rouge, nous levons la tête et découvrons une coupole suspendue de 600 mètres carrés. Selon le pari de Neumann, elle a résisté à tout, y compris au bombardement du 16 mars 1945. Elle est recouverte d'une fresque magnifique qui a impressionné les élèves autant que leurs accompagnateurs et que l'on doit à l'artiste italien Giovanni Battista Tiepolo. On y retrouve la représentation symbolique et un peu stéréotypée des quatre continents : Amérique sauvage, Afrique commerçante, Asie riche et Europe royale. A plusieurs endroits, le peintre s'est amusé à créer des trompe-l’œil qui font croire que les personnages sortent du cadre.
La salle suivante (dite Salle Blanche en raison de sa couleur ou encore Salle des Gardes par rapport à ses occupants) est recouverte d'innombrables moulures représentant des formes végétales, des armes, des drapeaux sur tous les murs. Nous restons presque sans voix devant le travail accompli par le sculpteur Bossi sur le stuc, cette matière semblable au plâtre utilisée pour cette création.
Juste après, selon les explications de notre guide, la salle des empereurs conjugue les talents de l'architecte, du peintre et du sculpteur. Le marbre qui recouvre le sol est d'origine, les fresques au plafond racontent trois scène historiques. On y retrouve, entre autres, l'Empereur Barberousse et encore des trompe-l'oeil parfois prolongés par des sculptures afin de rendre l'illusion parfaite.
Nous poursuivons notre visite dans une enfilade de pièces, dont les murs sont recouverts de bois de plus en plus précieux. Des tapisseries représentant Alexandre le Grand renvoient à un passé glorieux ; ailleurs, d'autres représentations de Venise et de la commedia dell'arte rendent le lieu plus joyeux.
Le cabinet des glaces, entièrement reconstitué au XXe siècle, achève de nous convaincre que nous sommes dans un lieu tout à fait exceptionnel.
La visite de la résidence se poursuit avec la présentation du manège, un jeu d'adresse pour les enfants qui, montés sur des chevaux de bois, devaient avec une lance arracher le nez ou la tête d'un mannequin !
Nous terminons avec une pièce faite à l'image de l'une de celles de Napoléon, avec des sculptures et des décors rappelant l'Egypte. C'est pourtant ce même Napoléon qui mettra fin au règne des princes-évêques qui ne seront plus qu des évêques. Les restructurations administratives rattacheront Würzburg à la Bavière et c'est 1871 que naîtra l'Allemagne en tant que telle.
On nous apprend enfin que des films ont été tournés dans la Résidenz. Sa ressemblance voulue avec le château de Versailles lui a valu d'accueillir une partie du tournage des Trois Mousquetaires avec l'acteur Christophe Waltz.
De retour dans la ville, la guide nous montre d'autre lieux étonnants, notamment le petit jardin de l'église. On y voit une tombe, vide, en hommage à un célèbre troubadour. Ceux qui souffrent d'un chagrin d'amour y déposent une fleur pour être guéris.
Un petit temps libre avant le retour permet de confirmer qu'il est bien agréable de se promener sous le soleil de Bavière.
Le week end sera l'occasion de rester en famille et de profiter de toutes sortes d'activités.
La suite dans Un voyage à travers le temps.
A. POT, G. DAUZERES, N. THIMON