24 janvier 2012

Un incroyable chasseur d'images se cache dans le lycée ... mais a préféré garder l'anonymat ...

Ce chasseur d'images est incroyable ... où qu'il aille, sa curiosité est toujours en éveil et son oeil averti (un indice : il fait de l'histoire des arts) lui permet de repérer les trésors méconnus de notre patrimoine ...aussitôt vu, aussitôt photographié ! Regardez plutôt : voilà notre chasseur qui se rend à la galerie d'anatomie et de paélontologie comparée du muséum d'histoire naturelle, construite entre 1892 et 1898 par l'architecte F.Dutert ... vous pourriez croire qu'il y traquait les squelettes de dinosaures ... et bien non, le voilà qui prend en photo ... une balustrade ...

 

Mais pas n'importe quelle balustrade ... notre chasseur a du flair ... il a déniché des balcons "art nouveau", qu'on reconnait grâce à leurs motifs floraux, leurs lignes courbes ... c'est à cause de ces arabesques que les détracteurs de l'art nouveau (apparu entre la fin du XIXè et du début du XXè s) parlent de "style nouille", ou encore de "style métro" à cause des bouches de métro parisiennes réalisées en 1900 par H.Guimard et qu'on a déjà vues en classe. L'art nouveau laisse ensuite la place à un art plus géométrique, et dont on a beaucoup parlé aussi, l'art déco. 

La photo prise en plongée fait apparaître, à l'arrière plan, la galerie de paléontologie et d'anatomie comparée du museum d'histoire naturelle, longue de 80m, et qui a servi de décor pour certains épisodes de la bande dessinée de Tardi, Adèle Blanc Sec et du film de Luc Besson, sorti en 2010 ..., qui a été construit entre 1892 et 1898 par l'architecte F.Dutert. La grande galerie de 80 m, que vous voyez en arrière plan de la photographie a servi de décor

Affiche du film de Besson sorti en 2010

... et dans lequel on voit un pétrodactyle s'échapper du museum ...

pterodactyleblog.jpg

 

23 janvier 2012

Le nouvel ordre mondial

Pour réviser, vous avez un schéma très bien fait p.85. Il vous permettra de repérer les principaux acteurs, les stragégies, les défis actuels ... Je vous conseille également de lire l'analyse des sujets p.83 et les sujets 3 et 4 p.91. Enfin, vous pouvez lire le cours p.66, 74 et 78.

Pour les mots importants, retenz nouvel ordre mondial, guerre asymétrique, islamisme, puissance/hyperpuissance, multilatéralisme, unilatéralisme, sécurité collective. Ces mots sont définis dans votre manuel.

Pour vendredi, vous devrez faire un plan détaillé ... c'est à dire indiquez les grandes axes de votre plan, les sous-parties, les arguments et les exemples que vous auriez développé ...

La loi sur le génocide arménien (5) : les arguments de Badinter

Quentin et Laura nous indiquent les principaux arguments de Badinter dans sa tribune publiée dans le Monde le 15 janvier, contre la loi sur le génocide arménien :

Au cœur de l’actualité française, la question de la loi punissant la négation du génocide arménien fait apparaître une divergence d’opinions. Le sénateur Robert Badinter montre dans son texte qu’il est contre celle-ci pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, en tant que président du conseil constitutionnel pendant 9 ans, il relève le caractère anticonstitutionnel de cette loi. En effet, le génocide arménien n’a pas été « établi par une commission internationale » à l’image du génocide juif, donc ce n’est pas le rôle de la France de se placer en juge de ce génocide. En outre, elle jouerait alors le rôle des «historiens». De plus, le peuple français n’a pas été directement concerné, comme « victime » ou « bourreau » par le génocide. La France n’a par conséquent pas à se mêler de cette affaire. Enfin, la proposition découle d’une loi «reconnaissant le génocide arménien » de 2001. Or cette dernière est jugée inconstitutionnelle par Badinter, et seul le fait que le Conseil Constitutionnel n’ait pas été saisi a empêché jusqu’à aujourd’hui qu’il se prononce sur son inconstitutionnalité. Badinter montre aussi que cette loi ne s'appuie pas sur une décision-cadre de l'union européenne encourageant la répression de la négation des crimes de génocides pouvant inciter à la haine (c'est un des arguments de ceux qui veulent l'application de cette loi). La proposition de loi ne fait en effet pas référence à l'incitation à la haine. De toute façon, "la loi française puni[t] déjà toute forme d'incitation publique à la haine".

Son 3e argument est que cette loi amènerait à condamner "tout publiciste, tout responsable turc  qui serait interrogé en France sur les évènements tragiques de 1915" puisque ceux-ci adopteraient la position officielle de leur pays, la négation du génocide arménien. Tout avis contraire à celui français finirait donc par être censuré. Ce qui semble contraire aux principes de liberté d'expression et entraînerait une réaction négative des Turcs.

 

Un vendredi consacré à la musique en histoire des arts !

Vendredi, la journée a été consacrée à la musique en terminale histoire des arts ...

Tout d’abord, dans l’après midi, un membre du Chœur de Radio France est venu pour parler du ballet de Bartok, le Mandarin Merveilleux, composé en 1919.

L’occasion d’écouter la pièce en entier, et de nous préparer au concert qui avait lieu le soir …

La classe d'histoire des arts en train d'écouter le ballet en présence d'un membre du cheour de Radio France

  


C'était l’occasion aussi de prendre connaissance de l’histoire que nous résume Odile : « il s’agit d’une œuvre sur la prostitution ; cette pièce raconte comment une jeune fille est forcée par des brigands à séduire depuis sa fenêtre les hommes qui passeraient en bas. Ainsi les malfaiteurs pouvaient les dépouiller. Mais le troisième homme, le « mandarin merveilleux » n’est pas comme les autres. Il est obnubilé par la jeune femme si bien que malgré le fait qu’il soit étouffé ou pendu, le mandarin reste toujours en vie et il meurt après avoir eu la fille ».

 Sur le plan instrumental, nous avons compris, comme nous l’explique là encore Odile, que chaque instrument et chaque mélodie incarne un moment particulier de l’histoire : ainsi, « la clarinette va représenter la jeune fille et les cuivres ou le trombone le mandarin et les autres hommes. Les moments de luttes sont mis en musiques par le fait que les instruments jouent tous en même temps de plus en plus fort. Les trois jeux de séductions sont comparables par leur déroulement musical. La musique commence avec les violons qui jouent d’une façon rapide qui donne l’idée d’une course effrénée (une nuée d’abeille), on commence dans le vif du sujet on peut imaginer les brigands qui cherchent de l’argent en vain. On remarque clairement les moments de séductions entre la jeune fille et le premier homme ou le deuxième avec le rythme à trois temps de la valse qui est la danse de l’amour. Lorsque le mandarin fixe la fille on entend une note tenue dans l’aigue qui peut nous faire penser au regard qui reste fixe. La musique finie sur le dernier souffle du mandarin. »

Pour Marie, « le fait d'avoir décortiqué le ballet, m'a permis de comprendre pourquoi certaines notes étaient utilisées pour leur intensité, leurs rapidité et ainsi de  découvrir l'effet produit sur le spectateur. »


Ensuite, le soir, concert au théâtre du Chatelet de l'orchestre philharmonique de Radio France, mené par Susanna Mällki. Oriane nous raconte : « la soirée s'est déroulée en quatre parties. Le premier morceau joué a été The End de Oscar Strasnoy. Ce fut un morceau assez surprenant car différent des auteurs  que l'on avait pu écouter l'après midi même. J'ai trouvé ce morceau assez frustrant, car à certains moments au lieu de partir dans une mélodie classique, j'ai eu l'impression que les musicien se retenait en quelque sorte et donc au lieu d'être un morceau mélodieux, il était assez saccadé. Cependant, je l'ai apprécié car j'ai eu l'impression d'un dialogue entre les violons de droites et ce de gauche. Et ceci a été accentué par le mouvement apporté par les archets.

Le second morceau fut le Chemin V (pour guitare et ensemble instrumental) de Luciano Berio. Dans ce morceau, le gutariste occupait une place très importante, qui était symbolisée par sa chemise rouge et l’estrade sur laquelle il était installé.  Ce morceau fut assez surprenant car la guitare n'a pas été utilisée de manière conventionnelle. Cependant, on retrouvait des influences hispaniques dans la façon d'en jouer. Le fait de la taper rappelle le flamenco et le rythme parfois très rapide, les musiques tziganes.

Le troisième morceau était un second morceau de Oscar Strasnoy, nommé Y. Je trouve ce morceau est plus « agréable » que les précédents, car il y a une plus grande harmonie dans l'orchestre.

Et enfin la dernière œuvre était Le Mandarin merveilleux (1919)de Béla Bartok, que l'on avait « préécouté » l'après midi. Le fait de l'avoir étudié m’a permis de reconnaître des passages, notamment les trois étapes de séduction, et donc mieux comprendre le morceau contrairement aux morceaux précédent. En effet les indications que nous avait fourni l'intervenante de Radio France comme le fait que lors du premier jeu de séduction la musique décrit l'attitude de l'homme (à travers cela le compositeur se moque du personnage) ou encore les vents en rythme accéléré qui caractérisent l'intervention des vagabonds. Le fait donc d'avoir déjà écouté l'œuvre ne m'a pas gâché le plaisir de la découvrir en concert, au contraire. Le morceau est beaucoup plus intense grâce à l'acoustique et aux mouvements musiciens qui donnent du dynamisme. Ce qui m'a également beaucoup marquée, c'est le choeur qui n'a fait pas une intervention très longue, mais elle fut forte et j'ai donc mieux pu ressentir le chant funèbre que lors de l'écoute du CD.   

A la sortie du concert, certains d’entre vous étaient un peu déçus car ils s’attendaient à voir un ballet … Alors d'écouter un ballet sans voir la chorégraphie .... Et bien ça fait travailler l'imagination !  En plus, grâce aux explications que nous avions eu l’après midi, nous avons pu nous repérer dans la musique et imaginer la danse et le décor qui lui auraient pu lui correspondre … comme le dit très bien là encore Odile : « chacun peut en avoir une interprétation différente. Les lieux imaginés peuvent varier par exemple. Mais nous nous nous retrouvons tous sur une sensation commune : ainsi lorsque la musique est forte et emballée, nous imaginons une scène d’action et lorsque la musique se fait plus douce, on l’associe généralement au calme et à la tranquillité. » Rt puis ça permet aussi les associations d'idées : pour certains d’entre vous, cette musique a fait surgir des images très précises : ainsi, Eugène a associé cette musique (mais laquelle, il y avait trois compositeurs très différents les uns des autres ?) au film Parade, de Tati, sorti en 1974 … A l’écoute des premières mesures du Mandarin Merveilleux, dans l’après midi, certains d’entre vous ont pensé au bourdonnement des abeilles ; d'autres ont évoqué la scène où Blanche Neige est dans la forêt …

Voici le dessin de cette séquence où Blanche Neige s'enfuit et où les arbres prennent figure humaine (scène dessinée par Gustave Tengren, qui s'est lui-même inspiré de G.Doré).

Pour l’une de nos intervenantes, on pouvait associer cette musique au tableau futuriste ci-dessous, , celui deà cause de la décomposition du mouvement, et donc l’introduction d’une dimension temporelle dans la peinture, qu’elle retrouve dans cette musique.

Russolo, 1912-1913, intitulé Dynamismo de un'automobil104X140, musée national d'art moderne, centre Georges Pompidou. 

Moi-même, je l’associerai à la peinture expressionniste : le Cri de Munch ou encore Pragerstrasse d’Otto Dix, à cause de cette scène urbaine, qui se déroule sur un trottoir, et dans laquelle on voit une femme s’éloigner, peut-être une prostituée … Le tableau date d’ailleurs de la même époque que le ballet, 1920 … Le Cri lui est très antérieur (1893) …

Le Cri de Munch, 1893

Pragerstrasse, Otto Dix, 1920

Et les chorégraphes eux, comment ont-ils interprétés cette musique ??

Il a fallu attendre 1926 pour que le Mandarin Merveilleux soit chorégraphié pour la première fois ... il faut dire que le thème de la prostitution choque, et que le ballet est qualifié d'oeuvre pornographique ... Sur Wikipédia, 11 chorégraphies successives sont recensées ... Parmi elles, Roland Petit en 1980, ou Maurice Béjart en 1992 ...

Voici par exemple ci-dessous comment Maurice Béjart a interprété le ballet : 

et voici un lien vers une vidéo en ligne où on voit un extrait du ballet joué à Nantes en 2008 ...

Et pour conclure ... je vous conseille aussi de réécouter le sacre du Printemps dont la musique a été écrite par Stravinsky et dont nous avons écouté quelques notes en classe. Le sacre du Printemps a été chorégraphié par Diaghilev, et a été joué pour la première fois en 1913 ... au théâtre du Chatelet, où il avait fait scandale ! 

Il ne nous reste plus la prochaine fois qu'à aller voir la chorégraphie du Mandarin Merveilleux ... je crois qu'on y est à présent bien préparés !  

22 janvier 2012

Itinéraire de la loi sur l’exécution des peines

Lors de notre visite à l’Assemblée Nationale, nous sommes arrivés tout à la fin du vote de la loi sur l’exécution des peines. Ninon, Marianne, Sidonie et Anaïs vous proposent d’en retracer l’itinéraire et d’en montrer les enjeux …

 

On associe ce projet de loi à l’affaire Agnès, qui s’est déroulée en novembre, et qui a vu l’assassinat d’une jeune lycéenne par un mineur récidiviste. On pourrait penser que ce projet de loi, qui a été soumis à une procédure accélérée, est une énième loi votée sous le coup de l'émotion. En réalité, le projet de loi a été déposé en septembre et fait l'objet d'une attention soutenue du Parlement depuis 2004, à la suite du rapport de Jean Luc Warsmann. 

L'affaire Agnès a quand même eu des conséquences sur le vote de cette loi : d'abord elle a été soumise en novembre à une procédure accélérée, Jean-Paul Garraud est alors nommé rapporteur par la commission des lois. De plus, le cas d'Agnès a été évoqué par le garde des sceaux Michel Mercier durant la séance parlementaire du mardi 10 janvier 2012 : "enfin, et toujours parce que la prévention de la récidive passe par une meilleure transmission de l'information, je présenterai un amendement qui tire les conséquences du drame du meurtre de la jeune Agnès et qui prévoit que, en cas de placement sous contrôle judiciaire pour des crimes ou délits violents ou de nature sexuelle; la justice informe systématiquement les responsables des établissements scolaires de cette mesure et de la nature des faits commis". La loi est finalement votée le 17 janvier lors de notre visite. L’UMP et le Nouveau Centre s'y sont déclarés favorables, le Front de Gauche et le Parti Socialiste y étaient opposés. En effet, pour la député socialiste, Mme Pau Langevin, il s'agit d'« une course poursuite sans arrêt ». Pour Marc Dolez (PCF), ce projet de loi, qui prévoit la construction de 24 000 places de prison d'ici 2017, correspond à « l’obsession d’accroître toujours plus le nombre de places de prison ». Sur 464 votants, 292 étaient pour et 172 contre. La loi a donc été adoptée. Elle sera examinée par le Sénat le 30 janvier.

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