Comme le temps imparti était très court (20 mn), ceux qui le souhaitaient ont eu la possibilité de rendre leur travail pour le cours suivant. Au départ je pensais les faire travailler à partir du fond de carte que j'avais élaboré ...
... mais devant le désastre (personne ne savait par quel bout le prendre, où était l'endroit, l'envers), je leur ai demandé de retourner la feuille et de dessiner sans se préoccuper du fond. On s'y est mis aussi avec Benjamin Sergent, et tout le monde était très concentré. Voici nos croquis. La résolution est médiocre, mais ça donne une idée :
On y voit une très grande diversité de représentations. En ce qui concerne les points de vue adoptés par exemple (voir les 4 croquis ci-dessous), on remarque que certains ont privilégié la vue aérienne, comme celui de celui de Dylan (croquis en haut à gauche). On note au passage son magnifique travail. Il faut dire qu'il n'en est pas à son coup d'essai, et qu'il avait été l'une des "plumes" de la précédente carte sensible). D'autres ont utilisé une vue en élévation, comme Justine (en haut à droite). D'autres encore, comme Oumayma, proposent une vue en perspective (en bas à gauche). Et puis il y a ceux qui articulent vue en élévation et vue arienne, comme Louann (en bas à droite). On avait déjà observé cette diversité de points de vue avec les élèves de 6ème de Matthieu Tourneur.
Ces différents point de vue impliquent différentes échelles. La vue aérienne par exemple permet d'appréhender la Cité dans ses relations avec le reste de la ville. C'est le cas du croquis de Dylan (en haut à gauche) mais aussi de celui de Louann (en bas à droite), dans lequel l'insistante répétition du mot "exit" indique en creux qu'on est dans un espace à part, relié au reste de la ville par quelques passerelles seulement. Au contraire Oumayma (en bas à gauche), propose une vue en plongée qui nous permet d'entrer au cœur de la Cité. On y voit les boutiques, et au fond l'escalier, qui permet de rejoindre la Place Haute. Toute une vie de quartier s'offre à nous, avec ces habitants en train de faire leur course, de jouer au ballon, et la table de ping pong au fond. Rien n'indique cependant que des immeubles surplombent les boutiques, et aucune portion de ciel ne vient apporter d'air à cet espace. Justine elle aussi choisit l'échelle de la rue (en haut à droite), mais pour mettre en valeur la hauteur des différentes tours.
Par ailleurs, parmi les croquis, peu proposent une nomenclature, aucun une légende, à l'exception notable de Nathan (ci-dessous).
Celui de Paul surprend. D'une part il alterne vue aérienne et élévation, mais ça on l'avait déjà vu avec le croquis de Louann. Mais en plus les formes sont rondes. On se croirait à la plage ...
Et puis il y a celui de Mélanie P. ... Une très belle réalisation qui montre bien les différents bâtiments de la Cité. Mais le crayon de papier ne lui rend pas justice ici ...
Je serai curieuse également de découvrir celui de Mélanie M. qui a eu l'idée d'intégrer la troisième dimension en faisant des collages, notamment celui du pont qui relie les deux parties de la Cité ... Mais pour l'instant elle ne l'a pas rendu ...
Si on compare maintenant les croquis des élèves avec ceux que nous avons faits, Benjamin Sergent et moi, la différence est notable, ne serait-ce que dans les outils utilisés : nous avons travaillé au feutre, là où les élèves ont utilisé le crayon de papier. Nous sommes également tous deux partis du fond de carte que j'avais élaboré. Pour Benjamin Sergent le trait est précis. Dans les deux croquis qu'il a réalisé (ci-dessous), il y a l'intention de montrer la hauteur ainsi que les liens entre les différents espaces. Sur le premier, la cité du Pont de Sèvres émerge, plantée en hauteur dans le reste du quartier. Les relations entre les différentes parties de la Cité et de la Cité avec le reste de la ville sont figurées par des circulations : on descend, vers les parkings ou vers le Trapèze, ou on rejoint la Place Haute, reliée au reste de la Cité par une passerelle. Sur le deuxième croquis, les circulations sont toujours présentes, ainsi que l'idée de hauteur. Mais le croquis vient s'enrichir d'autres éléments : les tours Citylights, aux formes hexagonales, mais aussi les barres, les ovales, les "parenthèses".
Quant au mien ... il est plus confus. On y retrouve la volonté de figurer la dalle et ses différents niveaux, les tours des Citylights, mais aussi de réfléchir aux liens que la Cité entretient avec son environnement : des traits épais sur les contours représentent la coupure avec le reste de la ville, tandis que la passerelle vers le Trapèze apparaît comme une couture. Quant aux voitures, elles ont vocation de montrer l'importance du trafic automobile aux portes de la Cité, un paradoxe pour une cité piétonne ...
Pour conclure, nous avons là des croquis très différents, qui vont nous donner du grain à moudre pour les prochaines séances. J'ajoute un lien vers cette réalisation, proposée par le site "Sous les jupes de la métropole". On y voit la Défense comme une île, avec le plan du site en guise de socle, les immeubles au-dessus, les passerelles qui la relient au reste du monde ... J'aimerai bien qu'on fasse quelque chose comme ça. Mais dans le fond, ça sera aux élèves de choisir : plutôt une vue aérienne, en perspective, en élévation ou mixte ? Quelle place à accorder à la nomenclature ? Faut-il privilégier l'échelle de la rue, du quartier ou de la ville ? Et au-delà de ces éléments formels, quel discours veut-on tenir sur cet espace ? Mettre l'accent sur l'image d'une île, en coupure / couture avec le reste de la ville ? Ou montrer les circulations à l'intérieur de la Cité ? Ou encore la "miniville" dont parlait Maxime ? Ou représenter les strates temporelles qu'a connu le site, usine puis cité construite selon un urbanisme de dalle dans les années 1970, aujourd'hui en cours de réhabilitation ? Ou encore autre chose ? A suivre ...