Blog de Français de la seconde 3

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Critique du film " Sunrise ", Déborah.

  Le film Sunrise est réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau en 1927, le cinéma n'avait alors que trente ans, c'est la raison pour laquelle le film est en noir & blanc, muet et donc que la gestuelle est emphatique. Les thèmes abordés par ce film sont l'amour et l'adultère. Les personnages n'ont pas de nom et sont désignés par " le mari ", " la femme " et " la femme de la ville " joués respectivement par George O'Brien, Janet Gaynor et Margaret Livingston. Le film raconte l'histoire d'une femme de la ville en vacances à la campagne et qui séduit un homme marié et lui demande de tuer sa femme en la noyant. Au dernier moment, le mari renonce et la femme s'enfuit en ville où ils passeront la journée et retomberont sous le charme. Sur le chemin du retour il y a une tempête et les habitants du village pensent que la femme est morte mais on la retrouve vivante.

  L'histoire se déroule sur une journée, de l'aurore à l'aurore ( d'où le titre du film ), elle appartient au registre tragique. Le couple est en crise depuis plusieurs jours, on le comprend car la femme de la ville est habituée à venir chercher le mari par un petit sifflement qui doit être le signe de son arrivée. La femme comprend alors que quelque chose de mauvais arrive. Après avoir tenté de noyer sa femme, le mari regrette. Une fois arrivés en ville, le mari fait tout pour s'excuser. Sa femme lui pardonnera quand ils sortiront d'une église où ils auront vu un autre couple célébrer leur mariage, ce qui leur rappellera le leur. A partir de ce moment, cette journée de drame deviendra une journée de rêve. Les deux amants redécouvrent leur amour l'un pour l'autre.
Je trouve l'histoire assez banale mais au fond touchante car ce genre d'aventure peut arriver à n'importe lequel d'entre nous, on peut donc se retrouver facilement dans le film, sauf peut-être dans la scène où le mari est sur le point de tuer sa femme.
Le point que j'ai trouvé négatif est la facilité à deviner la suite de l'histoire, il n'y a donc aucun suspens et on sait dès le milieu du film comment il se terminera. En revanche un des aspects positifs est que l'histoire nous permet aussi de voir la vie de l'époque.

  En effet, les scènes se déroulent en ville, dans la ferme du couple, dans les environs de leur village. On peut grâce à elles voir la vie des gens à ce moment-là, leur façon de vivre, leurs loisirs, leurs habitudes et vêtements...
J'ai trouvé que le film était bien fait pour le peu de moyens que l'on pouvait trouver à l'époque et malgré le fait qu'il soit muet, on comprend très bien les réactions des personnages et les dialogues qu'ils pourraient avoir grâce aux gestes et expressions exagérées des acteurs. De plus, le réalisateur introduit des scènes de sous-titres dans son film afin de comprendre plus clairement certaines choses et parfois d'insister sur une pensée ou un dialogue. La compréhension est donc facilité.
Tout au long du film, j'ai apprécié les musiques qui accompagnaient les actions et les sentiments des personnages, une manière de plus pour traduire l'intensité des scènes.
Ce film permet de découvrir le cinéma de l'époque dans lequel il y a déjà des effets spéciaux comme la surimpression qui permet de faire apparaître deux images dans le même plan, effet très bien utilisé lors de la scène où le mari réfléchit sur le fait de tuer sa femme et de partir avec sa maîtresse: il est seul sur son lit et la femme de la ville apparaît auprès de lui avec une surimpression qui traduit parfaitement les pensées du personnage, elle est dans les pensées du mari mais elle n'est pas présente physiquement. On trouve aussi l'effet de fondu qui consiste à faire disparaître une image progressivement pour la remplacer par une autre ou par une image noire.

  Malgré le fait que le cinéma faisait ses débuts, j'ai trouvé ce film surprenant car de nombreux procédés sont utilisés afin de rendre le film agréable à voir. Je pense tout de même qu'il faut (vaut) mieux aller voir ce film pour son aspect culturel (la vie de l'époque, les techniques du cinéma à son commencement ... ) plutôt que pour son histoire car celle-ci manque d'originalité.