Ateliers d'écriture 2023 Textes 1ère séance
Publié le mercredi, 12 avril, 2023 par Odile Beaufils (Lycée Jules Verne, Cergy)
Ma mère est née en 1971, très loin, dans un pays que peu de gens connaissent aujourd'hui, avec des arbres, des fleurs et un beau pont. Elle a passé son enfance dans une belle maison avec un jardin où l'on cultivait des raisins. Elle pouvait parler librement et la vue sur la montagne depuis la maison était belle et majestueuse. Le pays dans lequel elle vivait, était un endroit très différent, où il n'y avait pas de liberté. Elle savait que grandir ici ne serait pas facile, elle savait qu'elle ne parlerait plus sa propre langue à l'avenir, elle savait que des milliers de personnes de son peuple disparaîtraient progressivement. Elle n'était pas libre même dans son propre pays, mais elle devait vivre.
Elle a grandi et quand elle a eu vingt-six ans et mon père vingt-huit ans, ils se sont mariés. Elle savait que le mariage n'était pas facile. Elle savait que nettoyer la maison et élever des enfants était très difficile.
Elle avait 3 enfants. Ils ont eu deux vilains garçons et une mignonne petite fille. Oui cette mignonne petite fille, c’était moi. Elle prenait soin de chacun de ses enfants et ne dormait pas la nuit.
Le 5 juillet 2009, dans la chaleur de l'été, il y a eu une émeute, une manifestation dans son pays et des milliers de personnes de son peuple ont été emprisonnées sans raison, certains sont morts. Et les gens autour d’elle ont commencé à disparaître un par un. Elle savait que cela allait empirer. Et elle a commencé à craindre que ce soit son tour.Elle a commencé à s'inquiéter pour sa famille parce qu'un de ses fils, qui n'avait que 13 ans, avait regardé les vidéos des manifestations.
Et elle savait qu'elle ne pouvait plus vivre ici, si elle restait plus longtemps, ils périraient aussi, et la migration commença.
…
En juin 2013, ils sont arrivés dans ce pays, où deux continents, une ville historique et les poissons de la mer se rejoignent. Elle savait qu’apprendre une nouvelle langue est très difficile avec ses 3 petits chats. Il y avait si peu de choses qu’elle savait finalement de ce pays étranger. Comment remplir les documents ?Où se trouvait le marché le plus proche ?
…
Kamila
Ma mère et mon père sont arrivés dans ce pays en 1996 alors qu’elle avait 33 ans et lui 41 ans. Elle s’est mariée avec mon père en 2004.
Ma mère savait bien cuisiner mais elle ne savait pas que mon père avait un autre enfant, une fille. Alors, elle a divorcé et plusieurs années plus tard, elle s’est remariée avec autre homme, John. Ma mère et M. John sont allés en lune de miel en France.
Elle savait comment parler en public. Elle savait sur le bout des lèvres les chemins du paradis, l’enfer des silences avec tous leurs brasiers et leurs promesses d’absolu.
Ma maman est partie pour son dernier voyage ,celui ou n’emporte pas ses bagages si vous voyez une étoile brillante au firmament c’est sans doute elle, Ma maman.
Adebanjo
Ma mère est arrivée en France en 1990 alors qu'elle avait 26 ans. Elle m'en rapportait beaucoup de bonbons étonnants. Pendant qu'elle était en France, elle a appris à cuisiner sa soupe signature,que j'ai beaucoup aimée.
Ma mère est une personne très sincère, alors elle s'est fait beaucoup de nouveaux amis là-bas, elle a beaucoup parlé de son voyage et que quand je serai grande, elle m'emmènerait avec elle. Mais pour l'instant, elle devait partir pour gagner de l'argent.
Elle savait que je m'occuperais de tout avant son arrivée, alors elle ne s'en inquiétait pas. Maman voulait vraiment rentrer à la maison et elle savait que tout le monde l'attendait à la maison. Et elle savait qu'un accueil chaleureux et un délicieux dîner l'attendaient chez elle.
Anastasiia
Ma mère est arrivée à Bali quand elle avait 25 ans et 3 ans après, je suis apparue.
Elle savait où se trouvait la plage avec les plus beaux couchers et levers de soleil.
Elle savait où poussaient les mangues,les noix de coco et les bananes.
Elle savait où était le meilleur endroit pour surfer.
Elle savait où écouter le chant des oiseaux.
Anfisa
Ma mère est née en 1986. A dix-huit ans, elle était mariée à mon père depuis un an. Elle s’échappait de la Chine avec moi dans son ventre. Sans savoir ce qui arrivera.
Le 3 juin 2006, leur premier enfant arriva. Elle ne savait pas où était mon père mais elle ne perdait pas l’espoir et puis le jour d’après, il est revenu. On s’est connu dans un hôpital.
Elle savait qu’elle devait laisser ses rêves derrière elle pour protéger sa famille. Elle savait qu’elle devait laisser ses parents pour commencer une nouvelle famille. Elle savait qu’elle devait travailler même quand elle était fatiguée. Elle savait qu’elle devait rester forte car elle savait que cela serait plus problématique après. Bien sûr, elle savait comment préparer de bons repas.
Ma mère savait comment élever un bon petit enfant. Elle savait nous faire croire que tout irait bien avec un sourire même quand elle avait peur elle-même.
Ma mère était l'étoile la plus brillante de la nuit la plus sombre. Elle était la bougie qui illumine mon monde. Elle était comme l’air tout autour de moi, son amour était avec moi partout où j’allais.
Depuis le jour où j'étais petite, jusqu'au jour où je suis devenue grande, son amour ne m’a jamais manqué, elle a été mon seul soutien. Je veux la serrer contre moi et l’embrasser. Je veux juste la remercier d’avoir fait de moi une jeune femme forte car ma mère disait toujours : « toujours rester forte quoi qu’il arrive. »
Tenzin Dadon
Elle avait trois enfants quand elle est arrivée en Arabie Saoudite en 1999.
Elle avait 25 ans quand son mari a été fait prisonnier.
Depuis un mois, elle essayait de chercher du travail.
Mais elle n’en a pas trouvé, parce que elle n’avait pas de titre de séjour.
Ma mère savait cuisiner les desserts alors elle préparait des desserts chez elle et plus tard elle allait devant la mosquée pour les vendre. Ma mère voyait en rêve son mari sortir de prison.
Elle était toujours joyeuse même si elle avait un problème.
Toujours elle nous rappelait les choses importantes de la vie, comme faire les prières.
Elle est restée deux ans en Arabie Saoudite pendant la déportation de mon père.
Et ma mère est retournée dans son pays.
Hamza Ahmed Osman
Elle avait 25 ans quand je suis né, je suis son unique fils. Quand j’ai eu huit ans, elle a travaillé comme avocate, c’est une profession bien, qui donne du temps pour la famille et le travail.
Ma mère disait toujours que j’avais beaucoup de talent pour la musique et les langues.
Notre relation était bonne c’est pourquoi on passait beaucoup de temps ensemble.
Elle était toujours concentrée sur son travail en même temps qu’elle me donnait de l’attention.Elle aimait trop la musique comme moi.
Elle me connaissait aussi bien physiquement que mentalement.
Israel
Ma mère est arrivée dans ce pays en 1959 alors qu’elle avait 20 ans. Elle venait d’Italie. 4 ans plus tard, elle s’est mariée et leur premier enfant arriva.
J’adorais la nourriture qu’elle cuisinait. Elle aimait cuisiner et elle était douée pour ça. Elle savait comment faire la meilleure pâte à pizza croustillante. Elle savait comment faire le plus délicat des desserts, le Tiramisu. Elle savait quoi ajouter pour faire les meilleures pates italiennes. Elle savait comment faire des glaces sucrées et crémeuses. Elle savait que tout le monde aimait ses plats, alors elle rêvait d’ouvrir son propre restaurant à son retour dans son pays.
L’air chaud sicilien lui manquait. La Méditerranée lui manquait. Elle s’ennuyait de ces citrons et oranges juteux qui poussaient près de chez elle. Et elle savait qu’elle rentrerait bientôt.
Lisa
Ma mère était une héroïne qui avait trois fleurs. Mais une fleur n'était plus là. C'était la prunelle de ses yeux qui grandissait, qui était sa raison de penser, qui pleurait toujours quand il perdait des choses adorables. La fleur était dans un bel endroit et ma mère ne la quittait pas jusqu’au moment où le jour se transformait en nuit. Elle savait qu'il avait l'habitude de se battre avec les autres. Elle le protégeait toujours et lui récitait de la poésie pour lui apprendre à combattre la mauvaises pensées. Elle savait qu'il n'aimait pas qu'elle se fâche et elle lui parlait avec des mots doux. Elle savait que sa fleur aimait beaucoup les rêves nocturnes et les anges. Elle préparait toujours ses rêves par des mots à elle. Et il y avait toujours un ange commun et c'était ma mère. Elle essayait de demander à la nature et à la lune de rester illuminée pour que le nuage ne puisse pas les cacher. Elle savait chaque soubresaut de son cœur en lisant dans ses yeux.
Mahmudul
Ma mère est née par une journée froide et venteuse sous une tente. Sa famille était nomade et vivait sur la montagne où il n’y avait pas de médecin qui pouvait noter la naissance d’un nouveau-né ni aucune source de communication à l’extérieur. Donc, jusqu’à ce jour, nous ne connaissons pas sa vraie date de naissance.
Le lendemain, alors qu’il faisait nuit, elle a été volée par son vrai père qui était divorcé avec sa mère. Ainsi, pendant les 13 années suivantes, elle a vécu une enfance très heureuse en ville avec son père qui faisait n’importe quoi pour elle. Vivant en ville, c’était difficile de gagner sa vie, alors il faisait toutes sortes de travaux manufacturés pour gagner un peu plus d’argent et pouvoir lui acheter sa sucette préférée. Il rentrait toujours chez lui dès que possible après son travail et l’emmenait jouer dehors. Avant de se coucher, il ouvrait un livre et faisait semblant d’en lire même s’il était analphabète et n’était jamais allé à l’école. Il se réveillait chaque matin et faisait son pain préféré. Il s’entraînait à faire des tresses sur les cordes minces pour pouvoir tresser ses cheveux quand elle allait à l’école. Il faisait des blagues boiteuses et agissait comme un personnage de dessin animé juste pour la faire rire. Il faisait n’importe quoi pour la rendre heureuse et être un bon père ainsi qu’une mère pour elle.
Son père lui disait toujours : « Tu es le meilleur cadeau que Dieu m’a fait. »
Tenzin Engsel
Ma mère, mon frère et moi sommes arrivés en France le premier Mai 2021 . Ma mère savait comment survivre dans un pays dont elle ne parlait pas la langue, ni ne connaissait la culture . Elle savait où se trouvaient les boutiques d’alimentation tibétaines alors elle pouvait préparer des momos qui avaient le même goût qu’au Tibet. Elle savait prendre les métros et les trains dans une grande ville même si elle se perdait plusieurs fois. Elle savait comment garder la famille toujours si joyeuse et chaleureuse. Elle savait me consoler lorsque j’étais triste. Elle savait nous faire croire qu’il y avait des problèmes pires que les nôtres et d’être reconnaissants d’avoir un toit. Elle savait qu’il était important d’apprendre la langue française et elle travaillait très dur depuis le premier jour. Elle savait rester heureuse malgré les problèmes auxquels nous étions confrontés dans la vie. Elle savait nous faire croire que nous étions reconnaissants.
Tenzin Woeden
Ma mère est arrivée dans ce pays en 2016, alors qu’elle avait 34 ans, parce qu’elle n’avait pas d’argent et elle devait travailler. Elle connaissait l’anglais, elle savait l’histoire Ukrainienne, elle pouvait un peu parler français, elle savait que je l’aimais, elle faisait le ménage, elle cuisinait des pâtes que j’aimais.
Ma mère était très gentille.
Yaroslav
Ma mère a immigré en Italie en 2001. Pour commencer à travailler là-bas, elle a dû apprendre l'italien, au début c'était difficile, mais elle a réussi. Au bout de trois mois, elle comprenait les autres et parlait un peu italien, et elle a également rencontré de nouveaux amis et a commencé à passer du temps avec eux après le travail.
Six mois plus tard, elle est retournée en Ukraine avec une nouvelle expérience de vie, de travail et de communication. De plus, de nouveaux amis lui ont appris à cuisiner des plats italiens traditionnels, après avoir vu tous les sites touristiques de l'Italie, elle a laissé des émotions inoubliables et elle sera toujours prêt à revenir à nouveau.
Matvii