15 mai 2017

Ghetto (MENDES Sharon 1S)

Ghetto

C’était des êtres aux destins banals qui devinrent extra-ordinaires
C’était une ville aux murs banals qui devinrent extra-ordinaires
Le ghetto de Varsovie :
Deux mots et pourtant des milliers de vies inachevées.
Ils étaient dix, cent, mille
Comme un nid de fourmis
Où chacun mène sa vie face à une immense tragédie.
Il ne reste plus rien, qu’un mur gris
Face à tant de mépris
Impossible de décrire son ressenti,
S’imaginer ces enfants jouer, courir et rigoler
Alors que les allemands les emprisonnaient
Je marche à présent sur leur pas
Avec ma propre vie et mon propre destin
Alors qu’eux, suivaient leur voie et leur chemin
Pour espérer un bout de pain
Sans se douter qu’il n’y avait plus rien.
Ils, ils, ils, (…)
Ce mot qui signifie tant de souffrance
Ce mot qui signifie tant de supplice
Résonne dans ma tête tel un sonnet
Seulement deux ghettos visités mais des milliers d’émotions exprimées

La Forêt des enfants (MARCIANO Shanael 1ES)

La Forêt des enfants

Une simple forêt devenue un lieu d’exécution.
Où près de 800 enfants ont perdu la vie,
Assassinés lâchement, à bout portant.
Des petites filles et des petits garçons,
Qui n’ont pas eu la chance d’avoir une enfance.
Une enfance comme nous la vivons de nos jours.
Cette enfance leur a été ôtée parce que nés juifs.
La religion devient alors un prétexte pour tuer des enfants,
Des adultes ou des vieillards.
Une sensation étrange nous envahis lorsque nous y pénétrons,
Comme si l’âme de chacun d’eux était à nos côtés.
Au milieu de ces arbres nous pouvons alors imaginer,
Imaginer l’horreur qui s’est produite ici.
Les cris des parents voyant leurs enfants mourir,
Les pleurs des enfants ne comprenant pas ce qui leur arrive.
En ce jour du 20 mars nous étions tous unis.
Unis pour rendre hommage à ces 800 enfants qui ont péris dans cette forêt.
Lorsque nous avons commencé à chanter et à nous tenir par la main,
Le soleil est apparu, comme si les enfants étaient présents,
Dans cette forêt, à côté de cette fosse où leur cœur s’est arrêté de battre.
Comme pour nous montrer qu’ils sont heureux,
Heureux de notre présence, heureux du fait que nous leur rendions hommage.
Kolot, le nom de la chanson écoutée.
Les voix, les voix de ces enfants.
Ces enfants pour lesquels chacun de nous a allumé une bougie.
C’est alors avec une énorme tristesse que nous avons quitté les lieux,
Car c’était comme si nous les abandonnions, et nous ne le voulions pas.
Le retour s’est fait dans le plus grand des silences et en se retournant constamment.
Ce fut sans aucun doute le plus beau moment de ce voyage,
Ce voyage qui restera sans aucun doute le plus beau de ma vie.

02 mai 2017

Auschwitz, 22 Mars 2017 (RAMOS Johanna 1ES)

Auschwitz, 22 Mars 2017

Arrivés à Auschwitz.
La peur montait.
Arrivés devant ce grand portail
Celui que nous pouvions voir dans les films.
Il était là, devant nous.
Je fus d’abord surprise par l’étendue du lieu
Un lieu que j’imaginais plus petit.
A cet instant, je pris davantage conscience de la tragédie.
A ce moment, dès l’entrée, je réalisais où je me trouvais.
Où j’étais.
Le guide nous le répétait : « nous allons en ressortir ».
Tout me parut sombre.
En marchant, une sensation étrange me vint.
Les barbelés nous encerclaient.
Comme si nous étions enfermés, prisonniers.
Premier lieu : un baraquement.
Un baraquement de taille moyenne, différent des autres.
Les personnes y faisaient leurs besoins.
Dans les latrines, privées de leur pudeur. Déshumanisées.
Tous exposés au regard  les uns des autres.

En sortant, nous avons marché. Encore et encore.
A côté de nous, se trouvaient des rails.
Les rails des wagons de déportation.
C’est comme si elles nous suivaient.
Ou plutôt, c’est comme si  nous les suivions.
Comme pour arriver au bout de notre chemin.
A une destination inconnue.
Arrivés dans les chambres à gaz.
J’éprouvai une angoisse,
Une angoisse que je n’avais, je crois, jamais ressentie.
L’impression d’être  prise au piège.
Entre toutes ces griffures sur les murs.
Ces murs si étroits. Nous étions comme compressés.
A présent, nous savons. Nous pouvons nous rendre compte.
Le vécu des déportés… Cette angoisse… Cette peur...
Constamment présentes.
Les camps de la mort. Ils y étaient. Ils s’y trouvaient.
Malheureusement ils y restèrent pour la plupart.
Nous en sommes ressortis.
Sans aucun mot. Marchant en silence. Tous ensembles.
Heurtés par cette terreur réelle.
Cet endroit qui a existé.
Un tel lieu qui a pu exister.
Puis, je fus extrêmement surprise.
Surprise qu’il y ait des maisons autour du camp.
Autour d’un lieu aussi symbolique.
Et où nous savons qu’il y a eu une extermination.
Des gens qui y vivent. Joyeux. Sans aucun ressenti. Sans aucun scrupule.
Sans aucune gêne.
Comment peuvent-ils vivre ainsi ? Trop proches de ce lieu ?
Ce voyage est et restera, je pense, inoubliable.
Il restera gravé en moi.

A jamais.

           

 

 

Des enfants (AFLALO Eden 1ES)

Des enfants

Voilà ceux qui sont enterrés à cet endroit précis. 
Une fosse immense entourée d'un petit grillage bleu.
Quand nous nous approchons en silence, 
Nos mains tremblent et nos yeux piquent.
Nous sommes figés. 
Tandis que les guides commencent à nous raconter l'histoire de cet endroit, 
Mes yeux ne cessent d'explorer les jouets et les bougies. 
Comment peut-on être aussi cruel? 
Je ne peux m'empêcher de retenir mon souffle en entendant le guide nous énumérer quelques noms et leurs histoires. 
Un garçon de 6 ans. Une petite fille de 3 ans.
Ils avaient toute la vie devant eux et les voilà aujourd'hui sous terre, entourés du silence. 
Ce silence se brise. Une chanson retentit.
« Kolot ». Cela signifie « Les voix ».
 Cette chanson est magnifique. Elle nous émeut tous. 
Un autre groupe de jeunes nous rejoint autour de la fosse. Nous chantons.
 Nous chantons pour eux. Pour qu'ils nous entendent. 
Nous ne connaissions aucun de ces jeunes venus d'Israël et pourtant ce moment devint magique. 
Nous nous tenions tous et nos voix résonnaient en cœur. 
Il était à présent temps de partir. 
Partir, ça voulait dire les laisser et c'était la chose la plus difficile à faire durant tout ce voyage. 
Je marchai en silence à côté de mes amis en me répétant qu'une seule chose: Je ne les abandonne pas. Je les laisse reposer en paix. 

C'est plus simple de penser ainsi.

 

 

Là-bas (PROFETA Shana 1S)

Là-bas

On nous parle sans cesse de la Shoah. 
Mais aucun mot ne peut décrire ce que les lieux racontent. 
Des lieux qui ont vu, ont entendu. 
Des lieux pleins de souvenirs. 
Un lieu en particulier. 
Auschwitz. 
Là- bas, une sensation inexplicable se fait ressentir. 
C'est notre âme qui pleure. 
Une âme qui ressent celle de ses frères et sœurs. 
C'est la visite de l'horreur. 
Et tous les souvenirs sont intacts. 
On chante près du lac. 
Le vent qui nous accompagne nous informe que nous ne sommes pas seuls. 
Le lac est immobile. 
Les élèves frissonnent.
 Seulement nous, nous avons quitté ce lieu.  

 

 

Auschwitz (STIOUI Sarah 1S)

Auschwitz,

Où de nombreuses personnes
Ont perdu la vie,
Sous un soleil qu'elles ne voient plus,
Nous écoutions avec attention,
La voix de celui qui a pleuré.
En face du block 10,
Aliza reprenait vie,
Là où elle pensait
Ne jamais plus la donner.
Ovadia était à ses côtés,
Même si on ne faisait,
Que les imaginer.
Les larmes coulaient,
Là où eux mêmes n'ont pas pleuré.
Un médecin a accompli
Un acte, qui donnera la vie.
Des années après,
Ils ne pourront jamais remercier,
L'homme qui les a épargnés.

 

 

 

C’était l’heure de Minha (GUEDJ Axel 1S)

C’était l’heure de Minha

C’est au pied du wagon que nous avons prié
Si près du camp d’extermination, derrière nous.

Etudier la Shoah et apprendre ce qui s’est passé est une chose,
Mais se rendre sur les lieux et l’imaginer est une autre.
Cet enseignement théorique devenait plus palpable entouré de ces barbelés.

Pendant ces quatre  jours nous avons tremblé. De froid ? De tristesse ?
Je ne sais pas.
Mais ce que je sais c’est que ce n’est rien comparé aux mois d'atrocités vécus par les victimes.
Pendant les visites, les doudounes nous épargnaient du froid, mais eux pouvaient-ils se réchauffer ?

A la fin du voyage, une fois montés dans l’avion, nous prenions conscience, avec du recul, de la tragédie réelle de ces années sombres.

 

 

Ester Fischer (LEVITT Naomi 1S)

Ester Fischer

Un seul wagon.
Unique,
Il est là pour en représenter beaucoup plus malheureusement.
Il est un symbole :
Celui de tous les convois,
Des juifs,
De toute l'Europe.
Situé sur la rampe,
Il est le dernier lieu,
Avant Birkenau,
Avant la mort.
Le voyage horrible n'était qu'un “avant-goût”.
Subissant une abominable promiscuité,
Les juifs n'avaient ni à boire ni à manger.
Il manquait absolument tout,
Même l'air.
Nous prononçons une fois de plus,
la prière du kaddish.
Le guide nous commande de retenir,
L’identité d'une seule personne,
Pour commémorer concrètement et ne jamais oublier.
Je commémore tous les jours,
Ester, Ester Fischer,
Née en 1935, assassinée à 8 ans, Hongroise.

 

 

 

 

Sortir d’Auschwitz (BENSADOUN Lévana 1S)

Sortir d’Auschwitz

C’était là
Enfin,
On y était
Auschwitz
Ce nom tant de fois répété
Ce portail que l’on avait vu tant de fois
Il était maintenant temps de le franchir
Au sol, ces rails qui avaient vu tant de souffrance
Amené tant de gens vers la douleur
La mort
Nous parcourons le camp en silence
Sans bruit, comme nous l’a demandé Shlomo notre guide
Seul le bruit de nos pas se fait entendre
Et celui des cailloux
Nous apercevons cette maison
Qui n’en est pas une
Des trous alignés
Ce sont leurs toilettes nous dit Shlomo
Cet acte anodin devenu un véritable supplice
Nous marchons puis nous nous arrêtons de nouveau
Shlomo nous demande de nous asseoir
C’est un vrai chantier face à nous
Des débris qui semblent sans intérêt
Et pourtant non,
Ce sont des chambres à gaz
Détruites pour effacer les preuves
Une jeune fille y aurait survécu
Survécu aux chambres à gaz
Vivante, elle est finalement abattue
Survivante, pour quelques instants, des chambres à gaz
Notre marche reprend
Puis un lac,
Une tombe comme nous dit Shlomo
Leurs tombes
Les cendres de ces personnes exterminées
Ce qu’il reste d’eux après le four crématoire : de la poudre
Réduits en cendres par des hommes qu’ils ne connaissent pas
Jetés dans cette eau
Une partie transférée par manque de place
L’étendue du massacre
De cette extermination
La fin de la visite approche
Nous chantons devant ce même lac
Avec cette autre école
Un moment dur mais nécessaire
Emus nous sortons
« Nous sommes entrés à Auschwitz
Et nous en sommes sortis »
Cette phrase que nous répète Shlomo à la sortie d’un camp
Cette phrase qui veut tout dire
Sortis du camp de concentration
A présent, le camp d’extermination
Nous nous dirigeons vers d’autres chambres à gaz
Ici des traces d’ongles
Des griffures,
Toutes ces personnes luttant pour leur vie
Tentant de remonter vers le haut
Pour respirer de nouveau
Nous traversons la pièce
J’aperçois les fours crématoires
Ceux qui ont tenté de réduire à néant le peuple juif
De nombreux blocs
Chacun plein de souffrance
Rempli de douleur
Un des blocs, peut-être un des plus marquants pour moi
Ce qu’il contient ?
Des objets de toute une vie,
Des objets personnels
Tous racontant une histoire
Des valises, des tasses, des lunettes, des chaussures
Objets banals mais propres à une personne
Ils appartenaient à des personnes
Ce sont également des cheveux que nous apercevons
Rasés à des hommes, des femmes, des enfants
Utilisés pour de simples tissus
Autre bloc
Celui des expériences
L’histoire d’Aliza racontée ici même prend toute sa force
Cette jeune fille, cobaye pour une de leurs expériences
Forcée à se faire stérilisée par un médecin juif
Qui tombe amoureuse dans le camp
L’amour à Auschwitz comme nous dit Shlomo
« C’est de voir tous les matins si l’autre est toujours là »
Opérée, elle doit être stérile
Fin de la guerre, elle retrouve son amour
Elle ne peut être avec lui
Elle ne peut lui donner une famille
Et pourtant elle tombe enceinte
Le médecin juif n’a pas réalisé l’expérience entièrement
Cette histoire bouleversante nous a tous marqués
La visite se clôture
A nouveau nous sommes sortis d’Auschwitz
Ce que tant d’autres n’ont pas eu la chance de faire

 

 

La fosse aux enfants (TAIEB Noa 1ES)

La fosse aux enfants

De tous les moments
Passés en Pologne
Un m'a particulièrement touchée
Il restera encré dans ma mémoire
J’y penserai encore longtemps.
La fosse aux enfants,
Cette fosse remplie de dessins et de jouets d’enfants.
Dont le nom
N'évoque rien
Au premier abord,
Révèle un souvenir atroce,
Un souvenir sanglant.
Alors que nous marchions
Sur les traces des enfants
Qui marchaient vers leur extermination,
Une atmosphère lourde
Pesait sur chacun de nous
Comme si ces enfants,
Etaient toujours présents
Dans notre monde.
À vrai dire, ils le sont ;
Et le seront toujours.
Dans la mémoire de notre peuple
Dans la mémoire de l'histoire
Repenser à comment les nazis procédaient,
Repenser à ces hommes sans cœur,
Qui ne sont en vérité que des animaux.
Tandis que leurs pays fermaient les yeux
Feignant l'ignorance absolue
Car ce ne sont pas 800 enfants assassinés
Non, ce sont 1 innocent + 1
Et encore et encore, jusqu’à ressentir le plaisir de tuer,
De tuer un juif, un « chien »
Les larmes étaient le seul moyen d’évacuer cette peine,
Penser que des âmes d’enfants se trouvaient près de nous,
M’arracha le cœur,
Comment peut-on priver un enfant de sa liberté ?
De son enfance ?
La haine des nazis régnaient
Et ce sont ces pauvres enfants qui ont payé le prix.
C'est pourquoi il ne faut pas
Tomber dans l'ignorance
Et ne jamais oublier
L'histoire de notre peuple.

 

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