Auschwitz, 22 Mars 2017 (RAMOS Johanna 1ES)
Par Catherine Guillaume-Lemius ORT, Villiers-le-Bel (95) le 02 mai 2017, 09:39 - Impressions poétiques du voyage - Lien permanent
Auschwitz, 22 Mars 2017
Arrivés à Auschwitz.
La peur montait.
Arrivés devant ce grand portail
Celui que nous pouvions voir dans les films.
Il était là, devant nous.
Je fus d’abord surprise par l’étendue du lieu
Un lieu que j’imaginais plus petit.
A cet instant, je pris davantage conscience de la tragédie.
A ce moment, dès l’entrée, je réalisais où je me trouvais.
Où j’étais.
Le guide nous le répétait : « nous allons en ressortir ».
Tout me parut sombre.
En marchant, une sensation étrange me vint.
Les barbelés nous encerclaient.
Comme si nous étions enfermés, prisonniers.
Premier lieu : un baraquement.
Un baraquement de taille moyenne, différent des autres.
Les personnes y faisaient leurs besoins.
Dans les latrines, privées de leur pudeur. Déshumanisées.
Tous exposés au regard les uns des autres.
En sortant, nous avons marché. Encore et encore.
A côté de nous, se trouvaient des rails.
Les rails des wagons de déportation.
C’est comme si elles nous suivaient.
Ou plutôt, c’est comme si nous les suivions.
Comme pour arriver au bout de notre chemin.
A une destination inconnue.
Arrivés dans les chambres à gaz.
J’éprouvai une angoisse,
Une angoisse que je n’avais, je crois, jamais ressentie.
L’impression d’être prise au piège.
Entre toutes ces griffures sur les murs.
Ces murs si étroits. Nous étions comme compressés.
A présent, nous savons. Nous pouvons nous rendre compte.
Le vécu des déportés… Cette angoisse… Cette peur...
Constamment présentes.
Les camps de la mort. Ils y étaient. Ils s’y trouvaient.
Malheureusement ils y restèrent pour la plupart.
Nous en sommes ressortis.
Sans aucun mot. Marchant en silence. Tous ensembles.
Heurtés par cette terreur réelle.
Cet endroit qui a existé.
Un tel lieu qui a pu exister.
Puis, je fus extrêmement surprise.
Surprise qu’il y ait des maisons autour du camp.
Autour d’un lieu aussi symbolique.
Et où nous savons qu’il y a eu une extermination.
Des gens qui y vivent. Joyeux. Sans aucun ressenti. Sans aucun scrupule.
Sans aucune gêne.
Comment peuvent-ils vivre ainsi ? Trop proches de ce lieu ?
Ce voyage est et restera, je pense, inoubliable.
Il restera gravé en moi.
A jamais.