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La vengeance - 2e9

Sa voix n’avait pas changé  depuis tout ce temps. Il parlait toujours de la même façon, toujours la même langue. Il parlait la violence…          

 

J’avais commencé à préparer ma vengeance depuis mes seize ans. Une vengeance machiavélique, tordue. Je voulais qu’elle soit parfaite. Aussi parfaite que la façon dont ma mère cachait mes bleus sous mon pullover rouge et les siens derrière ses longs cheveux bouclés. Mon père,  Georges avait commencé son penchant pour l’alcool quand j’avais dix ans. Un soir il était rentré chez nous le cœur plein de haine et de noirceur sans aucune raison dont je ne fus informé. Pas à pas, les dettes s’accumulaient. Nous avions dû vendre la maison et déménager dans un studio pitoyable infesté de rats. Un soir de décembre Georges a commencé à devenir violent et à hurler après nous, ma mère et moi, à nous rouer de coups, nous humilier. Tout ce carnage que mon père avait installé dans nos vies avait duré en tout sept ans, huit mois et 23 jours. J’avais compté. Puis un jour tout a changé, ma mère est morte, les coups de Georges ont eu raison d’elle, et lui, disparut dans l’immensité de la nature.

Mais j’ai réussi, j’ai fini par le retrouver, et je lui ai fait subir la violence qu’il nous avait fait endurer, qu’il avait fait endurer à ma mère. C’était ma manière à moi de lui dire dans sa langue : «  Aujourd’hui Georges, tu t’en es bien tiré, mais je recommencerai, à l’occasion d’un autre weekend. Je recommencerai  Georges, et cette fois, je ne me raterai pas ! » Et Georges sans me comprendre, car il me regardait fixement, fait la moue et se remet à hurler.

Johanna.G-V