PEGASE : Arts et culture au lycée M. Yourcenar

Courts-métrages 2020 : Dans les coulisses des tournages !

Depuis octobre 2019, les latinistes de 2nde et de 1ère sont pleinement impliqués dans le PACTE "Comédies!".

Après avoir mené leurs recherches et réalisé des exposés préparatoires à l'écriture des scénarios, ils ont rencontré dès la fin du mois de novembre Fabrice Oussou, notre scénariste intervenant sur le projet.

Après plusieurs séances d'écriture des scénarios, ils ont été initiés en janvier 2020 à différents ateliers : prise de vue avec Florian Kuenemann, prise de son avec Pierre-Jean Houllé et initiation au jeu de comédien sous la direction du metteur en scène et réalisateur Nicolas Moïssakis.

Puis, temps fort(s) les 17 et 18 janvier : 2 jours complets de tournage dont un en studio avec la découverte du fond vert ! Une expérience inoubliable que partagent avec nous nos cinéastes en herbe :

"C'était une super expérience ! On a appris beaucoup de choses, que ce soit dans le rôle d'acteurs ou à la technique. On a passé de merveilleux moments ensemble, on a créé des liens. L'équipe était très sympa et compréhensive."

"Cette expérience m'a appris beaucoup de choses et j'ai pu observer un peu ce qu'il se passait derrière les caméras lors du tournage d'un film ou d'une production vidéo. Je ne pensais pas que c'était aussi difficile au niveau technique de tourner une scène : il faut savoir se positionner par rapport aux acteurs pour bien les entendre et les voir sans qu'aucun équipement d'enregistrement ne soit visible sur la production finale. Les techniciens doivent alors faire preuve d'imagination pour placer leurs appareils : j'ai trouvé ça intéressant." (Aurélien D.)

"J'ai été étonné de voir une telle cohésion entre les équipes de la prise de vue et du son. Avant, je pensais que le son était directement enregistré sur les caméras. Puis, en devenant cadreur, je me suis rendu compte que les deux équipes étaient différentes mais indispensables. J'ai trouvé, durant le tournage, que tout le monde était à l'écoute de tout le monde et que l'ensemble avançait vite de façon à pouvoir tout faire sur deux jours". (Oscar C.)

"J'ai trouvé ces deux journées à la fois enrichissantes et fatigantes. En effet, en plus de produire deux courts-métrages, on a développé notre capacité à gérer un emploi du temps très rempli. Ce qui m'a le plus intéressé est l'aspect technique de la réalisation, notamment la prise de son car cela demande beaucoup de concentration et de précision". (Marie T.)

"J'ai adoré participer à ce tournage. Ce fut une expérience incroyable, j'ai tout appris du métier de cadreur qui, pour moi, était le rôle le plus proche du réalisateur. Mon rêve d'enfant a toujours été d'être réalisatrice de grands films. Le studio était incroyable, j'ai adoré y déambuler. Les intervenants nous ont parfaitement encadrés. J'aimerais beaucoup le refaire l'année prochaine."

"Le tournage était génial, j'ai adoré jouer le rôle d'une icône féminine bien que la difficulté soit présente. Au fil du temps, on a créé des liens avec les autres et c'était super !" (Korydwenn C.)

"Ces tournages étaient juste excellents. On a découvert une nouvelle vision du cinéma. Cette expérience nous a permis de créer plus de liens, elle a soudé le groupe. C'était une expérience exceptionnelle et ce serait à refaire avec énormément de plaisir!" (Sarah E. A.)

"C'était une superbe expérience. J'ai découvert une partie du monde du cinéma et j'ai adoré. J'envisage de travailler dans ce domaine." (A. P)

"Durant ces deux jours de tournage, l'ambiance a été à son comble. Pour ma part, j'ai adoré être acteur [...] J'ai pu voir l'envers du décor et réaliser la difficulté d'un tournage. Je remercie Mme Poussier car, grâce à elle, nous avons pu réaliser son beau projet. Ces tournages m'ont permis d'enrichir ma critique cinématographique et je ne vois plus les films comme avant, ce qui me manque parfois. En tout cas, j'ai passé un excellent moment à faire ces tournages." (Kévin D.)

Alors ne manquez pas la PROJECTION de nos TEASERS le samedi 21 mars lors de la JPO du lycée Marguerite Yourcenar !!

Une oeuvre, un texte ! (7)

Le choix de Mélina :

« L’arbitre arrête alors le combat à la vue du score, tant la domination de l’un des adversaires est nette. Trop consciente de mon avance, je fais une erreur de débutante. Je cours après la touche. J’oublie de construire le point qui me manque. C’est alors qu’arrive le vrai problème. Je perds mes jambes. J’ai eu l’idée judicieuse de préférer les baskets aux chaussures de boxe. Elles sont beaucoup trop lourdes. Je m’enfonce dans le tapis de sol. Je fléchis, mon adversaire reprend confiance et remonte au score. A moi cette fois de ne pas céder à la panique. Je change de tactique. Je vais à l’affrontement physique et je finis par gagner un combat inutilement laborieux. L’entraîneur néo-zélandais vient me voir à la descente du ring. Il est intrigué. Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? « Un problème technique… » 

L'analyse de Mélina :

C'est ici le combat des huitièmes de finale qui oppose Aya Cissoko à une boxeuse néo-zélandaise contre qui elle s'était déjà battue auparavant.

Je trouve cette scène vraiment motivante, c'est une belle leçon de morale qui montre que l'on peut tous faire des erreurs, même les plus grands champions, mais que l'important est de savoir se relever malgré tout.

Une oeuvre, un texte ! (6)

Le choix d'Olivier :

« Je ne m’habituerai jamais à la déconvenue de la victoire, la même au long des années. Je n’arriverai pas à me réjouir. Je suis toujours allée au combat sans haine ni rage. Je n’ai jamais eu spécialement envie de dominer mon adversaire, et certainement aucune envie de le détruire ou de l’humilier. J’ai des scrupules à voir l’autre saigner, souffrir. Je n’aime pas faire mal.

Ce n’est pas de la grandeur d’âme. Ces victoires-là me sont indifférentes. Celle à laquelle j’aspire, c’est la victoire que j’emporte sur moi, et qui me consacre plus forte que je suis capable de l’être. Elle récompense les sacrifices, les efforts, les douleurs. Dans ce cas alors, oui, il y a de la volupté. Elle est parfaitement égoïste.

C’est au point que je préfère la défaite. Perdre est un piment. Perdre est une promesse. Le chemin sera plus long que prévu, plus ardu, le labeur plus constant. Je veux des défis qui soient plus durs à relever. Des adversaires intimidantes, capables d’insinuer en moi un doute plus sournois. Mon projet, c’est d’en baver. »

L'analyse d'Olivier :

Tout d'abord, j'ai choisi cet extrait car il reflète le caractère d'Aya [que je me suis représenté] comme une jeune fille combattante et travailleuse qui veut toujours se surpasser. Une fille qui aime les défis et qui ne veut pas prendre le chemin le plus facile. [...]

Ensuite, cet extrait nous donne une bonne leçon sur le sport. En effet, il nous parle de l'importance de l'importance de la défaite. Une défaite toujours instructive qui ne doit pas nous freiner mais plutôt nous pousser vers l'avant. [...]

Enfin, dans cet extrait, je peux ressentir toutes les convictions d'Aya. Dans sa victoire, je peux ressentir son envie de devenir plus forte. [...] En effet, ce n'est pas que dans le sport qu'il faut combattre. Pour elle, toute la vie est un combat.

Une oeuvre, un texte ! (5)

Le choix de Miangaly :

« Je m’applique à encaisser. On boxe à cette condition : l’autre ne doit jamais savoir que vous venez de prendre un coup. Quand je m’entraîne, surtout, j’arrête de penser. Je me bats l’esprit aux abonnés absents. Je n’entends plus que mon corps, le tressaillement des muscles. Je m’exerce à tolérer la douleur, à passer les seuils. Ce mal-là, j’en veux bien, je l’ai choisi. »

L'analyse de Miangaly :

J'ai choisi cet extrait car il représente selon moi une valeur forte dans le monde du sport : la persévérance mais également le fruit de toutes les épreuves de sa vie. [...] Aya aime le goût de l'effort et ne se plaint pas.

Une oeuvre, un texte ! (4)

Le choix de Nor Alden (pp. 66-67) :

« Dehors est glacé, dedans est écrasant. La santé de Massiré se dégrade. Elle ne se plaint jamais des dialyses, ni ne nous parle de ses bilans. Mais la maladie s’est aggravée et son avenir dépend maintenant d’une greffe de rein. Elle qui peut se montrer si dure avec elle-même, qui exige tellement des enfants qui lui restent, est submergée par des vagues de douleur. Elle se reprend vite. Mais il a fallu que ses enfants cherchent des mots qui la consolent, qu’ils écoutent celle qui leur apprend à se taire.

Et puis il y a ce qu’elle me dit, elle y revient plusieurs fois, ces mots d’Africaine qu’elle utilise quand elle s’adresse à moi. Elle m’appelle « un diable ». Elle n’a pas pour habitude de parler à la légère, et c’est un poids de plus en plus lourd que cette accusation dont je devine, sans la comprendre, la gravité. Je demande des explications, j’insiste. Je finis par savoir ce que j’aurais peut-être préféré ne pas entendre. « Tu as mangé les petits. » Les enfants qui meurent ont été tués par celui qui les précède. Massou puis Moussa partis, il faut bien que ce soit moi qui les aie mangés. Voilà ce dont elle m’accuse quand elle est hors d’elle. Je suis le démon coupable de la mort de ma petite sœur et de mon petit frère. Je quitte probablement l’enfance à ce moment-là, quand j’interdis à Massiré de jamais répéter ce qu’elle vient de dire. Je crie pour la faire taire. Je hurle et elle se tait. Je sais, moi, ce que leur absence me coûte, et combien j’ai voulu échanger mon sort contre le leur. Mourir m’irait. Mourir est un sommeil. C’est ce qu’ils disent, n’est-ce pas ? « Ils dorment en paix. » Vivre ou mourir, personne ne m’a demandé de choisir. Je vis. Tant pis peut-être, mais c’est comme ça. J’ai neuf ans et je suis dans une solitude désespérée. »

 

L'analyse de Nor Alden :

J'ai choisi ce passage parce qu'on peut lire et ressentir la souffrance familiale et individuelle, surtout celle de Massiré. [...] Aya allume les projecteurs sur elle et accentue le désespoir qu'elle ressent. [...] Il y aussi autre chose qui m'a marqué,  c'est l'inversion des rôles. Massiré, qu'on a vue depuis le début du livre comme une mère protectrice qui veut à tout prix protéger ses enfants, tombe dans une sorte de dépression [...] : c'est au tour de ses enfants de l'aider.

Une oeuvre, un texte ! (3)

Le choix d'Adrien (p. 69) :

« J'ai 13 ans, je viens lui rendre visite dans la chambre où elle est hospitalisée. Sa voisine africaine lui demande joyeusement quand elle compte me marier. J'ai l'âge qu'on commence à y penser pour moi. La réponse de ma mère est immédiate et, dans mon souvenir, cinglante : elle est trop jeune, et de toute façon elle épousera qui elle veut. Elle qui a vécu, et qui ne reniera jamais son destin de femme et d’épouse malienne, me promet publiquement un destin de femme française. Ce n’est pas seulement ma liberté qu’elle déclare. Dans cette différence qu’elle établit entre nous deux, quand elle admet que je mène ma vie irrémédiablement différente de la sienne, ma mère me reconnaît pour femme. Elle accepte que je devienne une autre qu’elle. Celle qui fait ce qu’elle veut. »

L'analyse d'Adrien (p. 69) :

J'ai choisi ce passage pour son caractère révolutionnaire. L'auteur veut nous faire comprendre que, dans certains pays africains, les parents choisissent du destin amoureux de leurs filles et que Massiré laisse la liberté à sa fille de choisir. [...] J'ai également choisi ce passage pour la liberté qu'on y ressent.

Une oeuvre, un texte ! (2)

Le choix d'Amandine (p. 40) :

"L'incendie de la rue de Tlemcen ne doit rien au hasard ou à la maladresse. Il a été déclenché volontairement, de manière à faire le plus de dégâts possible. Les enquêteurs ont retrouvé des traces d'essence sur les marches qui mènent au premier étage. Des chiffons imbibés ont été entassés sur le palier, au pied du coffrage qui protège les canalisations de gaz. Il a suffi de jeter une allumette enflammée. Aspiré par le vide de la cage d'escalier, le feu a fait fondre le plomb des tuyaux. Libérés, les gaz chauds ont alimenté une colonne de flammes qui s'est instantanément élancée dans les puits. Dans les débris, on a récupéré la carcasse métallique d'un pneu. Sa combustion dégage une fumée noire et épaisse, qui empêche d'y voir et gêne les opérations de secours."

L'analyse d'Amandine :

J'ai choisi ce passage car il m'a touchée lorsque j'ai compris que des gens voulaient mettre le feu pour tuer.

Une oeuvre, un texte !

Dans le cadre du PACTE "Danbé", les élèves de 2nde 5 ont découvert le récit autobiographique d'Aya Cissoko et de Marie Desplechin. Chacun a mis en lumière un texte, extrait de l'oeuvre. Vous trouverez dans ce billet et les suivants leurs coups de coeur !

Le choix de Gaétan (pp. 38-38) :

« Il doit être trois heures. L'immeuble retentit de cris aigus et rauques. Mon père sort du lit. Il enfile sa robe. Il dit qu'on se bat dans l'immeuble, un couple se dispute. Il va intervenir, calmer tout ça. Il ouvre la porte. Il me semble que suit un silence. Nous sommes tous réveillés. Puis sa voix : « Mon Dieu, le feu... ». A ce moment-là, l'incendie a gagné le couloir. Il ne faut plus espérer sortir de la chambre. Nous sommes pris au piège.

Ma mère m'attrape, elle attrape Issa, puis mon petit frère. Elle tire le lit pliant vers elle et elle nous flanque dedans. Elle se penche sur nous, elle nous protège de ses bras. Massou lui a échappé. La petite s'est précipitée en hurlant dans les jambes de Sagui. Plus aucune lampe ne fonctionne dans l'immeuble. On ne voit dans la nuit que la lumière effrayante des flammes qui dansent dans le couloir. Du lit où Massiré nous a enfermés, je regarde. Je reste parfaitement immobile. Je me suis scindée en deux. Une partie de moi se débat et sanglote en dedans. L'autre garde les yeux fixes, grands ouverts. Elle enregistre. Les flammes avancent, elles approchent. Une fumée épaisse les précède, faite de tout ce qui brûle dans le couloir, de tout ce qui brûle sur cinq étages au-dessous de nous. Il devient de plus en plus difficile de respirer. Les yeux me piquent, je tousse. Je lutte pour rester éveillée.

Maintenant, je vois mon père s'écrouler devant l'embrasure de la porte. Son corps obstrue le passage. Je devine la forme inerte. Massou a cessé de crier, elle a disparu dans la fumée. Massiré est toujours couchée sur nous. Je perds conscience. »

L'analyse de Gaétan :

Ce passage m’a touché car je l’ai trouvé très sobre. Il est le reflet, dès le début du livre, du danbé d’Aya et de ses proches. On ne trouve aucun champ lexical de la plainte, ni des sentiments d’ailleurs. La scène est racontée de manière assez neutre : les faits s’enchaînent, un peu comme dans un compte-rendu. C’est sans doute pour ça qu’elle dit qu’elle est « scindée en deux ». Elle doit vouloir lutter le plus possible contre la peur et le chagrin. Et on se dit qu’elle résiste encore quand, des années après, elle le raconte à Marie Desplechin, qui l’aide à écrire ce témoignage.

DES PORTFOLIOS ...

Voici un premier aperçu des PORTFOLIOS

réalisés par les élèves de 1ère

sur la thématique "Les Fleurs du Mal".

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