Le choix d'Adrien (p. 69) :

« J'ai 13 ans, je viens lui rendre visite dans la chambre où elle est hospitalisée. Sa voisine africaine lui demande joyeusement quand elle compte me marier. J'ai l'âge qu'on commence à y penser pour moi. La réponse de ma mère est immédiate et, dans mon souvenir, cinglante : elle est trop jeune, et de toute façon elle épousera qui elle veut. Elle qui a vécu, et qui ne reniera jamais son destin de femme et d’épouse malienne, me promet publiquement un destin de femme française. Ce n’est pas seulement ma liberté qu’elle déclare. Dans cette différence qu’elle établit entre nous deux, quand elle admet que je mène ma vie irrémédiablement différente de la sienne, ma mère me reconnaît pour femme. Elle accepte que je devienne une autre qu’elle. Celle qui fait ce qu’elle veut. »

L'analyse d'Adrien (p. 69) :

J'ai choisi ce passage pour son caractère révolutionnaire. L'auteur veut nous faire comprendre que, dans certains pays africains, les parents choisissent du destin amoureux de leurs filles et que Massiré laisse la liberté à sa fille de choisir. [...] J'ai également choisi ce passage pour la liberté qu'on y ressent.