Introduction générale au thème « l’art et le sacré »
Par F. Huard le 06 septembre 2020, 13h52 - L'art et le sacré - question et enjeux esthétiques - Lien permanent
D. Beccafumi,
Sainte Catherine de sienne recevant les stigmates,
détail, 1514-1517, huile sur panneau,
pinacothèque de Sienne
La thème « l’art et le sacré » s’inscrit dans la thématique générale « Questions et enjeux esthétiques ». Ce thème est très vaste et mériterait des milliers de pages et d’analyse qu’il est impossible de produire pour notre cours. Mais il faut s’interroger sur les liens entre l’art et le sacré. Pour commencer il convient de définir rapidement – est-ce possible ? – ces deux termes.
Pour commencer il faut lire les définitions proposées dans le dictionnaire culturel en langue française (sous la direction d’Alain REY, Le Robert, 2005, Paris).
ART, tome 1, p.529-533.
SACRÉ, tome 4, p.483-487
A partir de ces définitions comment étudier les rapports entre l’art et le sacré dans la perspective de l’Histoire des arts ? Nous pouvons traiter ce thème à travers trois interrogations principales :
1. L’art et la représentation du sacré. Le sacré se matérialise dans l’art, l’art permet au sacré d’exister, d’avoir une forme, une représentation, une histoire, d'être porté à la connaissance de la collectivité.
2. L’art partie prenant du rite. Les rites associés au sacré nécessitent des lieux, des objets, des prières, des textes… que l’art se charge de fournir : c’est le cas des sanctuaires et des objets du rites et de dévotion.
3. La sacralisation de l’art. L’art, dans les sociétés ou le sacré tend à disparaître, devient lui-même sacré, il est sacralisé par les sociétés qui tendent à conférer un statut privilégié aux œuvres d’art.
Pour traiter ce thème dans le cadre de l’Histoire des Arts nous interrogerons donc sur les rapports entre art et sacré à différentes époques et dans différentes civilisations – en évitant tout ethnocentrisme et anachronisme grossiers – tout en nous interrogeant sur la nature du sacré.