Notre chauffeur nous emmène vers le sud, le soleil est toujours plus radieux, la température s’en ressent.

Pour nous emmener au sommet, le chauffeur fait preuve d’une étonnante maestria. Il doit en effet manœuvrer un autocar de 13 mètres sur une route sinueuse, riche en têtes d’épingles, au-dessus de flancs escarpés. Pour détendre l’atmosphère une élève glisse à sa voisine : « Imagine, on tombe ? ». Un peu plus tard, une autre annonce qu’elle a vu un crocodile (!). Arrivés à l’emplacement, nous gravissons avec difficulté mais courage les flancs du tristement célèbre géant endormi. Les accompagnateurs, toujours délicats, pressent les élèves. Quelques uns craignent un réveil imminent que semblent confirmer de lointaines fumerolles et quelques cailloux qui glissent devant nous(1).

Un guide très apprécié nous raconte l’histoire passionnante du volcan. Nous voyons en contrebas une coulée de lave figée datant de 1944, la baie de Naples sous la menace d’une éventuelle éruption. Le meilleur pour tous reste la gueule béante et fumante du monstre. Nous nous abîmons dans la contemplation du cratère bordé de pierres rouges, riches en fer.

La descente s’avère plus facile pour tous. Cette fois, nous nous rendons vers l’une des plus célèbres victimes du Vésuve : la ville de Pompéi. Le célèbre live de Pink Floyd sur ces mêmes lieux, présenté aux élèves pendant le trajet, ne semble pas ravir les foules. Rideaux fermés, on admire d’autres aspects de l’électronique.

Les ruines de la ville offrent un spectacle des plus fascinants qui nous fait revivre les derniers jours de Pompéi. Cette ville morte regorge de secrets magnifiques et de beautés mystérieuses, on s’attend à voir un personnage en toge croiser notre chemin à chaque détour. Penser que ces mêmes pavés ont porté les pas d’antiques Latins donne le frisson. Peu de mots peuvent décrire la magie qui se dégage d’un tel endroit. D’ailleurs l’un des accompagnateurs signale que l’eau à laquelle s’abreuve l’un des élèves est celle des morts, cela lui coupe la soif.

Les élèves de 4e retrouvent l’endroit décrit par Théophile GAUTIER dans Aria Marcella. Une vue sur les fresques contenues dans la villa des Mystères vient clore notre visite d’une manière magistrale et artistique.

Le retour vers notre nouvel hôtel nous présente d’autres plaisirs routiers de l’Italie : un homme à cheval en ville, un aveugle qui marche en travers de la route… Le hasard nous met aussi en présence d’un sublime coucher de soleil sur la mer.

Au restaurant de l’hôtel, les élèves s’étonnent de l’alliance de pâtes et de frites, mais cela les récompense d’une journée si riche en émotions.

N. THIMON

NOTES :

1 : Pour parfaire votre connaissance du Vésuve, vous êtes invités à lire le document très complet élaboré par M. COLONGE, professeur de Sciences et Vie de la Terre, en suivant ce lien.