Littéralement photographier veut dire "écrire avec la lumière" ; c'est ce que j'essaie de faire, alors pas à chaque photographie mais presque...il n'est pas toujours possible de suivre cet adage lorsque vous avez un cahier des charges à remplir, étonnamment les photos que je préfère lors de la réalisation d'une commande ne sont en général pas les choix du clients...
"Écrire
avec la lumière" : c'est vraiment ce qu'il ne faut pas perdre
de vue et c'est en grande partie la raison pour laquelle je travaille
le plus possible en lumière naturelle sur des projets personnels ;
je dois m'adapter au conditions lumineuses de l'endroit et du moment
qui peuvent avoir été choisis.
Quelles sont les études ou la formation requises pour y parvenir ?
Je ne sais pas exactement ce qui est proposé aujourd'hui en termes de "diplômes", mais il y a quelques années, on pouvait passer un CAP ou un BTS (plutôt technique) ou une école d'art ( Louis-Lumière à Paris ou Arles en France, Vevey en suisse...)
Pour ma part, je suis autodidacte et ai passé un CAP en candidat libre : je le sais il y a beaucoup de "bidouillages ou de système D" dans mes photographies ; techniquement, ce n'est pas toujours parfait mais je crois que c'est ce que j'aime...
Quels sont les horaires ?
Les horaires sont comment dire...variables ! Tout cela est fonction des commandes des clients ; soir, matin très tôt, nuit, week end (mariage...) et pour les travaux personnels, on peut y passer plusieurs mois voire plusieurs années selon les sujets que l'on désire traiter "à fond".
Quelles sont les principales contraintes selon vous ?
Attendre
la bonne lumière !
Quels sont les plaisirs ?
Obtenir
la bonne lumière !
Quels sont les principaux métiers associés à votre profession ?
Dans le
travail de commande,
le service de communication de l'entreprise,
le directeur artistique, le webmaster,
l'infographiste,
le maquettiste,
parfois l'imprimeur...
et de temps en temps, il faut être un peu de toutes ces professions car le client s'en remet à votre expérience.
Dans le travail personnel, vous êtes vraiment tout à la fois...plus l'éditeur si vous allez jusqu'à réaliser vos livres.
Pouvez-vous raconter un bon souvenir ?
Beaucoup de très bon souvenirs : surtout avec la journaliste ou la styliste avec qui je suis sur un sujet car ça papote sur plein d'autres sujets...
À partir du moment où votre travail est un minimum lié à une création et que le but est atteint...: avant de me lancer sur un projet personnel avec une édition à la clé, je réalise toujours une ou deux séances de prises de vues avec tirage final afin de concrétiser l'image que j'ai en tête et me rendre compte si cela correspond bien à mon idée de départ, à l'histoire que je veux raconter.
Un photographe, c'est comme un écrivain ou un cinéaste ; vous avez votre travail dans la tête : quel matériel, quel film utilisé (je travaille en argentique pour mes projets personnels), quelle période de l'année pour faire les prises de vues, les repérages, le choix des formats de tirages avec ou sans encadrement, la dimension finale du livre, le déplacement chez l'imprimeur, "être au cul de la machine" et voir naître votre idée originelle...et bien tout ça ne sont que d'excellents moments !!
Le travail
avec les co-auteurs de mes livres est en ce point passionnant :
échange de point de vues, découverte des textes qui ne doivent pas
être une légende des photographies comme les photographies qui ne
doivent pas être une illustration des textes. au final, étant à
l'origine du projet, je reste tout de même décisionnaire des choix
artistiques.
Un mauvais souvenir ?
Pas de mauvais souvenir en général ; cela dépend vraiment de l'interlocuteur et du contact que je peux avoir avec lui (elle)...je ne peux pas toujours choisir mais dans le cas où cela ne se passe pas bien, je ne récidive pas.
Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui
voudrait faire ce métier ?
Être persévérant ; aujourd'hui avec le numérique et les outils associés (téléphones, tablettes...) tout le monde peut être photographe. beaucoup trop d'images se ressemblent, cela est dû en partie au matériel utilisé ; processeurs identiques dans les boitiers, applications du style instagram ou autre, si l'on n'a pas son univers, son imaginaire, sa formation (autodidacte ou pas), sa manière de traiter ses photographies et sa capacité à raconter une histoire, quelque soit le sujet abordé...et bien pas simple ! même avec tout ça, il y a de nombreux photographes qui ont un réel talent et doivent tout même "travailler" ailleurs afin de boucler les fins de mois...
J'oublie aussi les réseaux ; comme dans beaucoup de domaines professionnels, les réseaux sont indispensables...en France on est vite étiqueté, catalogué et si vous êtes "connu" dans un type de photographies, on n'ira pas vous chercher pour autre chose. Passer d'un genre à l'autre n'est pas forcément un atout pour un photographe qui fait du social (mariages, photos de famille...), du professionnel (entreprises, presse, sites...) et/ou du personnel (sujets qui tiennent à coeur et qui demandent du temps avant de pouvoir soit les exposer, soit les éditer).
Quand un photographe se promène dans tout ça (ce qui a été mon cas), il n'est pas facile de se positionner. mais cela reste de la photographie et j'y trouve toujours un intérêt (pas dans le sens financier du terme...). après quelques années, il peut y avoir une lassitude et on peut ne vouloir se consacrer qu'à une partie de l'activité, d'où cette direction vers l'édition en ne travaillant que sur des projets personnels.
Beaucoup de photographes ont cette démarche (édition à compte d'auteur et/ou à compte d'éditeur, puisque les éditeurs sont assez frileux). d'autres problématiques se profilent mais enfin on travaille réellement pour soi et non pour un tiers...
En bref il ne faut pas lâcher !
Pour en voir plus, vous êtes invités à aller sur le site officiel : www.francoislouchet.com
Je remercie François LOUCHET d'avoir pris le temps de quitter ses objectifs pour nous présenter sa profession
N. THIMON
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