Il est difficile d'expliquer à un étranger pourquoi en français il y a du masculin et du féminin sur les noms d'êtres inanimés (objets, concepts...).
Plus d'une femme a grincé des dents en entendant dire "Bonjour à tous" à une assemblée dans laquelle elle se trouvait.
Certains militent pour le retour du neutre comme en latin, en grec ou en allemand.
- Le neutre existe de manière détournée en français :
Ce garçon est sympathique, il est plaisant.
Cette femme est intelligente, elle est plaisante.
Partager ses connaissances est un devoir, cela est plaisant.
Ces personnes à qui je m'adresse ne me connaissent pas.
C'est quelque chose à quoi je pense.
Le pronom indéfini "quoi", masculin, joue le rôle du neutre.- En français, pour créer une forme féminine, on ajoute généralement un -e final, indice que la forme masculine ne porte pas de signe distinctif. C'est la raison pour laquelle on choisit le masculin pour le pluriel englobant les deux genres.
ex : Les hommes et les femmes sont dotés de la même intelligence.
Non pas parce que "le masculin est le plus fort", mais simplement parce que de toutes les formes à notre disposition, c'est celui qui ne porte pas de marque.
- Le meilleur exemple se voit dans l'emploi de la 3e personne du singulier :
Il pleut.
Il fait beau.
Il y a du monde.
Il reste du travail.
Il est inutile de se dépêcher.
Il y a un moment que vous êtes là.
Il semblerait que vous soyez convaincus.
Viendrait-il à l'esprit de quelqu'un de remplacer "il" par "elle" ? Non, car chacun sait que c'est une tournure impersonnelle qui ne désigne rien, à plus forte raison, ni homme ni femme.
N'accusons donc pas la grammaire de faire du favoritisme.
N. THIMON