1) La rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet
1854. Huile sur toile, 1,32 x 1,50 m, Montpellier, musée Fabre, collection Bruyas 1868.
Le tableau représente Gustave COURBET, à droite en habit de campagne. A gauche, dans des vêtements plus recherchés, on voit son mécène (= celui qui l'aide financièrement) accompagné de son domestique. C'est le bâton de marche de COURBET qui semble séparer la toile en deux parties égales. Le tableau est tout en contrastes. Entre le haut : ciel clair, et le bas : le sol. Les visages se découpent bien. Entre la gauche : deux hommes bien vêtus et respectueux et la droite, un homme seul, habillé avec moins de soin, dans une attitude fière. Les attitudes s'opposent. Courbet se montre avec son matériel de peinture sur le dos, un bâton de marche, c'est un artiste proche de la nature.
2) Le Désespéré
1843-1845, Huile sur toile, H. 45 ; L. 54 cm Collection particulière
Le peintre se représente de face, les yeux exorbités, les mains dans les cheveux, « en gros plan ». Il ne cherche pas à paraître à son avantage. Aucun élément de décor n'est visible, il nous oblige à un face à face déroutant. Un jeu de clair obscur (hérité des peintres hollandais comme REMBRANDT) crée des contrastes : lumière et ombre s'opposent. Ce tableau a servi de couverture aux éditeurs contemporains pour illustrer des récits variés comme La mort d'Olivier Bécaille de ZOLA (Librio), Le dernier jour d'un condamné de HUGO (Carrés Nathan), L'idiot de DOSTOIEVSKI (Folio gallimard), Le Horla de MAUPASSANT(Livre de poche).
3) L'homme blessé
Entre 1844 et 1854, Huile sur toile H. 81,5 ; L. 97,5 cm, Paris, musée d'Orsay.
Si ce n'était que l'expression du visage, on pourrait croire un homme qui dort, avec ce léger sourire qui flotte. La présence d'une tâche rouge au cœur et de l'épée posée contre l'arbre indiquent quelque chose de plus macabre. Pourquoi se peindre ainsi ? Il s'agit d'un repentir, un tableau qui a été modifié par l'auteur. Les rayons X ont révélé qu'à l'origine, il s'y était représenté en compagnie de son amie. Après la séparation et la peine ressentie, il l'a fait disparaître dix ans plus tard. Ne reste qu'un cœur blessé au sens propre.
Ces trois œuvres cherchent à bousculer les habitudes, rompre avec les conventions. L'auteur cherche à faire évoluer le monde de la peinture en proposant des œuvres personnelles et dérangeantes.
N. THIMON