Tōkyō, la "mangapole"
Le Japon est un archipel, c'est-à-dire un groupe d'îles. C'est sur l'île Honshū, sur la côte est, tournée vers le Pacifique, que se trouve la capitale Tōkyō dont le nom signifie "capitale de l'Est". Elle se nommait d'abord Edo.
Au VIIe siècle est fondé un temple bouddhiste, le Senso-ji. Constitué de plusieurs bâtiments traditionnels, dont une pagode à cinq étages, son entrée principale est la "Porte du Tonnerre".
En 1457 : Ōta Dōkan, un seigneur local, ordonne la construction du premier château. Autour de ce lieu, la ville va progressivement se développer.
Au XVIIe siècle, la ville prend son essor car on y établit le gouvernement shogunal. Un shogun est un général qui possède le droit de gouverner des localités au nom de l'Empereur, le mikado. Par la suite, les seigneurs locaux (les daimyos) sont obligés d'y habiter la moitié du temps, pour stabiliser le pouvoir. C'est ce qui donne de l'importance à la ville.
Les autorités ordonnent le développement du réseau routier, afin de faciliter les déplacements. On procède aussi à l'assèchement des marécages. Cela permet donc la construction de nouveaux villages et l'affluence de marchands.
La ville est plusieurs fois victime d'incendies dévastateurs ou de famines mais elle poursuit néanmoins sa croissance.
C'est en 1853 qu'apparaissent les premiers navires américains, marquant ainsi la fin de la période d'isolement. En effet, jusque là, le Japon profitait de son caractère insulaire [le fait d'être une île] pour se couper du reste du monde. Beaucoup de progrès que connaissait le continent étaient restés ignorés. C'est un profond bouleversement pour la vie japonaise qui doit à la fois préserver ses traditions et se familiariser avec les coutumes occidentales. C'est sous l'impulsion de l'empereur Meiji (1867-1912) que cette ouverture prend toute son ampleur, on parle ainsi de l'ère Meiji pour évoquer le règne de celui qui fait accéder le Japon à la modernité.
Edo est renommée Tōkyō et devient la capitale au sens moderne du terme lorsque l'empereur s'y installe. En 1888 se fait la construction du Palais impérial, le Kōkyo ("Résidence de l'Empereur"), sur les fondations du château d'Edo. Il est bombardé, comme le reste de la ville, lors de le Seconde Guerre Mondiale puis reconstruit à l'identique en 1968. Il est entouré de jardins et de cours d'eau. C'est un monument qui est partiellement ouvert au public aujourd'hui.
A la mort de l'Empereur, on lui construit un sanctuaire shintoïste, d'après des plans qu'il a lui-même dessinés : le Sanctuaire Meiji. Des jardins entourent des bâtiments traditionnels de "style coulant". Le toit a une forme courbe qui dépasse largement les murs.
Les maisons traditionnelles sont en bois. Le sol est recouvert d'un tapis qu'on appelle tatami. Certaines portes coulissantes ou des paravents sont en papier. Les structures sont aussi pensées pour faire le moins de dégâts possibles en cas de tremblement de terre.
Tōkyō va très vite rattraper le "retard" par rapport aux pays occidentaux en développant rapidement ses industries du bâtiment, de la mécanique ou de l'électronique, par exemple. C'est là qu'est établi le groupe Sony (créateur du Compact Disc, de la Play Station ou du Blu-Ray...). Par ailleurs La ville abrite de nombreux moyens de transports ferroviaires aériens ou souterrains.
A partir de 1958 se dresse la Tour de Tōkyō, une tour métallique rouge et blanche de plus de 300 mètres qui s'inspire de la Tour Eiffel. Elle est le fruit du travail de l'ingénieur Nikken Sekkei.
C'est à lui aussi que l'on doit le Tokyo Skytree l'une des plus hautes du monde avec plus de 600 mètres, inaugurée en 2012. Toutes les deux ont été prévues pour la radiodiffusion et doivent résister aux séismes.
Mais à part les plus grandes avenues, les rues ne portent pas de noms, pas facile pour un étranger de se repérer ! On peut trouver son chemin en demandant de l'aide ou grâce à certains bâtiments. La ville s'étend aussi verticalement, avec des constructions sur plusieurs niveaux ou des centres urbains dans les sous-sols. La ville s'étend aussi horizontalement avec un réseau ferroviaire très vaste. De plus, on sait que certains quartiers sont réservés à des activités particulières. L'un d'entre eux, Akihabara, est particulièrement connu. Il était au départ un lieu où les étudiants venaient vendre des petits appareils électriques. Il devient rapidement un lieu spécialisé dans l'électronique et l'informatique, puis les jeux vidéo et les mangas. De grands groupes s'y installent pour lui donner son importance actuelle. On peut donc y voir un Gundam d'environ 18 mètres de haut. C'est un robot géant issu des dessins animés très populaires au Japon. Il invite à découvrir le café et le musée qui lui sont consacrés. Les moyens qui lui sont consacrés montrent à quel point c'est un phénomène de société.
A Mitaka, vous pourrez voir le Musée Ghibli. Ce studio a produit des longs-métrages d'animation comme Totoro, Le Château dans le ciel, Le Voyage de Chihiro, Mes voisins les Yamada, Ponyo sur la falaise...
A Ikekuburo se trouve le Musée Toei Animation, créateur des animes comme Dragon Ball, One Piece, Les chevaliers du Zodiaque... adaptations des mangas homonymes. Tōkyō est véritablement la ville des mangas, une "mangapole".
C'est aussi une mégapole, l'agglomération de villes la plus peuplée du monde : le Grand Tōkyō. Elle parvient à s'étendre autant car elle est située dans une plaine très vaste. Tōkyō est traversée au le nord-est par le fleuve Sumida qui se jette dans l'Océan. Le cours d'eau est survolé par le Pont Arc-en-ciel, suspendu sur la baie de Tokyo ; c'est un pont à poutres en porte-à-faux.
N. THIMON