Bertille Delporte-Fontaine a travaillé comme Attachée de presse. Elle est aujourd’hui auteure, chroniqueuse, entre autres, pour Brazil, les Chroniques des Fontaines, revue dont elle est co-fondatrice. Artiste multi-cordes, elle est également graphiste et chanteuse à textes. Elle accepté de nous présenter son métier de façon engagée et poétique

 

Pouvez-vous définir précisément votre métier ?

Je suis une artiste multicordes. Je compose, j’écris, je chante, j’interprète.

 

Quelles sont les études ou la formation requises pour y parvenir ?

Pour la plupart des auteurs-compositeurs, il y a les conservatoires, les cours ou les écoles publiques ou privées... Dans mon cas, étant autodidacte, je suis sortie des sentiers battus, et me suis battue (et continue) pour imposer ma vision et ma voix. C’est certes la voie de l’inconfort, de l’insécurité, mais c’est celle qui mène vers l’absolue liberté. Du moins, c’est ce que je m’évertuais à dire aux élèves qui me posaient la question à l’époque où j’étais intervenante dans les lycées... La bourse ou la vie ? J’ai choisi la vie.

 

Combien de temps y consacrez-vous ? / Quels sont les horaires ?

Plus que du temps, exercer sa passion est un exercice de style de chaque instant, c’est un engagement à vie, un serment fait avec soi-même jusqu’à perdre toute notion du temps, à raison.

 

Quelles sont les principales contraintes selon vous ?

Cela dépend du cursus choisi, la voie royale des écoles, ou la voie loyale de vos épaules. Dans le second cas, si l’on vient, comme moi, de nulle part, née du néant, hors du sérail, hors des rails, il faut s’armer de courage, d’humour, de patience et de philosophie. Exister en tant qu’artiste en France est (in)considéré (à regret) comme un métier à vent(s), dont on est trop souvent instrument (souvent à ses dépens) surtout lorsque l’on est fil(le)s de rien. Alors, il faut être, sans famille affiliée, à la fois père, et fils de ses œuvres. C’est la dure réalité, ou la seule réalité qui dure (question de points de vue).

 

Quels sont les plaisirs ?

Tout n’est que plaisir à vivre libre. Imaginez une vie, sans concessions, sans compromis, sans filets... C’est la vie telle qu’on devrait la rêver. C’est un combat perpétuel et usant mais un épanouissement de chaque instant. Bien sûr, cela dépend de ce que l’on entend par « plaisirs ». Si vous cherchez à satisfaire vos envies des « petits plaisirs de la vie », délaissez votre passion et changez d’orientation, embrassez des métiers sans prise de risques, avec un salaire fixe. Bien que « Le » plaisir infini ne se puise pas forcement là où l’on le croit, dans l’excès de consommation, j’entends.

 

Quels sont les principaux métiers associés à votre profession ?

Autour de la création gravitent toutes sortes de métiers satellites, comme ceux de techniciens du son (ou de l’image). Ces postes à moult formations sont en général bien mieux acceptés et reconnus par la profession. La France, c’est le pays des institutions. Gardez en tête que s’il n’y avait plus que des techniciens, il y aurait beaucoup de pages, oui, mais blanches... Une succession de sons insolites sans harmonie, une série d’images sans magie. Sans le feu des créateurs, les techniciens ne font que fumée. Après, l’on peut très bien être un créateur et devenir (pour les besoins de ses créations) technicien (en se formant soi-même, ou non), mais l’inverse par contre est impossible. Créateur, est-il un métier de passion en voie de disparition ?

 

Pouvez-vous raconter un bon souvenir ?

J’ai la chance de vivre dans le feu de l’action permanente. Mon présent s’embrase et ne me laisse que peu de traces du passé (je n’ai ni le temps d’y penser ni l’envie de ressasser). Mais, je dois dire que le tournage du clip, A la dérive, réalisé par Arnaud, mon alter-égo de mari, était particulièrement jouissif. On a beaucoup ri et on a eu très chaud. À visionner ici : https://www.youtube.com/watch?v=lCu3y0u4qi4

A LA DERIVE BERTILLE DES FONTAINES CLIP

Un mauvais souvenir ?

Aucun. Ni bons ni mauvais, les souvenirs ne sont que les dessous de l’avenir et le fruit d’un présent parfait ou imparfait. Aux plus jeunes, je dirais, d’accepter la vie telle qu’elle est, de ne pas se poser de questions, de ne pas repenser à hier ou à demain, de vivre l’instant sans l’ombre du doute. C’est facile à dire mais bien plus compliqué à appliquer qu’il n’y paraît.

 

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui voudrait faire ce métier ?

Avant de vous lancer dans votre vie : sachez qui vous êtes, et ce que vous tendez à être. Technicien de carrière ? Créateur de cœur ? Les deux voies sont contraires. Dans tous les cas ne comptez que sur vous-même. Chassez les doutes et les peurs et fonçez la tête haute vers votre destinée.

 

Pourriez-vous présenter en quelques mots votre chanson A la dérive ?

A la dérive, c’est la chanson des amants égarés entre arrache-cœurs et attrape-rêves. C’est un hymne à aimer l’impossible (aimer l’impossible, est-ce la définition de l’amour en soi ?), c’est une complainte aveuglée qui vogue entre lyrisme et onirisme, sous les feux de la liberté...

 

Je remercie très chaleureusement Bertille pour le temps consacré et je vous invite à trouver plus d'informations sur les sites officiels :

https://www.facebook.com/BertilledesFontaines/

https://www.youtube.com/watch?v=lCu3y0u4qi4&feature=youtu.be

https://leclandescarpates.wordpress.com/a-la-derive-bertille-des-fontaines/

https://chroniquesdesfontaines.wordpress.com/

 

 

 

Nicolas THIMON