Voici un tableau surréaliste qui représente la femme, et que vous pouvez comparer à la vision de la femme de Robert Desnos.
Max Ernst, Le Jardin de la France, 1962, huile sur bois, 144x168cm, Paris, Centre Georges Pompidou
19 octobre 2011
Voici un tableau surréaliste qui représente la femme, et que vous pouvez comparer à la vision de la femme de Robert Desnos.
Max Ernst, Le Jardin de la France, 1962, huile sur bois, 144x168cm, Paris, Centre Georges Pompidou
Voici une caricature d'Apollinaire faite par son ami Picasso et un exemple de tableau cubiste.
Pablo Picasso, Guillaume Apollinaire en théière, vers 1905
Georges Braque, Femme à la guitare, 1913, 73x130 cm, Centre Georges Pompidou, Paris
05 octobre 2011
Vous pouvez trouver ici les textes et documents relatifs à la séquence sur la poésie amoureuse.
04 octobre 2011
Voici un site où vous pouvez vous renseigner sur les danses macabres et voir des représentations picturales de danses macabres.
Vous trouverez également ci-dessous une interprétation de la Danse macabre, du compositeur Camille Saint-Saëns, par Tae-Hyung Kim :
24 septembre 2011
Je ne sais comment donner une idée de ce mal inexprimable. Une expérience de physique pourrait seule, je crois, en offrir la ressemblance. C’est celle-ci : quand on place sous une cloche de verre adaptée à une machine pneumatique une coupe remplie d’eau à côté d’une autre coupe contenant de l’acide sulfurique, au moment où la pompe aspirante fait le vide sous la cloche, on voit l’eau s’agiter, entrer en ébullition, s’évaporer. L’acide sulfurique absorbe cette vapeur d’eau au fur et à mesure qu’elle se dégage, et, par suite de la propriété qu’ont les molécules de vapeur d’emporter en s’exhalant une grande quantité de calorique, la portion d’eau qui reste au fond du vase ne tarde pas à se refroidir au point de produire un petit bloc de glace.
Eh bien ! il en est à peu près ainsi quand cette idée d’isolement et ce sentiment de l’absence viennent me saisir. Le vide se fait autour de ma poitrine palpitante, et il semble alors que mon cœur, sous l’aspiration d’une force irrésistible, s’évapore et tend à se dissoudre par expansion. Puis, la peau de tout mon corps devient douloureuse et brûlante ; je rougis de la tête aux pieds. Je suis tenté de crier, d’appeler à mon aide mes amis, les indifférents mêmes, pour me consoler, pour me garder, me défendre, m’empêcher d’être détruit, pour retenir ma vie qui s’en va aux quatre points cardinaux.
On n’a pas d’idées de mort pendant ces crises ; non, la pensée du suicide n’est pas même supportable ; on ne veut pas mourir, loin de là, on veut vivre, on le veut absolument, on voudrait même donner à sa vie mille fois plus d’énergie ; c’est une aptitude prodigieuse au bonheur, qui s’exaspère de rester sans application, et qui ne peut se satisfaire qu’au moyen de jouissances immenses, dévorantes, furieuses, en rapport avec l’incalculable surabondance de sensibilité dont on est pourvu.
Cet état n’est pas le spleen, mais il l’amène plus tard : c’est l’ébullition, l’évaporation du cœur, des sens, du cerveau, du fluide nerveux. Le spleen, c’est la congélation de tout cela, c’est le bloc de glace.
Hector Berlioz, Mémoires, 1870
Tout m'ennuie aujourd'hui. J'écarte mon rideau,
En haut ciel gris rayé d'une éternelle pluie,
En bas la rue où dans une brume de suie
Des ombres vont, glissant parmi les flaques d'eau.
Je regarde sans voir fouillant mon vieux cerveau,
Et machinalement sur la vitre ternie
Je fais du bout du doigt de la calligraphie.
Bah ! sortons, je verrai peut-être du nouveau.
Pas de livres parus. Passants bêtes. Personne.
Des fiacres, de la boue, et l'averse toujours...
Puis le soir et le bec de gaz et je rentre à pas lourds...
Je mange, et baille, et lis, rien ne me passionne...
Bah ! Couchons-nous. - Minuit. Une heure. Ah ! chacun dort !
Seul, je ne puis dormir et je m'ennuie encor.
23 septembre 2011
Voici le texte du poème de Stéphane Mallarmé, extrait de ses Poésies. Mallarmé, dans ce poème, reprend le thème du désir de partir, en espérant que ce voyage lui redonnera de l'inspiration.
Ce poème peut être cité en guise d'élargissement lors de la conclusion de l'étude du poème "Moesta et errabunda".
La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots ...
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !
22 septembre 2011
Vous trouverez en annexe de ce billet des extraits des notes que Baudelaire avait prises pour se défendre auprès de son avocat. Lire ce texte est intéressant pour comprendre comment Baudelaire argumente en faveur de l'indépendance de l'écrivain par rapport aux normes et tabous de son époque.
Quelques suggestions pour enrichir votre réflexion sur la poésie de Baudelaire, notamment en la mettant en relation avec les autres arts :
- allez au Musée d'Orsay pour retrouver l'ambiance dans laquelle vécurent Baudelaire et les artistes qu'il appréciait (Delacroix, Daumier, Guys...)
- écoutez Léo Ferré chantant Baudelaire, par exemple ici
- téléchargez les textes de Baudelaire sur le site Athena
- regardez les photos de Baudelaire et accédez à des études ici
- Une très belle utilisation des nouvelles technologies à propos de "L'Horloge" (cliquez sur la main, puis sur l'horloge en haut à droite du cadre, enfin sur les cartes).
Vous avez lu le poème "L"Albatros" de Baudelaire et avez pu constater que Baudelaire fait d'un oiseau le symbole du poète.
Voici deux autres poèmes sur le même sujet (vous en trouverez d'autres en annexe de ce billet).
Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
Laisse-la s'élargir, cette sainte blessure
Que les noirs séraphins t'ont faite au fond du cœur:
Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur.
Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
Que ta voix ici-bas doive rester muette.
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.
Lorsque le pélican, lassé-d'un long voyage,
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,
Ses petits affamés courent sur le rivage
En le voyant au loin s'abattre sur les eaux.
Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
Ils courent à leur père avec des cris de joie
En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Lui, gagnant à pas lents une roche élevée,
De son aile pendante abritant sa couvée,
Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.
Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte;
En vain il a des mers fouillé la profondeur;
L'Océan était vide et la plage déserte;
Pour toute nourriture il apporte son cœur.
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre
Partageant à ses fils ses entrailles de père,
Dans son amour sublime il berce sa douleur,
Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
Sur son festin de mort il s'affaisse et chancelle,
Ivre de volupté, de tendresse et d'horreur.
Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
Fatigué de mourir dans un trop long supplice,
Il craint que ses enfants ne le laissent vivant,
Alors il se soulève, ouvre son aile au vent,
Et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
Que les oiseaux des mers désertent le rivage,
Et que le voyageur attardé sur la plage,
Sentant passer la mort, se recommande à Dieu.
Poète, c'est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent s'égayer ceux qui vivent un temps;
Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes
Ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d'espérances trompées,
De tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater le cœur.
Leurs déclamations sont comme des épées:
Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant,
Mais il y pend toujours quelque goutte de sang.
Alfred de Musset, La Nuit de mai, 1835
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