19 octobre 2011

Un tableau surréaliste

19 10 2011

Voici un tableau surréaliste qui représente la femme, et que vous pouvez comparer à la vision de la femme de Robert Desnos. 

Max Ernst, Le Jardin de la France, 1962, huile sur bois, 144x168cm, Paris, Centre Georges Pompidou

Apollinaire et le cubisme

19 10 2011

Voici une caricature d'Apollinaire faite par son ami Picasso et un exemple de tableau cubiste.

Pablo Picasso, Guillaume Apollinaire en théière, vers 1905

Georges Braque, Femme à la guitare, 1913, 73x130 cm, Centre Georges Pompidou, Paris

La figure poétique de la passante

19 10 2011
Vous pouvez lire dans ce billet des textes qui tous traitent de la rencontre fugitive d'une femme. Cela peut nourrir votre réflexion sur le phénomène de réécriture en poésie.

"Une allée du Luxembourg", Gérard de NERVAL, Odelettes (1832)

Elle a passé, la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau :
À la main une fleur qui brille,
À la bouche un refrain nouveau.

C'est peut-être la seule au monde
Dont le cœur au mien répondrait,
Qui venant dans ma nuit profonde
D'un seul regard l'éclaircirait !

Mais non, - ma jeunesse est finie ...
Adieu, doux rayon qui m'as lui,­
Parfum, jeune fille, harmonie ...
Le bonheur passait, - il a fui !

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05 octobre 2011

Les documents et textes du groupement sur la poésie amoureuse

5 10 2011

Vous pouvez trouver ici les textes et documents relatifs à la séquence sur la poésie amoureuse.

  • documents :
- la poésie amoureuse dans l'Antiquité gréco-romaine et dans la Bible

- la poésie amoureuse au XVIe siècle

04 octobre 2011

Danses macabres

4 10 2011

Voici un site où vous pouvez vous renseigner sur les danses macabres et voir des représentations picturales de danses macabres.

Vous trouverez également ci-dessous une interprétation de la Danse macabre, du compositeur Camille Saint-Saëns, par Tae-Hyung Kim :

24 septembre 2011

Documents sur le spleen

24 09 2011
  • Voici la définition que le musicien Hector Berlioz donnait de l'état de mélancolie qui le traversait souvent :

   Je ne sais comment donner une idée de ce mal inexprimable. Une expérience de physique pourrait seule, je crois, en offrir la ressemblance. C’est celle-ci : quand on place sous une cloche de verre adaptée à une machine pneumatique une coupe remplie d’eau à côté d’une autre coupe contenant de l’acide sulfurique, au moment où la pompe aspirante fait le vide sous la cloche, on voit l’eau s’agiter, entrer en ébullition, s’évaporer. L’acide sulfurique absorbe cette vapeur d’eau au fur et à mesure qu’elle se dégage, et, par suite de la propriété qu’ont les molécules de vapeur d’emporter en s’exhalant une grande quantité de calorique, la portion d’eau qui reste au fond du vase ne tarde pas à se refroidir au point de produire un petit bloc de glace.

    Eh bien ! il en est à peu près ainsi quand cette idée d’isolement et ce sentiment de l’absence viennent me saisir. Le vide se fait autour de ma poitrine palpitante, et il semble alors que mon cœur, sous l’aspiration d’une force irrésistible, s’évapore et tend à se dissoudre par expansion. Puis, la peau de tout mon corps devient douloureuse et brûlante ; je rougis de la tête aux pieds. Je suis tenté de crier, d’appeler à mon aide mes amis, les indifférents mêmes, pour me consoler, pour me garder, me défendre, m’empêcher d’être détruit, pour retenir ma vie qui s’en va aux quatre points cardinaux.

    On n’a pas d’idées de mort pendant ces crises ; non, la pensée du suicide n’est pas même supportable ; on ne veut pas mourir, loin de là, on veut vivre, on le veut absolument, on voudrait même donner à sa vie mille fois plus d’énergie ; c’est une aptitude prodigieuse au bonheur, qui s’exaspère de rester sans application, et qui ne peut se satisfaire qu’au moyen de jouissances immenses, dévorantes, furieuses, en rapport avec l’incalculable surabondance de sensibilité dont on est pourvu.

    Cet état n’est pas le spleen, mais il l’amène plus tard : c’est l’ébullition, l’évaporation du cœur, des sens, du cerveau, du fluide nerveux. Le spleen, c’est la congélation de tout cela, c’est le bloc de glace.

Hector Berlioz, Mémoires, 1870

  • Un poème de Laforgue appelé "Spleen" :

Tout m'ennuie aujourd'hui. J'écarte mon rideau,

En haut ciel gris rayé d'une éternelle pluie,

En bas la rue où dans une brume de suie

Des ombres vont, glissant parmi les flaques d'eau.


Je regarde sans voir fouillant mon vieux cerveau,

Et machinalement sur la vitre ternie

Je fais du bout du doigt de la calligraphie.

Bah ! sortons, je verrai peut-être du nouveau.


Pas de livres parus. Passants bêtes. Personne.

Des fiacres, de la boue, et l'averse toujours...

Puis le soir et le bec de gaz et je rentre à pas lourds...


Je mange, et baille, et lis, rien ne me passionne...

Bah ! Couchons-nous. - Minuit. Une heure. Ah ! chacun dort !

Seul, je ne puis dormir et je m'ennuie encor.


7 novembre 1880

Jules Laforgue, Le Sanglot de la terre (1901)

23 septembre 2011

Un poème sur le voyage

23 09 2011

Voici le texte du poème de Stéphane Mallarmé, extrait de ses Poésies. Mallarmé, dans ce poème, reprend le thème du désir de partir, en espérant que ce voyage lui redonnera de l'inspiration. 

Ce poème peut être cité en guise d'élargissement lors de la conclusion de l'étude du poème "Moesta et errabunda".

La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature !

Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots ...
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !

22 septembre 2011

Baudelaire et son procès

22 09 2011

Vous trouverez en annexe de ce billet des extraits des notes que Baudelaire avait prises pour se défendre auprès de son avocat. Lire ce texte est intéressant pour comprendre comment Baudelaire argumente en faveur de l'indépendance de l'écrivain par rapport aux normes et tabous de son époque.

Pour enrichir le travail sur Baudelaire: muséographie, sitographie

22 09 2011

Quelques suggestions pour enrichir votre réflexion sur la poésie de Baudelaire, notamment en la mettant en relation avec les autres arts :

- allez au Musée d'Orsay pour retrouver l'ambiance dans laquelle vécurent Baudelaire et les artistes qu'il appréciait (Delacroix, Daumier, Guys...)

- écoutez Léo Ferré chantant Baudelaire, par exemple ici

- téléchargez les textes de Baudelaire sur le site Athena

- regardez les photos de Baudelaire et accédez à des études ici

- Une très belle utilisation des nouvelles technologies à propos de "L'Horloge" (cliquez sur la main, puis sur l'horloge en haut à droite du cadre, enfin sur les cartes).

Le symbole du poète ailé

22 09 2011

Vous avez lu le poème "L"Albatros" de Baudelaire et avez pu constater que Baudelaire fait d'un oiseau le symbole du poète.

Voici deux autres poèmes sur le même sujet (vous en trouverez d'autres en annexe de ce billet).

  • Le pélican

Quel que soit le souci que ta jeunesse endure, 
Laisse-la s'élargir, cette sainte blessure 
Que les noirs séraphins t'ont faite au fond du cœur: 
Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur. 
Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète, 
Que ta voix ici-bas doive rester muette. 
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, 
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.

Lorsque le pélican, lassé-d'un long voyage, 
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux, 
Ses petits affamés courent sur le rivage 
En le voyant au loin s'abattre sur les eaux. 
Déjà, croyant saisir et partager leur proie, 
Ils courent à leur père avec des cris de joie 
En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux. 
Lui, gagnant à pas lents une roche élevée, 
De son aile pendante abritant sa couvée, 
Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux. 
Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte; 
En vain il a des mers fouillé la profondeur; 
L'Océan était vide et la plage déserte; 
Pour toute nourriture il apporte son cœur. 
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre 
Partageant à ses fils ses entrailles de père, 
Dans son amour sublime il berce sa douleur, 
Et, regardant couler sa sanglante mamelle, 
Sur son festin de mort il s'affaisse et chancelle, 
Ivre de volupté, de tendresse et d'horreur. 
Mais parfois, au milieu du divin sacrifice, 
Fatigué de mourir dans un trop long supplice, 
Il craint que ses enfants ne le laissent vivant, 
Alors il se soulève, ouvre son aile au vent, 
Et, se frappant le cœur avec un cri sauvage, 
Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu, 
Que les oiseaux des mers désertent le rivage, 
Et que le voyageur attardé sur la plage, 
Sentant passer la mort, se recommande à Dieu.

Poète, c'est ainsi que font les grands poètes. 
Ils laissent s'égayer ceux qui vivent un temps; 
Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes 
Ressemblent la plupart à ceux des pélicans.

Quand ils parlent ainsi d'espérances trompées, 
De tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur, 
Ce n'est pas un concert à dilater le cœur. 
Leurs déclamations sont comme des épées: 
Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant, 
Mais il y pend toujours quelque goutte de sang. 

Alfred de Musset, La Nuit de mai, 1835

  • Le "sonnet du cygne"
Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d’aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n’ont pas fui !

Un cygne d’autrefois se souvient que c’est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
Pour n’avoir pas chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l’ennui.

Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l’espace infligée à l’oiseau qui le nie,
Mais non l’horreur du sol où le plumage est pris.

Fantôme qu’à ce lieu son pur éclat assigne,
Il s’immobilise au songe froid de mépris
Que vêt parmi l’exil inutile le Cygne.

Stéphane Mallarmé, Poésies, 1899 (1887 pour la première publication)

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