Les humanistes sont très critiques à l'égard de l'éducation médiévale. Comment fonctionnait-elle ?
L'école au Moyen Age est largement financée par les parents : elle ne peut donc s'adresser à tous. Les enfants de paysans aident leurs parents au travail, les enfants de familles riches peuvent apprendre à lire. Les filles ne reçoivent pas le même enseignement (elles apprennent à lire, à coudre et à broder chez des soeurs).
Il existe plusieurs façons de recevoir un enseignement pour un garçon :
- Via un précepteur: l'enfant du seigneur reçoit chez lui l'enseignement d'un professeur
- Dans une école religieuse (c'est l'Eglise qui a pour mission d'enseigner) :
- Les écoles monastiques : en monastères; elles peuvent enseigner gratuitement.
"Au début du Moyen-Age, la plupart des écoles se trouvaient dans les monastères. A la fin du VIIe siècle, Charlemagne a encouragé la création d’écoles en dehors des monastères, il souhaitait qu’un plus grand nombre d’enfants puisse apprendre à lire, à écrire, à compter et à réciter des prières. Les enfants des monastères étaient pensionnaires : ils étaient confiés aux moines pour quelques années, le temps de savoir bien lire, compter, chanter et réciter les prières. Les parents donnaient aux religieux de l’argent et parfois des terres pour qu’ils prennent bien soin de leur enfant et se chargent de son instruction. Les élèves des petites écoles apprenaient seulement l’essentiel : la lecture, le calcul et parfois l’écriture. Généralement, ils n’étaient pas pensionnaires : ils arrivaient tôt le matin, avec leur déjeuner dans leur panier et rentraient chez eux le soir. Les petites écoles étaient dirigées par des prêtres qui en principe enseignaient gratuitement. Ils accueillaient beaucoup de jeunes enfants destinés à devenir clercs (religieux) et aussi des élèves pauvres ou de futurs commerçants. Certains enfants entraient au monastère pour toujours parce que leurs parents voulaient qu’ils deviennent moines, dans ce cas les moines acceptaient d’accueillir les enfants pauvres qui pouvaient ainsi être instruits et échapper définitivement à la misère. Les garçons y étaient admis vers 6 ou 7 ans et les moines leur apprenaient la lecture, le calcul, le latin, le chant et parfois l’écriture. Les petites écoles ne se sont développées qu’à partir des XIe-XIIe siècles, et surtout dans les villes. A cette époque en effet, les artisans et les marchands ont attaché davantage d’importance à l’instruction de leurs enfants : pour exercer un métier dans le commerce, il était devenu indispensable de savoir lire, écrire et compter. Les petites filles, elles pouvaient aller dans des monastères de femmes où les religieuses (les moniales) leur enseignaient en plus la couture et la broderie."
D’après " L’école au Moyen-Age " dossier d’Arkéo junior n°45, septembre 1998
- Les écoles épiscopales : elles accueillent les enfants des villes (des évêchés) ; financées par des familles riches, elles peuvent enseigner gratuitement aux familles modestes. Elles préparent à entrer en religion.
- Les écoles cathédrales : elles sont regroupées auprès des cathédrales et préparent des enfants au service des autels; elle ne prépare pas seulement à l'Eglise.
On peut éventuellement accéder à un collège, sorte de fondation pour étudiants, ou à l'université, à partir du XIe siècle, pour devenir théologien (professeur en théologie). Les universités peuvent avoir pour annexes différents collèges. Ces universités sont nées sous l'impulsion de clercs voulant être indépendants à l'égard des évêques. On accède à l'université à partir de 14 ans. Les études sont chères et demandent souvent de vivre ailleurs (dans une ville universitaire).
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