Nous avons vu en classe que Musset avait puisé à diverses sources l'intrigue de sa pièce Lorenzaccio. Il a lui aussi été repris.
La pièce de Musset a en effet été transposée dans le monde contemporain par deux écrivains français de série noire, Zacharias et Viard, qui s'étaient spécialisés dans la réécriture de grands classiques.
Ainsi, dans leur roman policier Le Mytheux, le héros, Laurent, a pour cousin le député-maire Alexandre Leduc. Voici un extrait de ce roman :
Laurent venait
de parler pendant un quart d'heure pour justifier sa présence
au sein du clan adverse et énumérer les griefs qu'il
avait - que tous avaient - contre son cousin. Il s'était
toutefois, par pudeur, abstenu de mentionner l'histoire Salviat
et les conséquences tragiques qu'elle avait eues pour les
Florent.
Il termina :
- ... Ce que
je viens de vous dire, je suis prêt à l'écrire
et à le signer.
- Et alors, personne ne
te croira, dit Philippe Florent.
- Si, parce qu'on
le lira...
- Quand on le lira, de toute façon,
il sera trop tard.
- Non. Parce que, cette nuit,
chez lui, je vais tuer Leduc.
Les six hommes qui
faisaient face à Sachot eurent un geste de recul.
-
Quelle est cette nouvelle lubie ? demanda, sévère,
Philippe Florent.
Son fils Pierre se fâcha
presque :
- Si c'est une plaisanterie, elle n'est
pas drôle. Nous n'avons pas envie de rire, je te l'assure.
Sachot regarda Philippe Florent droit dans les yeux.
- Moi non plus, je n'ai pas envie de rire. J'ai envie
de tuer. De tuer Leduc, et je vais le faire cette nuit, je vous
le jure.
- Vous êtes ivre, une fois de plus,
monsieur Sachot, dit Prouvé. Si c'est pour ça que
vous nous avez dérangés, ce n'était pas la...
- Je ne suis pas ivre, ce n'est pas une lubie, ce
n'est pas une plaisanterie.
- Comment t'y prendras-tu
?
- Cela, c'est mon affaire, et je n'ai pas besoin
de vous pour y parvenir. Ce que je souhaite, c'est que mon geste
serve à quelque chose. Pa s à moi, je suis un type
foutu et je le sais. Si j'échoue, Leduc me descendra. Si
je réussis, au point où j'en suis, je prendrai la
perpète ou, au minimum vingt ans ferme.
Source:
site de Jacques Mottier