Le Bateau LivreS

Parution du Magazine Littéraire !

dans la catégorie L'avenir du livre...Reconstitution du prix Goncourt !

Les nouvelles écrites par les élèves de Littérature et Société ont été lues et critiquées. Venez, en suivant le lien ci-dessous, découvrir ce magazine littéraire tout en dynamisme et mouvements ! Bonne lecture ! 

https://madmagz.com/fr/magazine/1287643


Le commentaire littéraire dans tous ses états !

dans la catégorie Pratiquer le commentaire littéraire

Vous éprouvez (encore) des difficultés pour rentrer dans cette épreuve type bac...

Visitez ce lien créé par des élèves de 2D, 2F et 2H. Ils vous proposent quelques pistes.

https://padlet.com/veronique_bruere/commentaire

Bonne lecture et bonne écoute ! 


Encore indécis pour votre orientation ? Consultez ces fiches-outils qui pourront vous éclairer.

dans la catégorie S'orienter

S.odt

STMG.pdf

STI2D.docx

ES.pdf

L.docx

ST2S.docx


Quelques élèves de 2E, 2F, 2G, 2H vous présentent leur recueil de nouvelles... Bonne lecture !

dans la catégorie Dans la peau d'un auteur... Du manuscrit à la publication

Kaleidoscope.pdf


Quelques élèves de 2A, 2B, 2C, 2D vous présentent leur recueil de nouvelles... Bonne lecture !

dans la catégorie Dans la peau d'un auteur... Du manuscrit à la publication

Nouvelles_au_fil_des_siecles.pdf

 


Biographie de Corneille à la manière d'une oraison funèbre

dans la catégorie XVIIème siècle

RACINE, prenant une voix grave

 

Chers amis, si nous sommes réunis aujourd’hui,

C’est pour honorer une bien triste tragédie

Car, il est vrai, le premier octobre dernier,

Le Grand Corneille, bien trop tôt, nous a quitté.

 

Cet homme, qui restera à jamais dans nos têtes,

Je me demande comment j’ai pu lui tenir tête…

J’étais sans doute bien trop jeune et sans raison,

C’est pourquoi je viens là implorer le pardon.

Afin qu’il reste pour toujours dans nos mémoires,

Je vais à présent vous raconter son histoire.

(prenant une voix de narrateur)

 

Sa vie commença en étudiant le droit,

Il alla jusqu’au bout et devint avocat,

Mais étant certainement l’un des pires orateurs,

Vécut de sa passion et conquit les lecteurs.

 

Ainsi il écrivit, durant toute sa vie,

Du théâtre comique, puis de la tragédie.

Seize cent trente-sept, il mit en scène Le Cid,

On se souviendra de la querelle du Cid

Trois règles négligées ; un public sous le choc,

Il amenait juste un mouvement : l’air Baroque.

 

A cet homme qui a conquis la littérature

A cet homme qui grâce au Cid créa une ouverture,

A cet homme qui créa les dilemmes cornéliens,

A cet homme et ses personnages maints et maints,

A cet homme plongé dans un éternel sommeil,

Je veux lui dire adieu. (petite pause) Adieu cher Pierre Corneille !

Kévin Duriez (2H)


Classe inversée : Les femmes savantes de Molière

dans la catégorie XVIIème siècle

- Pièce du XVIIème siècle. Comédie de mœurs en alexandrins qui s’en prend aux femmes précieuses, en quête de savoir.

- Chrysale, l’homme de la maison, perd le pouvoir. Il le fait savoir à Bélise dans une tirade qui est en réalité adressée à Philaminte. Il dénonce de façon polémique les excès des précieuses qui en oublient les tâches ménagères.

- Comment la question du savoir est-elle traitée dans cette tirade ?

I- La critique des précieuses

A- La violence du propos…

- Chrysale est à bout de force. L’attitude dépasse selon lui l’entendement. Voc des émotions rattaché au corps humain dans la première réplique.

- Cela se confirme dans la suite du texte par deux procédés : apostrophes, affirmations via le présent de vérité générale. Chrysale veut se montrer sûr de ce qu’il avance.

- Il prend Bélise pour un bouc émissaire en opposition à la servante qui incarne l’ignorance et qu’il défend. Puis il s’en prend à toutes les femmes.

- Chrysale multiplie ainsi les oppositions : inutile/superficiel, passé/présent. A noter le chiasme au vers 62.

- Le savoir savant (pédanterie) devient une maladie.

B- contre la pédanterie

- Chrysale détourne et se moque des termes savants.

- Il se moque également des références littéraires convoitées par les précieuses : Plutarque n’est vu que par son poids.

- Les livres deviennent des bibelots, un bric à brac envahissant qui désorganise toute la maisonnée. Chrysale vante les mérites des tâches ménagères.

Tr : Chrysale est donc particulièrement polémique, mais peut-être trop hyperbolique et caricatural pour être crédible.

II- Les travers de Chrysale

A- Chrysale, un précieux ?

- Il se montre fanatique en voulant brûler tous les livres.

- Il proscrit (négation, « bannit ») toute activité intellectuelle à l’instar des précieuses qui refusent toute activité domestique : // dans le comportement. V36-37

- Tout comme les femmes savantes qui ont chassé Martine , Chrysale veut vider la maison de tous les objets de savoir.

B- Une vision dualiste de l’homme

- Opposition constante corps/esprit. Chrysale revendique le corps, le concret (voc de la nourriture), la raison (= le rationnel, l’efficace), alors que les précieuses vantent l’esprit (raisonner, raisonnement = réfléchir, penser, s’enrichir).

- Le jeu de mots sur le radical raison montre que ces deux clans ne sont pas si éloignés que cela.

- Chrysale manque d’ouverture d’esprit : égocentrique, son savoir se limite à lui-même (« je »). Ce n’est pas tant le savoir qu’il combat que l’affront fait par sa femme.

CL : La question du savoir est fondamentale au XVIIème siècle. Les femmes revendiquent leurs droits ce que plus tard Olympe de Gouge continuera de faire. Mais elle sera guillotinée.


Classe inversée : "Comment peut-on être persan ?" de Montesquieu

dans la catégorie XVIIIème siècle

Introduction :
 

- Montesquieu = philosophe des Lumières
- Les lettres Persanes ont été publiées anonymement en 1721 à Amsterdam. Il s'agit d'un roman épistolaire qui présente la correspondance de deux Persans et leurs compatriotes restés en Perse. Ils font part de leurs étonnements devant le comportement des Parisiens et devant leurs découvertes. Ce procédé permet de faire passer critique, satire et réflexion philosophique sous une forme agréable en évitant par la même occasion la censure.

- Comment la question du relativisme ethnocentrique est-elle mise en évidence dans cette lettre ?

- Dans l'extrait que nous allons étudier, l'un des Persans raconte une aventure personnelle. A travers le genre épistolaire et le thème du regard, cette lettre persane propose une réflexion philosophique.

I- Une expérience originale…

Texte construit autour de deux paragraphes qui rendent compte de l’expérience vécue par le Persan qui sert de cette lettre pour la raconter.

 

a. le Persan regardé

- champ lexical du regard et des objets qui lui sont associés : " vu ", " voyait " souvent employé au passif. Métaphore théâtrale implicite (« cercle »).

- mais c’est un regard exagéré qui devient gênant. Hyperbole " tout le monde ", " cent ", " mille " = voyeurisme. Le Persan devient une bête curieuse.

- la curiosité augmente, elle devient même systématique : « si ».

- curiosité universelle : tous les âges confondus et tous les sexes (énumération)

- le Persan se sent menacé au point d’être violé dans son intimité.


b. le Persan ignoré

- Deux raisons à l'expérience, « l’essai » : la lassitude et l'expérimentation (amusement)


- champ lexical du regard disparaît, il n'est plus regardé. Le Persan est devenu anonyme, inintéressant, ignoré. « pour voir si » n’a pas le même sens que plus haut = regard intellectuel, une démarche quasi scientifique


- brutalité du changement " j'entrais tout coup dans un néant affreux ".

 

- Cela incite à en tirer une conclusion (le Persan ne se repère que par l’habit) et oblige le lecteur à réfléchir sur ce changement d’attitude de la part des parisiens.

 

II- au profit d’une réflexion sur l’altérité

Cette anecdote rend le lecteur actif en le laissant tirer les conclusions.

 

a. une mise en cause des Parisiens

Montesquieu à travers des attitudes légères et mondaines sous l'image d'un Persan pose des questions profondes.

- qui jugent sur les apparences : scène où le vêtement est au centre de a discussion.


- qui ont un instinct grégaire (tout le monde veut faire les mêmes choses). Il n’y a que le Persan qui a une identité complète. Les autres forment un groupe et sont définis par une nationalité, une ville (« les habitants de Paris »)

 

- qui réfléchissent à partir de clichés (cf dernière question du texte qui fait écho à « il a l’air bien persan »), d’idées toutes faites. Fausse question (spécieuse) prouvant que les différences font peur.

b. sur un mode ironique

- Le Persan n’hésite pas à se moquer de lui-même : dramatisation du passage de l’ombre à a lumière (hyperboles). Prise de distance évidente qui montre que la célébrité ne l’a pas rendu orgueilleux.

- une dénonciation indirecte : lettre fictive qu’il ne faut pas prendre au premier degré. Le Persan est un masque derrière lequel se cache Montesquieu. L’exotisme de la lettre est un prétexte original pour poser la question de l’Autre. Moyen d’échapper à la censure ou en tout cas d’amoindrir la virulence de la critique.


Conclusion :

     Montesquieu, dans Les Lettres persanes à travers le personnage du Persan, met en valeur le genre épistolaire, souligne l'importance du thème du regard et présente avec vivacité, humour et ironie une anecdote légère qui nous invite à des réflexions profondes. Il nous révèle le rôle de l'étonnement et nous invite à une comparaison implicite entre le Parisien et le Persan au bénéfice de ce dernier et nous amène ainsi à entrer dans la notion de relativité.


Faites entrer l'accusée : Médée ! Les différentes étapes du procès (réalisé par les 2H)

dans la catégorie XVIIème siècle

Etape 1 : La lecture de l'acte d'accusation

MAGISTRAT, se levant.- En ce jour du 8 janvier 1635, nous sommes réunis pour le procès de Médée. (la regardant) Les charges retenues contre vous sont les meurtres de Jason, Creuse, Créon, Pélie, vos deux enfants et votre frère. (il s'assoit) Quatre de ces meurtres sont considérés par les lois de ce monde comme prémédités. Vous savez ce que cela implique ! (montrant Médée du doigt) Vous avez utilisé vos pouvoirs à des fins personnelles pour votre propre vengeance. Mais cela reste à prouver. (changeant de feuille) D'un autre côté, trois homicides qui pourraient sembler involontaires plaideront en votre faveur. Mais cela reste à prouver... (se dirige vers Médée) Ainsi, reconnaissez-vous être coupable des chefs d'inculpation portés contre vous ? Ou alors estimez-vous être non coupable ? Vous considérez-vous comme bourreau ou bouc-émissaire ? La parole est donnée aux avocats pour tenter de répondre à ces questions.  

Etape 2 : L'interrogatoire de Médée par l'avocat de l'accusation

L'AVOCAT.- Médée, je n'irai pas par quatre chemins. Avez-vous tué Créon ? Si oui, de quelle manière ?

MEDEE.- Et bien non, je n'ai point tué. Il s'est donné la mort en se plantant un couteau dans le corps.

L'AVOCAT.- Pourquoi a-t-il fait cela, selon vous ? 

MEDEE.- Par amour pour sa fille, je suppose. Mais que voulez-vous que j'y fasse ?

L'AVOCAT.- Reconnaissez-vous alors être la cause du suicide de Jason ?

MEDEE.- Non pas du tout ! Mais je ne vous cache pas que je n'ai aucune peine pour lui. Après tout ce qu'il a fait, son suicide est une bonne chose, monsieur ! 

L'AVOCAT.- L'avez-vous aimé sincèrement ? 

MEDEE.- Bien évidemment ! Mais sachez que de l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas. 

L'AVOCAT.- Pourquoi agir avec une telle haine ? Jason vous a seulement quittée...

MEDEE.- On ne me quitte pas aussi facilement. J'ai consacré ma vie à cet homme et je pensais mériter autre chose que cet affront. 

L'AVOCAT.- Pouvez-vous me rappeler les circonstances de la mort de Créuse ? 

MEDEE.- Je crois qu'elle est morte brûlée...

L'AVOCAT.- Exactement ! Après avoir enfilé une robe que vous lui avez offerte ! Alors comment expliquez-vous ce geste ? 

MEDEE.- Et bien mes pouvoirs lui ont certainement joué des tours !

L'AVOCAT.- Pour être honnête, je pense que c'est vous qui avez ensorcelé la robe et ainsi vous avez prémédité son meurtre. Et en même temps, vous êtes la cause du suicide de Créon...

MEDEE.- Prouvez-le...! 

L'AVOCAT.- Où sont vos enfants ? 

Médée reste muette.

L'AVOCAT.- Ils sont morts ? 

Médée reste toujours muette.

L'AVOCAT.- Et bien votre silence en dit long ! 

MEDEE.- Ne parlez pas d'eux ! Je ne vous le permets pas ! Ils sont victimes de leur père, un point c'est tout ! 

L'AVOCAT.- Je constate qu'il y a eu beaucoup de morts dans votre entourage. Et ceci à cause de votre désir de vengeance. Ces personnes méritaient-elles un tel destin ? 

MEDEE.- Je n'ai tué personne, ce sont toutes des morts accidentelles... 

L'AVOCAT.- Bien sûr ! J'en ai fini avec mes questions. Mais je dois constater que vous faites preuve d'une intelligence redoutable... 

Etape 3 : L'interrogatoire de Médée par l'avocat de la défense

L'AVOCAT.- Médée, où étiez-vous le soir du meurtre de Pélie ? 

MEDEE.- En route pour Corinthe. 

L'AVOCAT.- Cela prouve donc bien que le filles ont tué leur père. Est-ce vous qui avez mis fin aux jours de Créon ?

MEDEE.- Il s'est suicidé de ses propres mains. La dague qui lui a transpercé le flan a été retrouvée sur les lieux du crime. 

L'AVOCAT.- Certes, mais vous auriez pu lui fournir la dague...

MEDEE.- Jamais elle ne m'a appartenue ! 

L'AVOCAT, rassurant sa cliente.- Je le sais bien ! Je vous le demande juste pour avoir votre version des faits. Qu'avez-vous éprouvé en tuant vos enfants ? Parce que cela vous ne pouvez pas le nier. 

MEDEE, en sanglots.- Je me suis sentie anéantie mais ces enfant auraient eu une vie misérable auprès d'un père infidèle qui oublie sa propre femme au profit de la politique et de l'argent et d'une mère détruite de l'intérieur par toutes ces personnes qui l'ont traînée dans la boue. Alors, j'ai trouvé que la mort était la meilleure issue. (s'énervant) Donc je ne peux que reconnaître ce meurtre qui me hante au quotidien mais je l'ai fait pour eux. Alors punissez-moi pour cela mais pas pour des crimes que je n'ai pas commis. 

L'AVOCAT.- Votre peine veut tout dire. Je vous remercie de votre sincérité. Je n'ai plus de question. 

Etape 4 : Nérine interrogée par l'avocat de la défense

L'AVOCAT.- Nérine, qui êtes-vous exactement pour Médée ? 

NERINE.- Je suis sa confidente. Je l'épaule et la conseille. A l'origine, je suis seulement sa nourrice. Mais quand Médée se sent mal, elle aime me parler. 

L'AVOCAT.- Vous qui connaissez donc bien Médée, comment la percevez-vous ?

NERINE.- Médée est une femme loyale. Certes, elle a un fort caractère mais elle reste humaine avec ses qualités et ses défauts. 

L'AVOCAT.- Pouvez-vous nous en dire plus ?

NERINE.- Médée est fragile. Elle a été blessée par Jason. Par amour pour lui, elle s'est sacrifiée en se mettant à dos sa famille et sa patrie ! Son amour pour Jason est passionnel. 

L'AVOCAT.- Médée a-t-elle d'autres soutiens que vous ? 

NERINE.- Non, à part Egée, personne ne l'apprécie vraiment. 

L'AVOCAT.- Mais pourquoi cela à votre avis ?

NERINE.- Jason l'a fait passer pour un monstre dans son entourage. 

L'AVOCAT.- Comme Médée se confie à vous, savez-vous pourquoi elle a commis tous ces crimes ?

NERINE.- A l'origine, Médée n'est ni cruelle ni meurtrière. C'est Jason qui l'a poussée à tuer. Comme elle était prête à aimer cet homme au point d'y laisser sa vie, ce dernier en a profité. Au moment où il risquait de se faire tuer par son oncle, il a joué sur les sentiments de Médée et fait tuer Pélie. Aux yeux de Médée, personne ne devait humilier celui qui a conquis la Toison d'Or. 

L'AVOCAT.- Comment se fait-il que Médée se soit autant attachée à Jason ?

NERINE.- Jason a été son premier véritable amour. Il a su jouer de son pouvoir de séduction. C'est pour cela que le principal fautif est cet homme. Il a manipulé Médée et s'est servi des pouvoirs de cette femme loyale, je le redis. Même si cette dernière a tué, elle a des circonstances atténuantes. En se suicidant, Jason n'a fait qu'avouer ses torts, son incapacité à regarder la vérité en face. 

L'AVOCAT.- C'est entendu ! Vous pouvez disposer.

Etape 5 : Pollux interrogée par l'avocat de l'accusation

L'AVOCAT, croisant les bras et fixant Pollux.- Quelle était votre relation avec Jason et Médée ?

POLLUX, neutre et froid.- J'avais une relation très amicale avec Jason, j'étais comme son confident, il me parlait de ses amours et moi je lui donnais des conseils. Médée, je ne la connais pas bien, si ce n'est de réputation. 

L'AVOCAT, curieux.- Pourriez-vous développer ? 

POLLUX, fronçant les sourcils.- J'ai entendu dire qu'elle était monstrueuse, particulièrement barbare, totalement hystérique, et exceptionnellement hautaine. Mes connaissances me disaient qu'il fallait se méfier d'elle et ils avaient bien raison. Je sais de source sûre qu'elle a pris la fuite après avoir tué Pélie. Elle est aussi détestée par son père, elle est d'une folie extrême, digne d'une manipulatrice. 

L'AVOCAT, hochant la tête, regardant les jurés.- Très bien, mais pouvez-vous me dire quelle relation Médée et Jason entretenaient. 

POLLUX.- Ils avaient une relation passionnelle, ils s'aimaient au point d'avoir des enfants. (baissant les yeux, soupirant) Tout allait bien jusqu'à ce que Jason quitte Médée. 

L'AVOCAT.- Donc vous avez entendu parler de leurs enfants, dites m'en plus je vous prie. 

POLLUX, hésitant puis décidé.- Je sais juste qu'elle les a tués en les manipulant, c'est tout ! 

L'AVOCAT, compatissant.- C'est affreux... Comment réagissez-vous face à tous les crimes de Médée ? 

POLLUX, écoeuré.- Pour être honnête, cela me dégoûte, c'est juste impensable pour moi de commettre de tels actes ! Personne ne devrait pouvoir infliger une telle torture à des enfants !

L'AVOCAT, s'approchant de Pollux.- Je sais bien, restez calme, je vous prie. Poursuivez, s'il vous plait. 

POLLUX, acquiesçant de la tête.- Elle a fait cela dans le seul but d'atteindre le coeur de Jason, pour lui ôter l'amour qu'il avait pour ses enfants. Quelle femme peut agir de la sorte ? Seul un monstre en serait capable. Médée n'est rien d'autre qu'un monstre ! 

L'AVOCAT.- Je suis totalement d'accord avec vous. Mais pensez-vous qu'elle est consciente de ce qu'elle inflige à ses victimes. 

POLLUX, se redressant, sûr de lui.- Bien sûr que oui ! Elle est bien consciente de ses actes. Elle commandite à la perfection et manipule ses victimes. Ses enfants et tous les autres étaient de pauvres innocents, elle le savait mais cela ne l'a pas empêchée de les tuer. 

L'AVOCAT.- Merci pour ce témoignage. 

Etape 6 : Le témoignage de Laurent Gaudé

LAURENT GAUDE, angoissé à l'idée de s'exprimer.- Si je suis ici face à vous aujourd'hui, c'est parce que je connais parfaitement Médée de réputation. Selon moi, Nérine et Pollux ne devraient pas proposer un avis aussi subjectif. Médée a deux visages, celui d'une mère et celui d'une marâtre. (plus confiant) Cette dernière est bel et bien amoureuse de ses enfants ! Elle sait se montrer protectrice, tendre, sincère, maternelle... Vous la verriez embrasser sa progéniture, lui donner toute son affection. L'un comme l'autre se blottit contre elle. Ils sentent une douce chaleur les réveiller. (puis parlant moins fort) Cependant Médée se comporte aussi comme une marâtre profitant de l'amour de ces petits être innocents et naifs. (parlant à nouveau plus fort) C'est un animal qui agit par pur instinct. C'est une vraie chienne qui n'a peur ni du couteau ni du sang. (reprenant son souffle) Cette femme, vous l'aurez compris, a deux visages. Elle est insaisissable (silence) et sera bien difficile à juger ! 

Etape 7 : Le témoignage de Jean Anouilh

JEAN ANOUILH, peu sûr de lui.- Médée ! Une femme trahie, blessée, violée ! Oui, trahie, elle a perdu toute sa force au point de perdre son identité; toute sa vie n'aura été qu'un dilemme, Médée se cherchant entre homme et femme. D'ailleurs, selon elle, la femme n'est qu'un objet, une chienne... (après un long silence) Derrière tout cela, il y a un responsable qui n'est autre que Jason. Ce lâche s'est en effet servi de Médée humainement, politiquement, affectivement... sans oublier sexuellement. Il a commencé à être intéressé par elle pour la Toison d'Or, il a poussé Médée à l'exil, aux meurtres et tout homme qu'il est, il n'en reste pas moins un chien. (en tapant du poing sur la barre) Ainsi, vous aurez tous entendu aujourd'hui que Médée est bel et bien un bouc émissaire. La considérer comme responsable serait criminel ! 

Etape 8 : Réquisitoire

L'AVOCAT DE L'ACCUSATION, en parlant au juge.- Votre honneur, Médée est coupable de crimes particulièrement graves. Ils ont été prémédités et commis par vengeance et haine ou plutôt amour... mais un amour passionnel. Médée a fait s'évader de prison Egée. Ce n'est qu'une évasion me direz-vous, mais non ! Egée souhaitait lui aussi se venger de Jason puisqu'il voulait la main de Creuse. (En regardant les jurés)  Ensuite, elle a tué Créuse, la future épouse de celui qui a conquis la Toison d'Or. Ce crime est d'autant plus détestable qu'elle a tué cette femme innocente dans d'atroces souffrances. Elle l'a tuée lâchement en lui offrant une robe empoissonnée. (En parlant à Médée) En commettant ce crime, vous tuez deux personnes à la fois : un père et sa fille. (En se tournant vers le juge) A cela, il faut ajouter qu'elle a tué son propre frère. Elle se défend en disant que c'était par amour pour Jason mais comment en être sûr ? N'est-ce pas par pur plaisir ? L'amour peut-il justifier de tels actes de cruauté ? (En marchant vers les jurés) Finissons par le pire des crimes, le plus cruel, le plus ignoble. Il a entraîné le suicide de Jason. (En regardant les jurés un par un) Elle a tué ses deux enfants de plein gré, cela ne fait maintenant plus aucun doute. Et pourquoi donc ? Uniquement pour faire souffrir Jason. Médée est capable d'une cruauté et barbarie ignobles. (En parlant au juge) C'est donc pour toutes ces raisons que Médée doit être condamnée : elle est dangereuse. Il en va de la sécurité et de la protection de tous ! 

Etape 9 : Plaidoirie

L'AVOCAT DE LA DEFENSE, se levant de son siège et d'une voix sûre.- Je reconnais que ma cliente a commis tous les crimes qui lui sont reprochés. Cependant chacun de ses actes est justifié. Certes, la femme que vous voyez là est immorale mais le vrai responsable est Jason. En trahissant son alliée et en la manipulant, il a fait naître en elle un sentiment de vengeance insatiable.Ma cliente entretenait une relation passionnelle avec Jason et tout le monde présent dans cette salle sait que la passion mène à la destruction. Dans le cas présent, cela a amené ma cliente à commettre des actes irréparables. L'adultère de Jason avec Créuse a entraîné la vengeance d'une femme blessée. Cela lui a fait perdre tout repère.  Et puis, elle n'a pas tué Créon, il s'est suicidé. Ma cliente est innocente et a même fait preuve de bonté en libérant un innocent de sa prison. Je parle bien sûr d'Egée. Ma cliente a été tuée lentement de l'intérieur par des paroles, des faits, des gestes... Elle a perdu l'instinct maternel à cause de Jason. Finalement, cette femme a un coeur. Elle s'est retrouvée subitement sans soutien, seule face à tous. Elle n'a eu pour seule alliée que Nérine, sa confidente. Le meurtre de ses enfants a été sa seule et unique façon de montrer sa souffrance. Jason lui-même a reconnu ses torts en se suicidant. Mesdames, messieurs les jurés, je vous demande lucidité et clémence face à une femme sensible, loin de l'image du  bourreau qu'on veut bien lui donner.  

Etape 10 : Verdict 

LA JUREE PRINCIPALE, se lève.- Les jurés se sont concertés après avoir pris en compte les témoignages de la défense et de l'accusation. Suite à une longue délibération, mes confrères et moi-même avons décidé de déclarer Médée coupable ! (gênée, elle se gratte la gorge) Nous exigeons la peine de mort pour punir cet affreux infanticide, ce meurtre passionnel et les bien trop nombreux assassinats d'innocents. (en regardant Médée droit dans les yeux) Vous serez brûlée vive à midi pile ce jour-ci ! 

(Médée s'échappe en un claquement de doigt, entourée d'une fumée rouge étouffante. Rideau.)


Exercices de phrases réalisé par les classes de 2A 2D 2H 2F 2E

dans la catégorie Pratiquer la phrase, trouver sa signature

   Cette deuxième session du projet webmanuel avait pour but de nous faire travailler la "phrase", nous avons donc pris exemple sur le livre Exercices de style de Raymond Queneau dans lequel il transformait un seul et unique texte pour en changer la forme et non le sens. Après avoir tenté de créer notre propre définition de la phrase, nous l'avons donc modifié à la manière de l'auteur appartenant à ce mouvement qu'est l'Oulipo.

PHRASE1.jpg
Les mots mis bout à bout.

Notre définition de la phrase :

Une phrase est composée de mots rythmés par une ponctuation qui peut changer le sens de celle-ci. La phrase doit avoir un contexte qui peut varier en fonction de l'oral ou de l'écrit.

 

Télégramme :

Une phrase stop mots rythmés stop ponctuation stop changer le sens stop contexte qui varie stop oral et écrit stop

 

Désinvolte :

Bon ... Alors ... Une phrase, euh ... Bah y'a des mots, et d'la ponctuation, j'crois, j'sais pas, y'a aussi euh du contexte, du sens, d'l'oral, d'lécrit ... Bref ça sert à rien, y'a même pas de définition correcte.

 

Recette 1 :

Pour une phrase, il vous faut :

- Des mots

- Du sens

- Une ponctuation 

Première étape, commencez par rythmer les mots en fouettant la ponctuation.

Deuxième étape, assaisonnez de sens.

Enfin, enfournez dans le contexte à l'oral ou à l'écrit.

 

Protocole expérimental :

Pour créer une phrase :

- Dans un bécher, mélanger composition de mots

- Y ajouter, à l'aide d'une spatule, une ponctuation pouvant créer un précipité

- Ce précipité doit être à température ambiante, ce qui peut varier en fonction de l'environnement.

PHRASE2.jpg
Photo d'un travail de groupe, le livre de Raymond Queneau entre les mains.

Passé simple/ Imparfait :

Autrefois, une phrase fut composée de mots rythmés par une ponctuation qui put changer le sens de celle-ci. La phrase dut avoir un contexte qui put varier en fonction de l'oral et de l'écrit.

Autrefois, une phrase était composée de mots rythmés par une ponctuation qui pouvait changer le sens de celle-ci. La phrase devait avoir un contexte qui pouvait varier en fonction de l'oral et de l'écrit.

 

Modalisation :

Il est possible qu'une phrase soit composée de mots qui doivent être rythmés par une ponctuation qui pourrait changer le sens de celle-ci. Possiblement, la phrase a un contexte susceptible de varier en fonction de l'oral ou bien de l'écrit.

 

Description :

Une énorme et gigantesque phrase de couleurs différentes est composée de petits, de grands et de gros mots rythmés par une simple ou bien une tortueuse ponctuation... du petit oasis au plus vaste océan ! L'énormité doit avoir un contexte triste et cruel qui peut varier en fonction de la joie de vivre, chaleureuse et ensoleillée ou de la dépression, froide et agressive. 

 

Histoire :

Il était une fois, une phrase qui tomba amoureuse de mots : ils ne faisaient qu'un. Leur amour était rythmé par la ponctuation, elle pouvait changer le sens de la flamme qui brûlait en eux. C'était sans compter sur la jalousie des jumelles maléfiques Oral et Ecrit. La phrase, ne sachant vers qui se tourner, alla voir Contexte, pour lui demander conseil.

 

SMS 

1 fraz c 1 grp 2 mo éyan 1 ss. Lrsq'el é ecrite, ce ss depan de contxt é 2 la (.) C 7 mm (.) ki done l'1ntonacion lrsqel é lu.

 

Recette 2 :

Pour faire une phrase, prenez un groupe de mots bien mûre. Ajoutez-y un soupçon de sens. Mélangez avec un zeste de contexte. Et laissez reposer pour donner de l'intonation. Faites cuire 30 minutes à 180°C et vous aurez une phrase parfaite.

 

Verlan :

Enu sephra est'c nu pegrou ed stom tanya nu snes. Elle qulors tse técrie, ec snes pendé ud textecon te ed al uationponct est'c tecet emêm uationponct uiq nedon l'tionnatoin. Elle qulors tse eul.

PHRASE3.jpg
Quand les élèves apprennent ce qu'est une phrase.

Genre :

Genre une phrase c'est genre un groupe de mots ayant un sens lorsqu'elle est écrite genre ce sens dépend du contexte et de la ponctuation genre c'est cette même ponctuation qui donne l'intonation lorsqu'elle est lue.

 

Etrangisme... : 

Una frase is un groupe de words con un sens . Cuando it is writing ce sens dépend del contexte and of the ponctuation. It's the same ponctuation que give l'intonation when esta lue.

 

Pour un élève au CP :

Alors tu vois une phrase c'est très facile à faire mon petit. Une phrase est un troupeau de mots qui raconte une histoire. Quand tu l'écris dans ton petit cahier il faut que tu veilles à ce que ta phrase veuille dire quelque chose point final.

 

Un de ces quatre :

Une phrase aujourd'hui est un groupe de mots ayant du sens hier. Lorsqu'elle sera écrite après-demain, son sens dépendra du contexte l'année prochaine et de la ponctuation d'il y a dix ans. C'est cette même ponctuation qui donne l'intonation lorsque la phrase est lue le soir.

 

La ferme :

Une phrase est un groupe d'écureuils ayant du chien. Lorsqu'elle est zébrée, le chien dépend du caméléon et du jaguar. C'est ce même jaguar qui donne le perroquet lorsqu'il devient singe.

 

La bouteille jaune :

Une phrase est un genre de marron ayant du safran. Lorsqu'elle est écarlate ce safran dépend du cyan et du pourpre. C'est ce même pourpre qui donne l'indigo lorsqu'elle est lilas. 

 

   Avec ces différents exemples, nous avons pu remarquer que faire des phrases n'est pas si difficile que cela. Même en jouant avec les mots et en déformant la structure d'un texte, on peut retrouver le sens initial !

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Quand les élèves se mettent à produire des phrases à la manière de Raymond Queneau.

BONUS :

Uen psarhe ets cmospéoe ed mtos sthyrem rap neu optuntiacno qui puet caghnre le snes de clele qui puet riavre en fnotcion de l'raol ou de l'céirt.

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Quand la phrase s'étale...

 


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