Le livre Un Secret de Grimbert est un écrit poignant qui retrace la vie de l'auteur. Cependant, malgré son aspect touchant, ce texte peut-être considéré comme monstrueux. 

    Philippe Grimbert est fils unique. Mais, Louise, une amie de sa famille lui confie le contraire. Effectivement, le narrateur a un demi-frère mort à l'âge de huit ans. Cette lourde révélation est horrible, ce secret est horrible. Le héros, sachant que toute sa famille était au courant, se sent trahi, mal aimé et mis à l'écart... "tous me l'avaient tu". Selon moi, les membres d'une famille ne doivent rien se cacher et il est honteux de taire la mort de l'un des siens.    
    En plus de cet incroyable secret, ce texte est monstrueux par l'évocation du contexte qu'est celui de la seconde guerre mondiale. Ce contexte permet de mieux comprendre le récit, comme par exemple l'inquiétude de Joseph, le grand-père. La famille Grimbert est une famille de confession juive donc directement touchée par la menace nazie, ce qui crée des tensions. La mort de Hannah, femme de Maxime, et de Simon, est atroce et nous permet de nous rendre compte des atrocités de la guerre subies par les juifs. En effet, quand on associe les camps de concentration, comme celui d'Auschwitz, à un enfant de huit ans, l'histoire prend immédiatement une tournure horrible, et surtout monstrueuse, mot qui me semble le plus approprié pour qualifier le livre. 
   Le manque de confiance du narrateur, qui est mal dans sa peau, s'accentue après avoir appris l'ancienne existence d'un frère. De plus, le comportement épouvantable de Maxime fait de lui un père indigne. Les parents sont méprisants envers leur enfant et semblent sans cesse le comparer mentalement à Simon. Ils espèrent sans doute le voir revivre en Philippe. Sentant ce mépris de la part de ses parents, le protagoniste se rabaisse à un niveau presque animalier lorsqu'il dit "attirer l'attention de (s)es maîtres". L'auteur se sent donc mal aimé, indésirable et rejette ce mal être le soir sans que ses parents ne s'en inquiètent. Cela prouve bien leur mépris et leur manque d'attention. 
    L'attirance de Maxime et Tania est elle aussi surprenante car les liens qui les unissent ne les destinent pas à s'unir. Le fait que Maxime se marie avec Tania après avoir perdu sa femme est irrespectueux. Lorsqu'on lit le texte, on comprend que même mariés, Maxime et Tania éprouvent des sentiments l'un pour l'autre car dans le texte, il est dit de Tania : "Maxime occupe ses pensées plus qu'elle ne le voudrait." Puis est ajouté : "Maxime se fera violence [...] pour ne pas mordre sa bouche", le déterminant "sa" désignant Tania. Je trouve cela gênant de se marier avec son beau-frère tout en ayant conscience de la mort tragique de Hannah sans se sentir coupable. 

   Ce texte n'est cependant pas monstrueux dans son intégralité. Je me suis d'ailleurs surprise à sourire quelque fois devant certains passages ou bien à être prise de colère. Ce texte est un texte touchant et entier. L'auteur se livre à nous sans concession, nous permettant de mieux comprendre ses autres écrits. 

Texte réalisé par Safya, élève de 2H