Les questions tout d'abord
Si on résume, cette séance intervient après deux autres, réalisées en AP. Pendant la première, nous avons fait une sortie de terrain et nous avons réalisé nos premiers croquis. C'était avant les vacances de la Toussaint, le 13 octobre. La deuxième séance (au retour des vacances, le 3 novembre) a été consacrée à la mise en commun des idées (ce que j'ai appelé le "cadavre exquis"). A l'issue de la séance, j'ai proposé aux élèves de travailler par deux autour de trois métaphores de la Cité du Pont de Sèvres : le labyrinthe, le château fort et l'île. Ils m'ont rendu les croquis réalisés sur l'un ou l'autre de ces thèmes la fois suivante (le 6 novembre). Voici les trois productions qui m'ont semblées les meilleures :
Le château fort, par Shanya et Oumayma
L'île par Maxime D. et Neil
et l'île encore par Quentin et Camille
J'ai trouvé le château fort réalisé par Oumayma et Shanya incroyable. Elles avaient transformé les City Lights en tours, et fait communiquer la Cité du Pont de Sèvres avec l'Ile Seguin par un pont levis. On comprend bien du coup que la cité du Pont de Sèvres est un espace à part, coupé du monde, mais également en proie à des dynamiques qui permettent d'envisager un lien avec le reste de la ville. Mais en même temps son réemploi tel quel pour notre carte postale m'a posé problème, car il limite les possibilités d'intervention du reste de la classe aux abords du château. L'image de l'île fonctionne bien aussi, et j'aime beaucoup les tours de Camille et Quentin qui surgissent. Il est évidemment moins travaillé et moins abouti, mais nous laisse du coup davantage le champ libre pour intervenir.
Moi-même je me suis essayée à quelques croquis, dans l'idée de proposer aux élèves un support sur lequel s'appuyer. J'ai donc commencé à ébaucher toutes sortes de représentations, voici les plus significatives.
Premier croquis, j'ai repris celui réalisé par Dylan et je l'ai mis en "3D" parce que je voulais absolument montrer cet urbanisme de dalle, qui fait que la Cité du Pont de Sèvres est en surplomb par rapport à la ville.
Ca c'était jeudi, avant de voir ce qu'avaient fait les élèves.
Deuxième croquis, j'ai essayé de représenter les bâtiments aussi en 3D. C'est également le cas du troisième croquis, avec une représentation plus précise des bâtiments à l'intérieur de la cité.
Ca c'était samedi. Et puis dimanche je me suis lancée dans une entreprise de 3D plus radicale :
Ca m'a pris beaucoup de temps (!), mais le résultat m'a laissé très dubitative, d'autant que le croquis est faux. Je commençais à tourner en rond et à perdre de vue l'objectif, la réalisation d'une carte postale sensible. Je suis donc allée sur le site de Catherine Jourdan puis sur Google image pour trouver des exemples des cartes sensibles et revenir aux "élémentaires de la carte sensible" :
Finalement je me suis dit que la 3D c'était pas une bonne idée parce que je m'éloignais du principe de la carte et qu'en plus la surface qui restait pour écrire et investir le "fond" de carte était trop limitée.
Je me suis également tournée vers des représentations qui avaient été faites de la Cité du pont de Sèvres l'année dernière, pour la réalisation de la carte sensible de Boulogne Billancourt :
... ça m'a permis de regarder la Cité du Pont de Sèvres sous un autre angle. Ce qui m'a conduit à ces deux derniers croquis, lundi matin, qui me plaisent beaucoup plus :
... même si sans doute on n'y comprend rien.
Et puis au terme de cette réflexion, j'ai renoncé à donner un fond aux élèves, je crois que ce que je voulais faire me paraissait désormais plus stabilisé, et j'ai donc décidé de laisser faire les élèves, et de me contenter de leur donner les outils pour pouvoir réaliser la carte eux-mêmes. Voici la séance que j'ai préparée.
La séance ensuite
Elle se déroule en trois étapes :
1. D'abord présentation aux élèves du château fort et des deux îles réalisés par Shanya, Oumayma, Quentin, Camille, Maxime et Neil.
2. Ensuite synthèse des différentes étapes de la réalisation de notre carte postale et qui nous ont conduit jusque là à trois séries de figuration : le croquis réalisé à l'issue de la sortie de terrain, le croquis collectif réalisé en classe, le croquis métaphore.
Voici la diapo présentée aux élèves (cliquer pour agrandir)
3. Enfin présentation des enjeux de la quatrième série de figuration : "problématiser". Après avoir présenté des croquis plutôt descriptifs (étape 1) (étape 2) puis très métaphoriques (étape 3), l'objectif de la quatrième série sera de réaliser des croquis articulant la métaphore, ou plutôt l'idée qu'elle sous-tend, avec la représentation des lieux : par exemple, le château fort, ou l'île correspondent à une idée, les relations que la Cité entretient avec son environnement, et à un problème, celui de la coupure de la cité avec le reste de la ville, un problème qui se discute, car les dynamiques actuelles tendent à "recoudre" cet espace avec le reste du tissu urbain. Voici la diapo qui leur a été présentée (cliquez pour agrandir) :
Finalement, la consigne que je leur ai donné était la suivante : réaliser une carte sensible format A5, en s'appuyant sur les différentes propositions faites par les élèves(et moi).
A partir de l'un ou l'autre de ces supports (ou d'un autre encore comme celui de Dylan),
... choisir un axe parmi les trois suivants :
1. La Cité du Pont de Sèvres, coupé de la ville ?
2. La Cité du Pont de Sèvres, un espace labyrinthique ?
3. La voiture dans la Cité du Pont de Sèvres (et Renault), bannie mais omniprésente
Je leur ai également donné une boîte à outil, composé des différentes bonnes idées proposées par les uns et les autres.
Et voilà !!! La suite (et fin) de ce travail mardi prochain. Après je passe la main à mes collègues de lettres et d'anglais qui se chargeront de l'écriture de la lettre....