Blog de Français de la seconde 3

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Analyse du film de René Clément par Lorianne et Christine

      Madame Boche cache à Gervaise la vérité sur l'identité de la maîtresse de son compagnon, Lantier. Il s'agirait soit de Virginie, soit de sa soeur Adèle.

      Etienne et Claude arrivent au lavoir avant Virginie. La patronne du lavoir demande qui ils cherchent. Charles appelle la mère.

      Quelques secondes après, Virginie arrive au lavoir et nargue Gervaise. Il s'agit ici d'un plan rapproché pour la valoriser. Dès qu'elle l'aperçoit elle sourit, se moque d'elle avec d'autres blanchisseuses.

      Remarquons que Virginie est vêtue d'un haut blanc et d'une jupe noire, ce qui crée un contraste sur elle-même mais par rapport aux autres femmes du lavoir également. Quant à Gervaise, elle est habillée de la tête aux pieds d'une couleur plutôt uniforme. Virginie est alors mise en valeur. 

      Quand les deux enfants de Gervaise, Etienne et Claude, retrouvent leur mère, le plan moyen cadre Gervaise, ses deux enfants ainsi que Madame Boche.

Gervaise est en colère. Entre (arrive) le moment où elle apprend la désastreuse nouvelle qu'est le départ de Lantier et celui où elle verse un seau d'eau sur Virginie, il est question (on peut parler) de plan coup de poing. L'action est alors amplifiée, tel un rebondissement.

      Notons que la caméra suit le trajet de l'eau. Du seau d'eau jusqu'à Gervaise de la tête au pieds, et de Gervaise de la tête aux pieds jusqu'à Virginie, prise au dépourvu et enragée.

      Un plan large sur Gervaise et Virginie ainsi que les autres blanchisseuses est alors présent (utilisé). Le spectateur prend conscience que Gervaise boite pendant les moqueries de la grande Virginie. Nous voyons donc mieux, d'un côté Virginie et ses moqueries et de l'autre, Gervaise, délaissée par Lantier avec leurs deux enfants, possédant une infirmité physique.

      Nous voyons bien que Gervaise est pleine de haine et de tristesse tandis que Virginie est plein d'arrogance, de sadisme et ne veut que provoquer Gervaise. Virginie fait un pas au milieu de la salle et met ses mains sur ses hanches comme pour se faire bien entendre de toute l'assistance.

      C'est un plan rapproché sur la grande brune et immédiatement un travelling latéral vers la gauche, sur les autres blanchisseuses pour montrer le résultat des propos humiliants de la dame. Ensuite, c'est un plan rapproché sur la blonde, larmoyante.
      Le brun pourrait connoter la méchanceté, les forces du diable, le sombre, les ténèbres. Le blond, la pureté, l'innocence.

      C'est (Ensuite, on observe) un plan moyen où on voit Virginie et ses "alliées". Après chacune de ses répliques, ce sont des rires qui s'élèvent du groupe. A chacune de ces moqueries, c'est un plan rapproché sur Gervaise, qui ne peut plus garder son sang-froid.

      Au commencement de la bataille, il s'agit d'un plan rapproché sur les deux dames. Par la suite, la caméra adopte un plan moyen afin de mettre en évidence les va-et-vient des deux femmes remplissant leur seau d'eau, les trajets de l'eau ainsi que le recul, l'encouragement, les aides des autres femmes du lavoir.

      A un moment donné de ce crêpage de chignons, un plan rapproché s'établit sur les deux femmes s'arrachant les cheveux, le visage, aidées par les unes et séparées par les autres.

      La patronne du lavoir accourt vers Charles pour lui demander de l'aide. On voit alors le seul homme de la maison. Un plan rapproché sur la dame et une contre-plongée sur l'homme qui assiste à la bataille entre deux femmes, avec tranquillité, en haut.

      Quand Virginie essaye de noyer Gervaise, c'est un plan moyen puis le zoom avant de la caméra sur Gervaise la tête dans l'eau. Insister sur ce qu'elle subit, elle, innocente.

      Parfois, un gros plan est focalisé sur Virginie afin de montrer l'expression de son visage, souffrante sous les coups de Gervaise. D'autres fois, on voit un plan rapproché, alors que Virginie vient de lancer un coup à Gervaise qui crie sa douleur.

      A la scène de la fessée de Virginie par Gervaise, c'est un plan rapproché pour mettre en valeur le visage de Gervaise, ses cris avant chaque coup produit. Gervaise est habillée de couleur grise. Un plan rapproché sur les blanchisseuses, leurs rires, leur stupéfaction, habillées en blanc. Contraste.

      Juste avant la sortie du lavoir de Gervaise accompagnées de ses deux enfants, c'est un plan moyen sur eux trois puis un zoom jusqu'à obtenir un plan rapproché, puis un gros plan sur les mains de la patronne et de Gervaise, sur la monnaie due. Et enfin, les trois personnages s'éloignent vers la sortie sans zoom arrière de la caméra, mais avec un effet d'éloignement. Fin de la bataille. Nouveau chapitre ?

      Pour finir, l'ampleur du tapage du travail des blanchisseuses décroît au fur et à mesure de l'action.

Commentaires

1. Le 10 décembre 2008, 15:35 par Mme Vadelorge

Excellente analyse, qui allie la précision de la description et du lexique du cinéma à la finesse de l'interprétation.