22 janvier 2013

Valentine Goby par Aurore et Hoda

Après avoir lu l'Échappée, un roman de Valentine Goby, celle-ci a gentiment accepté de nous rencontrer. Durant tout le cours, Valentine Goby a été très ouverte et elle a répondu à nos questions du mieux que possible. En faisant cela, elle nous a montré une facette de sa personnalité, qui a fait le lien entre ses intentions d'écrivain et qui nous a permis de mieux comprendre le personnage de Madeleine ainsi que le livre entier. Grâce à cela, nous avons pu voir ce roman sous un angle différent et ainsi s'en imprégner plus facilement.

Valentine Goby est imaginative, agréable et sans doute passionnée par ce qu'elle fait. De plus, dû au fait qu'elle fut professeur, elle nous a, grâce à son expérience, plus touché par ses propos que ne l'aurait fait quelqu'un d'autre. Avec sa bonne humeur et sa gentillesse, nous avons eu une très bonne impression de cette auteur.

Valentine Goby, par Gabriel

Suite à l’intervention de Valentine GOBY, j’ai découvert une  femme dynamique qui n’hésite pas à utiliser l’humour.

Malgré le fait qu’elle soit devenue une personne « célèbre », elle garde les pieds sur terre et elle « n’a pas pris la grosse tête ». Elle a un excellent  rapport avec les élèves, sûrement grâce à son passé de professeur. Mais cette  femme est quand même une personne sensible qui a été touchée pas la vie des femmes  tondues. Elle a aussi participé à des œuvres caritatives notamment au Vietnam. Elle touche également un large public avec d’autres œuvres destinées aux  enfants.

On voit donc qu’elle souhaite à la fois distraire et instruire les lecteurs, de  toutes générations, ce qui est important et essentiel dans le monde actuel.

Valentine Goby par Eloi et Augustin

Lors de notre rencontre avec elle, Valentine Goby nous a expliqué comment elle choisit ses titres et ses couvertures.

Lors de ses débuts, elle laissait sa maison d'édition (Gallimard) choisir pour elle ses couvertures, mais pour L'Echappée, la maison d'édition lui proposa plusieurs couvertures différentes qui ne correspondait pas à l'image qu'elle voulait donner de son livre. A partir de ce moment, Valentine Goby a décidé de toujours participer au choix des couvertures de ses romans.

Pour L'Echappée, elle souhaitait que la couverture représente un chemin sans fin.

Pour le titre, elle a hésité à appeler son livre la fugue car ce mot est aussi un terme musical, mais elle trouvait que cela faisait trop penser à une fuite elle choisit donc de l'appeler L'Echappée.

Valentine Goby par Philippe et Aina

Etant jeune (à cinq ans) Valentine Goby a eu un accident, une vitre s’est brisée et un morceau de verre s’est planté dans sa main. Le médecin n’ayant pas de solution particulière pour une rééducation plus rapide a eu malgré tout une idée : mettre Valentine au piano. Celle-ci commença, au début, la douleur se faisait ressentir et les notes répétitives qu’on lui faisait jouer ne lui donnaient guère d’émotion.

Mais, au fur et à mesure, sa main guérissait grâce à cet instrument et elle commençait à prendre goût au piano en jouant des morceaux qui lui plaisaient. Elle reprit l’usage de sa main en ayant pratiqué le piano : la musique lui a permis de vivre de sa plume, vu que désormais sa main est son outil de prédilection. On peut observer l’influence de la musique dans sa vie en constatant la place que celle-ci prend dans la plupart de ses romans.

Valentine Goby par Pricila et Kahina

L’auteur à un lien très fort avec la musique car étant petite elle a eu un accident : une baie vitrée a explosé et un bout de verre lui a sectionné les tendons. Elle a été opérée, elle aurai  pu ne jamais pouvoir s’en resservir sans l’aide de la musique. Son chirurgien avait conseillé à ses parents de la mettre au piano. Elle a eu du mal à commencer car au début le piano ne lui plaisait pas. Cette activité lui a permis de retrouver l’usage de sa main.

Cette écrivaine a une approche de la musique très variée, elle écoute tout genre de musique. Elle a aidé des jeunes en difficulté à s’ouvrir grâce a la musique classique.

Dans la plupart de ses romans elle évoque la musique. Dans L’échappée la musique a un rôle très important car Joseph est pianiste et c’est grâce à la musique qu’ils se  rencontrent et qu’une histoire d’amour naît.      

10 janvier 2013

A la manière de Valentine Goby : Sarah D.

La jeune femme tondue.

" Je suis là, je ne dis rien. Je suis tellement choquée, j'ai tellement honte, je me sens tellement humiliée que je ne dis rien. Je suis assise, devant tout le monde, sentant cette multitude de parfums. Tout le monde me regarde, se moque de moi. Il y en a même un qui me tient le menton, j'ai juste envie de lui sauter dessus. Un autre montre la tondeuse avec laquelle on m'a enlevé tous les cheveux, ces cheveux auxquels je tenais, j'en prenais soin !
Ces cheveux que je coiffais tous les matins, comme lorsque ma mère les coiffait, elle aussi, tous les matins, comme ma mère les coiffait quand j'étais jeune ; les nombreuses colorations que j'ai fait à ces cheveux, les nombreux lissages... Je ne pensais vraiment pas perdre mes cheveux comme ça.
Et voilà on m'humilie en me rasant juste parce que j'ai aimé un Allemand. Aimer un Allemand, ce que je ne voulais pas à la base mais malheureusement je ne contrôle pas mes sentiments et à cause d'eux me voilà ici en ce moment même, au milieu d'eux. Je ne ressens plus rien, j'ai peur. "

Sarah D.

A la manière de Valentine Goby : Camille B.


Le tondeur

 

        Pendant que je tonds les cheveux de cette traîtresse, ma peine et ma rage de vengeance commencent tout doucement à être comblées mais je soupçonne que ces sentiments ne disparaîtront jamais. Je fait quelques entailles dans sa chair, du sang apparait et je ne ressens aucun regret. Trop de sang a déjà coulé ; même si quelques gouttes de plus ne rendront pas la vie à ceux qui sont tombés. Quand je pense à ma famille, à mes amis... et je ne sais même pas dans quels camps les survivants ont été envoyés. Mes proches les plus chers ont péri à cause des Allemands, pendant que ces trainées s’octroyaient les faveurs de nos ennemis.

J’en ai entendu jurer leurs grands dieux qu’elles étaient amoureuses ou que c’était le seul moyen qu’elles avaient pour nourrir leurs familles, mais cela n’empêche pas qu’elles sont souillées, que par procuration, elles sont devenues l’ennemi. Quant aux autres, celles qui ont eu des enfants avec l’envahisseur, je ne trouve pas les mots pour décrire le dégoût qu'elles m’inspirent et quand un photographe s’approche, je me mets à sourire en brandissant la tondeuse d’un air victorieux, tout en criant dans ma tête une litanie d’injures à cette pute.

Camille B.

A la manière de Valentine Goby : Eunice L.

Le photographe.

Un après-midi de 1945, en Avril, dans la rue Léon Blum, tout est calme, silencieux, monotone. Les gens sont chez eux, les volets et les rideaux ouverts, des passants debout sur la place. J'aperçois des femmes debout derrière leurs fenêtres, les rideaux à moitié ouverts. Moi, je suis là au milieu, avec mon appareil photo sans trop savoir ce qui va se passer, dans l'impasse. Je ne sais pas ce que je fais là, j'attends comme tous les autres. Tout à coup, j’aperçois au loin un homme qui arrive déterminé, avec une démarche dynamique, il tient à la main une tondeuse. Je n'arrive pas très bien à lire son expression sur son visage. Il arrive sur la place, monte les escaliers d'une cathédrale, reste debout pendant quelques minutes, lève sa main avec la tondeuse.
Et à ce moment précis tout m'a semblé aller si vite, les gens sortent de chez eux en vitesse, courent, se bousculent pour arriver sur la place et occuper le premier rang. Ils commencent à hurler et là, une femme apparaît au milieu de la place, les mains derrière le dos, maintenu par des mains, celles de cet homme à la tondeuse. Devant toute cette foule, elle baisse la tête, sans doute intimidée. J'ai essayé de lire sur son visage ce qu'elle ressentait à ce moment précis, mais je n'y arrive pas. Ensuite elle s'assoit et l'homme lui tond les cheveux petit à petit. Je les vois qui tombent sur ses genoux, sur le sol , puis ils effleurent ses mains frêles posées sur ses cuisses, mais son expression reste imperceptible. Soudain, elle approche ses mains de ses cheveux, les touchent, les caressent, prend le temps de les savourer, de leur faire un dernier adieu .
A la fin de la tonte, les hommes la saisissent. Ils m'interpellent, un homme me fait signe de venir la photographier. Je suis là, face à elle toujours le visage baissé. Les hommes me font signe de la prendre en vitesse. Je ne suis pas encore prêt mais mes mains deviennent moites. Elles glissent. Je sens la sueur couler le long de mon front, je tremble. Tout se mélange dans ma tête, je réfléchis en même temps et me décide. Ils lui lèvent la tête face à moi. Et je finis par découvrir enfin son visage, le regard paniqué, triste, avec les épaules bien droites, avec une fière allure. Ses lèvres tremblent et des sanglots, au fond de son cœur qui bat à toute vitesses, sont retenus. Elle laisse couler une larme, elle pleure maintenant. J'ai l'impression qu'elle s'adresse à moi, à ce moment j'appuie sur le déclencheur.

Aujourd'hui je suis fière de ma photo, fière de montrer ce que ces gens ont fait à cette femme, que son cœur n'a pas pu empêcher d'aimer.

Eunice L.

A la manière de Valentine Goby : Justine M.

Les cheveux.

        Cela faisait treize ans que nous étions accrochés à Marine. Mes camarades cheveux et moi-même entendons un bruit assourdissant, répétitif, qui s’approche de plus en plus. J’angoisse. Je croyais que ces sons terrifiants avaient cessé ! Je voIs mes camarades tomber petit à petit. Puis mon  voisin disparait à son tour. Puis vint le mien, je me sens impuissant, nu et léger à la fois. Je tombe devant le visage terrifié de cette jeune fille, je ne l’avais jamais vu de face. Je me faufile sur sa poitrine, puis sur ses genoux jusqu’à ses genoux.

Vu d’en bas, tout se précipite, tout est brutale mais glorieux à la fois. Je ne sais pas quel événement ou quelle victoire se célèbre. Je vois une main s’agripper à la tête de mon ancienne propriétaire. C’est une main poilue avec une poigne féroce, C’est sans aucun doute une main d’homme.  Au même moment, je vois un pinceau s’approcher du front de Marine. Qu’allait-il lui faire ? Qu’a fait cette jeune fille de seulement treize ans pour mériter une telle agressivité ? Décidément, je suis très loin de tout savoir.

Justine M.

A la manière de Valentine Goby : Tiphaine B.

Une passante.


Je passe comme tous les jours devant cette grande place. Mais aujourd'hui il y a un attroupement. Je ne comprend pas, il y a tant de monde... Ils ont l'air heureux, joyeux, presque émerveillé par ce qui se passe. Alors je m'avance et vois une femme assise sur une chaise, à coté d'elle se tient un homme avec une tondeuse à la main.

Autour d'eux il y a foule. Elle est constituée d'hommes et de quatre ou cinq femmes. La femme assise a l'air très triste. Elle est forcée de regarder le photographe pour la photo mais son regard est vide. L'homme lui rase les cheveux et il est joyeux alors qu'il humilie cette femme. Je n'imagine même pas la honte et la colère qu'elle ressent. J'aimerais que ces hommes soient à sa place, pour comprendre la douleur qu'elle ressent à l’intérieur d'elle-même. Mais au lieu de cela, ils se réjouissent de ce qu'ils lui font subir et sont contents de leurs actes.

 

- page 3 de 7 -