A la manière de Valentine Goby : Sarah D.

La jeune femme tondue.

" Je suis là, je ne dis rien. Je suis tellement choquée, j'ai tellement honte, je me sens tellement humiliée que je ne dis rien. Je suis assise, devant tout le monde, sentant cette multitude de parfums. Tout le monde me regarde, se moque de moi. Il y en a même un qui me tient le menton, j'ai juste envie de lui sauter dessus. Un autre montre la tondeuse avec laquelle on m'a enlevé tous les cheveux, ces cheveux auxquels je tenais, j'en prenais soin !
Ces cheveux que je coiffais tous les matins, comme lorsque ma mère les coiffait, elle aussi, tous les matins, comme ma mère les coiffait quand j'étais jeune ; les nombreuses colorations que j'ai fait à ces cheveux, les nombreux lissages... Je ne pensais vraiment pas perdre mes cheveux comme ça.
Et voilà on m'humilie en me rasant juste parce que j'ai aimé un Allemand. Aimer un Allemand, ce que je ne voulais pas à la base mais malheureusement je ne contrôle pas mes sentiments et à cause d'eux me voilà ici en ce moment même, au milieu d'eux. Je ne ressens plus rien, j'ai peur. "

Sarah D.