L’Echappée : Une autre guerre !
Madeleine vit sous l’Occupation allemande. Elle rencontre un musicien allemand. De leur relation naît une petite fille : Anne.
Après la libération, la jeune bretonne prend la fuite et enchaîne les déménagements en France. Les deux femmes vont alors se battre pour leur liberté.
Ce roman raconté par un narrateur omniscient, en trois parties, nous transporte dans une quête d’identité et de vérité, et nous initie à un monde musical.
La scène de la tonte reste la plus marquante de cette histoire émouvante. Valentine GOBY nous fait partager les pensées et l’humiliation de Madeleine tondue par les FFL, mais aussi la haine qu’éprouvent les villageois envers elle. Elle paie alors pour les crimes des nazis. La jeune femme impuissante subit ces humiliations ignobles sans comprendre.
On retrouve dans cette situation quelques vers d’Eluard « En ce temps là pour ne pas châtier les coupables, on maltraitait les filles ».
Dans ce « Miserere », le narrateur nous donne une description violente mais surtout très réaliste. Cette scène fait ressortir la compassion du lecteur et laisse à réfléchir sur la guerre et toute cette rancœur.
Cette sensibilité est présente dans l’histoire entière. Les premières parties portent principalement sur la relation entre Joseph, le pianiste allemand et Madeleine ; une relation hors du commun puisque le musicien partage son Univers musical avec la jeune femme. Ce sont Mozart, Satie, Liszt qui créent leur histoire.
A la Libération, c’est la relation conflictuelle et difficile entre la mère et la fille Anne (ou Anna) qui prend le dessus. Leur voyage commence à Rennes, se poursuit dans le Sud de la France, puis dans la France entière. Elle se termine sur un bateau de croisière qui fait le tour de Monde, signe du mélange des cultures. Valentine GOBY nous laisse le choix de la fin avec une triple fin. Elles se rejoignent cependant toutes en une même fin avec la Chute du Mur de Berlin et un avenir possible.
Ce thème difficile lié au tabou de cette partie de l’Histoire française est très bien traité et aboutit à une question existentielle sur l’identité.
Alexandra