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Carnet de famille

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Mardi 14 mars 2017

C’est la première fois que j’écris dans ce petit carnet…. Je sens pourtant son odeur particulière depuis des mois, en me disant qu’il me serait utile pour y inscrire mes pensées et mes tourments.

Et c’est ce soir, le mardi 14 mars, que j’ai enfin décidé de m’y mettre. En même temps le destin m’y a un peu aidé…Mais je parlerai de ceci dans peu de temps.

Il paraît qu’écrire dans un carnet ses pensées positives ou néfastes fait énormément  de bien car cela permet de vider la tête de ce qui la tourmente, de ce qui l’empêche de travailler sereinement.

La journée d’aujourd’hui a vraiment été désastreuse…Elle a commencé par un cours de biologie suivi d’un cours de biochimie. Je suis en première année de médecine, et, depuis quelques temps je rencontre beaucoup de difficultés à comprendre les cours, bien que je travaille énormément. J’accumulais de plus en plus d’incompréhensions et tous les jours je perdais confiance en moi et mon moral diminuait à vue d’œil. J’ai donc décidé d’aller voir un de mes formateurs pour discuter avec lui de la situation. Et la catastrophe ! Il me dit avec mépris que je ne risquais pas de passer le cap du concours de la fin de l’année, à moins que je redouble de motivation et de persévérance.

A ce moment-là, tout s’est effondré autour de moi : mes envies, mes projets, mes rêves, ma vie, tout simplement…. La vie que je m’étais imaginée…En étant médecin…Je souhaite…enfin, je souhaitais, vu que c’est très mal parti…être pédiatre.

C’est mon rêve depuis que je suis toute petite et cela me tient vraiment à cœur.

Cela m’attriste profondément, vous imaginez, renoncer à son rêve d’enfant à 19 ans ? « Que c’est triste ! » diraient mes grands-parents s’ils étaient présents dans cette pièce

Mes grands-parents…je pense que je vais les appeler ! Cela m’apportera du réconfort et qui sait, cela me redonnera certainement le moral et la motivation pour redoubler d’efforts.

Mercredi 15 mars 2017

Je reviens vers mon petit carnet après avoir appelé mes grands-parents hier. Ils m’ont rassurée avec bienveillance en me disant qu’ils étaient persuadés que j’allais y arriver et que si j’y mettais toutes mes forces et ma motivation, j’étais sûre d’arriver à réaliser mon rêve. Ils m’ont également rappelé une mauvaise passe qu’a vécue un de mes amis, Estéban.

Mon meilleur ami, Estéban, pratique l’athlétisme depuis 11 ans et l’an dernier, il s’est fait une entorse au genou 5 mois avant les championnats de France. Il a dû arrêter ses nombreux entrainements durant 3 mois et, lorsque cet arrêt a pris fin, ainsi que ses séances de kinésithérapie, il  a repris l’athlétisme, bien décidé à rattraper les 3 mois d’entraînements perdus. Le problème a été qu’après cette blessure assez grave, son arrêt des entrainements et la rééducation chez le kinésithérapeute, il n’arrivait pas à récupérer son niveau d’avant l’accident. Les entrainements étaient pour lui très douloureux, tant physiquement que moralement. En effet, son genou le faisait beaucoup souffrir et son moral lui, s’en allait petit à petit ainsi que son enthousiasme, son esprit de compétition et surtout son mental d’acier, un vrai mental de sportif dont il me parlait souvent auparavant. Cette période a vraiment été une période très difficile pour lui. Je ne l’avais jamais vu autant découragé et cela m’a fait beaucoup de peine. J’essayais constamment de lui remonter le moral car je croyais fortement en sa réussite, mais lui n’y croyait plus…Lui qui avant avait un moral d’acier, toujours à chercher la réussite, cet accident lui avait faire perdre toute son opiniâtreté et il ne croyait plus du tout en ses capacités. Et puis, un jour, son entraîneur, sentant son mal-être, décida d’aller lui parler.

Je suis épuisée, je reprendrai cette histoire demain soir, après mes cours.

Jeudi 16 mars 2017

L’entraineur d’Estéban décida donc d’aller lui parler. Et le temps d’un chocolat chaud, mon meilleur ami apprit que son entraineur avait lui aussi été victime d’un accident. Lui aussi s’était fait une entorse mais contrairement à Estéban, à la cheville. Il apprit que son entraineur, qu’il admirait pour ses performances, avait lui aussi dû faire face à des difficultés dans sa progression. A partir de ce moment-là, Estéban s’est métamorphosé : il a continué les entrainements, mais cette fois avec motivation, persévérance et foi en ses capacités. Ces amis et moi étions tous avec lui, car depuis que nous le connaissions, nous étions persuadés qu’il arriverait à devenir un grand sportif, malgré les hauts et les bas de sa vie. Bien qu’il souffrît beaucoup de sa blessure, il s’entraînait avec rigueur et détermination trois fois par semaine, comme auparavant.

Et toute sa détermination a payé : il a remonté la pente grâce à la passion qu’il avait pour cette discipline. Lors du championnat de France, il a été sur la troisième marche du podium à son grand étonnement.

Toute cette histoire me redonne le moral et me prouve qu’avec de la persévérance, de l’opiniâtreté et motivation, on peut réussir à réaliser ses rêves, même les plus fous quand celui-ci reflète une passion que l’on a au plus profond de nous.

Je me couche donc avec le souhait de reprendre confiance en moi et de me remettre à croire en mon rêve et de travailler avec persévérance et motivation.

Vendredi 17 mars 2017

Aujourd’hui, je me suis sentie mieux, beaucoup mieux. Ma confiance en moi est revenue et en arrivant dans l’amphithéâtre, je me suis dit qu’il fallait que j’y arrive, que mon avenir soit celui que j’avais décidé et pas celui qui s’est imposé sous le poids de mes difficultés.

A la sortie des cours, je me suis sentie légère comme je ne l’avais pas été depuis longtemps. Ce soir j’allais réviser avec une amie, en deuxième année de médecine. Elle avait accepté de m’aider car elle est passée par la même phase de découragement que moi…

Samedi 18 mars 2017

Après les révisons d’hier soir, j’étais confiante ; je pouvais comprendre les cours ! Il fallait juste que je fasse des liens avec mes autres cours, que je regarde dans mon livre et bien sûr que je révise et que je m’entraîne pour toujours garder ses connaissances.

Je pense que la fin d’année va être très remplie et c’est pour cela que je n’aurai certainement pas le temps d’écrire dans mon carnet…. La suite sera donc après ce concours tellement redouté par tous les étudiants en médecine.

Samedi 24 juin 2017

Aujourd’hui, j’écris dans ce carnet avec le sourire aux lèvres ! Je viens de passer une journée fantastique. Le matin j’ai appris ma réussite au concours, billet d’entrée pour la deuxième année de médecine. J’ai été tellement surprise et heureuse que les larmes se sont mis à ruisseler le long de mon visage. Un de mes formateurs est venu me voir en me disant qu’il ne fallait pas pleurer pour une aussi bonne nouvelle. Mais je ne m’y attendais absolument pas. Une erreur de nom ? Ou de note ? Non non j’avais bien réussi le concours de la première année de médecine. Dans le même temps, j’appris qu’Estéban était sur la première marche du podium du championnat de France, son deuxième championnat de France. Le soir, nous nous sommes réunis avec ses amis et les miens et nous avons fait une grande fête, bien méritée…

Samedi 10 juin 2023

Je sais maintenant pourquoi ma grande sœur chérie m’a fait lire toutes ces lignes…

J’ai retrouvé ce carnet dans sa chambre après que l’on a déménagé ses affaires pour son départ dans son nouvel appartement. Quand je lui ai dit l’avoir trouvé, elle m’a dit de le lire à partir du marque-page violet.  Etrange ai-je pensé sur le moment…Et puis j’ai tout compris : elle se fait du souci pour moi car en ce moment, je prépare un concours de piano très difficile pour entrer au conservatoire de Versailles et ma professeure  m’a aujourd’hui dit sèchement qu’il faut que je sorte de ma torpeur, que je me réveille car ce concours n’est pas un rêve facile à atteindre mais qu’il faut aller le chercher loin, à coups de détermination et de motivation grandissante. C’est pour cela que ma sœur a décidé de me faire lire ce carnet…Ce carnet qui témoigne d’un moment de sa vie où elle allait mal…Je me rappelle que c’est toute cette histoire qui lui avait redonné la force de se remotiver, de regagner l’opiniâtreté qu’elle avait toujours eu, depuis toute petite.

Alors merci car tout cela me montre l’importance des mots : MOTIVATION-DETERMINATION-PERSEVERANCE et surtout PASSION.

Je vais donc me remettre à travailler avec rigueur et en faisant de tous ces mots mon cri de guerre quotidien car le piano est ma passion et je le sais pertinemment.

Merci beaucoup ma soeurette chérie ! Je pense fort à toi !

Samedi 27 juin 2023

Ma soeurette chérie a décidé de me laisser ce carnet. Elle me dit qu’il a été pour elle une grande source de réflexion et que cela lui avait permis de comprendre le sens du mot travail, le vrai sens. Nous en avons donc discuté toute deux et sans nous être concertées auparavant, nous sommes tombées d’accord ! Nous avons donc décidé d’écrire à deux le sens de ce mot dans ce carnet. Qui sait peut-être qu’un jour nos enfants et petits-enfants le liront…

Le travail découle de la motivation à réaliser un rêve qui provient d’une passion au plus profond de nous-mêmes et c’est pour cela que l’on arrive à y mettre autant de persévérance, d’énergie et d’opiniâtreté car c’est pour la réalisation de ce rêve. Nos proches, amis et familles, lorsqu’ils nous montrent qu’ils nous estiment, nous permettent de nous remotiver et de croire en nos capacités et donc de permettre à ces dernières de pleinement se développer.

Mardi 27 novembre 2023 :

Je reviens vers ce petit carnet après un mois sans avoir écrit tout ce qui me tourmentait, me faisait réfléchir. En effet, entre la préparation du concours d’entrée au conservatoire de Versailles et mes études, je n’ai pas eu de moment de calme pour continuer le fil de ce carnet. Ce soir, je me penche pour rédiger des lignes rayonnantes de bonheur, avec un sourire de fierté et de satisfaction ; cet après-midi j’avais passé le concours d’entrée au conservatoire et je l’avais réussi : j’étais acceptée !! J’allais donc continuer à apprendre le piano au conservatoire de Versailles, mon rêve depuis que je suis toute jeune. Après cette heureuse et fantastique journée, je referme ce carnet et je vais me coucher avec une grande satisfaction.

Floriane