Classe 3e 5 › Concours Etonnants Voyageurs

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27 mars 2014

Jeriniaina

Et elle partit, tenant sa fille dans ses bras à la recherche, folle mais pas désespérée,        d'un simple  jouet d'enfant, d'une toute petite poupée en chiffon, dans ce monde     cruel et obscur qu'était la guerre

       

Mais la fille et sa maman ne peuvent pas sortir de là où elles sont cachées à cause      des bombardements et des rafales des tirs, elles doivent prendre le chemin le plus rapide pour retrouver cette poupée et de rentrer chez elles. La maman voulait mettre sa fille en sécurité et de trouver de quoi la nourrir.

 

Pendant ce temps-là elles doivent rester là où elles étaient (leur cachette) pour la nuit jusqu'à ce que les bombardements cessent mais les maisons sont aussi enflammées à cause des bombes qui tombent du ciel.

    

Mais elle tente quand même de passer par les forêts et les champs pour mettre sa fille en sécurité car les soldats recherchent les lieux qui accessibles pour se  réfugier et se cacher.

 

« Nous voilà enfin hors du danger mais il n’y a personne pour venir en aide et surtout trouver que quoi boire et manger car elle n'a presque plus de lait pour nourrir sa fille affamée et assoiffée.

 

Et voici que maintenant les soldats se déplacent de plus en plus vite et elles doivent quitter le lieu et effacer les tracent pour ne pas être vu et repérée

    

Elle doit trouver un village pour prévenir les autres ou un endroit sûr que les

soldats ne trouveront jamais jusqu'à ce qu'elle soit sûre de sa sécurité et celle de sa fille.

    

Mais pour cela, elle devait trouver quelque chose à manger et à boire et pour cela elle doit laisser sa fille un petit moment

        

Une fois qu'elle a trouvé de quoi manger, elle revient voir sa fille et faire un feu le plus discrètement possible pour se réchauffer et pour le cuire mais les dangers sont partout et elle doit se méfier.

 

Mais une fois qu'elles sont tous les deux, elles décident de dormir et faire attention

  

 

     

 

Les retrouvailles (Wissal)

Les retrouvailles

 

Et elle partit, tenant sa fille dans ses bras à la recherche, folle mais pas désespérée, d'un simple jouet d'enfant, d'une toute petite poupée en chiffon, dans ce monde cruel et obscur qu'était la guerre.

Au crépuscule, le vent soufflait, les arbres, qui étaient à moitiés nus, bougeaient, et les feuilles recouvraient le sol. Mme Carter, qui est la mère de la petite fille, chercha un refuge pour dormir, car cinq jours auparavant sa maison avait été détruite par cette guerre atroce. Quelques heures passèrent, mais toujours pas d'abri. Elles n'avaient plus aucune solution à part dormir dehors. Dans son sac, il y avait une très grande couverture pour se couvrir. Elles passèrent une nuit très mouvementée.

A l'aube, un obus éclata près de Mme Carter et d’Angelina. Elles ont eu de la chance d'être encore en vie. Après ça, elles se sont mises à chercher cette fameuse poupée. Sur le chemin, elles rencontrèrent Mr Dub, l'oncle d’Angelina. Elles passèrent du temps avec lui, cela faisait plaisir aux deux jeunes femmes, surtout pour Mme Carter, qui avait rarement le temps de sortir prendre l'air, et aller voir ses proches. Ils se dirent au revoir et reprirent leur chemin.

Angelina trouva derrière un buisson, une perle rare, qu'elle cacha dans le sac de sa mère. Elles passèrent devant le marché, et demandèrent à un marchand s’il voulait l'acheter. Le marchand fit signe que oui, et elle le lui  vendit à un très bon prix. Sur la route, Mme Carter aperçut des obus à terre. Elle comprit que la bataille avait eu lieu à cet endroit, et que beaucoup de soldats sont morts. Elle était triste pour eux. Un peu plus loin, Angelina interpella sa mère, pour lui montrer un cadavre qu'elle avait vu non loin des tranchées. A ce moment-là, Mme Carter tomba par terre, terrifiée par ce qu'elle venait de voir.

Peu de temps après, elle reprit connaissance et avala un peu d'eau. Elles cherchèrent une réponse à leurs questions, mais rien. Angelina était désespérée à l'idée de ne plus jamais revoir sa poupée préférée. Elle ne se découragea pas pour autant. Elle prit son courage à deux mains, et partit à la recherche de sa poupée, accompagnée de sa chère mère.

En milieu d'après-midi, elles aperçurent un groupe de soldats un peu plus loin. Elles leur demandèrent si par hasard, il n’aurait pas vu sa poupée dans les environs. Cependant, il y avait une personne qu’Angelina regarda depuis un bon moment, avec curiosité. Elle partit à sa rencontre pour lui demander si elle ne l'aurait pas vu. L’homme se retourna le visage trempée, Angelina, heureuse avec ses yeux remplis de larmes, cria haut et fort : «Papa». Elle l'embrassa très fort et ne le quitta plus jamais, ni sa mère qui les rejoignit à son tour.

 

 

 

La poupée de rêve (Maha)

La poupée  de rêve


  Et elle partit, tenant sa fille dans ses bras à la recherche, folle mais pas désespére, d'une toute petite poupée en chiffon, dans ce monde cruel et obscur qui était la guerre.

 

Heureuse que sa fille soit encore vivante, la mère se précipita vers la maison pour chercher l'objet précieux aux yeux de sa jeune fillette Marie. Mais comment retourner à cette petite maison entièrement brûlée que son mari lui avait offerte il y a quatre ans juste avant de mourir ? Il est mort pour l'honneur de son pays, en tant qu'un soldat ; il était au front, il n'a pas pu voir sa belle fille grandir ou sa gentille femme vieillir.

Dès qu'elles arrivèrent à leur modeste domicile, elles le trouvèrent entouré de coups de feu, de cendre, de poussière. Choquée de cette mauvaise nouvelle, la mère avait les larmes aux yeux : le seul abri qu'elle avait était détruit.

Comment pourra t- elle vivre dans ce monde atroce, noir, rempli de haine, de guerre, de bombardements, d'obus et surtout de tristesse ?

Sa fille, âgée de trois ans, ne comprenait pas ce qui se passait et comme tout le monde, elle voulait savoir ; tout ce qu'elle connaissait à son âge c'était la joie, l'enfance et surtout le fait de jouer.

Comment pourra-t-elle expliquer à la prunelle de ses yeux, à sa fille, à Marie qu'il n'y avait plus de jouets, de poupées, d'habits ?

Dehors, dans le noir, dans le froid, la femme avait un sac à dos dans lequel il y avait une couverture, quelques fruits et bien sûr de l'eau. Elles cherchèrent ensuite un abri  où elles pourront se cacher car c'était un peu dangereux pour elles : elles étaient toutes les deux, seules dans le nuit, perdues, affamées, fatiguées. Tout ce qu'elles veulent donc est de se reposer. Au fil du temps passé, Sophie, la jeune maman, repèra une caravane abandonnée dans une forêt où personne ne vient encore.

Elles montèrent donc dedans, elle était un peu couverte de poussière mais pour elle c'était comme un lux, un abri pour se cacher ; elles s'installèrent ainsi et dormirent.

Le matin se leva. Le soleil brillait. Sophie et Marie se réveillèrent, ensuite cherchèrent quoi manger. Elles commencèrent à chercher dehors, elles trouvèrent des tomates, des plantes, des champignons et beaucoup d'autres fruits et légumes.

Sophie est très heureuse que sa fille ne va pas mourir de faim.

Marie demanda à sa mère une seconde fois de lui chercher sa poupée, mais comment faire ? Si elle sortait de la forêt, elle serait perdue et peut être tuée.

Elle lui dit donc que la poupée était partie  faire les magasins avec une autre poupée : Barbie.

La fille la crut.

Mais allait-elle lui mentir chaque jour ? Il fallait qu'elle lui dise la vérité, la mère vraiment triste et surtout impuissante se met à pleurer encore 

Elle repartit à la recherche de la fameuse poupée et laissa Marie dans la caravane fatiguée de passer toute sa journée à jouer avec les vers de terre, les plantes, les oiseaux ….

Quand la mère revint de son long trajet, le voyage en enfer pour elle, déçue de ne pas trouver ce précieux qui rendra sa fille contente. Elle monta dans la caravane, angoissée de la réaction de sa fille.

Sophie surprise de cette scène devant elle, s’évanouit et perdit conscience, parce voir sa fille morte, allongée par terre étranglée par un  serpent, ce n’est pas aussi facile, la mère se suicida. Ensuite, elle se réveilla.

 Ce n’était qu’un rêve ou plutôt un cauchemar, elle court dans la chambre de sa  fille, elle ne la trouve pas. Sophie, bouleversée, sort dehors, elle cherche partout, elle demande à tout le monde, elle ne la trouve pas, son cœur se met à battre fort, la mère cherche toujours avec espoir, mais que fera-t-elle ???

   Quelques heures plus tard, Sophie trouve Marie en train de jouer avec des amis à cache-cache. Soulagée, elle la prend dans ses bras, elle l’embrasse très fort.

Ensuite, quelques  minutes plus tard, un obus déchira le ciel telle une étoile filante.

Sophie, perturbée, elle réalise que c’était  comme dans son cauchemar, tout se réalise, mais cette fois-ci c’est en réalité.

Et l’histoire recommence. 

 

 

26 mars 2014

La main noire (Fateh)

LA MAIN NOIRE

Le jeune homme tremble. Son nom est Gavrilo Princip et dans sa poche il tient un revolver.

Par ce matin orageux, Bernard, un jeune homme, robuste et bien habillé a rejoint la cause de Gavrilo Princip. Bernard est un homme mystérieux, même Gavrilo Princip, son camarade depuis la première année à l'université, n'a jamais connu son passé,et sa famille . Il s'exprime d'une façon très soutenue , claire, avec des « Tout à fait » et des « Oui, très chère ». Apparemment il est un orphelin de la guerre, ses parents sont tous deux morts en le sauvant d'une mort certaine. Il était en charge des renseignements : il connaissait ainsi par exemple le lieu et l'heure de l'arrivée de François Ferdinand à Sarajevo. Le plan n'a pas totalement fonctionné, après les premières fusillades, François Ferdinand est toujours vivant malgré avec l'avantage de l'effet de surprise : c'est une embuscade.

 

Bernard a donc convaincu Gavrilo Princip de mourir pour leur cause (c’était un très bon orateur). Il tremblait, la voiture avance lentement vers lui, il ne fait rien. Luigi, le canonnier-chef a donc lancé une salve de canon sur les voitures du prince. Les chars aux extrémités ont été détruits, il ne reste que la voiture du prétendant au trône. Gavrilo Princip reprend ses esprits et sort son revolver de sa poche. Il le tient fermement puis le coup de feu atteint François Ferdinand. Il est touché au poumon gauche qui est perforé :il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre...

 

Ce coup de feu changea le monde, mais Gavrilo Princip n'a pas pensé à ses actes. Le chauffeur essaye de sauver son prince mais Bernard est aussi le meilleur sniper d'Autriche-Hongrie à cette époque. Il tue donc la chauffeur de la voiture car il est plus logique pour lui de tuer le chauffeur et ensuite le garde du corps. La voiture s'arrête brusquement au milieu d'un pont en pierre blanche. Le garde du corps est assommé par le choc de l'impact , il essaye de sortir de la voiture , mais en vain. François-Ferdinand est encore en vie. Gavrilo Princip recharge son revolver puis tire une balle dans la tête du garde du corps et sort ensuite François- Ferdinand qui est en pleurs. Pendant ce temps-là, Bernard était en haut de l'immeuble pour avoir une bonne place afin de tirer. Après avoir tiré sur le chauffeur, il descend l'escalier. Il rejoint donc maintenant Gavrilo Princip mais pendant ce temps-là Bernard met sa cape et son gant noir.

François-Ferdinand fait partie de la famille royale comme toutes les personnes de sa famille. Il porte donc une bague avec des motifs de fleurs de lys, ce qui est un signe de royauté. Bernard, à coté de Gavrilo Princip, assiste à la mort lente de l'archiduc François-Ferdinand. Il ordonne à Gavrilo Princip d'en finir avec le prince. Il lui reste une dernière balle, il recharge et tire dans le cœur de François-Ferdinand. Allongé au milieu du pont blanc qui vire au rouge, le prince meurt. Bernard s'accroupit et enlève son gant noir et on peut voir une bague avec des motifs de fleurs de lys...

Ceci constitue  l’élément déclencheur de la première guerre mondiale, Gavrilo Princip avec sa petite vie de vingt ans, a causé la mort à des millions de soldats.

 

FIN

 

25 mars 2014

L'évidence (Minata)

L’évidence

 

Et elle partit, tenant sa fille dans ses bras à la recherche, folle mais pas désespéré, d’un simple jouet d’enfant, d’une toute petite poupée de chiffon, dans ce monde cruel et obscur qu’était la guerre (...)

 

Émeline voyait sa tendre et jolie petite fille, Éva, avec de scintillantes larmes qui lui coulaient le long de ses joues roses. Des larmes scintillantes, certes, mais qui ne signifiaient que tristesse. Émeline ne savait où aller, il n'y avait que désastre autour d'elle: sa maison en feu, sa petite fille en larme, son chère époux  au front, elle ne sait s’il est en vie ou non... Que faire? Pour elle, il était évident qu'elle et sa fille ne retrouveront jamais cette simple poupée, mais qui ne voudrait pas faire le bonheur de sa fille? Alors elle s'en alla à cette recherche peut-être sans fin.

 

Émeline marchait continuellement. Des heures et des heures s'étaient écoulées déjà et elle ne savait pas où elle était. Éva ne cessait de répéter à sa pauvre mère: «Maman, quand est-ce qu'ont arrive? Je suis épuisée!». Mais comment peut-elle expliquer à une enfant d'à peine cinq ans qu'elle ne sait pas où elles sont? Où vont-elles loger? Où vont-elles survivre? Cela est bien dur à expliquer à une enfant. Alors Émeline ne fit que dire: «Bientôt, mon ange, bientôt». La nuit commençait à tomber, Éva s'endormit, Émeline était épuisée et perdait de plus en plus d'espoir, elle se mit à pleurer, elle savait très bien qu'elles étaient perdues, et cela l’attristait vraiment car elle ne voulait pas décevoir sa fille.

 

Mais,au bout d'un moment, elle aperçut une lumière jaunâtre au loin. Elle s'en approcha et découvrit une auberge, elle se nommait «AUBERGE VILIET». Elle resta immobile un certain temps, sans savoir si elle devait y rentrer ou non. Après quelques minutes de réflexion, elle y entra et vit une grande foule: des femmes dansaient avec des hommes ou servaient, et des hommes buvaient ou dansaient. La musique était si forte qu'Éva fut  réveillée.

 

-« Maman?

 

- Oui ma chérie, répondit Émeline.

 

- Sommes-nous chez tante Suzanne? Ça sent la quiche ici!

 

-Non, non!, ria Émeline, Nous sommes dans une auberge.

 

-Ooh, j'aurais aimé être chez tant Suzanne…

 

-La vie n'est pas facile ma belle...»

 

Une homme assez grand et fort, au regard dur, vint les voir.

 

-« Qu'est ce qui vous amène ici madame? dit-il curieusement.

 

-Je…

 

-On cherche ma poupée! répliqua Éva.

 

- Il n'y a pas de poupée ici ma p'tite fille!» dit un groupe d'ivrogne en riant.

 

Émeline, outragée, ne dit plus un mot puis repris.

 

-« Excusez moi, mais où sommes-nous?

 

-On est à Briey ma p’tite dame! Une petite ville juste à côté de Verdun,  vous connaissez? répondit l’homme assez fort.

 

- Oui, je connais, j’y vis même, enfin j’y vivais.. Pourrai-je loger quelques temps dans votre auberge?

 

-Quel est votre nom et celui de votre fille?

 

-Je me nomme Émeline, et ma fille Éva, et vous? Mais vous n’avez pas répondu à ma question .

 

-Robert, Robert Viliet, Oh, excusez moi, mais cela est assez compliqué.

 

-Allons Robinou! Hébergeons les quelques temps, ça nous fera de la compagnie!  dit vivement une femme. Je me nomme Corinne Viliet, je suis la femme de Robert.

 

-Enchantée Madame et Monsieur Viliet

 

-Bon, Ok, c’est d'accord… repris Robert. Corinne vous emmènera en haut pour vous montrer  votre chambre.»

 

De suite, Émeline et Éva suivirent Corinne qui leur présenta la chambre dans laquelle  elles allaient loger.

 

-Voilà votre chambre!  Installez-vous bien puis descendez dîner, le temps qu’on se débarrasse de ces ivrogne! Ah ah.

 

-Merci, merci beaucoup, répondit Émeline.»

 

La mère et la fille se reposèrent un instant, réfléchissant à ce qu’elles allaient devenir, ou faire. C’est une  simple poupée de chiffon qui a entraîné beaucoup de choses en même temps… Émeline se demanda pourquoi sa fille tenait tant à cette poupée.  Son père lui avait offert le jour où il partait au front, elle se dit que peut être cette poupée comptait beaucoup pour sa fille. Alors elle n’y renonça pas, et se dit que dès demain elle repartirait.

Elle descendit en bas avec Éva et s’installa à table.

 

-Alors Émeline, qu’est ce qui vous amène ici?  dit Corinne.

 

-Je suis à la recherche de la poupée de ma fille,  nous venons de Verdun,  nous sommes  épuisées, j’ignorais que j'avais marché si longtemps…

 

-Encore cette histoire de poupée?!  ria Robert.

 

-Oh je vois! dit Corinne, demain matin ont ira la chercher!

 

-Oui, justement, je voulais vous parler de cela, je pars demain, seule, avec ma fille

 

-A pied? Non, ma femme et moi vous accompagnerons! Dit Robert

 

-Très bonne idée! On fermera l’auberge pendant quelques temps. dit Corinne.

 

-Merci beaucoup.»

 

Le lendemain matin, ils se réveillèrent très tôt pour partir à la recherche de la fameuse poupée.

A quatre dans une voiture, s’arrêtant de temps en temps pour chercher aux alentours, puis camper tout les soirs, mais Émeline sentait une présence, comme si quelqu’un la touchait, mais il n’y avait rien. Au bout d’une semaine, ils n’avaient rien trouvé, Éva était très mécontente, elle voulait encore et encore chercher cette poupée mais cela était  impossible. Alors ils retournèrent à l’auberge.

 

-On aurait aimé retrouver cette poupée, vous pouvez en acheter une autre? dirent les aubergistes

 

-NON, NON, je n’en veux pas une autre! dit furieusement Éva.

 

-On retournera demain à Verdun. dit tristement Émeline.

 

-Robert vous y déposera demain. dit Corinne»

 

Elles passèrent la nuit tranquillement puis repartirent le jour suivant à Verdun. Cela n'enchantait pas du tout Émeline et Éva :que faire là-bas? Il n’y a que désastre… Mais cette courageuse mère ne perdit pas espoir et voulut essayer de reconstruire sa vie, elle y pensa tout le long du trajet. Arrivées, Robert leur dit un dernier au revoir et partit en laissant Émeline et Éva seule au milieu de cette guerre.

 

Émeline ouvrit son sac, fouilla et vit la poupée, c’est là qu’elle se rappela qu’elle ne l’avait jamais donné à sa fille, mais qu’elle lui a dit qu’elle allait la lui donner.

 

Fin

 

 

 

La poupée perdue (Camille)

La poupée perdue

 

Et elle partit, tenant sa fille dans ses bras à la recherche, folle mais pas désespérée, d’un simple jouet d’enfant, d’une toute petite poupée en chiffon, dans ce monde cruel et obscur qu’était la guerre.

La petite poussait de petits gémissements sourds étouffés par la longue étole de soie rouge dans laquelle sa mère l’avait enroulé si soigneusement afin de la protéger de la fraîcheur de l’automne et de sentir son petit cœur fragile battre tout près d’elle.

Emeline serrait de toutes ses forces sa petite Jeanne et les larmes lui coulaient de ses yeux noisettes, traversaient ses joues rougies par le froid et se laissaient glissées le long de son long cou blanc.

Elle marchait d’un pas disgracieuxet ses jambes vacillaient au rythme des râles de son enfant.

Il n’y avait pas un bruit dans les rues de Verdun, et cette jeune mère, qui semblait si fragile, marchait pour retrouver cette poupée, si chère à Jeanne.

Elle s’arrêta un moment et s’assit sur un banc, aussi surprenant qu’il soit, intact.

Elle berça Jeanne et regarda un moment autour d’elle. Les corps meurtris d’hommes, de femmes et d’enfants jonchaient la rue qui semblait à la fois si vaste, mais si familière.

Elle reconnut, à environs dix pas de là, les couleurs si singulières de la petite bicoque entièrement détruite de la vielle dame, madame Garret, qui, deux jours avant, apportait des petits biscuits secs à l’orange qu’elle savait si bien faire, ainsi qu’une petite poupée de chiffon aux couettes de laine blonde. Elles discutaient des après-midis entiers, et Emeline écoutait à chaque fois les divers conseils de son aînée.

-«Dis maman, on y va ? » articula difficilement la petite fille.

Emeline ne répondit pas et se leva en titubant et elle manqua de peu de tomber sur un éclat d’obus, et elle reprit sa marche.

-« Emeline ! Emeline ! Je suis ici, viens m’aider ! » cria une voix mûre.

Emeline se retourna et vit le visage ridé et tuméfié de la vieille femme, accroupie, les mains remplies de débris de verre et les yeux remplis de larmes.

-« Madame Garret ! Mon Dieu ! Je vous en prie, ne bougez pas, je viens vous aider ! ».

Elle chercha donc rapidement du regard un endroit où déposer Jeanne, et elle trouva à quelques mètres un fauteuil assez vieillot mais en bon état, en pleine rue, sûrement projeté par l’obus hors de sa maison.

Ensuite, elle courut vers la moribonde, s’abaissa et l’aida à se relever.

Madame Garret la remercia :

-« Ma Jeannette est souffrante… Pauvre enfant ».

Elle respira longuement et reprit :

-« Il faut trouver de l’aide mon Emeline, il faut vous soigner, mon Emeline ».

Hélène Garret avait la fâcheuse habitude de croire que ses proches lui appartenaient.

Emeline regarda l’octogénaire avec les yeux remplis de larmes et bafouilla :

-« Il faut d’abord que nous retrouvions la poupée de Jeanne, celle que vous lui aviez offert.

-« Allons-y, alors. » déclara Hélène.

 

Elles allèrent chercher Jeanne, endormie sur le fauteuil et partirent à la recherche de la poupée perdue.

Après seulement quelques pas, Emeline pointa un endroit précis dans la rue et dit d’une voix enjouée :

-« Elle est là ! Regarde Jeanne, ta poupée ! Je vais la chercher ! »

Elle posa Jeanne au bord du trottoir et demanda gentiment à madame Garret de rester avec la petite fille quelques minutes.

Emeline courut à en perdre haleine jusqu’au jouet.

Elle se pencha légèrement, oubliant toutes ses douleurs et pensa à la joie de sa petite chérie aurait lorsqu’elle aurait son joujou en mains.

Elle posa sa longue main délicate de couturière sur le jouet et vit ses doigts passés à travers  la poupée.

A ce moment précis, Emeline se sentit légère comme un nuage flottant dans le ciel.

Elle se retourna vers Hélène et Jeanne, qui elles-mêmes flottaient !

Elle vit toutes leurs blessures se réparer et leurs visages semblaient paisibles.

Emeline comprit enfin qu’elle ne souffrira plus, ni elle, ni sa fille.

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