Du domaine des oiseaux

Il est un espace clair

Sur un plateau volant

Perdu sur la colline

Bien au-dessus des pins

Où le ciel se finit

Sur la butée des Maures.

 

Il existe quelque part

Une trouée solaire

Que fuient tous les nuages

Protégée par la croix

Qui unit les deux mondes

Grâce à son cœur de pierre.

 

Un endroit libéré

De toute humanité

Et fourmillant de vies

Qui pulsent dans leurs cris ;

N’y chantent dans le vent

Que les moineaux farceurs

Les colombes indolentes

Et la raison des pies.

 

Un fracas éternel

Pénètre tes tympans

Efface les plis du front

Et récupère ton âme ;

C’est ce que je te lègue

Pour alléger ta route,

 

Cet espace clair-là

Ce quelque part perdu

Cet endroit protégé

Au-delà de la croix

Qui marque son entrée

C’est ta carte postale,

Pour les années qui viennent,

Envoyée de l’hiver

Deux mille vingt-et-un

Du domaine des oiseaux.