Tu rentres dans les draps hivernaux du grand lit
Et tu cherches l’autre corps pour réchauffer ton cœur
Mais le sommeil se fâche, se montre endolori
Quand il lui faut soudain fournir double chaleur.
Ton cœur en petite robe à fleurettes et bretelles
Refuse de bronzer quand l’été nous revient
Il préfère cloquer et rougir les dentelles
Parti pris de la honte, lui qui n’a jamais rien.
Il grossira sans doute et te fera pleurer
Devant des suppliciés, pour une ordure de plus
Pour un regard, enfin, devant un nouveau-né
Qui vagit, déchirant, pour la tétée de plus.
Il prendra tant de place qu’il te faudra des gaines
Pour oser te montrer, sortir en société.
Evite l’étiolement, investis dans la laine
Parce qu’au cœur de l’hiver, quand les draps sont gelés
Il n’y a jamais personne pour réchauffer un cœur
Qui débute, esseulé, ne sachant que jouer
A l’outil primordial, au cœur, au simple cœur
Pompant, distribuant. Réchauffe pour saigner.