Tout au bout du balcon
Il y a ton œil qui tombe
Il roule sur l’herbe sèche
Entre les pissenlits
Qui le font larmoyer
L’élan est suffisant
Pour gravir la margelle
Mais le dernier carreau
Poreux, l’arrête.
Tout au bout du balcon
Il y a mon œil qui fonce
Tout droit vers l’horizon
Etre les deux cyprès
Il fend le soir qui tombe
Rompt les rangées d’mouettes
Pour se jeter vivant
Au sommet des Adrets
Les pins, arrêt.
Tout au bout du balcon
Nos destins ont chuté
Tu es partie, petite
Au bord d’une piscine
Qui sera refusée
Je suis partie en pompe
Pour rejoindre des cieux
Que je n’atteindrai pas
Désolation, stop.
Il nous reste deux yeux
Frangés de cils vieillis
Pour tenter d’accorder
Des rêves plus médiocres
Bâtis d’argile et ocres
Qui se tiendront serrés
Matés et avertis
Murmurant « y a pas mieux »
Tout au bout du balcon.