la classe entre en résistance

Blog réalisé dans le cadre du concours national de la résistance

Conflans Sainte Honorine 1934

25mars

photographie aérienne IGN

Voici une vue de Conflans Sainte honorine prise en 1934, disponible au téléchargement depuis le site IGN, remonter le temps.

 

 

Journal de Paul, décembre 45

24décembre

Cher Journal,

La nouvelle s’est vite répandue, tout Conflans, et sûrement plus, sont au courant de la mort de Marcel ALBERT. Il paraît qu’il était un as du régiment de chasse Normandie-Niémen.

Marcel ALBERT a très jeune travaillé comme ouvrier métallurgiste aux usines Renault.

Il était passionné d’aviation, il a donc obtenu en juillet 1938 son brevet de pilote militaire. Il a même abattu un appareil allemand lors de la campagne de France.

Il a été ensuite affecté en Afrique du Nord après la défaite. Il rejoint Gibraltar en octobre 41, en profitant d’un exercice de vol ; puis il gagne la Grande-Bretagne en décembre 41 pour s’engager dans les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL).

Les ragots racontent aussi qu‘au sein du prestigieux régiment de chasse Normandie-Niémen, Marcel aurait obtenu 24 victoires aériennes homologuées aux commandes de son Yakovlev. Il est alors le deuxième as français derrière Pierre-Henri CLOSTERMANN.

En 44, il a été promu capitaine.

Après une mission qui a mal fini, il  a été déporté en Pologne. Mes parents n'ont jamais voulu me dire ce qui lui était arrivé une fois déporté. Tous ce que je sais, c’est que les hommes qui partent là-bas n’en reviennent pas.

 

Mon journal, décembre 1945 :

Aujourd'hui, des informations officieuses me sont parvenues. Il semble que seulement 39 survivants de cet ordre créé en novembre 40 par le général de Gaulle et un seul pilote du Nomandie-Niémen sont encore vivants.

Marcel ALBERT était notamment titulaire de la Croix de guerre avec 15 palmes et 3 étoiles de vermeil et de la Médaille de la résistance avec rosette. Il avait été également décoré de trois distinctions soviétiques : Ordre de Lénine, Ordre du Drapeau rouge, Ordre de la Guerre pour le Salut de la patrie. Puis il meurt avec la cravate de la Légion d’Honneur ainsi que la Croix de la Libération.

Journal d'Apoorvaa, septembre 45

17septembre

Le 1 septembre 1945

Cher journal,

Le 8 mai dernier l’Allemagne a capitulé et le Japon aussi le dimanche 2 septembre; ces capitulations indiquent la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Nous sommes enfin libérés. Etrangement on ne revit plus Désiré Clément, Louis Desvignes et René Albert. Je suppose, j’espère, qu’ils sont encore en vie. Mais j’ai appris la mort d’Alfred Bernard.

Marcel Paul à sa libération a été nommé au ministère de la production par le Général de Gaulle.

 

Le 17 septembre 1945

Cher journal,

J’ai oublié de te mentionner que certains résistants décédés ont reçu la mention « mort pour la France » comme Désiré Clément et des rues portent maintenant leur nom dans Conflans Sainte Honorine. Ils ne sont pas revenus.

Pourtant, maintenant, j’imagine qu’après la reconstruction des ponts, des routes, nous allons retrouver notre vie d’avant et reprendre les cours.

Apoorvaa T

Le journal de Emma W, Juin 45

30juin

Le 30/06/45 à Conflans-Sainte-Honorine

Nous sommes le 30 juin 45 et Cécile est rentrée. Elle a été rapatriée en avion à l’aérodrome de Villacoublay près de Versailles. Tellement contente qu’elle soit enfin là après toutes les horreurs qu’elle a traversées. Elle va retrouver sa fille qui a d’ailleurs bien grandi.

Emma W.

Le journal de Emma W, Avril 45

20avril

Le 20/04/45 à Conflans-Sainte-Honorine

Le 10 avril 1945, ses amies et elle se retrouvent pour l’évacuation du camp. Tous les concentrationnaires sont escortés jusqu’à un train de marchandises. Les anciennes d’Auschwitz montent dans un wagon un peu moins rempli qui est surveillé par une surveillante et deux soldats SS. Pour ne pas succomber, les cinquante-cinq filles vont utiliser une technique qui consiste à se relayer. En effet, pendant que certaines filles dorment, d’autre sont assises et d’autres debout. Mais le train va lentement, retardé par les bombardements ou les voies coupées. Lors de ces arrêts les SS font descendre les prisonnières. Elles doivent creuser des trous pour enterrer les morts. Pendant une nuit, lors d’un arrêt, tous les Russes d’un wagon s’évadent. Les SS mitraillent le train, capturent trois cents hommes et les fusillent sur place un grand désastre.


 

Après ce trajet mortel, les hommes sont conduits au camp de Woblelin. Et les femmes après un autre petit trajet se retrouvent au petit camp de Sasel, Kommando situé dans un faubourg de Hambourg. Elles auront aussi marché pendant dix jours. Cela a dû les extenuer. De plus, certaines mouraient d'inanition.

Emma W.

Journal de Paul, avril 45

18avril

18 avril 1945, Cher journal,

J’ai malheureusement appris que Alfred avait été conduit à la préfecture de police, à Paris, puis interné, et ensuite déporté chez l’ennemi dans le convoi 1.74.

Je ne pense plus qu’il réussira à s'en sortir. D’après sa femme, plusieurs ouvriers des LTT et des établissements Christian à Conflans ont été arrêtés par les mêmes inspecteurs, pour des raisons presque identiques. Tout ça à Conflans et dans la même journée, ils ne perdent pas de temps ces inspecteurs.

 

19 avril 1945, Cher journal,

Aujourd’hui, je m'adresse à toi pour des raisons d’urgences.

Alfred BERNARD est décèdé au camps de Gusen.

Journal d'Apoorvaa, janvier 45

1janvier

Le 1 janvier 1945

Cher journal,

Aujourd’hui est le premier jour de l’année 1945. La guerre n’est toujours pas finie mais cela en prend le chemin.

Espérons que cette année se déroulera mieux.

Commençons par Marcel Paul dans le camp où il était; il est devenu l’un des chefs de la résistance clandestine parmi le « comité des intérêts français ». Ainsi il sauve de nombreux déportés français. Ensuite Jacques Lorioux qui nous envoyait de ses nouvelles a subitement arrêté à partir d’août 1944. Enfin, Gaston le Cousin est décédé le 1 novembre 1944 au camp de Flossenbürg de faim et des tortures infligés. Je suis émerveillé par Gaston le Cousin, un homme plein d’audace mort pour la France.

Apoorvaa T

Journal de Léanne, décembre 1944

31décembre

A Conflans-ste-Honorine, le 31 décembre 1944

Léanne B.

Aujourd'hui, c'est le dernier jour de l'année 1944. Cette année qui, comme les deux autres, a été pleine de rebondissements, plus de mauvais que de bons. J'ai appris avant-hier que Mathéo Esturo, le commerçant qui tient le magasin d'électricité au 38 rue Maurice Berteaux, avait abrité des parachutistes anglais, autrement dit des forces alliées ainsi que deux prisonniers russes. Quelle ne fut pas ma surprise quand on me l'a dit ! Cet homme, qui est en apparence calme et sans problème, est en fait un fervent résistant. L'amie qui m'en a parlé m'a également annoncé qu'il était aidé d'Albert Gilbert, le boucher d'en face, avec qui il s'était engagé dans l'Organisation Civile et Militaire de Conflans, grâce à l'aide du commissaire René Caillou. Tout le monde chuchote leurs noms, à voix basse bien entendu, pour vanter les mérites des héros qu'ils sont dans nos coeurs. La résistance est partout, sous toutes les formes. Et nous, enfants et ados, nous les admirons, ces hommes et ces femmes qui ont le courage de se rebeller. Un jour, j’aimerai être des leurs !

Le journal de Emma W, Août 44

20août

Le 20/08/44 à Conflans-Sainte-Honorine

Le 4 août, trente-cinq “31000” de la quarantaine de Birkenau arrivent aussi à Ravensbrück, Elles sont enregistrées comme détenues “NN” (pas de travail hors du camp, pas de transfert dans un Kommando) et assignées à un Block réservé.

Le 9 août 1944, après sept mois au KL Ravensbrück, Cécile se retrouve avec ses compagnes des « 31000 » dans un transport pour le Kommando de Beendorf, dépendant du KLNeuengamme. Ce sont des mots très compliqués à prononcer et la cousine les prononce tellement bien même si elle n'est pas allemande. Il faut dire qu'entendre tous les jours des mots en allemand cela aide.

Leur hébergement se fait sous un immense hangar en béton aménagé. Elles vont travailler dans une usine installée à l’intérieur d’une mine de sel et où sont fabriquées des pièces de moteurs de V1. Elles sont séparées au hasard dans des ateliers qui fonctionnent jour et nuit. Elles obtiennent le soutien matériel de prisonniers de guerre français affectés à la mine. Lorsqu’elles le peuvent, elles sabotent la production.

Emma W.

Le Journal de Emma W, Juillet 44

30juillet

Le 30/07/44 A Conflans-Sainte-Honorine

Le 25/07/44 La famille Frajenberg a été arrêtée , le père Israél, ses 4 fils: Maurice 20 ans, Henri 16 ans, Armand 13 ans, Jacques 11 ans; sa femme et sa fille Freyda emmenées le lendemain. C'était horrible je connaissait Henri a cette époque qui avait 1 an de moins que moi. Jacques et Armend étaient terrifié. Ils habitaient tous Conflans. Leur fils aîné Léon 27 ans s’était réfugié à Creil car il était recherché comme réfractaire. Je n'eus pas de nouvelle de lui après qu'il soit parti.

Emma W.