la classe entre en résistance

Blog réalisé dans le cadre du concours national de la résistance

S’engager : s’organiser pour agir – Le temps de l’action (1942-1943)

Les élèves ont écrit dans cette rubrique les événements qui se sont déroulés à Conflans Sainte Honorine durant cette période.

Les arrestations se font plus nombreuses à mesure que les actes de résistance se multiplient.

Le journal de Emma W, Février 43

28février

Le 28/02/1943 à Conflans-Sainte-Honorine

 

En janvier 43 J'ai assisté à l'arrestation de Gaston Le Cousin. C'était un agent SNCF qui habitait à une rue de chez moi. Je le connaissais un peu, il était sympa. Je savais que c'était un agent de liaison car je le voyais donner les carnets de billet femmes de déporté et prisonnier politique. Il a été un an en prison, après cela il a été envoyé dans plusieurs camps comme celui de Romainville. Mais son épouse nous a raconté qu'elle devait une amande de 15,934 €. Celle-ci avait été réclamée après une trahison d'un certain Heroid qui avait été torturé par la Gestapo.

 Emma.W

 

journal d'Apoorvaa T, janvier 1943

24janvier

Le 24 janvier 1943

Cher journal,

environ 1790 personnes dont une dizaine de Conflanais ont été déportées par les allemands vers des camps où ils sont forcés de travailler (STO). Louis Desvignes , lui aussi a été déporté. Je discutais avec lui quand je le croisais. Il me racontait les sabotages dont il faisait partie, sa distribution de tracts et de propagande. Il m'a dit qu'on les appelait "les maquisards". Il me fit jurer de ne rien dire. Il me manque déjà, on venait juste de commencer à devenir ami. Promets moi de ne rien dire.

Apoorvaa T

Journal d'Apoorvaa, décembre 1942

12décembre

Le 12 décembre 1942

Cher journal,

Le 20 novembre 1942; André Jacques Lorioux a été arrêté. Je ne le connais pas personnellement. D’après mes voisins c’était un membre du parti communiste et agent au commissariat de Conflans. Il a été intercepté pour distribution de tracts. Alfred Bernard, lui était  le chef de détachement des FFI-FTPF de mai 1942 jusqu’au 27 novembre 1942. Il faisait partie du même groupe que Jacques Lorioux. On leur réprimandait le dépôt d’une bombe pour détruire un prototype d’hydravion à Sartrouville et l’attentat dans le restaurant Truchot où deux Allemands y perdirent la vie. Par ailleurs, est ce que tu sais que les juifs doivent porter une étoile pour être reconnus ? Et s’ils ne la portent pas, ils peuvent être arrêtés pour le motif de « non port de l’étoile juive », dernièrement ce fut Robert Blasberg le 30 juillet 1942.

                                    Apoorvaa T

Journal de Paul

12décembre

12 décembre 1942, Cher journal,

Aujourd’hui j’ai rencontré BERNARD Alfred, c’est un résistant de la FTPF.

Il m’a dit qu’il hébergeait un certain MANDRAS Paul ; mais ça reste entre nous. Il m’a dit que c’était vraiment confidentiel. Ce Paul est responsable du secteur P7.

Le secteur P7 c’est le secteur qui regroupe des villes voisines comme Houilles, Bezons, Sartrouville. Aussi, il dit qu’il appartenait au groupe de Jacques.L, je crois qu'il est le chef.

 

 

Cher journal,

Hier, j’ai appris qu'Alfred a été arrêté par la Brigade spécial. Ils l’on mis en garde a vue, et ils ont fait une perquisition. ça veux dire que les inspecteurs sont entrés dans sa maison pour faire une fouille.

Je pense il va s’en sortir même si dans les journaux il est écrit qu'il a « approvisionné plusieurs militants communistes en tracts ».

Alfred est tordeur à la Tréfilerie des lignes télégraphiques et téléphoniques (LTT). On m'a dit qu’il servait dans les forces françaises de l’intérieur au titre des formations militaires de Conflans.

 

 

 

Le journal de Emma W, Novembre 42

29novembre

Le 29/11/1942 à Conflans-Sainte-Honorine

Le 03/11/42 Fernand Gaston Lecoq est ouvrier soudeur à l’usine LTT à Conflans. Comme beaucoup d'autres, il est réquisitionné sur son lieu de travail pour partir travailler en Allemagne. Le train doit partir gare de l’Est. Je les ai vu tous partir énervé mais surtout effrayé de ne plus jamais revoir leurs famille.

Gaston lui en a décidé autrement puisque arrivé à la Gare, il se sauve et rejoint un groupe de la Résistance à Paris. Le 23/11/42 il fixe un rendez-vous à sa femme à Paris mais ne vient pas. Sa femme, je me souviens, avait peur qu'il ne se soit fait prendre. Le lendemain, 4 inspecteurs français perquisitionnent à son domicile, ne trouvent rien, mais disent à son épouse qu’il est arrêté et qu’il se trouve à la Préfecture. Sa femme dévastée se rend à la Cité mais il avait déjà été transféré au dépôt. Fin décembre, il est envoyé en Allemagne. Un mot avait été envoyé à sa femme et disait qu'il avait été arrêté à Trappes le 13/11/42.

Emma.W

Le journal de Emma W, Octobre 42

10octobre

Le 10/10/1942 à Conflans-Sainte-Honorine

Le 14/08/1942,L'armurier Calude Lornage a été transféré à la prison de la santé. C'était celui qui réparait les armes de la résistance. J'ai entendu dire qu'il avait été condamné à mort et a été exécuté le 29/09/1942. Son chef a lui aussi été arrêté et fusillé. Quelque temps plus tard la Gestapo a été à son domicile et a demandé à son épouse de faire cuire le cochon qu'elle venait de tuer et je les ai vue repartir avec les bouts de viande dans un linge dans leurs véhicules. Après avoir appris la mort de son mari, elle était dévastée mais voilà que la police arrive et lui prend son cochon qu'elle avait soigneusement préparé. 

Emma.W

Journal de Paul, juillet 42

31juillet

31 juillet 1942, Cher journal,

 

La veille, le 30 juillet, BLASBERG Robert a été arrêté. Il a été dirigé sur Drancy, puis Pithiviers jusqu’au 20 septembre puis sur Beaune la Rolande et encore Drancy.

Ses parents ont appris par le journal « Libre » que le convoi où se trouvait Robert se dirigeait sur Birkeneau et ils apprirent aussi que leur fils n’a fait l’objet d’aucun jugement.

Les rumeurs circulent vite dans le quartier, il paraît qu’il aurait adressé une lettre à Charles TRENET, en disant qu’il était déporté en représailles à la suite de l’attentat commis au cinéma « Rex » le 17 ou 18 septembre.

Je crois qu’il est « mort pour la France » en déportation à Auschwitz, en Pologne.

 

 

Journal de Léanne, Juillet 1942

22juillet

A Conflans, le 22 Juillet 1942

Léanne B.

Tout à l'heure, alors que j'essayais tant bien que mal de finir mes devoirs, j'ai entendu ma mère discuter avec son amie de longue date dans le salon. Elles chuchotaient pour ne pas que j'entende. Cependant, je n'arrivais pas à travailler, alors je n'avais rien de mieux à faire que d'écouter d'une oreille attentive leur conversation. C'est là que j'ai appris qu'une famille d'Evecquemont, une ville à côté, abritait un petit garçon juif depuis une semaine environ. Les parents se nomment Victor et Lucienne Cauchois, et ils seraient des voisins d'une amie de l'amie de ma mère. C'est l'une de leurs quatre filles qui aurait ramené le petit Henri Raszewski, pour le cacher et lui fournir de faux papiers. Je n'ai pas eu le temps d'en apprendre plus, car ma mère m'a vue et c'est fâchée, me disant que je ne devais sous aucun prétexte le répéter. C'est là la raison pour laquelle je l'écris dans ce carnet, qui fait office de journal intime et répertorie toutes les personnes que j'admire pour leur courage et leur résistance.

Journal d'Emma G, mai 42

9mai

                                                                                                               

Le 9 mai 1942, Cher journal,

 

Aujourd'hui j'ai pris la décision de te donner un nom, Antoine. Pour la première fois, je suis allée chez le coiffeur, pour acheter des mocassins. Mon cœur s'embalait. En sortant un sentiment de liberté m'envahit.

Journal d'Emma G, avril 42

26avril

Le 26 avril 1942

 

Cher journal,

 

Désolé pour toute cette absence, je t'avais perdu. Il s'est passé des choses horribles par ici. Henri Spysschaert, un ami à mes parents qui a été interné du 10 mars 1941 au 26 avril 1942 au camp d'Aincourt près de Mantes. On espérait tous qu'il reviendrait mais malheureusement il a été une nouvelle fois transféré au camp de Voves, en Eure-et-Loir.